Chapitre 32


-N...Notre tour ? Bégayais-je.

-Exactement. Allez, suis-moi. Dit-elle en s'élançant vers le bâtiment.

Je me relevais, et m'élançais à sa suite. A ce moment là, je ne savais pas encore dans quelle situation je m'embarquais.

Quinze minutes plus tard, j'étais en selle sur un dragon, qui était sur le point de décoller, alors que je ne savais pas piloter, et que mes pieds n'étaient même pas dans les étriers, puisque le professeur était assis devant moi, et qu'il avait les commandes.

-Prêt pour le décollage ?

-Oui ! S'exclama joyeusement Mélina sur son propre dragon.

-Non ! Répliquais aussitôt.

-Alors c'est partit ! Déclara-t-il.

Nous n'avions sur nous plus que la combinaison, avec laquelle nous allions apprendre à planer.

-Attendez ! Je ne sais même pas déployer mes propres ailes ni comment me tenir.

-Tu apprendras en plein vol. Dit-il, juste avant que le dragon se s'élance en courant légèrement, puis en piquant vers le ciel à toute vitesse.

J'eu tout juste le temps de me raccrocher à lui. Mon cœur décolla également. Je fermais les yeux, me retenant de vomir, alors que mes cheveux me fouettaient le front.

-Prêt pour le grand saut ?

-Quoi ?! Lâchais-je.

-Tu es un métamorphe, non ? Tu as forcément déjà volé. Dit-il.

-Jamais sans être transformé.

-Dommage !

-Ne lâchez pas cette selle ! M'écriais-je.

Il rigola, et fit se retourner le dragon sur le dos, avant de tout lâcher, nous faisant basculer dans le vide. Je retenais mon insulte, me concentrant plutôt sur le spectacle qui se déroulait sous mes yeux. C'était réellement magnifique, et j'étais persuadé que dans une autre situation, j'aurais vraiment aimé ces paysages s'étalant à perte de vue. Mais j'étais plus concentré sur la mort atroce qui m'attendait. Je vis apparaitre Mélina à mes côtés. Elle me montra les deux poches sur les côtés. Je me rappelais alors de la disposition de la combinaison, et laquais mes bras contre mon corps. Le tissu se colla un instant, avant que je puisse à nouveau décoller les bras. Sauf que cette fois, il y avait du tissu entre mes bras et mes côtes. Ce fut alors comme si mon corps passait en pilotage automatique. Je serrais mes abdominaux, et rapprochais mes jambes, piquant vers le sol. Puis j'ouvrais mes bras, et remontait à toute vitesse vers le ciel. Ce fut à partir de ce moment que je commençais à m'amuser. Arrivé suffisamment haut, je replongeais vers le sol en tournoyant, poussant un long cri de joie mêlé à de l'adrénaline. Je passais à toute vitesse près de Mélina, qui s'élança à ma suite. Nous étions comme deux étoiles filantes traversant le ciel à toute vitesse. J'étais devenu comme hors de contrôle. Je piquais vers le sol, et me redressait au dernier moment, frôlant la cime des arbres, et par conséquent la mort. Je ne m'étais jamais sentit aussi libre. Je ne cessais de chuter puis de remonter vers le ciel grâce à des courants. Cet apprentissage était un délice.

Mais il eu bien évidemment une fin, et au bout d'un moment, le professeur revint nous chercher en dragon. Quand on fut de retour sur l'île, tandis que nous enfilions à nouveau nos vêtements par-dessus la combinaison, il décida de débriefer un peu.

-Bien. Mélina, je vois que tu n'as pas trop perdu ton niveau. Tu gardes plutôt bien les postures, et tu as vite reprit tes repères visiblement. Mais tu as plusieurs fois commencé à perdre le contrôle, je l'ai bien vu. J'ai faillis intervenir à un moment, car tu te dirigeais vers un courant d'air qui risquait de te faire plonger vers le sol. Alexandre maintenant. Pour une première fois ce n'est pas trop mal. Tu réussis à bien combler tes lacunes grâce à un bon tempérament, qui t'empêche d'avoir peur de te crasher. Néanmoins, ta posture est à revoir, ainsi que la position de tes bras. Tu te diriges assez bien, mais tu pourrais utiliser tes capacités à fond si tu connaissais les bases. Mais ce n'était pas trop mal.

On acquiesça, et après une petite discussion avec notre professeur, on fila droit vers le château. On traversa les jardins à toute vitesse. Je ne savais pas quel cours nous attendait, mais Mélina n'avait pas l'air de vouloir arriver en retard. Sauf que j'étais déjà affreusement fatigué.

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Je m'écroulais sur un fauteuil, dans la chambre de Mélina.

-Je n'en peux plus ! M'écriais-je.

Nous venions de terminer les derniers cours de la journée, et de finir de nous préparer pour le discours en public.

-Et bien dit toi que tu as quelques minutes de répit avant que nous ne devions y aller. Déclara-t-elle en enfilant ses boucles d'oreilles.

Elle était vêtue d'une simple robe dont la couleur me faisait penser aux lilas. Ses cheveux étaient remontés en une queue de cheval, et des bijoux faits de perles blanches terminait le tout. Moi j'étais simplement vêtu en costume. On toqua à la porte, et mon oncle passa sa tête dans l'entrebâillement de la porte.

-Alexandre ? Je peux te parler deux secondes ? En privé, je veux dire.

-Quelque chose de grave ? Demanda Mélina tandis que je me levais et allais le rejoindre.

-Non rien, juste une dernière mise au point des gardes du corps. Comme c'est la première d'Alex'... Déclara-t-il avec un sourire rassurant.

Je le rejoignais, et derrière nous il ferma la porte. Puis on s'éloigna quelques peu de la porte.

-Tu es sûr que c'est rien de grave ?

-En fait, si. Tout à l'heure, lors de la réception, il y a de bonnes chances qu'on soit attaqués.

-Par qui ?

-On ne sait pas encore. Des familles qui souhaitent reprendre le trône, probablement. Je t'en reparlerais quand on sera en entraînement physique toute à l'heure, mais pendant l'apparition en public j'aimerai bien que tu sondes la foule du regard. Essaye juste de repérer des personnes suspectes, et gardes les à l'œil.

-S'il y a autant de risques, pourquoi est-ce qu'on le fait quand même ?

-Ces personnes veulent renverser le trône. En annulant la réception et le passage en public, ce serait comme leur tendre la couronne directement. Mais laisse. Je t'en parlerai plus tard. Un domestique viendra vous chercher d'ici dix minutes. Conclu-t-il avant de s'éloigner.

Cette réception était, à mon avis, la plus mauvaise idée qu'on aurait pu avoir. 

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