– Pince-moi et dis-moi que je rêve ! 

Qu'est-ce que j'avais dit ? 

– Elle me fait du rentre-dedans, non ? 

– Et pas qu'un peu, dis-je en souriant, mais là tu t'attaques à du lourd. Je ne sais pas si tu vas faire le poids face à cette femme. 

– Quoi ? Mais évidemment que je vais assurer et elle va vite faire un tour entre mes draps celle-là. 

Oh je me languis de voir ça, car je ne suis pas sûr que cette Carla se fasse embrigader aussi facilement. Je dirais même qu'il va ramer bien qu'elle soit attirée par lui. 

 Un parfum m'enivre tout à coup et je me tourne rapidement pour voir Gioïa, apprêtée et qui sort de l'hôtel. 

– Max, remplace-moi deux minutes s'il te plaît, dis-je en laissant mon tablier sur le comptoir.Je cours jusqu'à elle. 

– Mademoiselle, crié-je à son encontre sur le trottoir. 

 Elle stoppe sa marche pour me regarder, surprise. Elle baisse ses solaires. Je la rattrape. Elle a un petit côté Audrey Hepburn dans son tailleur rose griffé Chanel. 

– Oui ? 

– Gioïa, vous me permettez que je vous appelle par votre prénom ? 

– Euh... oui. 

– Je voulais vous présenter mes excuses pour tout à l'heure, je ne voulais vraiment pas être intrusif. 

Elle se relâche en souriant. 

 – Ce n'est rien de grave et c'est moi qui suis désolée d'être partie comme ça, mais c'est une situation compliquée et... 

Elle s'arrête et moi je suis absorbé par sa beauté, son petit accent italien quand elle parle français, moins prononcé que celui de Carla. En même temps, elle est beaucoup plus discrète.Je pourrais me noyer dans ses yeux et c'est ce que je fais d'ailleurs,car je n'entends pas qu'elle essaie de me faire revenir à moi. 

 – Travis ? Travis ? 

C'est quand elle pose sa main sur mon avant-bras que je réalise que je suis en train de me ridiculiser à la regarder tel un amoureux transi. 

 – Euh... oui... pardon, je... mais vos yeux... 

Un petit rictus s'étend au coin de sa bouche. 

 – Oui j'en ai deux. 

Je fronce les sourcils. 

– Travis, j'ai deux yeux, comme vous ! 

 Elle se met à rire.Merde, mais quel nul je fais ! Elle doit me prendre pour un psychopathe à la fixer comme ça. 

– Désolé. C'est le seul mot que je trouve à dire. 

Elle secoue la tête, amusée. 

 – Je dois y aller, j'ai un rendez-vous d'affaires. 

– Oh, oui pardon, je ne veux pas vous mettre en retard. 

Je retourne vers l'hôtel, le cœur léger. Elle se souvient de mon prénom... Merde, Travis, reprends-toi, qu'est-ce que tu attends d'elle ? Il ne se passera rien avec cette fille surtout si elle apprend ce que tu fais dans la vie.Je me renfrogne. Ma conscience a raison. En d'autres circonstances, je ne me serais pas posé de questions, mais je sais qu'avec elle, les choses ne seront pas les mêmes. Cette fille ne cherche pas un plan cul, je le vois bien. J'ai l'habitude de les sentir ces choses-là. Et ta tête quand tu lui as parlé de ses yeux. Pourquoi j'ai fait ça ? On aurait dit un ado prépubère qui découvrait les femmes pour la première fois. En plus, on a déjà dû lui dire des milliers de fois. Pourtant je me débrouille pas mal d'habitude avec les femmes, je sais ce qu'elles veulent, je sais comment les complimenter et leur faire plaisir, mais là je me trouve complètement à côté de la plaque.Peut-être parce qu'elle te plaît vraiment ?Je n'ai pas le temps d'analyser ce que vient de me dire ma conscience, les clients affluent au comptoir et Max me regarde d'un air désespéré. Je remets mon tablier.

 – Prépare-moi deux expressos, un jus d'orange, fruit de la passion et un thé glacé, me dit-il en servant deux clients devant lui. 

– C'est comme si c'était fait. 

 La journée de travail est passée à une vitesse folle. Je n'ai pas vu le temps défiler tellement nous avons eu de clients. Max essuie les verres pendant que je scrute l'entrée. 

– Tu attends quelqu'un, me demande-t-il curieux.

 – Non.

 – Je ne sais pas, tu regardes la porte depuis presque cinq minutes. 

– Non, soufflé-je un peu, on a eu une dure journée, dis-je en essayant de changer de conversation. 

Il continue de donner un coup de torchon sur la vaisselle sans ajouter quoi que ce soit. Je ne suis pas sûr qu'il ait avalé mon bobard.

 – Au fait, ce soir...Il ne continue pas sa phrase et je l'interroge du regard. 

 – Si j'emmène Carla voir les étoiles sur les hauteurs de la Turbie, tu pourrais venir avec nous et avec sa copine, celle aux yeux magnifiques là, comment elle s'appelle déjà ? 

– Gioïa. 

– Putain je savais que tu la bouffais du regard ! Je ne m'étais pas trompé ! 

– Mais qu'est-ce que tu racontes ? 

– À d'autres, Travis ! C'est elle que tu attends désespérément ! 

– Tu te fais des films, mec, et ce soir, je ne suis pas libre si tu veux tout savoir. 

– Attends, ne me dis pas que tu as encore un rencard ? Tu m'avais dit que tu serais là ! 

– Ouais, ce n'était pas prévu. 

 – Encore une nouvelle ? 

– Hé oui, encore une nouvelle, mais rousse cette fois-ci, dis-je pour le faire rager. 

 – Putain, mais comment tu fais ? Tu pourrais partager, mec ! 

Je ris. 

– Elle n'est pas fan des plans à trois, me défaussé-je en continuant de rire devant la tête déconfite de mon ami qui regarde bizarrement derrière moi. 

 – Moi non plus je ne suis pas très fan des plans à trois, mais par contre j'adore le Blue Moon.

 J'avale ma salive de travers et me relève en me tournant vers elle, Gioïa, l'air embarrassé. 

– Je vous sers ça tout de suite. 

 Max sourit, mais ne rajoute rien à mon grand bonheur, car je ne sais déjà pas comment me sortir de cette situation très gênante. 

– Vous êtes libre ce soir ?Je regarde derrière moi pour savoir si elle parle à quelqu'un d'autre. Elle sourit de me voir si embarrassé. 

 – Euh... je... 

– Oui, il l'est ! dit Max à ma place. Même qu'on avait envie d'admirer les étoiles sur les hauteurs de la Turbie. Ça vous plairait ? 

– Oh oui ! Il paraît que c'est la nuit des étoiles filantes, dit-elle tout excitée. 

 – Hein, oui, les étoiles filantes, Travis. 

 Il prend un ton langoureux. Il me met dans une situation embarrassante, mais si je passe à côté de cette soirée, je n'aurai peut-être plus l'occasion de passer du temps avec elle. 

– Je peux peut-être me libérer... vers quelle heure déjà ? 

– 23h, c'est le top pour ça, me dit-il en relevant les sourcils. 

 L'horaire me convient. Je peux facilement changer le rendez-vous avec Ana Jubowski, du moins j'espère... 

– OK, c'est bon pour moi.Blue Moon sourit et boit une gorgée du cocktail que je viens de déposer devant elle.

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Hello les coupines !

J'espère que vous allez bien, je voulais vous remercier pour l'accueil que vous avez fait à Blue Moon. Je suis ravie que cette histoire vous plaise. 

Donc c'est le dernier chapitre qui sera posté sur Wattpad, j'espère qu'il vous donnera envie d'acheter mon livre. N'hésitez pas à laisser vos commentaires ici et sur les plateformes de vente, ça m'aide beaucoup de savoir ce que vous en pensez. C'est comme ça qu'on s'améliore!!😊

Et puis de toutes façons, je vous dis à très bientôt, une autre histoire est déjà en cours d'écriture et sortira chez Shingfoo en 2022 !😉

Bisous 😘😘

Laetitia