CINQ
« You say you a bad guy,
That's why everyone like you. »
Mes paupières mi-ouvertes, je scanne le lieu inconnu dans lequel je me réveille. Visiblement c'est une chambre ! Mon Dieu, dans quoi est-ce que je me suis encore embarqué hier soir ?
Je me redresse tant bien que mal, courbaturée de partout, constatant qu'en plus d'avoir atterri je ne sais où, je suis à moitié nue. Merde, merde, merde et re-merde !
Prendre-de-mauvaise-décision est mon second prénom, pourquoi ça m'étonne de me trouver au réveil chez un inconnu ?
L'an dernier, j'ai passé l'année à me retrouver dans des situations similaires. J'observe les environs pour me faire une idée de mon kidnappeur, ou plutôt du mec que j'ai inconsciemment suivi, cette nuit. Déjà, ce n'est pas le type des toilettes. Je crois... il ne m'avait pas l'air d'être le genre à pouvoir s'offrir ce que cette simple chambre m'inspire déjà. Ça pue le fric à plein nez !
En face de moi, enfin du lit dans lequel je suis, ne se tient pas un mur mais une rangée interminable de baies vitrées qui grimpe jusqu'au plafond. Munis du draps, dont je m'enroule, je me dirige vers elles.
Vu la hauteur vertigineuse, je me trouve dans un putain de penthouse, se situant de surcroît à Sunny Isles Beach. Le lieu du luxe par excellence à Miami !
La vue me coupe le souffle, a une centaine de mètre plus bas, le bord de plages et l'Océan à perte de vue. L'astre solaire semble émerger de l'eau sous un ciel encore nocturne. Le lever du soleil est encore plus impressionnant d'ici que depuis chez moi, je peine à en détacher mon regard pour continuer mon investigation.
On reprend donc : malheureusement, cette imposante pièce est très impersonnelle, limite stérile. Rien n'accroche particulièrement mon attention. Tout est lisse, hormis les draps du lit ce qui m'inquiète franchement, et parfaitement rangé. Rien ne dépasse, tout est carré. Pas d'effets personnels. La chambre, qui avoisine tout de même les trente à quarante mètres carrés, est composé d'un king-size munis d'une tête de lit matelassée de couleur anthracite gigantesque entouré de table de chevet moderne blanche et laqué, d'une commode extra-longue à six tiroir également laqué mais cette fois dans les tons gris, et d'un grand divan en cuir trois places où jonchent des plaids épais et moelleux. La décoration est très minimaliste et épurée. On se croirait dans n'importe quel hôtel cinq étoiles de la côte. Je remarque trois portes, j'imagine que l'une d'entre elles donne sur un dressing, l'autre sur une salle de bain et la dernière vers la sortie.
Je tourne en rond à la recherche de ma robe et mes louboutins en vain. Je m'énerve, fulmine, injure le mystérieux inconnu absent. Je ne me rappelle plus à quel moment la soirée a dérapé. Quand et comment est ce que j'ai quitté le night-club, et surtout avec qui.
Il est où d'ailleurs, lui ?
Je ne tiens pas particulièrement à me balader en petite culotte dans ce luxueux appartement à la recherche de son propriétaire. Je rage silencieusement en retournant m'allonger dans le lit pour finalement le quitter au bout de quelques secondes. Je commence à flipper avec ces conneries maintenant.
Je m'apprête à franchir l'une des trois portes armées d'une raquette trouvée dans un coin. Une raquette j'ai dis ? Une putain de raquette de tennis ! Je m'arrête main sur la poignée. Un bruit me tire de ma conclusion soudaine. Il provient de la porte juste à côté de celle à laquelle je m'accroche toujours.
Je recule manquant de trébucher en marchant sur le drap, finissant la course à reculons pour finir assise, et pas de la façon la plus élégante, dans le sofa. A la volé la porte s'ouvre enfin sur Mister-Tennisman-Sans-Âme-Ni-Scrupule !
Mylan avance dans la pièce en fredonnant, une main muni d'une serviette couvrant seulement ses attributs masculins.
- Ah ! Déjà réveillée, chérie ? demande-t-il d'une voix enjoué en me remarquant prostrée dans son canapé.
Je ne réponds pas, sous le choc. Mais à quel moment je me suis à nouveau retrouvée avec lui ? J'essaie de refaire le fil de la soirée dans ma tête après mon petit coup - pas mémorable - dans les water.
Rien ne me vient pendant que je l'observe, évoluer dans son antre aseptisé, à poil. À poil je vous dis !
Ok, il a un charmant petit cul bien bombé et ferme à vu d'œil...mais c'est trop demandé de se fringuer un minimum avant de venir agresser mes rétines absolument pas prêtes à ça avec son physique d'apollon a peine sorti des couches culottes ? Il est trop jeune. Appétissant mais trop jeune.
Merde, est-ce que je suis chez son père ? Évidemment ! Ma mère est là, elle aussi ? Est-ce que...
Oh, des poils ! Les muscles de son torse sont soulignés et mis en valeurs par un joli duvet sombre légèrement ondulé. J'apprécie la pilosité chez un homme, c'est virile. Attention, je n'aime pas les gorets pour autant ! Je me demande si Sexy Daddy en a aussi, si c'est le cas, j'adorerais y laisser courir mes doigts.
Je me baffe mentalement. Son petit numéro de nudiste à bloqué l'irrigation de mon cerveau. Est-ce qu'on a couché ensemble, au fait ? Merde, merde, merde...
- T'es pas du matin, toi, lâche-t-il en m'exhibant à présent son membre.
En long, en large et en travers.
Je lève les yeux au ciel devant sa mine victorieuse et son air de fanfaron. Il pense certainement m'impressionner. Croyez-moi j'en ai vu d'autres mais je suis bien forcé d'admettre que la sienne est de compète !
Après son petit numéro de statue grecque, il enfile un boxer et vient s'assoir à mes côtés. Instinctivement, je m'écarte. Ça le fait rire. Il m'énerve.
- Non, en effet. On a couché en...
Pitié non. Premièrement parce que je déteste ne pas me rappeler avoir coucher avec un mec. Deuxièmement parce que James nous a potentiellement entendu puisque je suis loin d'être discrète. Troisièmement parce qu'il est trop jeune donc pas ma came aussi beau soit-il ! Shawn est déjà l'exception qui confirme la règle, inutile d'en rajouter une. Quatrièmement parce qu'il aurait eu ce qu'il voulait et que je le lui avait refusé. La liste de mes raisons mentales s'allongent encore...
- Toi dans mon lit, moi ici, me coupe-t-il en désignant le divan où nous sommes installés. En revanche, je pense pouvoir affirmer que tu t'es masturbé dans mon pieux.
- Je te demande pardon ? je m'étrangle.
Mylan se lève, ouvre le tiroir d'une des tables de chevet et reviens vers moi, un objet en main. Il me le lance, je le réceptionne maladroitement. Je n'ai toujours sur moi qu'un drap et une culotte. C'est un cadre. Je sens mes joues s'échauffer à m'en brûler. La honte ! Sous mes yeux ébahis une photo de cet insolent de Mylan et son père, James. Suis-je assez tordue pour avoir fait ça ? Concrètement, sous influence de l'alcool et de la drogue, la réponse est sans équivoque. Oui.
- Tes bruitages était suffisamment suggestif, continue le tennisman en haussant outrageusement les sourcils. A mon réveil, je t'ai trouvé enlaçant le cadre...
C'est pas vrai ! Le voilà qu'il pouffe pendant que je meurs intérieurement d'une honte insoutenable. Je le fusille du regard alors qu'il peine à retrouver son sérieux. J'admets que j'aurais pu en rire si ça ne m'était pas arrivé à moi.
Le Karmasutra, vous connaissez ? Pas Kamasutra, non ! KARMAsutra ! Pour faire court, c'est quand la vie vous baise de toute les façons les plus créatives qui soit. Autant dire que dernièrement j'en prends pour mon grade !
La freaking progéniture de mon fantasme interdit retrouve enfin son sérieux face à mon mutisme. Il enchaîne les aller-retour entre son dressing et sa commode pour se vêtir. C'est pas trop tôt si vous voulez mon avis, même si la vue était pas mal.
Une fois vêtu de la tête aux pieds, il me rejoint, avec son éternel sourire prétentieux en coin, certainement satisfait du petit spectacle qu'il m'offre depuis un quart d'heure à se pavaner comme un paon.
Je dois retrouver l'usage de la parole au plus vite, filer d'ici en vitesse mais avant ça, je dois savoir pourquoi je me retrouve là et où sont mes affaires. Je décide d'attaquer doucement pour pas brusquer le drôle d'oiseau en face de moi, il n'a pas profité de la situation et se montre courtois à sa façon, il mérite donc toute ma sympathie.
Au moins en mémoire de l'excellente soirée que nous avons passé ensemble, à quelques détails près : ses doigts prenant d'assaut ma cha... Argh...
- Je te remercie de ne pas avoir, enfin... tu vois, tu n'as pas profité de mon état alors... merci Mylan ! parviens-je à lui dire, encore sonné. Je t'en suis vraiment reconnaissante.
- J'aime bien qu'une femme soit pleinement consciente de ce que j'ai à lui offrir, répond-t-il en m'offrant un clin d'œil. Cela dit, t'entendre gémir pendant que tu fantasmais sur mon vieux, ou moi, ou les deux, dans mon bed était une façon agréable d'être bercé.
Il se fout de moi, ma parole. Je crois que je deviens cramoisi. Pas d'embarras mais de colère. S'il n'a pas profité du moment cette nuit, il en profite clairement maintenant. Je lui assène un coup de poing sur l'épaule. Sans surprise j'en souffre plus que lui. Il rit de plus belle alors que je le menace de mon index.
- Arrête de te foutre de ma gueule ! Où sont mes affaires, que je m'éloigne de ton esprit malsain au plus vite.
- Dans la machine à laver, dit-il. Concernant mon esprit malsain, je ne pense pas que tu sois épargnée de ce côté là, toi aussi.
Dirty Baby marque un point.
- Que fais ma robe dans ton foutu lave-linge ?
- Je t'ai retrouvé dans un état pitoyable en sortant de boîte, assises sur le trottoir à chouiner.
Wait, what the fuck ?! Mylan me laisse le temps d'encaisser puis reprend d'un air moqueur :
- Le mec, là. Après t'avoir détroussé dans les chiottes, il t'a détroussé de ton sac, d'après ce que tu as essayé de me dire, m'explique-t-il en haussant les épaules. Pour ta robe, elle était juste dégueulasse, j'imagine que tu t'es gerber dessus. Ou que quelqu'un d'autre l'a fait.
Nom de Dieu. Je ferme les yeux, déglutis difficilement. J'ai vraiment fait n'importe quoi et vous savez ce qui me met le plus mal ? Qu'on m'ai volé mon sac ! Pas parce que mon téléphone s'y trouvait, ni mon portefeuille avec mes cartes, qu'elles soient vraies ou non, ni l'argent de poche que ma mère me cède chaque semaine, comme n'importe quelle personne normalement constituée.
Non, je suis mal parce que je n'ai plus ma drogue.
Pitoyable hein, quand on sait que c'est ce qui m'a mis en premier lieu dans la merde ! Ça et le champagne que Mylan a fait couler à flot dans mon gosier desséché. Ça m'a mis dans une merde sans nom et pourtant mon corps en réclame déjà ! Rien que pour faire disparaître le mal qui me gagne...
- J'imagine que je dois aussi te remercier de m'avoir ramené chez toi.
- Tu peux aussi me sucer, si tu préfère ! lâche-t-il d'un sérieux presque déconcertant si je n'avais pas commencé a saisir le personnage. Je plaisante ! Bien qu'après t'être brosser les dents, je ne refuserais pas si tu le proposais.
Cet andouille me fait rire, ça me détends instantanément. Il mériterait presque sa pipe. Presque !
- Trêve de plaisanterie, je peux utiliser ta salle de bain ? Et si t'as quelques fringues à me passer, je suis preneuse.
- Bien sûr, file sous la douche, je te pose sur le lit ce dont tu as besoin. T'es plutôt string ou tanga ?
- Tu plaisantes encore j'espère ? Hors de questions que j'enfile des sous-vêtements oubliés par des pétasses sans cervelles !
Il lève les mains en l'air en signe de redditions, riant la langue coincée entre ses dents.
- Bien sûr, bien sûr. File, j'arrête de t'emmerder.
Je me lève, empêtrée dans ses draps, et m'engouffre dans la pièce qu'il a quitté plus tôt. Je ne m'arrête pas sur le luxe évident de cette sublime salle d'eau et me jette sous le jet glacial qui devrait remettre mes idées en place. Je me savonne avec l'un des gel douche à disposition et quitte la douche italienne aussitôt, retournant sur mes pas, dans la chambre.
Mister Tennisman est installé dans son canapé, un bras sur l'accoudoir soutenant sa tête, ses jambes allongées devant lui. Il me désigne un tas de vêtement sur son lit. Je décide d'oublier ma pudeur mal placée. Après tout il m'a doigté et je l'ai vu dans son plus simple appareil. J'enfile l'un de ses boxer, trop grand évidemment. Idem pour le sweat-shirt à capuche et le bas de jogging assortie. Je nage dedans mais j'y suis à l'aise.
Habillée, les cheveux encore humides, je suis Mylan au travers du penthouse. Nous longeons un couloir interminable, desservant sur une multitude de portes, jusqu'à une pièce immense, où la cuisine à l'américaine, le salon et la salle à manger ne font qu'un. L'ambiance, le style, la décoration, est à l'image de la chambre de Dirty Baby : beaucoup de blanc, trop de blanc, mêlé à du gris, donnant des airs presque clinique à l'appartement. Tout est encore une fois lisse, trop lisse, épuré, les détails étudiés avec soin.
Une véritable couverture de magazine de design. J'ai du mal à me dire qu'ils vivent ici, c'est tellement fade, sans vie. Même ma villa semble plus vivante, et je l'ai toujours trouvé froide et inanimée, donc c'est dire.
Je sursaute lorsqu'un bruit se fait entendre depuis le coin cuisine. Mylan me gâchant la vue avec sa taille imposante, mon mètre soixante-dix et moi, faisons pâle figures à côté de lui. J'ai l'habitude de dominer ou au moins d'être à la hauteur, parce que en soit je ne suis pas petite, mais là ce n'est clairement pas le cas.
- Fils, ça va ?
OH.
MON.
DIEU.
Malgré la température ambiante, la couche de vêtements sur moi, mon corps tressaille, se recouvre de chair de poule au son de la voix de James. Légèrement plus éraillée que hier, sûrement dû à l'heure matinale. Mylan fais un pas en avant, dégageant la vue, m'offrant le loisir d'observer son père de profil, la tête baissée sur un journal, une tasse de café fumant en main.
Son visage marqué par les années est d'une beauté étourdissante, j'apprécie la ligne qui barre son front pendant qu'il continue sa lecture sans lever les yeux vers nous. Je le découvre différemment ce matin, exit le costard pompeux qui lui colle à la peau et le rendait irrésistible et charismatique.
Il porte une tenue plus décontractée qui détonne avec l'image que je m'étais rapidement faite de lui. Je l'imaginais ne jamais quitter son costume trois pièce, je le pensais être de ses hommes là, qui ne prêche que par la classe. Je ne suis pas déçu du contraire pour autant, bien que l'idée que je me faisais de lui m'émoustillait.
Un pull en maille légère bleu rois fait ressortir son teint clair et sa chevelure grisonnante, j'imagine à quel point ses yeux doivent être mis en valeur avec cette couleur. Mais il ne les a toujours pas relevé et encore moins posé sur moi, il ne m'a toujours pas remarqué.
J'en profite pour continuer à le détailler : un pantalon en lin beige complète sa tenue decontract. Il est pieds nus, même ses pieds me semble outrageusement sexy ! Et je déteste ça, les pieds, pas vous ?! C'est inesthétique et ça sent. Mais chez lui... pourquoi me fait-il tant d'effet en faisant si peu, en ne faisant rien.
- Ca va pap' ! répond son rejeton en s'approchant de l'îlot.
J'traîne des pieds derrière lui, comme hypnotisé par la prestance de son géniteur. Je me racle la gorge pour annoncer ma présence, un peu mal à l'aise, je dois l'admettre. James relève la tête et braque son regard bleuté sur moi. Je confirme le bleu rois de son haut met en valeur celui de ses yeux plus clairs, plus limpides. Il ne cache pas son étonnement en me voyant, déconcerté mais sans perdre la face.
- Ivy, bonjour, dit-il en esquissant un sourire chaleureux. Tu m'explique, Mylan ?
Son intonation est soudainement devenue plus sévère à l'attention de son fils qui s'installe sur l'un des tabourets près de lui. Je m'approche, inconfortable, n'ose pas prendre place. James tire le siège haut à ses côtés, et me somme de m'y asseoir avec une petite tape sur l'assise.
Je m'exécute, me demandant si je n'accepterai pas tout ce qu'il me demande tant il est magnétique. Tant je semble déjà l'avoir dans la peau, tant j'ai envie de le satisfaire plus que de raison.
- On est sorti, comme tu le sais, commence Mylan en se servant un jus de fruit et un croissant, disposés sur l'îlot devant nous. Nous n'étions plus vraiment en état.
- Tu as conduis ? demande James, sa tasse à café suspendue devant ses lèvres.
- Non bien sûr, j'ai fait venir Hubert.
- Un Uber, tu veux dire. j'interviens, moqueuse.
Mylan s'esclaffe, recrachant son jus d'orange sur le comptoir en zinc. James laisse échapper un doux rire.
Je meurs, pourquoi tout chez lui réveille mon corps ?
Il m'offre un sourire attendrissant qui cette fois n'éveille en moi rien de sexuelle mais plutôt un certain bien être. Je me sens soudainement comme apaisée de tous les maux qui me rongent depuis toujours, en oubliant sa freaking progéniture qui se marre.
- Non, Hubert. Notre chauffeur. Il est d'origine française, m'explique James, gentiment, sans moquerie dans la voix.
Quelle gourdasse, je suis ! Mon sang afflue jusqu'à mon visage, je me devine sans mal d'un rouge écarlate éclatant. Je me ridiculise vraiment depuis que j'ai ouvert les yeux, c'est pas croyable.
- Ma mère est-elle là ? je demande, priant intérieurement, pour plusieurs raisons, qu'elle ne le soit pas.
- Non, elle est rentrée chez vous après un café ici, me répond mon bellâtre au cheveux gris. Où a-t-elle dormi ?
La question s'adresse à son rejeton diablement beau et maléfique qui se remet à peine de son fous rire. Si mes yeux étaient des fusils d'assaut, il ne serait plus en état de répondre. Plus jamais. Mylan reprend contenance, chope un torchon plié sur l'îlot et entreprend de nettoyer les dégâts que j'ai causé malgré moi.
- Dans mon lit évidemment ! s'exclame-t-il en clignant d'un œil suggestivement.
Les nerfs à vifs, j'hésite entre lui tordre le cou tout de suite ou remettre les choses dans leur contexte d'abord. Et l'étrangler ensuite. Je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil en direction de Sexy Daddy qui jauge son gamin d'un air sévère. Il paraît hésiter un instant avant de finalement lâcher :
- C'est la fille de Victoria, je te rappelle.
- Oh ça va, papa ! J'ai dormi dans le divan, t'en fais pas, j'ai pas sauté ta future belle-fille, répond Dirty Baby.
Je vais me le faire, je vais lui arracher ses jolies yeux verts et les manger. Lui arracher les couilles et m'en faire des boucles d'oreilles ou un collier. Me faire une écharpe de son jolie duvet !
- Tu aurais pu avoir la décence de l'installer dans une des chambres d'amis, rétorque l'homme de mes fantasmes inavouables.
- Allez papa, c'est bon ! On était archi-alcoolisés , c'est déjà un miracle que nous ayons réussis à venir jusque-là, déclare Mylan, pas le moins déstabilisé du monde. Je vais la ramener, tu me prêtes une voiture ? La mienne est toujours à MB.
Je vais lui prendre sa petite tête de beau gosse impertinent et la lui fourrer dans le c... si ma mère apprend par James que je me suis saoulé avec cet énergumène, ou même sans lui, en vérité il n'est qu'un détail, elle va me tuer. Elle va empaler ma tête sur une pique et en décorer notre allée. Déjà qu'elle n'a pas eu de mes nouvelles depuis hier soir ! Je suis fini, enterrée.
- Je m'en occupe, tu en as assez fait.
Mes yeux sortent presque de leurs orbites, ma bouche entrouverte en un « O » parfait. Sexy Daddy va me ramener chez moi. Je vais me retrouver cloîtrée dans un petit espace à quatre roues avec lui le temps d'un trajet Sunny Isles Beach-Aventura. Pas moins de trois quart d'heure en sa présence divine. Oh my fucking God ! Je vais ruiner son intérieur en cuire en me liquéfiant.
- Ivy, suis-moi.
J'hoche la tête à l'attention de James et, encore une fois, m'exécute. En m'éloignant, je me tourne une dernière fois vers Mylan et lui adresse mon majeur droit en guise d'au revoir. Il ne s'offusque pas et mime un baiser qui s'envole dans ma direction.
Je l'esquive, mime de m'en saisir, de le jeter à terre et de le piétiner. Je me détourne du morveux insolent et suis aveuglément son géniteur.
James peut bien me ramener chez-moi, où il veut, je sais déjà que je le suivrait partout, même au bout de cette putain de planète s'il le voulait, tellement il m'a envoûté, ensorcelé.
Qu'ai-je fait pour mériter un tel supplice, aussi délicieux que douloureux ? Karma is a bitch !
« They say you're so fun and so cool,
They call you Baby Blue. »
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