UN
⚠️ Pour celles qui avait lu les premiers jets, les deux premiers chapitres ont été modifié . La correction sera faite prochainement.⚠️
« I spent too much time
explainnin' myself »
Si je vous dis South Beach, Ocean Drive, ou encore Lincoln Road, vous répondez quoi ? Miami, bien sûr. C'est là que je vis. Plutôt sympa, non ? Pour être plus précise, je vis à Aventura, en banlieue nord de Miami. Un vrai paradis pour les blindés des quatre coins du monde, qu'ils soient résidents permanents ou vacanciers. Entre les villas et les tours résidentielles toutes plus somptueuses les unes que les autres, les centres commerciaux gigantesques et les boutiques qui regorgent des marques les plus luxueuses, autant vous dire que c'est un lieu très prisé par ceux qui en ont les moyens. Personnellement, je n'en manque pas.
Le troisième divorce de ma mère nous a encore plus enrichi que les deux précédents. J'estime même que ma mère devrait m'en être reconnaissante parce que, oui disons le franchement, je n'y suis pas pour rien.
D'ailleurs c'est ça, entre autres, qui m'a conduit l'an dernier à consulter une psychologue. Enfin passons, on aura bien le temps de revenir là-dessus plus tard.
Notre villa se trouve à deux pas de l'océan et comme tout les matins, j'arpente le bord de plage armée de mon plus beau bikini. Honnêtement, même après toutes ces années passés à vivre ici, je n'en reviens toujours pas de la chance que j'ai d'avoir un tel paysage sous les yeux. J'apprécie toujours autant d'avoir les pieds dans le sable ou dans l'eau dès que l'envie me prend. Je n'avais jamais vu de bleu aussi intense et hypnotique que celui de l'Atlantique. Je crois que je ne m'en lasserais jamais. Je m'y noierais même.
Le regard perdu dans le vague, une voix stridente me parvient au loin. Une voix aiguë et agaçante.
- Mon lapin !
C'est ma mère. On pourrait croire que ce surnom est mignon si elle n'appelait pas tout le monde comme ça. Ici, les gens ont tous tendance à s'affubler entre eux de petits noms de ce genre. C'est agaçant mais ça fait partie du jeu, on finit par s'habituer à tant d'hypocrisie.
Après avoir levé les yeux au ciel, je me résous à rejoindre ma très chère maman tirée à quatre épingles, comme toujours. Perchée sur ses louboutin, elle peine à me rejoindre. Je ne réprime pas mon sourire moqueur lorsque je la vois tenter de déterrer l'un de ses talons qui s'enfonce dans le sable. Quelle idée, aussi !
- Pourquoi ne m'as-tu pas attendue à la maison ?
Ma mère me foudroie du regard derrière l'une de ses nombreuses paires de soleil de marque puis parvient à se défaire de son emprise avant de me rétorquer :
- C'est ton anniversaire, mon lapin. Je voulais être la première à te le souhaiter. Alors, bon anniversaire !
Elle me claque deux bises sans même effleurer mes joues puis me tend les bras, je l'enlace brièvement avant qu'elle ne fasse volte-face pour se diriger vers le ponton qui mène à notre superbe demeure.
Oui, aujourd'hui j'ai vingt ans et je ne pense pas qu'à cette heure-ci, alors que tout le quartier se rend en voiture de luxe vers le centre des affaires, je puisse croiser qui que ce soit qui me souhaite mon anniversaire. Enfin, dans le cas où quelqu'un d'autre qu'elle s'en soucierait.
Dans la cuisine, je constate que comme à son habitude, ma mère a mis les petits plats dans les grands. Soyons honnête, ce n'est pas un petit déjeuner mais un véritable buffet. Du gâchis quand on sait que je me contente d'un chocolat chaud et d'un croissant à la française. Quant à ma mère ? Et bien, il est sept heures et demie ce qui signifie qu'il est l'heure pour elle d'entamer son marathon de Margarita. Elle est d'ailleurs déjà entrain de secouer son précieux shaker.
- Que penses-tu d'un peu de shopping, ma fille ? demande-t-elle en versant le liquide dans un verre à cocktail.
Une matinée shopping, hein ? Ça ne peut vouloir dire qu'une chose. Ma mère m'a pris un rendez-vous avec le docteur Brown. Je ne peux pas cacher que mon enthousiasme est au plus bas. Sérieusement, comme si ça ne pouvait pas attendre un ou deux jours de plus. Fais chier !
Je m'assois sur l'un des tabourets devant l'îlot central et me saisit d'une mignardise au chocolat avant d'entreprendre de lui répondre.
- Si c'est ce que tu veux faire, maman...
Elle boit une gorgée de son cocktail de prédilection, ferme les yeux pour savourer ce mélange qu'elle affectionne tant puis vient s'assoir à mes côtés.
- Il ne s'agit pas de ce que je veux faire mais de ce que toi tu veux faire, Ivy.
Elle est presque convaincante. Presque.
- Est-ce que c'est vraiment le cas, maman ?
Elle pince les lèvres se doutant qu'évidemment j'ai deviné ce qui m'attend après avoir parcouru diverses boutiques. Sortir les bras pleins de sacs bourrés de vêtements, paires de chaussures et autres accessoires de luxe ne feront pas mieux passer la pilule, croyez-moi.
Ne pouvant attendre mieux pour cette journée que la proposition de ma mère, j'ai fini par accepter d'aller faire un tour avec elle à Aventura Mall. Le sixième plus grand centre commercial des Etats-Unis et le second de Floride. Une surface de vente de 222 967 mètres carré sur pas moins de quatre étages, impressionnant hein ? Abercrombie & Fitch, Armani Exchange, Hugo Boss, Burberry, Calvin Klein, Gap, Cartier, Chanel, Givenchy... La liste est longue et on ne peut y trouver que son bonheur.
Cependant, de mon côté, la bonne humeur n'est pas de la partie. Voir ma mère se trémousser dans un nombre incalculable de tenues, qu'elle achète sans réfléchir et qu'elle ne portera qu'une fois pour certaines et jamais pour d'autres, ne fait qu'accentuer mon envie d'arriver au bout de cette journée pour me cacher sous ma couette devant une série sur Netflix.
Personnellement j'aurais préféré passer ma journée sur la plage toute seule plutôt que de me pavaner ici puisque que le seul but de cette incursion est pour ma mère le moyen de se faire pardonner d'avoir pris un énième rendez-vous pour moi chez le psy.
***
Comme prévu nous quittons le centre commercial les bras chargés de sacs, la plupart ne sont d'ailleurs même pas pour moi. Nous déposons nos achats dans le coffre de la range rover et partons, à mon plus grand désespoir, en direction du cabinet de Madame Brown qui se situe à Coconut Grove. Un coin de Miami que j'adore et qui est très en vogue. On y trouve des quartiers résidentiels historiques où l'on voit encore, par exemple, des bungalows.
Coconut Grove est tout simplement riche de culture. De jours comme de nuits, entre café, restaurants, bars et terrasses, tout y est animé et une activité fiévreuse domine chaque lieu.
***
- Mademoiselle Davis et Mademoiselle Williams.
Je lève les sourcils, exaspérée que ma mère, en plus de se considérer toujours comme étant une Mademoiselle, ait gardé le nom de son dernier mari.
Mélissa, je crois que c'est son prénom, décroche son téléphone et échange quelques mots avec sa patronne afin de lui annoncer notre présence. Après avoir raccroché le combiné, elle nous dit simplement que nous pouvons rejoindre la psychologue dans son bureau à quelques mètres de là. Je comprends aussi à ce même moment que cette séance n'est pas individuelle. Elles le sont la plupart du temps. Les seules où ma mère assiste sont synonyme pour elle de nouvelles à m'apprendre. J'en déduis donc aisément que nous ne sommes pas vraiment là pour moi mais plutôt pour elle.
A notre entrée, le docteur Brown se lève pour nous accueillir. C'est une afro-américaine au look bohème chic, d'une quarantaine d'année tout au plus. Elle porte aujourd'hui une longue robe fleurie d'un vert envoûtant. Le vert, c'est ma couleur préférée et aussi celle de mes yeux.
- Mesdames, comment allez-vous ?
La psychologue nous invite à nous installer dans des fauteuils ronds en rotin. Elle prend place dans l'un d'eux et nous sourit amicalement puis nous désigne deux petites bouteilles d'eau sur la table basse qui nous sépare. Il y en a toujours à chaque consultation. Ma mère les ignore, l'eau ce n'est pas son truc, vous l'aurez compris, puis se décide à répondre pour nous deux.
- Très bien Docteur à vrai dire. Je n'ai dernièrement eu aucun reproche à faire sur le comportement de Ivy.
- C'est une merveilleuse nouvelle ! s'exclame-t-elle, enthousiaste. As-tu quelque chose à nous dire de ton coté, Ivy ?
J'attrape l'une des bouteilles, je n'ai pas soif mais l'avoir entre mes mains me détend. Quand je stresse il me faut toujours les occuper avec un quelconque objet. Et là ? Évidemment que je stresse car ma mère a visiblement quelque chose à m'apprendre d'assez important pour que cela nécessite notre présence ici. Putain, je crains le pire.
- Rien à signaler Doc'... je réponds sans grande conviction.
- Pas de mésaventure depuis notre dernier entretien ? insiste-t-elle, sans jugement dans la voix.
Je vois bien qu'elle me sonde du regard pour chercher à déceler si je cache ou non quelque chose et aussi incroyable que ça puisse l'être je me suis vraiment tenu à carreaux. Et c'est comme ça depuis trois long mois. Une éternité pour moi, en somme.
- Non absolument rien. Je ne suis même pas sorti depuis des semaines. Ma mère peut le confirmer. dis-je, d'une voix lasse.
Je me tourne justement vers elle qui hoche positivement la tête à l'intention de la psy.
- Effectivement Ivy a été irréprochable, confirme ma mère, pleine d'une bonne volonté déconcertante.
- Donc si tout va bien, quelle est la raison de cette consultation à la dernière minute ? demande Madame Brown en joignant les mains sur ses genoux.
Ma mère qui se cachait encore jusque-là derrière ses lunettes de soleil, les enlève. Elle inspire et expire de telle façon qu'on la croirait à l'un de ces cours de yoga du lundi matin - inspire, expire, respire maman ! - puis se tourne vers moi après que ma psy l'en ai encouragé d'un signe de tête.
- Ivy, mon lapin. J'ai rencontré quelqu'un, lâche-t-elle de but en blanc.
- C'est pour ça qu'on est là le jour de mon anniversaire ? Parce que tu viens de rencontrer quelqu'un.
- Non à vrai dire ça fait déjà quatre mois que l'on est ensemble et...
Je lève une main pour la stopper dans son élan. Quatre putain de mois ? Je n'avais même rien remarqué et pourtant rien ne m'échappe habituellement concernant ma mère. Il y a toujours un petit quelque chose qui la trahit. Si ça ne lui échappe pas par mégarde, elle finit toujours par passer aux aveux au bout de quelques jours. Pas au bout de quatre mois, merde.
- Je n'arrive pas à croire que tu n'aies rien dit !
Le ton de ma voix s'est élevé malgré moi et immédiatement, ma psychologue s'impose en s'adressant à moi avec sa douceur habituelle.
- Ivy, ne penses-tu pas qu'en prenant en compte les événements de l'an dernier ta mère puisse être réticente à te présenter l'homme qu'elle fréquente ?
Je soupire bruyamment tout en jouant nerveusement avec cette fichue bouteille d'eau puis, sans y passé par quatre chemins, lui réponds ;
- Comme je l'ai déjà expliqué à plusieurs reprises, je n'ai jamais souhaité coucher avec le mari de ma mère.
Voilà on y est, je sais que c'est la partie que vous attendiez, hein ? Alors, soyons clair, ce que je dis est vrai. Je ne souhaitais pas coucher avec Derreck et je ne l'ai pas fait. Seulement après son mariage avec ma mère je l'ai senti, je ne sais pas, différent. Je le connaissais pourtant déjà depuis deux ans lorsqu'il l'a épousé mais du jour au lendemain, il est devenu très entreprenant avec moi. Il ne posait plus le même regard sur moi. Sa façon de s'adresser à moi avait changé, il était plus tactile. La situation était réellement ambiguë.
Ma mère ne me croyait pas et je ne suis toujours pas sûre qu'elle me croit aujourd'hui - elle s'obstine même à pensé que nous avions une véritable liaison suivie dans son dos. J'ai essayé de la convaincre de la vérité mais elle ne voulait absolument rien entendre. Les avances de Derreck devenaient de plus en plus régulières et poussées. Un jour, j'ai tout simplement décidé de rentrer dans son jeu, histoire d'être sûr que je ne me montais pas la tête toute seule.
- Je t'ai quand même retrouvé à califourchon sur lui dans notre salon ! s'exclame ma mère hors d'elle.
Oui, je confirme elle ne me croit toujours pas, en dépit d'une année de psychanalyse. Et oui, j'en conviens, cette image de moi et son mari l'a choquée à raison.
- Maman, je te l'ai déjà dit mais je me répète, j'ai fait ça pour ton bien. J'ai conscience que c'est complètement dingue, mais tu ne me laissais plus d'autre option. Dire du mal de Derreck, c'était du blasphème à tes yeux. Alors oui, j'ai chauffé ton mari et tu nous a surpris mais ce n'était pas une surprise pour moi. Ça l'était pour lui. Je sais que ce que j'ai fait, même si je t'assure que ça partait d'une bonne intention de ma part, était complètement stupide et déplacé. Je te rappelle qu'a cette époque je n'étais pas tout à fait moi-même non plus, j'étais défoncée de jour comme de nuit ! J'ai fait ça pour toi, merde, maman ! Ouvre les yeux ! Je débite, clos mon monologue à bout de souffle.
Ce jour-là, lorsque je me suis mise en tête de faire voler en éclat le mariage bancale de ma mère, j'avais cumulé des jours durant une tonne de pilules. Je ne me rendais pas compte que ce que je m'apprêtais à faire impliquerait bien plus que ce à quoi j'étais capable de penser même lorsque mon cerveau fonctionnait normalement. C'est donc sous l'influence de divers psychotropes que j'ai mis mon plan d'action en oeuvre.
En moins de temps qu'il n'en faut, je m'étais retrouvé sur lui dans le canapé, après être entrée dans son jeu malsain. Je savais bien évidemment que ma mère allait passer la porte d'entrée d'une minutes à l'autre, je n'avais aucunement l'intention d'aller plus loin. J'y ai vu l'occasion de lui prouver que son soi-disant mari parfait était loin de l'être, bien au contraire.
- Mesdames, calmez-vous je vous prie.
Le docteur Brown se lève et ouvre l'une des fenêtres de son bureau puis s'assoit sur le rebord. Elle doit sûrement communier avec l'air de Miami, ses palmiers et son océan ou un truc un peu loufoque du genre, qu'en sais-je ?
- Mademoiselle Davies, nous avons déjà parlé maintes fois du fait qu'Ivy était sincère concernant cet événement et bien que je comprenne que vous ne soyez tout de même pas à l'aise avec cette idée, ce qui est votre droit, je vous rappelle un point que nous avons abordé à plusieurs reprises et qui me paraît essentiel. Le bénéfice du doute. Votre fille n'a aucune raison de mentir, elle n'a rien d'une menteuse compulsive ou d'une prédatrice. Certes, elle souffre d'une pathologie peu commune, mais celle-ci, et je vous l'assure pour la énième fois, n'entre absolument pas en compte dans ses agissements avec votre ex-mari. Je comprends néanmoins votre réticence, Yvy vous a menti par le passé, lorsqu'elle se droguait notamment. On ne peut pas vous blâmer de ne pas lui accorder votre confiance, entière et aveugle. Mais, j'aimerai souligner le fait qu'elle s'est finalement sortie de ce cercle vicieux qu'est la dépendance à la drogue et souhaite retrouver un nouveau départ, pour elle mais aussi pour vous deux.
La psychologue revient vers nous mais reste cependant debout, elle se met à flâner dans la pièce. Sa démarche est si fluide qu'on pourrait croire qu'elle flotte au dessus du sol. Je la trouve très mystique. Je l'imagine plus derrière une boule de cristal qu'un bureau. Elle est en revanche douée et passionnée par son métier. J'ai véritablement confiance en elle et comme toujours, elle trouve les mots adéquats pour s'exprimer et défendre mes intérêts et mes progrès. Elle reprends, toujours en se déplaçant, prenant soi de toujours nous faire face ;
- En un an, la situation a grandement évolué. Votre relation est plus sereine, plus saine même, commence-t-elle a notre attention avant de se focaliser sur ma mère. Mademoiselle Davies, je me permets de m'adresser à vous, nous savons toutes les trois que vous avez du mal à affronter la réalité, cela à cause de tout ce que cela implique à vos yeux. Vous avez failli dans votre rôle de femme et de mère. C'est vous-même qui vous infligez ce terrible constat, pas moi, ni en tant que psychologue ou simple être humain, ni votre fille, mais vous. Vous avez autant de travail à faire sur vous-même que Ivy. Je sais à quel point cela vous horripile de m'entendre le dire, mais il serait temps que nous prenions un rendez-vous, rien que vous et moi. Ici, je traite principalement les dépendances de votre fille, ainsi que sa pathologie, mais cela n'est malheureusement pas le seul problème dans vos vies et votre relation. Pensez-y.
Ma mère hoche la tête, les yeux brillants, les larmes aux bords des cils. Beaucoup de nos séances en duo ont fini de cette façon, ma mère devient la patiente tandis que je suis simplement une spectatrice. Voilà tous les dégâts qu'on causés mes mauvais choix, j'ai foutu en l'air ma mère plus qu'elle ne l'était déjà.
Je crois qu'elle était déjà cassée, brisée, avant ma naissance. Personne n'a jamais su la réparer et moi je n'ai finalement fait qu'empirer son état. Je crois qu'elle préfère vivre dans le déni, se cacher derrière des apparats et noyer son chagrin dans la Margarita. Il ne lui faut d'ailleurs que quelques secondes pour se redonner contenance. Je suis persuadée que jamais elle ne consultera.
- Ivy quant à vous, reprend la psychologue en se tournant vers moi, tentez de vous montrer compréhensive envers votre mère. Un divorce, quelles qu'en soient les raisons, n'est pas une chose anodine alors je vous prie également de verser un peu d'eau dans votre vin. Nous aborderons cette discussion en privé lors de notre prochaine séance individuelle. À présent, Mesdames, gardez en tête que votre objectif commun, la renaissance de votre relation. Elle n'est pas hors d'atteinte. Au contraire, vous vous en rapprochez depuis des mois. Les clés de votre réussite sont le dialogue, la compréhension et l'acceptation. Vous êtes à mi-chemin.
Ma mère et moi hochons la tête à l'affirmative puis cette dernière me tend la main. Je la saisis afin de leur montrer que je me montre compréhensive. Cependant, je ne le suis pas véritablement. J'ai effectivement fait énormément d'erreurs, je traine pas mal de casseroles, mais que ma mère puisse croire, déni ou pas, que j'ai eu une aventure avec Derreck me met hors de moi.
Le diagnostic du father complex n'a finalement fait que la conforter dans l'idée que je lui ai consciemment volé son mari. Alors certes, j'aime incontestablement les hommes plus âgés que moi et c'est apparemment chez moi un genre de pathologie mentale. Mais merde, voler le mari de ma mère ? Je ne lui aurais jamais fait ça, jamais. Je voulais juste tirer ma mère des griffes de son mari vicieux. J'ai tenté le tout pour le tout et je le paye encore.
- Y a-t-il autre chose que vous vouliez dire à votre fille ? ajoute ma psy, suspicieuse.
Ma mère lance un regard bref au docteur Brown puis se tourne à nouveau vers moi, toujours en tenant ma main de la sienne fraîchement manucurée.
- J'aimerais te le présenter ce soir, commence-t-elle, nerveuse et enjouée à la fois. James souhaite nous inviter au restaurant pour enfin faire ta connaissance. Il a un fils tout à fait charmant et je suis sûre que tu seras conquise autant par l'un que par l'autre.
J'ai dit plus tôt qu'une virée shopping et une séance chez le psy étaient le mieux - ou le pire - de ce que je pouvais attendre de cette journée, non ? Et bien à présent je crois qu'on a atteint les sommets.
« I hope there's some time
to change it »
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