J'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce chapitre. J'espère qu'il vous plaira. Comme d'habitude, n'hésitez surtout pas à me dire ce que vous en avez pensé (je prends tout type de critique).

Je vous promet que le chapitre était près pour lundi... J'ai juste oublié de le poster😅😅

Je ne suis pas sûr de pouvoir assurer un rythme de publication régulier pour les tous derniers chapitres mais je vais tout de même essayer. C'est à peine la rentrée que je suis débordée de travail et j'aimerai mieux m'y remettre le plus rapidement possible pour éviter d'accumuler trop de retard.

 Il déglutit difficilement, observant du coin de l'œil le plus jeune adossé contre la porte fermée. Quand ils étaient entrés dans la pièce il avait directement fermé la porte derrière lui, marquant bien que ce qui allait avoir lieu était une discussion privée. Mais ce n'était pas le genre de conversation qu'ils avaient l'habitude de tenir. C'était plus... tendu. Il y avait quelque chose dans l'attitude de Yeosang, dans la façon dont ses muscles se tendaient au moindre bruit, qui lui donnait un mauvais pressentiment. Quand il chercha à croiser son regard, il le fuyait plus ou moins consciemment, ne faisant que renforcer la tension qui régnait dans l'air. Il abaissa alors son regard sur ses mains, se triturant nerveusement les doigts, assis sur son lit. C'est à peine s'il se retint de sursauter quand sa voix perça le silence après de longue minutes ( ou bien était-ce secondes ? ).

« C'est qui ? »

  Il garda le silence, regardant de plus en plus intensément l'envie qui tentait douloureusement de s'échapper de son doigt. Il sentit la douce « plante » commencer à s'agiter au fond de sa cage thoracique, se contentant d'un simple rappel de son existence.

« Si c'est Hongjoong, alors c'est vraiment que tu as de la m- »

« Ce n'est pas lui. »

  Le silence retomba dans la pièce alors qu'il le coupait nette dans ses spéculations.

« Ha bon ? Ha. J- j'aurai cru. Vu comment vous étiez proche et comment tu le regardais et qu'il te regardait... Enfin, voilà quoi. »

  Un sourire naquît sur son visage mais il n'ajouta rien, attendant la suite de sa réflexion. Il savait bien qu'elle serait sa prochaine question et il n'y était nullement préparé. Il pouvait toujours essayé de faire dévié la conversation sur un autre sujet, mais ça ne ferait que retarder le moment décisif où il serait obligé de lui dire la vérité.

« Mais... C'est qui du coup ? »

  Il grimaça tout en arrachant le bout de peau qui le titillait depuis plusieurs minutes désormais. Il ne pouvait pas lui dire. Il ne se le pardonnerait jamais. Il connaissait très bien le plus jeune et il savait que si jamais il advenait à mourir, il serait ronger par la culpabilité de ne pas lui avoir retourné ses sentiments au point qu'il ne serait plus capable de penser à autre chose. Lui dire que c'était « lui » qui lui causait cette maladie serait une grave erreur. Lui, et lui uniquement, était responsable de son état. Peut-être que s'il s'était décidé à le lui dire plus tôt ils auraient évité tout ça. Mais il n'en était rien et rien ne pourrait changer l'état actuel des choses. Il l'entendit claquer sa langue contre son palais alors qu'il attendait toujours pour une réponse de sa part.

« Qui te rend malade depuis plus d'un mois ? »

« Moi. »

« Arrête de déconner ! »

  Il s'était brusquement rapproché pour le prendre par l'encolure de son T-shirt, le forçant à le regarder dans les yeux. La colère et la tristesse pouvait s'y lire, traduisant les sentiments qui le tenaillaient depuis plusieurs semaines.

« On dirait que depuis que Wooyoung et moi on s'est mis en couple, il sentit la chose remuer au fond de lui une nouvelle fois, tu ne prends plus goût à rien ! J'ai l'impression de vivre avec un zombie ! Tu ne manges plus, tu ne dors plus, tu ne bouges plus ! Tu es devenu squelettique, Seonghwa ! Il remonta sa manche tout en lui tenant le poignet pour accompagner ses dires, l'os de son avant bras se confondant avec sa peau. J'ai l'impression que tu t'es arraché le cœur à main nue en nous aidant ! Il marqua un pause, à bout de souffle. C'est Woo ? C'est bien ça ? »

  Sa voix s'était calmée sur la fin, laissant retomber sa colère pour laisser la tristesse prendre le dessus. Il relâcha son col, patientant pour sa réponse, qu'elle soit verbale ou non. Il n'aimait pas mentir et ne voulait surtout pas que Yeosang croit qu'il aime la personne avec qui il est. Il ne méritait pas ça. D'autant plus qu'il avait déjà compris que c'était un membre du groupe pour lequel il éprouvait des sentiments, et plus précisément Wooyoung ou lui. Alors il avait simplement répondu par la négative d'un hochement de tête, lui donnant indirectement la réponse à sa première question.

« Je le savais ! Alors pour- » Il marqua une pause, semblant comprendre sa réponse. Ses yeux s'agrandirent brusquement tandis qu'il plaçait une main devant sa bouche et reculait d'un pas sous le choc. Il commença à rire nerveusement, essayant de se détacher de la réalité. « C'est une blague, hein ? Dis-moi que c'est Woo. Je t'en supplie. Dis-moi que ce n'est pas ... S'il-te-plaît. »

  Il le regarda droit dans les yeux. Des larmes avaient commencé à perler au coin de ses yeux et menaçaient de tomber à la moindre occasion. Il se pinça les lèvres, mais n'osa pas amorcer de mouvement de peur de le faire exploser. Mais il n'eut pas à faire quoique ce soit pour que Yeosang tombe à genoux, les larmes roulant librement sur ses joues, tandis que la réalité semblait le frapper de plein fouet. Le voyant s'effondrer il se leva pour s'approcher de lui et le prendre dans ses bras mais il se fit violemment repousser ; le plus jeune avait encore de la force malgré le choc. Il fit abstraction du pincement qui vint lui serrer douloureusement la poitrine.

« Ne me touche pas ! Pas après ça. P-pas après qu-... Pas alors que c'est de ma faute si tu... »

  Sa voix se brisa sur la fin de sa phrase qu'il avait laissé en suspend, laissant très clairement entendre le fond de sa pensée. Mais avant qu'il n'ait pu ajouter quoique ce soit, il réitéra son geste pour venir l'étreindre comme une mère le ferait avec son enfant. Il posa une main derrière sa tête tandis qu'il l'enfouissant dans son cou, étouffant les pleurs naissant de Yeosang. Il ignora les papillons naissant dans son ventre et le déplacement douloureux des racines sous sa peau tandis que la « plante » obstruait progressivement de plus en plus ses voies respiratoires. Il sentait son corps frêle remué de spasmes contre lui, ne faisant que de lui rappeler la situation dans laquelle il était. Son cœur battant à mille à l'heure tandis qu'il serrait la personne à l'origine de son amour. Même s'il avait plus l'impression que son amour passionnel c'était plus transformé en un amour fraternel si ce n'était maternel. Seulement, il voulait se convaincre inconsciemment que ce n'était pas le cas. La routine sentimentale avait quelque chose de rassurant.

« Je suis désolé. Tellement désolé. »

  Il arriva à prononcer ces quelques mots entre deux hoquets et renifla bruyamment contre lui. Il caressa affectueusement ses cheveux et son dos tout en effectuant des mouvements balanciers dans le but de le calmer doucement.

« Shhh. Tu n'as pas à être désolé. »

« M-mais si seulement j'avais su... »

« Si tu avais su quoi ? Que j'étais épris d'un amour fou pour toi ? »

  Il le sentit hocher de la tête contre lui et pouffer à travers ses larmes à sa réplique. Il était sûr que dit sur ce ton, peu de chance d'être pris au sérieux. Mais il le sentit rapidement être secoué de nouveaux sanglots, plus faibles mais qui repartaient de plus belle. Alors il continua ses gestes réconfortants, attendant patiemment qu'il se sente de nouveau capable de parler sans être coupé toutes les deux secondes par ses pleurs.

« Peut-être que j'aurais pu faire quelque chose... »

  Il soupira. Raisonner comme ça ne les mènerait à rien.

« Et faire quoi ? Rien. Tu m'aurais seulement repoussé en t'excusant car tu ne connaissais pas l'existence de cette merde qui me pourrit la vie. »

  L'admettre à voix haute était plus difficilement de se convaincre mentalement qu'on avait aucune chance. Peut-être était-ce ce dont il avait besoin au final. Mais il savait que c'était la lueur d'espoir que peut-être un jour il lui retournerait ses sentiments qui l'empêchait de tourner la page.

« Est-ce que tu m'aurais aimé de la même manière que tu aimes Woo ? »

« Je... Il hésita quelques secondes, semblant réfléchir sérieusement à la réponse qu'il allait lui donner, à celle qui pourra l'aider à avancer. Non. Je suis tellement désolé. »

« Hey. Il saisit son menton et releva son visage pour pouvoir le regarder dans les yeux. Être désolé n'y changera rien. Alors arrête de gaspiller ta salive à t'excuser inutilement. Je préfère que tu me dises clairement que, non, ce n'était pas possible entre nous plutôt que de me laisser de faux espoirs. Il ferma les yeux pour reprendre une respiration convenable avant de les rouvrir, plus sérieux que jamais. Tu me promets de rester avec Woo ? Qu'importe ce qui pourrait arriver ? »

  Il le vit hocher la tête tout en s'essuyant le nez et les dernières larmes qui continuaient à couler bien malgré lui.

« M-mais tu es sûr que ça ne te gêne pas ? »

  Il leva les yeux au ciel sans répondre. Bien évidemment que ça le gênait, sinon il ne tousserait pas des pétales de fleurs bleus avec du sang dessus. Mais d'un autre coté, un sentiment de satisfaction naissait du fait que Wooyoung et Yeosang soient ensemble grâce à lui. Il était partagé. Alors il préféra tout simplement ne pas lui donner de réponse. Il sourit doucement tout en voyant le nez et les joues rougies par les larmes accompagnés des yeux bouffis habituels. Il posa ses deux mains de manière à encadrer son visage tout en balayant les toutes dernières larmes de ses pouces avant d'avancer son visage de manière à baiser affectueusement le front du plus jeune.

« Arrête de pleurer. C'est moi qui devrait être triste d'avoir le cœur brisé. »

  Il fit une mine boudeuse qui lui valut de recevoir un coup dans l'épaule par un Yeosang sois disant vexé. Il ria de bon cœur en le voyant se renfrogner tandis qu'il prenait ça à la légère.

« C'est pas drôle. »

« Si. »

  Il le vit lui tirer la langue tout en s'étirant et reniflant une dernière fois. Il sentit la respiration se bloquer brusquement avant de se débloquer comme si de rien n'était, causant à son rythme cardiaque d'accélérer drastiquement. Il déglutit difficilement puis toussa doucement dans le creux de sa main en tentant de faire passer les démangeaisons apparues dans sa gorge. Il sentit le regard inquiet de Yeosang se poser sur lui alors qu'il se retenait, tant qu'il le pouvait encore, de partir dans une quinte de toux incontrôlée.

« Ça va aller ? Il hocha la tête sous l'air septique du plus jeune. Combien de temps ? »

  Il haussa les épaules. Tout était assez flou au niveau du temps qu'il lui restait, même pour les scientifiques étudiant la maladie. Il respira un bon coup, la sensation s'étant légèrement atténuée pour quelques secondes.

« Une semaine. Peut-être plus. Peut-être moins. On n'en sait trop rien. »

  Il le vit grimacer à l'entente du peu de temps qu'il lui restait mais ne rien dire pour autant. Un silence paisible s'installa entre eux, seulement entre coupé par sa respiration sifflante. Il tenta d'ignorer la douleur grandissante dans sa poitrine mais bientôt elle devint insupportable et il devait lutter pour ne pas se mettre à s'étrangler avec les fleurs devant lui. Il avala douloureusement sa salive tout en plantant son regard dans celui, perdu, de Yeosang.

« Wooyoung va commencer à être jaloux si tu restes trop longtemps avec moi. »

  Il lui lança un clin d'œil tandis qu'il levait les yeux au ciel, comprenant le message qu'il voulait lui faire passer. Il le vit se lever et se diriger vers la sortie et, au moment de se saisir de la poignée de la porte, se retourner pour lui poser une dernière question.

« Si... Quand tu seras guérit, on parlera toujours comme avant ? »

  Il lui sourit à pleine dents ignorant la douleur qui résonnait dans tout son corps.

« Toujours. »

« Je préviens Hongjoong. »

  Ce n'était pas une question et il lui en était reconnaissant car en aucun cas il n'aurait été capable de lui répondre, luttant pour éviter de faire sortir un pétale de sa bouche. Il ne voulait pas lui faire subir une seconde fois ce calvaire et le plus jeune en était parfaitement conscience, c'est pourquoi il était parti, se doutant pourtant de ce qui allait se passer. Ce ne fut que lorsque les bruits de pas se furent évanouis qu'il osa enfin reprendre sa respiration avant de se mettre à tousser pour libérer sa voie respiratoire de ce qui l'obstruait. Les racines semblaient contenir ses mouvements, lui déchirant la peau à chaque mouvement trop brusque comme son cœur s'était fait déchiré lorsque Wooyoung et Yeosang s'étaient mis ensemble. Pourtant il ne ressentait plus la même peine. Alors pourquoi est-ce qu'il ne s'arrêtait pas de tousser ? Pourquoi est-ce qu'il était obligé de s'étouffer chaque jour un peu plus avec cette chose ? Pourquoi ne pouvait-elle tout simplement se désintégrer, disparaître à jamais de sa vie ? Il posa ses deux mains au sol pour soutenir son corps secoué par les quintes de toux. Il se serait bien dirigé vers les toilettes mais ses jambes refusaient de bouger. Il entendit vaguement la porte de la chambre se faire violemment ouvrir tandis que des pas précipités se dirigeaient vers lui.

« Seonghwa ? Je suis là. Ok ? »

  Il hocha la tête. Hongjoong. Jamais il ne pourra assez le remercier pour ce qu'il a fait pour lui. Il toussa une nouvelle fois, se déchirant la gorge alors qu'un liquide chaud se mit à goûter le long de son menton et que des taches écarlates vinrent parsemer le sol de la chambre.

  La crise dura bien cinq minutes durant lesquelles Hongjoong était resté à ses cotés pour le soutenir. Peut-être aura-t-il moins de mal à accepter de tourner la page maintenant qu'il était sûr n'avoir strictement aucune chance avec Yeosang. Peut-être pourra-t-il enfin se concentrer pleinement sur se soigner, sans avoir à se cacher aux yeux de quiconque. Peut-être même que Yeosang lui faciliterait la tâche en s'éloignant un peu de lui durant cette période. Peut-être que le peu de jours qu'il lui restait sera suffisant. Il serra la main du leader alors que celui-ci l'aidait à se relever toute en lui jetant un regard encourageant.

« Merci. »

  La seule réponse qu'il lui donna fut un sourire empli de douleur qu'il savait lui causer. Or, il ne voulait pas être la cause de sa souffrance. Il se promit alors qu'il allait changer les choses. Il fallait qu'il change. Il se surprit alors à détailler plus que nécessaire les petits petits doigts sous son touché. A regarder avec plus d'attention la façon dont il l'observait. A guetter le moindre de ses mouvements en quête d'indice sur comment il pouvait se sentir. Avait-il jamais remarqué la légère nuance de couleur dans son iris ? La petite ride qui pointait dans le coin de ses yeux était-elle nouvelle ou datait-elle de plusieurs jours ou mois déjà ? Avait-il toujours pris aussi soin de ses cheveux ? Avait-il toujours eu cet éclat dans le regard quand il le posait sur lui ? Depuis quand avait-il cessé de le détailler pour ne garder son regard uniquement rivé sur Yeosang ? Il soupira alors qu'Hongjoong l'installait aussi délicatement que possible contre son matelas, réajustait son oreiller et la couette pour qu'il soit le plus confortable possible, après lui avoir enlevé son T-shirt et son bas. Chaque crise violente le laissait vidé de toute énergie et il se demandait toujours comment il faisait pour se relever. Peut-être était-ce la présence forte de Hongjoong qui l'aidait à l'aider et se calmer quand il commençait à paniquer. Il savait en tout cas que sans Hongjoong, jamais il ne serait parvenu à survivre autant de jours en d'aussi « bonnes » conditions de santé. Jamais il ne pourra suffisamment le remercier. Alors avant qu'il ne se relève de son lit, il prit sa main, délicatement, sans dire un mot, faisant passer toute sa gratitude à travers se simple geste. Il sentit tout son corps se réchauffer de joie lorsqu'il vit un grand sourire naître sur son visage. Il voulait le rendre heureux. Il lui ferait retrouver son sourire d'avant leur début qu'il semblait avoir perdu à cause de la pression qu'il s'imposait pour faire bonne figure.

  Il se le promettait.

  Il tiendrait sa promesse.