Chapitre 1
Il avait bien remarqué ses absences ces derniers temps. Il semblait perdu et en proie à un grand trouble. Il avait bien remarquer que durant leur réunion de groupe il faisait tout pour paraître concentré mais que son regard se perdait dans le vide au milieu de la discussion ne faisant que hocher la tête sans même savoir pourquoi. Il l'observait assez souvent pour savoir que ce regard perdu entraînait de grandes réflexions sur lui-même. Et à chaque fois, Yeosang venait le voir dans les heures qui suivaient pour lui demander conseil. Il était toujours là pour le soutenir dans ces moments là où son moral était au plus bas. Lui qui pourtant semblait être empli de confiance en lui-même doutait plus de lui que quiconque aurait pu le penser. Il se remettait souvent en question, doutant sur sa capacité à chanter en constatant le peu de ligne lui étant accordé dans certaines chansons. La première fois qu'il était venu le voit, il se triturait les doigts tout en fixant ses chaussures. Il lui dit alors qu'il avait besoin de se confier à quelqu'un mais que comme Wooyoung s'affolerait de le savoir tourmenté, il se tournait vers lui. En le voyant si vulnérable il ne put refuser sa demande et l'écouta donc lui ouvrir son cœur en tentant d'outre-passer sa timidité. C'était presque devenu une routine, il écoutait ce qu'il avait à lui dire et il le rassurait ou le consolait en choisissant les mots justes ou des gestes réconfortant. Peut-être était-ce durant leur séance de parloir qu'il avait commencé a sentir des papillons dans son ventre alors que Yeosang lui racontait combien il se sentait désemparé, lui faisant aveuglement confiance, qu'il avait commencé a détaillé chaque parcelle de sa peau et à s'attarder un peu trop longtemps sur ses lèvres roses. Il ne savait pas exactement quand tout avait exactement commencé, peut-être ce sentiment d'attachement s'était instauré en peu plus chaque jour, laissant une trace indélébile dans son cœur. Il le sentait accélérer à chaque contact visuel alors qu'il détournait bien vite le regard pour tenter d'ignorer le sentiment plaisant d'une douce chaleur s'enveloppant autour de lui à la moindre attention qu'il recevait de sa part. Il avait peur de ce qu'il ressentait envers le plus jeune et s'interdisait de ne serait-ce qu'y réfléchir. Et pourtant, il s'en voulait de profiter de chaque étreinte que le plus jeune quémandait lorsqu'il était au plus mal, savourant la chaleur de son cœur et la douceur de ses cheveux qu'il caressait dans le but de le calmer. Il aimait ces moments qu'ils passaient seuls, dans la semi-obscurité d'une chambre, se dévoilant leurs secrets. Malgré lui, il espérait du plus profond de son cœur que ce qu'il ressentait soit réciproque. Il voulait que son rêve le plus secret se réalise. Il voulait l'avoir pour lui, et lui seulement. Mais il savait très bien que l'autre ne voyait rien de plus en lui qu'un meilleur ami si ce n'était un frère à qui il pouvait se confier sans avoir peur d'être négativement juger. Il savait que malgré toute la douleur que sa situation lui procurait il serait toujours là pour le soutenir dans ses moments difficiles. Il savait parfaitement qu'il ne ferait pas le poids si jamais Yeosang trouvait quelqu'un à aimer. Un jour, il lui avait confié qu'il avait peur de ne jamais pouvoir être capable d'aimer dans les sens romantique un personne. Il s'était senti égoïstement soulagé de savoir que le plus jeune ne se détournerait probablement jamais de lui et continuerait à lui porter la même attention qu'importe les moments à travers lesquels ils passaient. Il s'était senti sale. Il s'était dégoûté lui-même à oser avoir de telles pensées. Il s'était senti indigne de sa confiance et de son amitié à ce moment là. Alors il avait ignoré ses pensées pour se concentrer de nouveau sur le plus jeune en tentant de le réconforter, en lui disant que ça viendrait et qu'il fallait être patient, que peut-être même était-il déjà amoureux sans même le savoir. Lui-même quand il lui avait dit ça, il ne s'était pas encore réellement rendu compte de ses sentiments envers lui. Il avait comprit ce qu'il ressentait uniquement quand les symptômes de « l'amour » se firent bien trop présent, lorsque tout ce qu'il avait en tête jours et nuits n'était autre que le visage du plus jeune et des souvenirs lui étant lié. Parfois, son cerveau dérivant librement, laissait cours à son imagination qui se donnait dans la confection d'un futur parfait où tous deux seraient ensemble, se baladant dans la rue, main dans la main. Mais il se réveillait bien vite en goûtant à l'amer réalité. Et il savait qu'il n'était pas le seul à le convoiter. Certes, au début il avait juste prit ses réactions et ses regards envers Yeosang comme étant un amitié charnelle durant depuis plusieurs années mais il s'était vite rendu compte que cela allait bien au-delà de la simple amitié. Il pouvait constater que le regard que jetait Wooyoung à son meilleur ami était similaire au sien. Un regard se perdant dans la contemplation d'un visage et d'un corps semblant parfait en tout point. La seule différence entre son regard et le sien était que Wooyoung, lui, ne détournait pas les yeux lorsqu'ils croisaient ceux bleus-gris de Yeosang. Et alors il pouvait voir que son regard lui était rendu, non pas comme Yeosang le lui rendait avec de l'amitié et de la reconnaissance, non, il lui rendait un regard empli d'amour et d'admiration. C'est alors qu'il se sentait de trop dans cette relation. Il avait l'impression d'empêcher le plus jeune à faire le premier pas vers Wooyoung en le retenant avec ses séances de thérapeute improvisé. Il avait l'impression d'être comme une mère ne voulant pas lâcher son enfant qui grandissait de jour en jour, demandant pour plus de liberté. Il tentait de faire des efforts, de s'éclipser dès qu'il en avait l'occasion lorsque ses deux là se tournaient autour mais il avait toujours l'impression de gêné et se dégoûtait de ressentir autant de possessivité envers le plus jeune. Il était toujours jaloux lorsqu'il avait un contact un peu trop prolongé avec un autre membre du groupe ou alors qu'il parlait plus longtemps avec un(e) fan qu'un(e) autre. Alors, lorsqu'il le vit réfléchir toute la journée durant et ne pas venir le trouvé immédiatement le soir comme ils en avaient l'habitude il se sentit blessé et inutile. Il se dit que finalement le plus jeune s'était lassé de ses conseils et de son soutient. Il avait longtemps ruminé ainsi, pelotonné sous un pled, allongé de tout son long sur le canapé, a fixé le plafond comme s'il allait réussir à le faire s'effondrer s'il se concentrait suffisamment. Ses sombres pensées furent coupées par l'affaissement d'un coussin sur la banquette, le faisant se redresser pour constater avec surprise qu'un Yeosang sauvage était venu s'asseoir, fixant intensivement le sol, les genoux repliés contre son torse alors qu'il se rongeait la peau de ses doigts. Il fronça des sourcils en voyant un air indescriptible qu'il n'avait encore jusque là jamais vu sur son visage. Il s'approcha doucement et posa délicatement un main sur son épaule, le faisant sursauter par la même occasion, pour lui montrer son soutient. Il le vit se mordre la lèvre, semblant être prit d'un doute quant à s'il devait parler ou non de ses problèmes. Il ne dit rien, ne ressentant pas le besoin de manifester sa présence et son aide autrement que physiquement. Il sentit les muscles du plus jeune se tendre sous sa main alors qu'il prenait une bouffée d'oxygène avant de se lancer.
« Hyung, est-ce que tu pourrais me détester ? »
Il le regarda en choque après avoir entendu sa question. Il se sentait trahi et vexer de savoir qu'il doutait de lui et que la confiance qu'il avait an lui depuis tant de moi était aussi fragile quue de la porcelaine.
« Bien sûr que non ! »
Bien sûr que non, il ne pouvait le détester. Il se sentait tout simplement incapable de nier tout le bien être qu'il lui apportait lorsque leurs yeux se croisaient, que leur peau se rencontrait, qu'il entendait sa voix le calmer et les papillons dans son ventre se réveiller. Il le vit se recroqueviller encore plus sur lui-même et il se sentit obligé de se lever pour venir le prendre dans ses bras.
« Même si je te disais que j'étais contre-nature ? »
Il fronça des sourcils en entendant sa phrase. Comment pouvait-il penser ne serait-ce qu'un mot de ce qu'il venait de dire. Personne ne peut être contre-nature, même l'homme le plus ignoble qu'il puisse exister sur terre.
« Je ne pourrais jamais me mettre à te détester combien même tu aurais commis une série de meurtres ignobles et inhumains. »
Il effectua une série de cercle dans son dos dans le but de le calmer.
« Même si je te dis que j'aime les hommes ? »
« Dans ce cas là je le suis aussi. »
Il le vit brusquement relever la tête pour faire le contact visuel. Il semblait si surpris que plus aucune trace de doute sur sa propre estime n'était lisible dans son regard. Mais avant qu'il ait pu prononcer quoique ce soit, il reprit la parole, la curiosité l'ayant piqué comme une abeille.
« Et comment en es-tu arrivé à cette conclusion si je puis me permettre ? »
Il baissa de nouveau le regard alors que ses joues se tintaient de rouges. Alors il comprit. Il ne lui avait pas fallut longtemps pour faire le lien entre sa révélation et ses actes récents avec Wooyoung. Il le voyait rougir et détourner le regard comme lui le faisait à chaque fois qu'il croisait le regard du plus jeune, le laissant pantois de ce brusque changement d'attitude. Il sentit son cœur s'émietter à la réalisation alors que sa gorge se nouait et que ses yeux devenaient luisant d'humidité. Il bénissait alors Yeosang d'avoir le regard rivé sur ses orteils de doigts de pieds avec lesquels il jouait. Il cligna plusieurs fois des yeux en tentant de chasser les larmes qui menaçaient de couler tentant de garder un sourire réconfortant sur son visage. Il aurait du s'en douter que ce moment viendrait un jour ou l'autre alors que les deux hommes se tournaient de plus en plus autour, comme deux aimants gravitant s'attirant mutuellement. Il attendait une réponse orale qui ne vint pas, remplacée par un haussement d'épaule. Peut-être craignait-il sa réaction ?
« C'est Wooyoung, n'est-ce pas ? »
« Comment t'as su ? »
Il avait brusquement relevé la tête, le haut de son crâne rencontrant sa mâchoire alors qu'il grognait de douleur tout en riant de sa réaction.
« Disons que vos flirt ne passent pas inaperçus. Pour ma part en tout cas. »
« Tant que ça ? Il grimaça avant que son regard ne redevienne sombre et que son sourire se perde de nouveau. De toute manière, c'est probablement pas réciproque. »
« Pardon ?! Il s'étouffa avec sa salive en entendant de telles absurdités. Est-ce que seulement tu te rends compte d'à quel point il te dévore des yeux ? On a presque l'impression qu'il est cannibale lorsqu'il te regarde. »
« Me donne pas de faux espoirs. Tu sais très bien que c'est douloureux. »
Il le savait mieux que quiconque. Il s'était bercé d'illusions durant des mois entiers et la chute était terriblement douloureuse. Il avait l'impression de se prendre une enclume sur la tête mais il essayait malgré tout de garder constance pour Yeosang et surtout pour lui-même. Il ne pouvait pas s'autoriser à flancher maintenant. Pas alors qu'il avait besoin de son soutient. Il lui prit le menton entres ses doigts et releva sa tête pour que ses aient plus d'impact.
« Est-ce que j'ai l'air de rigoler ? »
« Non. »
« Est-ce que je suis le genre de personne à donner de faux espoirs aux autres sans aucune raison valable ? »
« Non. »
« Alors est-ce que tu me crois quand je te dis que vous êtes fait l'un pour l'autre et que ça crève les yeux ? »
« Je sais pas. »
Il se pinça les lèvres et ignora le sentiment douloureux naissant dans sa poitrine. Une idée, un très mauvaise idée, venait de faire l'apparition dans son pauvre cerveau d'amoureux prêt à tout pour faire plaisir à son crush. Il se passa un main dans ses cheveux alors qu'il soupirait de résignation à la connerie qu'il allait faire.
« Je peux vous aidez à vous mettre ensemble mais ce sera à vous de faire le premier pas. Je peux juste vous arranger les choses lorsque cela est nécessaire. Par exemple, je pourrais aller lui parler pour lui convaincre de sortir avec toi, mais je te préviens tout de suite, s'il ne t'en fais pas la demande parce qu'il a trop peur, ce sera à toi de le faire malgré a timidité. Il n'a aucune raison valable de te repousser et s'il le fait je viendrais en personne lui botter les fesses pour qu'il aille s'excuser au près de toi et accepter ta demande. Il crève d'amour pour toi et ça se voit à son regard et ses actions. »
« Tu ferais ça ? »
Il hocha la tête positivement alors que Yeosang lui sourit de toutes ses dents, une étincelle d'espoir et de joie dans son regard. Cela réchauffa son petit cœur sensible, lui rappelant pourquoi il avait choisi de faire ça. Il ne supportait pas de le voir malheureux et préférait de loin le voir rire et sourire en faisant des blagues nulles mais qui fonctionnaient en charriant les autres.
« Tu es mon sauveur Seonghwa ! »
« T'inquiète, je serais toujours là pour vous sauver tous autant que vous êtes. »
« Bon, c'est pas tout mais il se fait tard et demain on a un emploi du temps charger et je ne voudrais pas que les maquilleuses aient à me peinturlurer pour cacher d'affreuses cernes en plus de ma tache de naissance. Bonne nuit. »
« Bonne nuit. »
Ils saluèrent d'un revers de la main alors que Yeosang se précipitait jusqu'à sa chambre. Seonghwa devait être le dernier des membres encore debout et pourtant, il ne ressentait aucune fatigue. Il se sentait juste vide et brisé. Il avait eut l'impression qu'on lui arrachait une partie de lui-même quand il avait comprit qu'il n'aurait jamais aucune chance avec le plus jeune et qu'il allait inconsciemment devenir de plus en plus distant avec lui au profit de la personne qu'il aimait. Il alla se rallonger sur la canapé (s'étant précédemment levé pour soutenir Yeosang), se calant contre l'oreiller, rabattant sur lui le pled alors qu'il fixait de nouveau le plafond. Sa vue se brouilla alors qu'il tentait de refouler ses pensés qui ne revenaient qu'encore plus douloureuse et réelles. Il essayait de se convaincre que tout irait bien mais il savait lui-même que s'il arrivait à se remettre de cette douleur, rien ne serait plus jamais pareil. Il n'aurait plus ce lien charnel durement mais sûrement acquis au fil des semaines avec lui. Il n'y aurait plus cette connexion dans leurs regards, celui de Yeosang constamment tourné vers Wooyoung. Il se tourna alors sur le flanc gauche et plia ses jambes en les rapprochant un maximum du haut de son corps dans le but de se réconforter. La douleur dans sa poitrine ne fit qu'augmenter au fur et à mesure qu'il réalisait la situation et sa solitude soudaine. Il se sentait trahit et abandonné sans aucune raison valable. Il devrait se sentir reconnaissant envers le plus jeune de l'avoir mis au courant et de lui avoir fait confiance mais il ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir d'aimer une autre personne que lui. Il se sentait égoïste et cruel. Il ne méritait pas son amitié. Il ne méritait pas sa confiance. Il ne le méritait tout simplement pas. Il méritait mieux qu'un égoïste possessif et incapable dans sa vie. Il se saisit d'un deuxième oreiller qu'il serra le plus fort dans ses bras alors que les larmes qu'il avait tant essayé de retenir dévalaient ses joues pour venir s'échouer dans l'oreiller sous sa tête. Il étouffa le bruit de ses pleurs en tenant le tissus fermement contre sa bouche alors qu'il tentait en vain de stopper sa crise. Il comprit bientôt que cela ne servait à rien d'essayer alors il se laissa pleinement aller à sa douleur et sa solitude. Il aurait aimé qu'il soit resté avec lui, qu'il ait vu sa douleur et qu'il l'ait réconforté comme quand il n'allait pas aux meilleurs de sa formes et qu'il se confiait, lui aussi. Ils étaient deux piliers se soutenant mutuellement mais il sentait que le pilier le soutenant se redressait peu à peu, entraînant sa chute lente et douloureuse. Il ne sut combien de temps il avait pleuré mais tout ce qu'il savait était qu'il était tellement fatigué à la fin de sa crise qu'il ne se sentit pas sombrer dans les méandres du sommeil.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top