Chapitre 21
Je fus obligé de fermer les yeux, tant la lumière était puissante. J'eu soudainement l'impression qu'une tornade s'était incrustée dans la maison. En effet, de fortes rafales provenant de je-ne-sais où me frappaient la peau, tel un fouet. Je plaçais mon avant bras devant mes yeux, les protégeant un minimum. Le vent sembla finir par atteindre son apogée, et son contact me faisait presque mal désormais. Puis finalement, en un claquement de cil tout s'arrêta. J'ouvrais prudemment un œil, et voyant qu'il n'y avait plus de lumière j'ouvrais entièrement mes yeux. Ma mère avait vite remarquée que la lumière provenait de moi, ainsi elle était allée se placer à couvert derrière le canapé. Une puissante douleur me frappa au poignet, là où était inscrite la marque me liant avec Mélina. Elle sembla briller légèrement un court instant, alors que la douleur perdurait. Puis elle commença à s'estomper, alors que la marque redevenait normale.
-Alexandre, ça va ? Me demanda ma mère en passant prudemment sa tête hors de sa zone de protection.
-Euh...Je...Je crois. Déclarais-je seulement, encore légèrement secoué.
-Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?
-Alors ça, je n'en sais absolument rien.
J'entendis un aboiement furtif, avant de voir mon chien, que je n'avais toujours pas nommé, accourir vers moi, la langue dehors. Il me fonça dessus, me faisant basculer en arrière et il commença à me lécher le visage. Je le repoussais en rigolant pour me relever.
-Tu es sûr que rien n'a changé ?
-Hmm...Je me sens...Je ne sais pas...Un peu différent.
Ma mère avança vers moi, la mine grave, et se posta à un mètre de moi, la main sur la hanche.
-Différent comment, Alexandre ? Non, parce que je viens de penser à quelque chose, et si ce que je crois vient de se passer, c'est bel et bien un miracle ; mais un miracle empoisonné.
-C'est-à-dire ?
-Tu te souviens de ce qu'il s'était passé avec Marguerite la dernière fois ? Tu sais, quand tu as souhaité que « tout ces monstres disparaissent » et qu'une lumière blanche semblable s'était répandue. Et bien il se trouve que tu as formulé un souhait à l'instant.
-Tu...Tu crois que...
-C'est à toi de me le dire. Quoiqu'il en soit, on va devoir nettoyer le sang par terre.
Je rivais mes yeux rapidement vers le sang, et l'espoir intense qui m'avait envahit, s'en alla aussi vite qu'il était venu. Ma mère sembla le remarquer, et posa sa main sur mon bras.
-Que t'arrive-t-il encore ?
-C'est impossible que je sois redevenu un métamorphe.
-Pourquoi donc ?
-Je suis toujours attiré par le sang. Déclarais-je avec une petite voix, tant j'étais déçu.
Mon chien geignait comme s'il partageait ma déception.
-Tu peux toujours essayer de te transformer.
-A quoi ça servira ?
-C'est toi qui m'a dit que tu te sentais différent. Et regarde comme il semble à nouveau partager un lien spécial avec toi. Tu as osé me crier dessus parce que tu croyais que je ne te laisser pas garder espoir, mais tu baisses déjà les bras. C'est l'hôpital qui se fout de la charité un peu, tu ne crois pas ?
-Et qu'est-ce qu'on fait si sa marche ? Si j'en crois ce que tu m'as dit hier soir...
-Une question à la fois. La première est : Est-ce que ça marche ?
-Je veux bien essayer alors. Mais éloigne-toi au cas où je déclencherais une nouvelle tempête.
-Bien. Mais tâche de te dépêcher. Nous avons des tâches à accomplir avant le départ, et je dois te montrer comment te comporter une fois là-bas. Me dit-elle avant de s'élancer vers le canapé, et de sauter par-dessus en s'appuyant d'un bras.
-Alors...Euh...J'y vais. Déclarais-je alors qu'une petite boule de stress se formait déjà dans mon ventre.
Je tâchais de calmer l'excitation qui m'envahissait déjà. Si j'étais redevenu un métamorphe, se serait tellement bien...Mais en même temps, cela ne compliquerait-il pas plus les choses qu'elles ne l'étaient déjà ? J'inspirais un grand coup, vidant mon esprit des questions et des incertitudes, et tentait de me concentrer. Un animal facile. Un chat par exemple. C'était basique. Aussi je fermais les yeux, et visualisais uniquement un simple chat, et ordonnais, ou plutôt suppliais mon organisme de se transformer. Il n'y eut d'abord rien puis j'eu l'impression de m'étirer après un long sommeil. Je sentis ma masse musculaire se transformer, alors que je changeais de forme. Lorsque que j'ouvris les yeux, j'étais près du sol, et j'avais la vision d'un chat. Je fis un bond sur le meuble, et en me regardant dans le reflet du micro-onde, je vis que j'étais bel et bien un chat. Je tournais la tête vers ma mère, qui m'observait distraitement. Quand elle vit que je la regardais elle me fit un petit sourire. Elle avait du savoir tout de suite que j'avais réussi dès qu'elle avait vu mon début de transformation. A quoi ressemblait un métamorphe changeant de forme ? Et bien pour commencer, son corps s'effaçait. Enfin, pas réellement. Disons que nous ne voyions plus les traits du visage ou les vêtements portés par exemple. Quand un métamorphe entamait sa transformation, son corps se colorait d'un ensemble de teinte, souvent la même que celle des cheveux et des poils en général. Ainsi nous n'étions plus que la silhouette de nous même, mais en trois dimensions. Puis la silhouette se tassait sur elle-même, avant de prendre la forme de l'animal, ou de l'humain. Puis pour terminer, le corps normal revenait, c'est-à-dire le visage, les poils, les cheveux...
Par exemple, moi. Etant blond, quand j'avais commencé à me transformer, mon corps entier avait été comme coloré de teintes jaunes plus ou moins claires, comme si un liquide lisse m'avait recouvert, jusqu'à ne plus distinguer mes vêtements, ou mon nez, ou même mes yeux. Puis j'avais rétrécit, avant de prendre la forme d'un chat. Enfin, tout était redevenu normal : la sorte de couleur me recouvrant avait disparue, laissant place à un pelage et tout ce qui est caractéristique des chats.
Je bondissais hors du meuble, et me retransformais en humain. Je me retenais de pousser un cri de victoire, pour éviter de réveiller les filles. Seulement un détail me revint en tête, et une nouvelle fois je regardais mon reflet. Rien n'avait changé. J'avais toujours des canines anormales. J'étais toujours attiré par le sang. Et j'étais redevenu un métamorphe. Hors si je me souvenais bien de ce que ma mère m'avait appris sur le monde d'où je venais, les hybrides étaient mis en prison, ou bien interdis d'accès. Et ceux qui semblaient trop dangereux étaient exécutés par décapitation. Tout ça à cause d'une guerre désastreuse qui avait eut lieu...
Je me retournais vers ma mère, qui affichait une mine grave.
-Je ne veux pas te décourager, ni te saper le moral, mais comme je te l'ai expliqué...Commença-t-elle.
-Je sais.
-Personne ne doit savoir que tu es un hybride, Alexandre...Sinon...
-Sinon je serais exécuté sur le champ. Terminais-je en posant malgré moi mes mains sur mon coup, comme si j'étais déjà fait.
La gravité de notre situation venait encore de monter d'un cran.
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