Chapitre 4

- FUYEZ ! hurla un homme alors qu'une horde de morts-vivants leur fonçait dessus.
- En formation ! cria le chef d'escouade, arme en main, visant la tête des assaillants.
- Comment ils ont fait pour aller aussi loin ?! en hurla un autre qui avait du mal à tirer.
- Qu'est-ce que j'en sais ?! Toi ! vociféra un homme en pointant Santa du doigt.
- Moi ?
- Ouais toi ! Prends ça et tire sur tout ce que tu vois ! Il faut tenir le plus longtemps possible ! 
- Mais je-
- Pas le temps ! Tu tiens l'arme comme ça, tu armes ça, comme ça, tu vises et tu tires ! Y a rien de plus simple !

Rien de plus simple... Pensaient-ils vraiment que tous les hommes présents ici avaient eu droit à la loterie militaire ? Santa n'avait jamais tiré le carton et n'avait pas joué de rôle qui nécessitait un apprentissage à l'arme à feu. Pour qui le prenaient-ils ? Un de ces gosses accroc à la console ? Même s'il aimait bien y jouer, il n'avait jamais touché à une arme de toute sa jeune vie.

- Santa ! l'appela Boun qui avait réceptionné un long fusil. Reste près de nous ! 
- Phi ! Je sais pas quoi en faire !
- Viens, l'appela Ohm. Je vais te montrer !

Ils n'étaient pas partit depuis une journée qu'ils s'étaient déjà retrouvés embusqué par une horde de morts visiblement très affamée et en colère. 

- Ai Boun ! s'exclama Ohm. Couvre moi le temps que je lui montre !
- Okay ! Bosston ! 
- Quoi ?!
- Ils ont donné un flingue au gosse !
- HEIN ?! 
- Rapproche toi ! On doit couvrir Ohm le temps qu'il lui montre comment s'en servir !
- Okay ! P'Zee ! resserre toi !
- Pourquoi ?!
- Santa vient de recevoir un flingue !
- Quoi ?! Ils veulent le tuer ?
- P'Ohm va lui montrer comment faire ! On doit les couvrir le temps qu'il le fasse !
- Okay !

L'ordre passa entre eux et le groupe forma comme un bouclier devant les deux hommes. 

- Regarde bien à quoi ressemble ton arme, Nong ! s'exclama Ohm, dont la voix grave passa à travers le bruit des tires et des grondements des morts. Tu vois comment c'est fait ?
- Oui !
- Okay ! Alors, tu appuies là pour faire descendre le chargeur et vérifier le nombre de balles que tu as à l'intérieur ! Vas-y, fais-le !

Santa pris l'arme des mains de son aîné et fit ce qu'il lui demanda. Il actionna un petit bouton et fit descendre le chargeur dans son autre main, il put voir de vraies balles, ce qui lui donna la chair de poule.

- Phi, je-
- T'en fais pas, petit-frère ! s'exclama Ohm. Tu vas y arriver, tu es avec nous ! On te laissera pas tomber !

N'avaient-ils pas tous promis de revenir en vie ? Santa, piqué par cette pensée, se reprit et écouta attentivement la suite des explications, puis fit un premier essaie raté. Mais encouragé par ses camarades et par son professeur, il retenta et cette fois la balle partie dans la tête d'un mort, faisant exploser celle-ci avec l'impact.

- Yeah ! s'exclamèrent Boun et Net, fiers de lui. 
- Bien joué, Nong ! 

Ohm posa une main sur la tête du garçon, lui montrant aussi qu'il en était fier.

- Maintenant, ajuste ta posture, ne tends pas tes bras, sinon tu vas te faire mal ! Voilà, comme 
ça ! Très bien !
- Tu t'en sors comme un chef ! l'encouragea Boss qui n'avait pas plus d'expérience que lui dans le milieu. 

Boun, Ohm, Zee et Max ayant déjà eut droit à tout un large panel de rôles, ils s'étaient empressés de prendre chacun leur élève pour enseigner rapidement aux autres comment se servir des armes qu'on leur avait donné. Santa avait été mis à l'écart pour le protéger, mais quand le militaire lui avait largué l'arme sans plus d'attention, il n'avait pu que remarquer la réalité de sa situation. Il était là, dehors à chercher des rescapé, piégés avec ses amis et les autres qui avaient quitté le camp, assaillit par des morts affamés. Il devait protéger ses amis et surtout les pauvres civils comme lui qui étaient terrifiés derrière eux.

- Relâche tes épaules, Nong ! s'exclama Ohm en posant une main dessus. Vise celui qui se rapproche de Boun !

Santa ne voyait pas grand chose avec tout ces gens et ces coups de feu, mais il réussit à trouver la cible donnée par Ohm. Il retira la sécurité, se positionna comme son mentor le lui avait apprit et tira deux balles qui touchèrent la chose qui gronda et tomba à terre.

- Net ! hurla Ohm.
- Pas de souci ! 

Le jeune homme visa à son tour le mort encore en vie qui rampait vers eux et lui fit exploser le crâne.

- Santa, va avec Net et Bosston ! ordonna Ohm. Tu as assez de balle dans le coffre derrière toi pour tenir à l'écart ceux qui arrive ! Protège et reste protégé !
- C'est une devise ?! s'exclama le jeune homme.
- On va dire que pour ce genre de situation, ça va l'être ! répondit Ohm en chargeant son arme et visant dans plusieurs zombies déboulant de la forêt. Va te mettre en place !
- Reçu ! 

Le garçon passa derrière Boun et Bosston, se plaça là où son supérieur lui avait dit de se mettre et appliqua ce qu'il venait d'apprendre.

- Ça va ? demanda Net. Tu gères ?
- C'est ma première fois !
- T'en fais pas, moi aussi !
- Pourtant tu gères mieux que moi !
- He ! Les gars ! appela Boss. Vous vous souvenez du Seigneur des Anneaux ?!
- Vraiment ? Phi tu veux parler cinéma maintenant ? demanda Santa qui tira.
- Tu veux compter ? lui demanda alors Max qui les avait entendu.
- Une compétition, Phi, ça te dit ?!
- Allez ! He, les gars ! Boss propose une compétition !
- Celui qui en abat le plus ? demanda Earth.
- Tu veux participer ?!
- Allez ! 
-  Prêts ? Ça commence maintenant ! hurla Boss.

[...]

Depuis combien de temps étaient-ils partit ?

Sea ne savait plus depuis quand, ni s'ils allaient bien. Durant la première nuit, ils avaient tous beaucoup pleuré. Aucun d'eux n'avait réussi à dormir. Comment auraient-ils put de toute manière ? Les savoir dehors les terrorisaient et CoEarth était même inconsolable. Santa était le plus jeune de tous et c'était lui qui avait été choisi pour rejoindre la bande de partants. CoEarth en faisait des cauchemars. 

- Nong, entendit-il derrière lui, alors qu'il était assis sur les marches du perron de la cabane.
- P'Fluke... Il me manque...
- Ils nous manquent tous.

Fluke vint s'asseoir à côté du garçon qui posa sa tête contre son épaule, cherchant le réconfort. 

- Ils vont revenir, lui assura le jeune homme qui regardait le ciel étoilé.
- J'ai peur de ne plus pouvoir lui parler ni le revoir, je-
- Sea. Ils reviendront. P'Jimmy est avisé et il est bien entouré. Chacun d'entre eux... Ils se protègent les uns les autres, tout comme nous devons le faire ici. On leur manque aussi, mais je sais qu'on va les revoir. Il nous faut être patient et nous préparer à ça.
- Comment tu fais ?
- Quoi donc ?
- Pour être si calme.

Fluke poussa un long soupir.

- Je suis terrorisé, avoua le jeune homme. J'ai peur de ne pas pouvoir le voir, l'entendre se moquer de moi ou de pouvoir me blottir contre lui. Son sourire me manque, son rire, ses mimiques, tout. Mais il m'a dit une chose en laquelle je dois croire.

Sea releva la tête et se tourna vers l'aîné, attendant de savoir. Les autres qui les avaient entendu parler écoutèrent attentivement le jeune homme dire :

- "L'amour nous permet d'être fort. Aime et je reviendrais." Je crois en lui, en eux tous et en l'amour que nous avons pour chacun, expliqua Fluke, serrant dans sa main, le collier qu'il avait une fois offert à Ohm pour son anniversaire. Croyons en cet amour, peu importe la forme qu'il prend, il faut y croire. Ils vont revenir.
- P'Fluke, sanglota Nat.

Un à un, ceux qui étaient restés dans la cabane sortirent pour se blottir sur les marches contre le jeune homme et son ami. Se tenant dans les bras ou s'accrochant aux mains des autres, ils faisaient bloc.

- On doit y croire, se résolu Prem. Oui, j'y crois. Hia ne me laissera jamais seul.
- Il t'aime plus que tout, lui affirma son ami de toujours avec un sourire.
- Tu as raison et moi aussi.
- J'aime Bosston, avoua Sammy. J'ai peur, mais si Ohm t'as dit d'y croire alors moi aussi je ne veux pas baisser les bras.
- Moi aussi, dit James.
- Pareil, répondirent NuNew et Noeul.
- J'ai foi en P'Earth, déclara Mix. Il a promit de revenir, sinon c'est moi qui le bute.

Des rires lui répondirent.

- Et toi ?
- J'ai confiance, mais je suis terrorisé.
- Prions, proposa Sammy. Prions pour eux et pour nous.
- Bonne idée.

Tous se mirent en position de prière, fermèrent les yeux pour se mettre à réciter quelques paroles et transmettre leurs émotions ainsi que leurs pensées, espérant qu'elles atteignent leurs moitiés.

- J'ai faim, dit soudain Noeul.
- On devrait aller préparer à manger, pouffa Mix.
- On se fait quoi ? 
- Allons voir ce qu'il reste dans la cuisine.

Ils avaient peur. Dire le contraire serait mentir. Même si la phrase d'Ohm résonnait en eux, ils ne pouvaient se défaire de cette terreur de ne plus les revoir ou d'apprendre qu'ils avaient fini par rejoindre les rangs des morts. Mais tout comme Fluke leur avait dit, il fallait y croire. Croire que l'impossible était possible et que bientôt... Bientôt ils les reverraient.

[...]

Près d'un mois passa depuis le départ du groupe d'expédition et aucune nouvelle. Au camp, les réfugiés s'étaient créés une nouvelle façon de vivre. Le groupe de célébrités avaient décidé de prendre les devants et de demander aux militaires restés sur place de leur apprendre à se battre. Au départ réticents, ils avaient finalement cédés. Finalement, ils avaient instaurés un quotidien bien spécifique. Séance de sport spartiate le matin, le midi on préparait le déjeuner pour tout le camp et l'après-midi on travaillait pour préparer des récoltes, réparer ou renforcer ci et là ce qui en avait besoin. 

Ce groupe-là avait décidé de donner une chance de survis à tous ceux qui se trouvaient au camp tout en les faisant participer à sa vie. 
Durant ce mois d'absence, ils avaient réussi à créer une sorte de milice, de renforcer la cohésion au sein de la caserne. Des règles avaient été établies pour qu'ils restent protégés de l'extérieur tout en vivant plus ou moins comme avant.

Chaque nuit, une veillée était tenue au centre du camp afin de prier pour ceux qui étaient partit et qui ne reviendraient peut-être pas.
De temps en temps, ils avaient des visites de zombies, mais avec cette milice et la surveillance instaurées, ils les tuaient facilement.

De l'aide était apporté à ceux qui ne pouvaient se déplacer ou participer à la vie du camp. La caserne s'était transformée en un véritable petit village fonctionnel. Bien que ce soit le groupe des treize restés ici qui avaient tout mit en place, ils en avaient laissé la direction aux militaires à qui appartenait la caserne. Au départ ça avait créé une révolte, mais avec beaucoup de discussions, ils avaient tous réussi à s'entendre.

- Bonjour, Nong ! fit une femme alors qu'elle vit les treize passer. Vous faites votre patrouille ?
- Oui, Phi, répondit Mix en souriant. Tout va bien ? Vous n'avez besoin de rien ?
- De bougies !
- Tenez, fit le jeune homme en sortant une poignée de bâtons de cire de son sac.
- Oh, merci. Vous nous sauvez.

Depuis que l'électricité ne fonctionnait plus dans leur monde, ils devaient se chauffer au feu de bois, pareil pour faire à manger. Pour l'eau chaude... il fallait faire une croix dessus. La bougie était leur seule lumière. Les générateurs de secours avaient été endommagés et leur réparation allait prendre un certain temps. Vivre de façon rudimentaire faisait peur, mais l'organisation du camp avait été fait de façon à ce que tous arrivent à vivre de cette façon sans trop de problèmes.

- Tenez ! fit un homme alors qu'ils passaient devant chez lui. C'est pour avoir réparé la douche hier.
- Merci, Phi. Mais vous devriez le garder, déclara Prem en refusant de prendre un sac de graines.
- Vous avez assez chez vous ?
- On a de quoi faire une réserve avec ce que tout le monde nous donne, répondit Nat, gêné. 
- Mais vous ne gardez rien pour vous.
- Autant tout partager.
- Même votre paillasse ? tenta une femme.

Le silence malaisant qui s'ensuivit lui fit comprendre qu'elle était allée peut-être trop loin.

Le groupe quitta les lieux, continuant sa patrouille jusqu'à ce qu'ils arrivent au QG.

- Tout va bien ? demanda Lee, le militaire référant qui gérait les lieux en l'absence de son chef.
- Deux trois soucis, rien de bien grave, Phi, répondit James.
- Bien. Merci les gars. Vous nous êtes d'une aide précieuse.

Soudain, des cris retentirent.

- C'est quoi ce bordel ? gronda le militaire en prenant son arme.
- Chef ! Chef !
- Quoi ?!
- Ils reviennent ! Ils sont là !
- Hein ? Qui ?
- Ceux qui sont partit y a un mois !

***

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top