Chapitre 34
L'oncle d'Alexandre avait comprit que quelque chose n'allait pas, quand son neveu avait relevé vers lui des yeux de couleurs différentes. Enfin, pas totalement. Dans l'un d'eux, le bleu avait laissé place à un rouge sang. L'expression de son visage avait également changé. Et sans prévenir il attaqua. Le plus âgé eut à peine le temps d'éviter, qu'Alexandre revenait à l'attaque. De sa main, il fit jaillir son couteau, et lui fonça dessus à nouveau. Il eut tout juste le temps dégainer son épée, et de dévier le coup. Néanmoins, il fut écorché au bras, et du sang gicla. Il fit un bond en arrière. Alexandre ne lui avait pas mentit. Il ne savait effectivement pas se contrôler. Et vu l'aura de force qui se dégageait de lui, c'était une très, très mauvaise nouvelle. La plupart des hommes qui s'étaient collés au ring, avaient fait un pas en arrière. Pour qu'il arrive ainsi à intimider à distance, c'est qu'il devait posséder une sacrée force ! Alexandre l'attaqua une nouvelle fois, et cette fois-ci il bloqua son attaque en l'attrapant au poignet.
-Essaye de te contrôler, bon sang. Reviens à toi-même, Alexandre !
Voyant qu'il ne réagissait pas, il l'envoya valser en l'air. Seulement il se rattrapa, et alors qu'il était toujours en l'air, deux ailes jaillirent de son dos, et il s'envola encore un peu plus haut. On aurait dit celles des corbeaux, tant elles étaient de couleur sombre. Elles fendaient les airs avec une grande puissance, provoquant d'énormes courants d'air. Sur son visage se fendit un sourire diabolique. Et soudainement, il piqua dans sa direction. Parant de son épée, il réussit à stopper son coup, mais des étincelles jaillirent des deux métaux en contact. Décidant de stopper le combat avant que cela ne dégénère trop, il le fit, d'un coup de pied, basculer hors du ring. Aussitôt, l'essence que l'on lui avait injectée se dilua, et il résorba ses ailes justes avant de tomber à terre. Il cligna plusieurs fois des yeux, revenant à lui. Puis il porta ses deux yeux vers lui. Ils étaient à nouveau bleus.
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Pdv Alexandre.
Mais qu'est-ce que j'étais exactement ? Un monstre assoiffé de chair et de sang ? J'avais vu toute la scène de l'intérieur, et encore une fois, j'avais perdu le contrôle. Je me redressais, et me tournais vers les hommes derrière moi, qui murmuraient d'affreuses choses à mon sujet. Je savais qu'ils me regardaient de haut désormais, et leurs sombres murmures m'atteignaient facilement. Une main se posa soudainement sur mon épaule, me faisant sursauter. Je relevais la tête pour croiser les yeux verts émeraude d'un garçon qui semblait à peine plus âgé que moi. Il devait avoir la vingtaine.
-Beau combat. Dit-il en me tendant une main pour m'aider à me redressait.
Je me saisissais, et quelques secondes plus tard j'étais à nouveau sur mes deux pieds, alors que tous les autres hommes retournaient à leur entraînement, car mon oncle les en avait ordonnés. Je ramenais mon attention sur le jeune homme en face de moi.
-Merci. Comment t'appelles-tu ?
Il eut comme un sursaut, avant de reculer d'un pas, de plaquer ses bras contre son corps, et de se pencher en avant.
-Pan Seeder, du groupe trois, de la deuxième formation. Enchanté d'avoir pu vous parler, mon supérieur ! Déclara-t-il.
-Pas la peine d'utiliser de telles formules avec moi ! Vraiment, ce n'est pas nécessaire. Redresse-toi.
Il se redressa, gardant toujours les bras plaqués contre le corps, et le dos droit.
-C'était pas un ordre que je te donnais. Lâchais-je, légèrement étonné de son comportement.
-Ah. Il se relâcha enfin, et reprit une posture plus...normale.
-Alors comme ça tu t'appelles Pan ? Pan, comme Peter Pan ?
-Pitié, pas de mauvais jeux de mots. Déjà que tout le monde m'appelle comme ça...Je ne sais pas quelle folie a prit ma mère de m'appeler Pan, sérieusement. Dit-il avec gêne.
Personnellement, je trouvais que ça lui allait plutôt bien, avec ses cheveux marrons et ses yeux vers. Les petites tâches de rousseur sur ses joues lui allaient très bien aussi.
-Hey, Peter Pan, tu crois que j'ai oublié les pompes que tu devais faire ? Cria un homme un peu plus loin, qui était près d'une machine de musculation.
-Pas du tout ! J'arrive. Ravi d'avoir pu faire votre connaissance. Déclara-t-il avant de se diriger en trottinant vers l'homme qui l'avait appelé.
Je décidais donc de me diriger vers mon oncle, qui désinfectait sa plaie.
-Je suis vraiment désolé. Déclarais-je.
-Oh, ce n'est rien. Ta mère m'avais prévenu, mais je n'ai rien voulu entendre, c'est ma faute. Je crois que je ne pourrais pas t'aider à te contrôler, il faudrait qu'on s'y mette à deux. Tu es un véritable tigre quand tu t'y mets ! Je pense qu'il faudrait que tu ailles te reposer pour que tu ais l'esprit clair ce soir, mais d'abord, il a quelque chose d'autre que je voudrais tester.
Je reculais, méfiant, ce qui le fit rigoler.
-Ne t'en fais pas, tu n'auras pas à remonter ici. Suis-moi. Déclara-t-il en sortant du ring, et en se dirigeant un peu plus loin dans la salle.
Je le suivi, et l'on s'arrêta devant plusieurs cibles. A côté, certains tiraient des flèches, d'autres tiraient avec des armes à feux.
-Bien. Alors, comme on te le disait la dernière fois, une dague peut en même temps servir d'arme à distance, et au corps à corps. Je veux que tu atteignes cette cible, là-bas. Déclara-t-il en me montrant du doigt une cible, la plus lointaine, qui se mouvait légèrement d'ailleurs, histoire de rendre la chose encore plus difficile.
-Quoi ?!
-Pile au milieu.
Je le fixais pour voir s'il était sérieux. Et il l'était totalement.
-Quand toi, moi ou ta mère par exemple utilisons nos armes spéciales, données par le Roi, elles décuplent notre puissance, mais pas que. Elle fait ressortir nos sens, et nos capacités, certaines dont on ne connait même pas l'existence. Tu vas vite comprendre. Dégaine et met toi face à la cible.
J'haussais les épaules, et obéissait. Aussi je dégainais mon arme.
-Maintenant ferme tes yeux, et concentre toi.
-Comment ça « concentre toi » ?
-Imagine juste la cible en face de toi. Le cercle du milieu. Concentre-toi uniquement sur celui-ci.
Je m'exécutais. J'imaginais le noir absolu, avec uniquement une cible en plein milieu. J'eu aussitôt l'impression que les sons autour de moi devenaient lointains.
-Maintenant inspire un grand coup, et ouvre les yeux.
Je fis exactement ce qu'il me demanda et quand j'ouvris les yeux, je me rendis compte que ma vision s'était obscurcie. Les détails autour de la cible étaient devenus flou et plus foncés, alors qu'elle ressortait. Cela me faisait comme une impression de vitesse.
-Vise...
Je levais la dague, imaginant une posture plus ou moins logique.
-Et tire. Conclut-il.
D'un coup puissant de poignet, j'envoyais la dague. Elle fila droit, contrairement à ce que j'avais imaginé, et alla se planter en plein milieu de la cible.
-Bien joué !
-Génial ! M'écriais-je.
Mon oncle se pencha pour me dire quelque chose dans l'oreille.
-Quand tu es en mauvaise posture, ne fait qu'un avec elle, et ton arme te sauvera la mise. Murmura-t-il.
-Comment ça ?
-Tu verras le moment venu.
Ne faire qu'un avec elle.
-Bien, maintenant, va te reposer. Sois en tenue et bien coiffé d'ici deux heures dans la salle de réception. Tu ne feras pas ton entrée avec Mélina, donc tâche de regarder, en cas de besoin, quelles issues vous pourriez utiliser.
-Comprit !
Je sortais de la salle, laissant mon oncle continuer seul son entraînement. Sans trop de peine, je rejoignais ma chambre, et me laissais tomber sur mon lit. J'osais espérer qu'il ne se passe rien, car j'étais exténué. Je mettais tout de même un réveil, puis m'endormais presque aussitôt.
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