Chapitre 2
Je grogne en tirant sur la couverture, plongeant mon corps à l'intérieur pour profiter de la douce chaleur qui émane du drap. Lorsque je manque d'air, j'en ressors en remarquant un petit détail. Un détail des plus énervants : j'ai perdu ma chaussette pendant la nuit.
J'ai horreur de perdre ma chaussette pendant la nuit.
Je me mets à la chercher partout, et la retrouve en bas du lit, jonchant sur le sol parmi une centaine d'autres vêtements.
Ne pas être une feignante et bordélique serait vous mentir. Ma chambre en est la preuve vivante -ou morte, logiquement.
Je fouine un peu partout pour trouver quelque chose à mettre, qui ne soit ni sale ni dans la catégorie "à tout prix éviter". Depuis que je suis petite, ma mère a la fabuleuse idée de toujours vouloir choisir mes vêtements : elle n'a malheureusement pas compris que je ne suis pas une poupée, et que je fais trois tailles de plus. C'est une acheteuse compulsive, et je n'exagère pas.
Elle pourrait acheter une nouvelle maison du jour au lendemain.
Je me rends dans la cuisine où mon frère et ma sœur déjeunent. Laura est l'aînée, elle a vingt ans. Jackson est le second, il en a dix-neuf.
Moi, je suis Alice la dernière.
Alice la super bavarde.
-Bonjour, bonjour, dis-je en gagnant leurs regards, "joint du matin, gueule de babouins".
-Bonjour Alice, répondit-elle en replongeant la tête dans son paquet de Miel Pops.
-Yo, dit Jackson en se levant, j'y vais je suis en retard.
Je le fixais chercher désespérément ses clés de voiture tandis que Laura admirait aussi le spectacle.
-T'as une longue journée aujourd'hui ? Elle me demande sans le quitter des yeux.
-Aussi longue que les cheveux de Jackson.
D'ailleurs, il vient de les retrouver ses clés. Elles étaient sur le canapé, pour je ne sais quelle raison.
-Adios ! Puis il disparaît.
Laura pose son regard sur moi, comme si elle s'attendait à ce que je fasse quelque chose. J'ouvre la bouche, mais elle me devance :
-Tu sais que tu es petite, remarqua-t-elle, et plate.
Je fulmine en prenant un air offensé.
Je suis offensée.
-Et toi tu es la plus moche de la famille, narguais-je, fière de cette minable répartie.
-Heureusement que je n'en fait pas partie, plaisante-t-elle en se relevant.
Laura fait souvent cette blague, parce qu'elle a été adoptée. Je ne sais pas pourquoi, mais dans la famille on aime tous les blagues méchantes et racistes. Laura est vietnamienne.
Elle se lève à son tour, et avant de quitter la pièce, elle m'assomme de son:
-Au fait, je sors avec Bo Romeo.
Et je manque de m'étouffer avec la moitié des céréales dans ma bouche.
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