04

Les premiers sourires

Niall se demandait si elle ne se foutait pas de sa gueule, si elle ne voulait pas le mettre mal à l'aise, si elle ne le faisait pas exprès parce que l'effet qu'elle avait sur lui était peut-être trop visible. Mais rien de tout cela n'était entré en jeu. Elle avait juste un humour qui peut être assez décalé parfois. Tout comme elle pouvait perdre cet humour par moment et être tellement sérieuse que cela puisse faire peur. Elle n'était pas lunatique, mais juste qu'elle avait des limites qui ne valaient mieux pas franchir. Ca, la jeune irlandais ne le savait pas encore.

Niall avait envie d'en rire, mais il était plutôt bloqué sur les mots qu'elle avait dit. C'était la toute première fois qu'on lui faisait une remarque ainsi sur ses yeux. Habituellement, les filles -parfois même des garçons- le complimentaient par rapport à ses yeux bleus. Mais elle, elle venait d'en rire. Il voyait qu'elle tentait de ne pas en rire elle-même, sûrement face à sa réaction plutôt compréhensible. Il n'était pas habitué et venait de perdre beaucoup de ses repères. Déjà, en présence de la jeune fille à l'odeur de vanille glacée, il avait du mal à garder ces repères, mais ici, il les avait presque tous perdu. Il se perdait dans ses orbes marrons. Il pensait directement à la noisette. Il voulu dire quelque chose de drôle, mais cela ne sonna pas vraiment de la même façon.

Niall : Tu as les yeux comme des marrons chauds, puis-je les manger?

Elle ne rigola pas. Personne n'aurait rit de cette tentative d'humour qui ressemblait plutôt à une technique de drague à trois balles. Pourtant, elle avait finie par rire. Nerveusement et de bon coeur, surtout de compassion et de pitié, mais elle avait rit. Son rire, que l'irlandais savait hypocrite et faux, lui réchauffait comme même le coeur. Il n'avait jamais entendit un si joli rire, qui pourtant n'était pas aussi beau que cela. Sûrement que cela résonnait mieux dans ses tympans que dans celui des personnes des tables avoisinantes.

Niall était heureux que cela avait comme même eu un impact sur la jeune fille, même s'il n'était pas positif, il était comme même là et c'était ce qui comptait le plus à ses yeux. Mais le jeune irlandais fût vite ramener à la réalité quand la jeune fille lui demanda ce qu'il voulait et qu'il vit, à cause de la tresse de la demoiselle qui avait bougé, son badge -avec son nom inscrit dessus- accroché à sa tunique de travail. Il n'en revenait pas du prénom qu'elle avait. Il en aurait rit, mais il était plutôt bouche-bée. Jamais il n'aurait cru qu'elle aurait pu se prénommer ainsi.

Niall n'y croyait même pas maintenant, le temps ne le ferait pas y croire non plus. Il demanda simplement un autre café, revenant à la réalité et en essayant de rester sérieux même avec le nom que la jeune fille avait. Il avait de la pitié pour elle et il se demandait aussi, pourquoi ces parents l'avaient bien appeler ainsi. Mais s'il savait ce que la belle avait enduré durant sa vie et ce que voulait dire réellement son prénom, il éviterait de faire des propos dans sa tête qu'il retient de prononcer.

Niall n'y revenait vraiment pas. Quand la jeune fille lui ramena son café, il en était encore bouché et prononca un petit "merci" à peine audible. Elle l'avait entendu, mais elle se concenta de cela, ne cherchant pas la petite bête. De plus, le merci de Niall, elle s'en foutait totalement. C'était même rare qu'on lui dise merci à elle. C'était presque la première fois de sa vie. Il avait comme même appréciée ce fait puisque malgré que le jeune irlandais était un peu déboussolé, perturbé par quelque chose dont elle n'en avait pas la connaissance, il lui avait comme même dit merci. Il avait été trop bien éduqué par sa génitirice.

Niall pouffait intérieurement de rire, tout en buvant, extérieurement, le bon café qu'elle lui avait amené. Il y avait l'odeur de la vanille glacé dessus et il ne pouvait s'empêcher de fermer les yeux en sentant cette bonne odeur emplir ses narines. Il ne les ferma pas bien longtemps non plus. Il n'avait pas envie que son café devienne froid. Même s'il avait envie que la jeune fille revienne. Il voulait qu'elle fasse avant-tout son travail, parce qu'il savait qu'à ses yeux, il n'était qu'un client de plus dans la liste qu'elle avait déjà rencontré. Un nouveau client même. Et ce n'était pas le première à être perturber par son prénom. Anémone.

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