Chapitre 47

 Tout comme je l'ai dit dans mon dernier chapitre de Nightmares ( le premier depuis ma pause) mes histoires vont revenir petit à petit, le temps que je reprenne le rythme. En tout cas merci de votre compréhension, et d'être encore là :D Bonne lecture :)

"Quand je monterais sur le trône, je briserais ce stupide contrat."

Une chaleur monta dans mon dos, alors qu'elle me chatouillait, me frôlait, cette liberté. Elle semblait m'appeler, m'inviter à me perdre dans ses méandres sans fin. J'osais tourner le regard vers le Roi. A l'instant où nos regards se croisèrent, une explosion fit trembler le bâtiment tout entier. Le sol trembla, et de la poussière tomba des murs qui se fissuraient. Le Roi et Mélina semblèrent perdre l'équilibre. Mon oncle le seconda tandis que j'attrapais Mélina par le bras pour l'empêcher de tomber. En contrepartie, je me prenais le coin du bureau. Des cris résonnèrent au rez-de-chaussée alors que je lâchais un petit couinement de douleur.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda Mélina en se tenant la tête, ayant visiblement le vertige.

Le Roi l'ignora, et se précipita vers le bureau que j'avais tâché. Il nous fit reculer d'un geste de la main, invoquant une force invisible qui nous repoussa. Il passa sa paume au dessus du meuble, et apparut alors l'île où était perché le château. Le père de Mélina zooma, comme il l'aurait fait avec une tablette. Plus de détails apparurent, et l'on put remarquer de la fumée s'échappant de la zone ouest. Il fit tourner l'île sur elle-même, accédant justement à ce côté. D'un geste rapide de la main, il fit s'évanouir dans le vide la représentation du château en temps réel. Puis il se tourna vers mon oncle.

-Allez dire aux troupes de protéger l'aile est. Renforcez la sûreté du nord et du sud. Appelez nos Sorciers pour qu'ils éteignent le feu, et lèvent une barrière protectrice. Que nos Voltigeurs se préparent à se mettre en selle. De même pour nos archers. Dites aux gardes de la capitale d'imposer une évacuation. Je veux que d'ici vingt minutes maximum tous les habitants soient dans les abris prévus pour cela.

Mon oncle acquiesça, et s'élança en courant vers la sortie.

-Attendez, le feu provient de la zone Ouest. N'est-elle pas celle à protéger et où contre-attaquer ? Demandais-je.

Il claqua des doigts, et la carte réapparut.

-Le feu n'est qu'une diversion futile. Alors que si l'on regarde l'Est, on remarque des présences anormales, et des intrusions multiples.

-Je vois. Et moi, que dois-je faire ?

-Vous protégez ma fille à tout prix. Pour l'instant, aucun de nos Voltigeurs n'a décollé, nous ne savons pas si le périmètre est sûr. Si c'est le cas, vous aurez pour mission de conduire ma fille à un abri. La Reine y sera également avec votre mère. Cet abri se trouve dans la ville, aussi vous serez obligés de prendre un dragon également. Vous avez apprit à sauter et à vous contrôler en pleine chute, ce n'est pas pour rien. En attendant mon signal, restez cachés ici.

Il lança un regard vers Mélina, puis se dirigea à son tour vers la sortie.

-Et vous ?! Vous ne venez pas avec nous ? Demandais-je.

-N'êtes vous point censé me haïr ? Me demanda-t-il avec une légère pointe d'amertume non dissimulée.

-Vous vous trompez sur mon compte. Je ne vous haïs pas je...

-Ces paroles sont sans importance. Je vous donnerai un signal lorsque vous pourrez y aller.

-Quel genre de signal ?

-N'avez craintes, vous saurez qu'il s'agit de moi.

Il ne nous laissa pas le temps de répliquer et partit en courant. Je me tournais vers Mélina, m'attendant à la voir morte de peur. Cependant, elle se tenait parfaitement droite, et ne semblait pas vraiment ressentir la peur. Au contraire, elle se mordillait distraitement le pouce, réfléchissant. A quel moment était-elle devenue aussi sereine ? C'était-il passé quelque chose lorsqu'elle s'était faite enlevée.

-Mélina ?

Elle se tourna vers moi, et entrouvrit ses lèvres, avant de se raviser, et de détourner le regard.

-Il y a un problème ? Enfin je veux dire, plus gros que celui qui nous attaque en ce moment ?

-Je...Je suis désolée, mais je dois aller récupérer quelque chose. Tu peux m'attendre ici si tu veux, je vais vite revenir.

-Quoi ? Tu rigoles ! Tu ne veux quand même pas sortir d'ici, alors que ton père nous a...

-Je sais ! Je sais...Mais c'est d'une extrême importance. Néanmoins, tu n'as pas besoin de te mettre en danger pour moi. Je te promets de revenir.

-Ne te moque pas de moi ainsi. Si cette chose est tellement importante, alors je vais t'accompagner.

-Alexandre...

-Ne t'en fais pas. J'y vais de mon plein gré.

-Tu mens. Mais je n'y porterais aucune importance. Je sais que tu fais cela parce que tu es obligé.

-Non je t'assure...

-Je deviendrais plus forte. J'apprendrais à me battre comme toi, et alors tu ne seras plus jamais obligé de risquer ta vie comme cela.

-Quand as-tu pris cette résolution ?

-Ce soir là j'ai eu peur comme je ne l'avais jamais eut auparavant. Mais il y a eut encore pire : j'ai eut beau me débattre, j'ai à peine pu le blesser, alors que j'y mettais tout ce que je pouvais. Jusqu'à ce moment là, je ne m'étais jamais rendue compte du point auquel j'étais devenue dépendante. De toi, de mes parents, de mon rang aussi. C'est à cause de ce dernier que je suis devenue comme ça. Faible. Parce que j'ai toujours été protégée par autre chose, même avant que tu sois là. Alors je n'avais jamais ressentit ce besoin de pouvoir compter sur moi-même.

-Vraiment ? Mais pourquoi ne m'en as-tu pas parlé quand je suis venue te voir l'autre jour ?

-J'avais prévu de le faire, mais je voulais que mon père soit là aussi.

-Je vois...

-Je t'admire Alexandre. Ta force et ton courage surpassent la mienne. Moi je ne suis qu'une pleurnicheuse qui ne sait pas se défendre. Mais je suis sûre que je peux encore inverser tout ça. Et te permettre de retrouver ce que tu chérissais, là-bas, dans l'autre monde.

-Si tu gardes autant de détermination, alors tu y arriveras.

Une seconde explosion nous coupa, alors que le sol trembla de nouveau, me faisant sérieusement perdre l'équilibre. Quand il fut à nouveau stable, je me redressais.

-Bon, alors on va le chercher cet objet ? Mais est-ce que tu peux au moins me dire de ce qu'il s'agit ?

-C'est un collier.

-Un collier ? Je suppose que ce n'est pas un bijou ordinaire.

-Non, en effet. Le pendentif de ce dernier contient le pouvoir du royaume.

-Sérieusement ?

-En fait, il passe d'héritier à héritier. Il permet la succession au pouvoir. Tu ne sais pas encore tout à ce propos, mais je te promets de tout t'expliquer dès que la situation sera plus calme.

-Oui, je crois que ce n'est pas vraiment le moment pour un cours.

-Une dernière précision est nécessaire, cependant.

-Ah oui ?

-Il risque de réagir à ta présence. La force contenue dans ce collier réagit à tous ceux qui contiennent une puissance et une hauteur d'âme suffisante pour monter sur le trône.

-Une hauteur d'âme ?

-Ceux qui ne désirent que le pouvoir et non pas le bien du peuple sont violemment rejetés. Pour toi, je sais que ça n'arrivera pas.

-Alors quel est le problème ?

-Il va peut-être développer une sorte d'empathie avec toi. Je ne sais pas comment ton corps réagira. Peut-être que tu te transformeras, ou que tu te sentiras bizarre. Qui sais, peut-être même que tu auras soudainement soif de sang...

-A ce propos Mélina...Je...

Je détournais le regard tentant de réfléchir à la manière dont je pouvais lui dire que j'étais un hybride. Mais mes yeux tombèrent sur une énorme fissure dans le mur, qui grandissait rapidement, et se dispersait en même temps vers le sol, et vers le plafond. Je regardais plus attentivement autour de moi, et me rendit que tout la pièce semblait envahie par ces serpents invisibles. De la poussière tomba juste à côté de moi, et j'eu tout juste le temps de me décaler pour éviter une pierre du plafond. Mélina m'attrapa par la main.

-On n'a pas le temps de parler, il faut qu'on aille récupérer ce collier avant le signal de mon père.

J'acquiesçais, et l'on sortit en courant de la pièce qui tombait petit à petit en ruines. 

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