Il l'observait depuis un bon moment. Et jamais il n'aurait pensé qu'il existait une personne aussi belle dans ce monde.

Il s'était empressé de s'occuper de sa énième victime exprès pour le voir sortir de son agence.

Et il le regardait.

Tout simplement, à travers ses yeux sanguinaires.

Eijiro ne faisait que l'observer de loin et dès qu'il vit son visage maquillé de noir il ne put s'empêcher d'avoir mal.

Et maintenant qu'il l'avait en face de lui, attaché et les yeux bandés, il s'était promis de ne pas y toucher. Il était précieux. Plus précieux que son couteau. Il ne voulait pas le souiller de ses mains.

Mais la tentation trop grande il s'approcha lentement de lui, toujours inconscient, et l'effleura de ses doigts.

Il a la peau douce.... se dit-il.

La respiration de son prisonnier fut si calme et régulière que ça en devenait presque malsain de vouloir coller son oreille à son cœur.

Le sien ne cessait de s'accélérer, commençant même à suffoquer pour retenir ses pulsions meurtrières. Il recula alors de sa victime avant de sortir de la pièce.

Il ne savait pas depuis combien de temps il était attaché. Toutefois en vue de sa bouche pâteuse à son réveil, il pouvait conclure qu'il y était depuis bien deux ou trois jours. Même ligoté, il sentait ses muscles s'engourdir peu à peu.

Il se voyait chanceux de pouvoir bouger ses jambes histoire de pouvoir donner du répondant face à son kidnappeur. Mais tant qu'il ne pouvait voir, il était à la merci de ce dernier.

Donc il essaya d'utiliser les sons qui l'entouraient pour savoir où il se trouvait.

C'est alors qu'un fracas retentit. Comme une porte métallique. Des pas résonnèrent et se rapprochèrent de lui, lentement. Très lentement. Du moins ce fut ce qu'il ressentit. Puis le bruit s'atténua en s'arrêtant net. Le cœur du héro palpita, appréhendant ce qu'il allait se produire.

Tout à coup, des mains prirent son visage pour le relever. La rigidité du cuir sur sa peau le dégoutait mais le fit frissonner. Ses dernières se baladaient par delà son corps bâillonné de ses chaines. Il se débattit pour se les enlever.

« Dégage tes mains avant que je te les bouffe ! Argua-t-il en voulant impressionner son agresseur.

_Je ne pense pas que tu sois en mesure de me faire quoi que ce soit, Dynamight. Ou devrais-je dire Bakugo Katsuki. » s'approcha la voix masculine.

Il enleva le bandeau de ses yeux pour découvrir le visage de celui qui l'avait attaché.

Le fou sanglant...., se dit-il les yeux grands ouverts et surpris de le voir.

Le dit Bakugo fut interloqué que le vilain connaissait son identité. Il serra les dents avant de prononcer quelques mots, malgré les frissons laissés par cette voix à la fois perverse et sensuelle.

«Qu....qu'est-ce que tu...tu veux de moi.... ?

_Tout. Je veux tout de toi.... »

Le héros fut déstabilisé par ce que Blood Riot avait dit, mais il reprit de l'assurance pour ne pas flancher devant lui.

« Tu ne m'auras pas comme ça...., répondit le cendré, tendu. Quand les autres remarqueront que je ne suis pas revenu à l'agence, ils me chercheront. Surtout avec le maccabé que tu as laissé dans la ruelle.

_ « Te chercher ? » » répéta-t-il.

Le fou se mit à rire comme un aliéné.

« Tu crois vraiment qu'ils vont se bouger pour un héros que tout le monde déteste ?

_Ils ne me détestent pas ! J'ai peut-être un caractère de merde mais c'est moi qui sauve leur cul de connards comme toi ! »

Il continua de rire avant de prendre les épaules de sa victime.

« Bakugo, Bakugo, Bakugo.... je te pensais plus intelligent que ça.

_Comment ça ?!

_Sais-tu au moins depuis combien de temps tu es ici ?

_Tch, deux jours tout au plus...

_Tuut ! Mauvaise réponse ! »

Le héros fut largué.

Comment....ça... ça fait...plus...., pensa-t-il commençant à paniquer.

Le rire fou du jeune Eijiro s'intensifia au point d'être plié en deux adossé à la chaise.

« C'est vraiment malheureux de voir que personne ne t'apprécie à ta juste valeur.... ! Pauvre petit héro ! »

Il se retourna vers lui, face à lui, s'appuyant sur les accoudoirs de la chaise.

« Tu veux savoir combien de temps tu es ici ?

_La ferme...., marmonna-t-il tête baissée.

_Tu es ici depuis presque cinq jours ! Répondit le vilain avec euphorie. Cinq petits jours et personne n'est venu te sauver !

_LA FERME ! » Hurla Dynamight en basculant de sa chaise.

Le fou sanglant continua de rire sous la folie alors que notre héro se déchaîna avec ses explosions.

Et brusquement, il s'arrêta. Katsuki fit de même et se demandant ce qui avait pu stopper ce dernier à continuer son délire.

Eijiro se mit à le regarder d'un œil mauvais, mais toujours avec un sourire digne d'un film d'horreur.

Le cendré se mit à son tour à le regarder avec confrontation. Pas besoin de dire que l'explosif n'avait pas l'intention de se faire avoir par ce cinglé au couteau.

Mais lorsqu'il baissa le regard, il pouvait au moins lui donner raison à son physique plutôt pas mal...

Il le longea, de ses cheveux flamboyants sombrant dans l'obscurité, de son visage plutôt mature mais paraissant fin, de son ensemble noir à la cravate tout aussi rouge que ses yeux volcaniques, et de ce c....

PUTAIN A QUOI JE PENSE ! Depuis quand je me mets à fantasmer sur des vilains, moi ?!

Il secoua la tête en voulant chasser cette pensée de son esprit.

Mais Blood Riot ne fut pas dupe. Il avait remarqué le reluquage du héro explosif, ce qui flattait son égo.

C'est alors qu'il prit le menton de ce dernier, se trouvant à quelques centimètres de son «invité ». Katsuki déglutit, sentant le souffle chaud sortant des lèvres charnues mais fines de son « hôte ».

Son cerveau lui disait de ne pas y penser, mais son cœur, lui, voulait tout faire pour le faire succomber.

Remarquant l'attitude de son prisonnier, Eijiro prit la parole.

« Dis-moi, monsieur le héro...., dit-il le sourire malsain. Veux-tu jouer à un jeu avec moi...~? »