CHAPITRE 20


DICEY


Elle vient de rouler une pelle à Eiffel ! Putain ! Mon sang n'a fait qu'un tour quand je l'ai vue lui attraper les joues. À chaque centimètre qui la séparait de lui, une petite voix dans ma tête murmurait « elle va pas faire ça, elle va pas faire ça... ».

Elle l'a fait.

Comme un con, j'ai assisté à la scène, mâchoire décrochée, sans pouvoir détourner le regard. Je ne me suis jamais senti aussi humilié... et pourtant, elle ne me doit rien.

Elle ne me doit rien mais je veux tout.

Son bikini rouge dévoile largement sa peau somptueuse et soyeuse sur laquelle j'aimerais passer ma langue jusqu'à la fin des temps. Elle m'attire plus qu'un rail de coke, m'enivre plus qu'un shooter de tequila. Elle m'a retourné le cerveau à tel point que certaines connexions ne se font plus.

Je n'ai jamais ressenti autant de rage, d'excitation, de bestialité. Je dois lutter contre moi-même, museler l'animal pour ne pas me jeter sur elle, là, devant tout le monde et lui montrer à quoi ressemble une véritable pelle.

Tandis que Veronica s'affaire à l'autre extrémité du bar, ses seins dansant au rythme de ses mouvements, Eiffel vient s'asseoir à côté de moi.

— Jaloux ?

— Je vais te casser les dents.

Son sourire redouble d'intensité. La situation l'amuse. Je devrais m'en foutre, me dire que ce n'est qu'une nana parmi d'autres.

— Tu sais, tant que ce n'est pas ta régulière, n'importe qui peut s'approcher d'elle, susurre Eiffel.

Si je n'étais pas convaincu qu'il ne cherche pas du tout à séduire Veronica, je lui collerais mon poing dans la gueule.

— Qu'est-ce que tu me parles de régulière ? C'est juste une nana qui bosse au bar. Il s'est jamais rien passé entre nous. Tu ne veux pas non plus que je lui passe la bague au doigt ?

— Ça c'est toi qui vois.

Eiffel jette un œil à sa montre. Je fronce les sourcils ! Qui regarde l'heure en boîte ? Puis je me rappelle l'une de ses interventions, il y a quelques jours.

— Vous avez vraiment lancé des paris ?

— Bien sûr !

Sa désinvolture lui vaudra des ennuis un de ces jours.

— T'as mis combien ?

— Je te l'ai déjà dit : deux cent dollars !

Le con ! Il a vraiment misé autant ?

— Je pensais que tu déconnais !

— Jamais quand on parle business.

— Je peux savoir combien de temps tu me laisses ?

Il hausse les épaules.

— Ça, j'ai pas le droit de te le dire. C'est de l'antijeu et ça annulerait ma participation.

— Depuis quand y a autant de règles pour un pari vite fait ?

Eiffel éclate de rire.

— Ça n'a rien de vite fait ! Tout le MC est dans le coup.

Je serre les poings jusqu'à ce que mes jointures blanchissent. Dire que même le prés' a foutu cent balles...

— Me dis pas que c'est ton idée ?

Eiffel m'avise de ses prunelles bleutées. Ce mec a peut-être beaucoup de défauts, mais il ne plante pas de couteau dans le dos. Lui et moi, nous sommes comme les doigts de la main. Soudés à la vie à la mort. S'il avait été le cerveau de ce plan, il me l'aurait dit. Cela ne peut signifier qu'une chose : quelqu'un d'autre est à l'origine de cette histoire de pari de mes deux.

— J'espère que c'est Scar, ajouté-je sans même que mon frère ait besoin de répondre. Ça me donnera une occasion de lui refaire le portrait sans que le prés' puisse rien me dire.

— Ça non plus, je peux pas te le dire. Mais un conseil : laisse couler.

Il jette un œil autour de nous puis ajoute, tout bas mais suffisamment fort pour que la musique ne recouvre pas sa voix :

— Juste... accélère la cadence, s'teuplait ! J'ai pas ton temps !

Eiffel s'éclipse sur la piste tandis que la brebis qui me tournait autour un peu plus tôt et que j'ai congédiée le temps de juguler ma rage, revient au galop. Elle a la dalle ! Moi aussi, mais ce qu'elle a à m'offrir ne m'intéresse pas. Je suis obnubilé par la grande blonde qui s'active derrière le bar. Sa longue chevelure virevolte dans les airs tandis qu'elle tourne et se retourne pour servir les clients.

L'obscurité et la lumière artificielle de la boîte estompent ses reflets vénitiens. Si je ne connaissais pas leur existence, je ne pourrais pas les percevoir en ce moment même, en usant de mon imagination. Dès qu'elle me tourne le dos, je suis hypnotisé par le balancier de ses fesses dont la grâce me fait oublier le monde autour.

Bordel ! Heureusement que j'ai opté pour un short de bain et pas un moule bite. Sinon, ma bécane ne serait pas la seule à béquille tendue ! Et je m'imagine mal ramper pour me barrer d'ici afin que personne ne s'aperçoive de l'état dans lequel je suis. Je glisse ma main sous le tissu pour décaler mon barreau et faire en sorte qu'il me ne gêne pas pour me lever.

J'attends volontairement que Veronica observe dans ma direction. J'attrape la main de la brebis puis l'emmène danser sur la piste. Le deuxième refrain de Titanium de Sia résonne à fond dans les basses et je me laisse porter par la fièvre musicale. Les premières secondes à gesticuler me sont extrêmement douloureuses, mais l'afflux sanguin finit par diminuer. Il me suffit de me concentrer sur ma partenaire pour perdre toute envie de baiser.

Elle est belle pourtant. Désirable. De jolies courbes, un regard qui crie « prends-moi devant tout le monde », un sourire qui s'imprimerait parfaitement sur mon gland. Pourtant, elle me fait autant d'effet qu'une vieille peau prénommée Simone au volant d'un camion-citerne.

Finalement, la brûlure familière d'un regard braqué sur moi me rappelle à mes objectifs. Rendre La Corvée jalouse. Et vu la manière dont les traits de son visage sont crispés, j'en déduis que je me débrouille comme un roi. Je glisse ma main dans le bas du dos de la brebis, dont j'ignore même le prénom, puis je l'attire contre moi.

Alors que nous dansons collé-serré, je lui glisse à l'oreille :

— Tu ne travailles pas dans le bâtiment, à tout hasard ?

— Non pourquoi ?

Parce que tout ce que tu touches se ramollit, je t'imagine mal gérer dix tonnes de ciment.

Je garde cette réponse pour moi, me contentant de lui offrir un sourire aussi faux que ses nibards. Elle se trémousse avec une lueur lubrique dans les yeux et l'espace d'un instant, je ne sais plus si je suis une personne ou juste un bout de viande sur lequel elle va se jeter. Cela pourrait ne pas me déranger en soi, si seulement elle m'excitait. Là, j'ai juste envie de lui crier que je suis avarié.

Mon stratagème s'avère payant puisque Veronica semble sur le point d'imploser. Elle frotte frénétiquement le bar à l'aide d'un chiffon que je devine humide, mais moins que sa culotte quand je lui ai murmuré au creux de l'oreille. J'ai envie de passer à la vitesse supérieure mais l'idée de fourrer ma langue dans la bouche de cette brebis affamée me rebute. Je me contente alors de plonger dans son cou.

Les conséquences ne tardent pas à se manifester. Veronica passe près de moi en me donnant un violent coup d'épaule. J'essaie de la retenir par le poignet mais elle me file entre les doigts en direction de la réserve. Je lui emboîte le pas lorsque ma partenaire de danse me retient.

— Tu vas où ?

— Prendre du viagra ! Tu me fais pas bander, alors passe à autre chose !

Je me libère violemment de son étreinte puis quitte la piste en direction de la porte dissimulée en contrebas. Il suffit d'emprunter quelques marches pour y accéder.

À l'intérieur, je trouve Veronica accroupie près d'une caisse.

— Tu fais quoi, là ? asséné-je.

— De la bicyclette ! Ça se voit pas ?

J'avance jusqu'à me planter derrière elle. Elle se relève, pivote et me fait face sans se laisser intimider. L'espace entre nous est si restreint que je doute qu'il contienne suffisamment d'oxygène pour deux. Surtout à l'allure où mon souffle erratique le crame...

— On est à sec en rhum, reprend-t-elle plus sérieusement. Tant que t'es là, rends-toi utile et aide-moi à porter la caisse !

Elle s'apprête à se retourner pour récupérer l'objet de sa soi-disant convoitise, lorsque j'avance d'un tout petit pas. À présent, elle n'a plus l'espace pour bouger et le premier de nous deux qui remuerait trop les lèvres risque d'embrasser l'autre. Cette proximité embrase le sang dans mes veines, comme s'il était constitué d'essence.

— Je parle de ta petite attitude ! C'est quoi ton problème ?

— Mon problème ?!

— Ouais ton problème ! Pourquoi t'as embrassé Eiffel ?

Elle hausse les épaules, un air farouche collé au visage.

— C'est mon genre. Ça faisait longtemps que j'en avais envie !

Ses mots m'écorchent les chairs comme autant de lames de rasoir. J'ai mal, mais pas assez pour renoncer visiblement.

Je vois rouge. Le sang me bat aux tempes. Mes pulsions et désirs se mélangent dans un carnage noir et blanc que je ne saisis pas. J'ai envie de violence, de tendresse, de brutalité, de douceur, de bestialité, de rancœur...

Ma tête, prise dans un étau, menace d'exploser à tout moment. Alors je cesse de réfléchir et je me laisse entièrement guider par mon instinct.

— Ah ouais ?

J'attrape Veronica par les hanches, la soulève et la décale vers la gauche, où un pan de mur est libre. Je la plaque contre ce dernier, m'arrogeant la captivité de ses iris au profit des miens.

— C'est ton genre ? répété-je avec animosité.

Je souffle par les narines, le cœur battant tellement fort qu'il menace de me rompre les côtes. Veronica ne ferme les yeux à aucune seconde. Téméraire, elle va même jusqu'à relever le menton en signe de défi.

— Et moi, murmuré-je froidement. Je suis ton genre ?

Elle m'attrape le visage pour le bloquer entre ses mains et rétorque, insidieusement :

— En tout cas, moi, je suis le tien !

Elle active ses hanches pour onduler contre moi, ma queue tendue frottant contre son entrejambe.

Bordel ! Qu'est-ce qu'elle fait ?

D'un geste vif, j'attrape sa chevelure dans mon poing et tire pour lui rejeter la tête en arrière. Elle gémit une seconde avant de grimacer.

— Lâche-moi ! ordonne-t-elle.

— Je te lâcherai si tu arrêtes de te frotter à moi, grondé-je.

Elle persiste à imprimer ses mouvements contre mon corps, envoyant plusieurs salves de dopamine dans mon cerveau détraqué. Ma bouche lui demande d'arrêter, mon âme en réclame davantage. Je ne veux pas que ça s'arrête.

Et Veronica non plus, à en juger par la tournure des événements. En dépit de mon offre, elle ne change en rien son attitude. Je ferme les yeux, imaginant le désespoir de sa petite chatte humide cachée derrière le tissu de sa culotte qui me réclame tout entier.

Perturbé, je verrouille son menton dans mes doigts et demande :

— Qu'est-ce que tu veux, putain ?!

— Qu'est-ce que toi tu veux, Darcy ?!

Ce jeu du chat et de la souris est sans fin. Dès que l'un de nous pose une question à l'autre, il répond à son tour par une question. Deux pas en avant, trois en arrière.

Nos regards s'affrontent dans une lutte farouche. Il me semble même apercevoir une pluie d'étincelles se disperser autour de nous. Mes jambes fébriles menacent de me lâcher à tout moment. Je ne sais même plus ce que je ressens... de l'excitation ? De la haine ? Du ressentiment ? Du désir ?

Les lèvres de Veronica ne sont qu'à quelques douloureux millimètres des miennes. Elles remuent au rythme de sa respiration saccadée. Je ne vois plus le reste. Il n'y a plus que sa chair rosie et bombée qui envahit mon champ de vision, ouvrant la voie à tous les possibles.

Puis un mot résonne dans ma tête.

Darcy.

Darcy.

Darcy.

Ce sobriquet insupportable qu'elle a décidé de m'attribuer sans me demander mon avis. Il me hante et obscurcit mon jugement. Rien que pour ça, je dois la punir. Non ?

— Tu mérites une bonne correction, La Corvée, grincé-je entre mes dents.

Elle fronce les sourcils et me provoque :

— Alors ferme-la et agis !

Cette phrase agit comme un électrochoc. Mon cerveau déconnecte, mon corps prend le relais. Je lâche les cheveux de Veronica pour plaquer ma paume à l'arrière de son crâne et l'attirer à moi. Sa bouche s'écrase sur la mienne, nos dents s'entrechoquent. Mes paupières se ferment d'elles-mêmes alors que j'incline mon visage pour approfondir le baiser.

Ma langue force le barrage de sa bouche pour aller à la rencontre de la sienne. Peu intimidée, celle-ci me résiste, m'affronte, me tourmente. Un véritable duel brûlant de sensualité s'engage, alors que mes doigts dévalent la peau nue de son dos. J'ai besoin de la toucher, de la découvrir. Plusieurs grains de beauté ralentissent ma progression.

Je me surprends à mémoriser leurs contours, gravant leur forme dans mon esprit. Je ne veux pas les oublier. Je veux les posséder. Me les approprier. Ce corps tout entier ne peut plus me rester inconnu, j'ai besoin de le connaître dans les moindres détails. Veronica est à la fois la carte au trésor et le coffre rempli de pièces d'or. Elle est l'énigme et la clef. Le problème et la solution.

Ses mains fourragent dans mes cheveux et les tire brutalement, activant les milliers de terminaisons nerveuses qui parsèment mon crâne. Un plaisir teinté de culpabilité s'empare de moi. Je n'ai jamais rien ressenti d'aussi fulgurant.

Il m'en faut, plus, beaucoup plus !

Mes doigts achèvent de parcourir son dos, frôlent ses fesses et s'arriment à l'arrière de ses cuisses. Je la soulève d'un coup, lui tirant un cri de surprise que j'avale sans lui laisser le temps de respirer. Elle plante ses dents dans mes lèvres, la douleur irradie dans mes veines, se mêlant à un plaisir insensé.

Mon palpitant pulse violemment, à tel point que je dois frôler la tachycardie. Je ne suis plus qu'une boule d'émotions vives. Plus aucun rempart ne préserve mon cœur ni ma raison. Je jette les deux dans les flammes de la folie, puis me livre corps et âme à ces délices pervers.

Veronica plante ses ongles dans mon dos, marquant ma chair de son empreinte singulière. De nouvelles sensations naissent de toutes parts, je ne sais plus où donner de la tête. Tout ce que je souhaite, c'est que ça dure, encore et encore. La fin n'est qu'un concept abstrait que je rejette férocement, tendant les bras vers la gourmandise illusoire de l'infini.

La jolie blonde se détache de mon étreinte, retrouvant le sol sous les semelles de ses talons aiguilles. Elle inverse nos positions, me plaquant fermement contre le mur glacial d'où émanent certaines zones de chaleur. Sa bouche retrouve la mienne dans la seconde, m'arrachant brutalement à la sensation de manque qui me gagnait.

Mes index glissent sous les ficelles de son maillot de bain, jouant longuement avec le nœud sans jamais le détacher. Je caresse le haut de ses cuisses, tout près de son intimité, focalisé uniquement sur son souffle court. À mesure que j'approche de sa zone sensible, il se fait de plus en plus saccadé. Un premier gémissement se mêle à la partie, lorsque je passe lentement le doigt sur le tissu. Un second quand je réitère, puis un troisième.

Je décide de calmer un peu le jeu pour tester sa réaction, en allégeant la pression de ma caresse. Veronica pousse contre mes doigts, me réclamant plus. Beaucoup plus.

Son souffle tiède tapisse l'intérieur de ma bouche, quand je me décide à passer sous son maillot. Je trace des cercles généreux autour de son clitoris, l'obligeant à jouer de ses hanches pour décaler son anatomie au plus près de la pulpe de mes doigts.

Le premier contact direct soutire un gémissement plus intense que les précédents. Je ne me fais pas prier pour jouer de ma dextérité. Veronica me mord le lobe de l'oreille pour contenir son plaisir, mais je ne lui laisse pas le choix : je la traîne jusqu'aux portes du Nirvana, là où même son petit stratagème ne peut plus rien pour elle.

Elle délaisse ma chair tandis que je me repais de la sienne. Tout en maintenant la pression avec le pouce, je glisse mon index dans son antre humide. Trempée serait plus exact... Ma queue est tellement gonflée qu'elle menace d'exploser. Je me sens tellement excité que je pourrais jouir sans même me toucher.

Mon majeur se mêle aux festivités, bientôt suivi de mon annulaire. Veronica ne retient plus son plaisir. Ses suppliques – couvertes par le volume de la musique – m'emplissent les tympans. Il n'y a plus qu'elle et moi, le reste n'existe plus. Son corps tremble contre le mien, en proie à une fièvre que je ressens avec autant d'acuité qu'elle.

Quand je comprends que son orgasme est tout proche, je me retire d'un seul coup, puis recule d'un pas. Je m'essuie les doigts sur mon short de bain, espérant que ça ne se verra pas sur les motifs bariolés de différentes couleurs.

Haletante, le visage couvert de sueur, Veronica m'observe abasourdie.

— T... tu vas... me laisser... comme ça ? articule-t-elle avec difficulté.

Sa poitrine s'abaisse et se soulève rapidement. Je me perds un instant à contempler la forme divine de ses seins parfaits.

— Une promesse est une promesse. « Si tu fais trois, je te mets des doigts ». Si tu voulais la complète, il fallait la jouer au dé.

Une grimace déforme son visage. Je me sens à la fois fier de moi d'avoir repris le contrôle pour lui montrer qui commande, et écœuré de ma propre attitude. Frustré aussi... Putain ! J'aurais tellement voulu aller jusqu'au bout avec elle. M'enfoncer jusqu'à la garde, érailler ses cordes vocales.

— Espèce de gros connard ! crache-t-elle.

Ses yeux toujours aussi écarquillés laissent entendre qu'elle n'en revient pas que j'ose la planter comme ça. Le plaisir n'en est que plus intense.

— Je t'avais prévenue, La Corvée. Je ne suis pas le Prince Charmant !

Je tourne les talons pour quitter la réserve. Juste avant d'ouvrir la porte et de laisser la musique nous envahir complètement, j'ajoute, sans même prendre la peine de me retourner :

— Si t'es frustrée, demande à Eiffel de te finir. Il paraît que c'est ton genre.


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