Blues Melody

Joy O'hara, plus connue sous le nom de Blues Melody, est est une âme errante. Sa mère était une sirène, qui est rentrée chez elle, dans l'océan, peu de temps après sa naissance. Quant à son père, un démon, quand il a apprit que sa fille était une âme errante, il a tout bonnement disparu. Joy s'est donc retrouvée seule dans un univers trop vaste pour une si petite fille. Et pourtant, elle a vécu 4 ans chez sa grand-mère, jusqu'au jour où des gardes vinrent la chercher et où elle dû fuir. Elle vogua de foyer en foyer pendant sa plus tendre enfance. Personne ne pouvait résister à Joy. Tout en elle était irrésistible. Son sourire, ses yeux verts cerclés de dorés, ses longs cheveux roux, sa voix chantante. Elle se faisait des amis partout où elle allait. Elle n'eut donc pas de mal à se faire recueillir par des familles jusqu'au moment où les gardes revenaient, toujours à sa recherche. Puis elle grandit, et la tâche se facilita. Disons qu'elle avait des formes là où il fallait, et tout le monde était obligé de l'héberger, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de la fréquenter. Joy O'hara aimait deux choses dans sa vie mouvementé : peindre et chanter.

Vers ses 16 ans, elle descendit sur Terre, pensant que les autorités ne serait plus à sa merci. Puis vint ce jour si spécial, le jour où elle l'a rencontré.

Un beau matin, elle se réveilla sur la plage, complètement nue. Il y avait des coquillages collés sur sa peau ainsi que coincés dans ses cheveux. Elle se réveilla, complètement déboussolée. Que faisait-elle ici ? Elle habitais à des kilomètres de l'océan. Heureusement pour elle, personne n'était encore présent cette heure si. Elle trouva ses vêtements un peu plus loin et se rhabilla, puis elle s'appliqua à décrocher les coquillages de son corps. Elle observa la lueur rosée du ciel d'aurore. Elle était perdue et apeurée. En plus, elle avait perdu ses chaussures. Elle se mit à chercher, pieds nus, les yeux rivés sur le sable humide.

- Mademoiselle, c'est ça que vous recherchez ?

Elle releva vivement la tête. Face à elle se trouvait un garçon d'à peu près son âge, de grands yeux bruns et des cheveux foncés légèrement bouclés, et sa paire de basket à la main. Evidemment, il tomba tout de suite sous son charme. Seulement, elle aussi. Ca lui fit bizarre, elle ne connaissait pas ce sentiment. Jusqu'ici, les hommes n'étaient pour elle que des objets qu'elle pouvait manipuler à sa guise pour qu'ils la protègents des autorités. Elle s'approcha timidement.

- Oui c'est ça.

Elle tendit la main pour récupérer ses chaussures en frôlant la sienne.

- Mon dieu ! Mais tu es trempée ! s'écria-t-il.

Elle ne s'était même pas rendu compte que ses cheveux roux dégoulinaient dans son dos. Elle haussa les épaules et sourit nerveusement. Il la toisa en fronçant les sourcils. Elle soupira.

- J'ai fait une crise de somnambulisme. Je me suis réveillée ici, à l'instant. avoua-t-elle.

Son air franc et à la fois fragile lui plu. Elle se baissa pour lasser ses baskets.

- Tu habites loin ?

Elle se releva.

- Plutôt oui.

Une fille normale aurait été effrayée, elle lui aurait supplier de l'aider ou elle aurait éclaté en sanglot en réalisant qu'elle ne pouvait pas rentrer chez elle. Joy, une fois la surprise passée, était à peine embêtée. Elle était si insouciante que ça lui arracha un sourire. Il se pencha vers elle et enleva un coquillage qui était dans ses cheveux.

- Tu me ramènes ?

Il rit, étonné par cette spontanéité.

- D'accord.

Elle sourit, satisfaite, et il se rendit compte à quel point elle l'avait berné en l'espace d'une seconde. Ils avancèrent vers l'espace urbanisé.

- Je m'appelle Joy, et toi ?

- Jude.

- Joy, Jude, ça se ressemble.

- Qui se ressemble s'assemble.

Il lui jeta un regard plein de sous entendus.

- Si tu le dis.

Ils arrivèrent face à une voiture rouge.

- Ma voiture.

Il la regarda et ils attendirent. Il se perdit dans le vert émeraude de ses yeux.

- Je crois qu'on a besoin de clef pour ouvrir la voiture. lui fit-elle remarquer en souriant.

- Ah oui, c'est vrai.

Il fouilla maladroitement dans ses poches puis ouvrit la voiture. Sans plus attendre, elle s'installa sur le siège passager et attacha sa ceinture.

- Je te guide.

Il conduit alors, écoutant les indications de Joy, comme si c'était une berceuse, un chant qu'on lui chantait avant. Par moment, il jetait un regard vers elle et souriait. La jeune fille regardait la route, pensive. Une chanson qu'elle aimait bien passa à la radio, et sans s'en rendre compte, comme un automatisme, elle se mit à la chanter. Jamais il n'avait entendu une voix pareille, jamais. Si douce, si belle, mais si forte à la fois. La chanson cessa et elle arrêta de chanter. Il la fixa longuement ( ce qui est très dangereux en voiture ! Ne pas reproduire chez vous. ) mais elle ne se rendit même pas compte de son regard insistant. Il revint vers la route. Il lui posa des questions sur sa famille, lui demanda si il y avait quelqu'un qui l'attendait et la cherchait là où elle était.

- Non.

- Non ?

- Non. répéta-t-elle avec un triste sourire aux lèvres.

Elle haussa les épaules.

- C'est comme ça. Il y a des gens que personne n'attend à la maison.

Ils arrivèrent en face de chez elle. Au niveau de la porte, elle ne trouva pas le courage de quitter le jeune homme. Sans doute aimerait-elle avoir quelqu'un pour s'inquiéter de son absence un jour.

- Bon. Comme tu m'a raccompagnée chez moi, je t'offres un café. Ca ta va ?

Il hocha la tête avec un grand sourire.

- C'est parfait.

Et plus jamais ils ne se quittèrent. Tout se passa très vite : ils emménagèrent rapidement ensemble, se marièrent, eurent un enfant. Joy menait une existence paisible et heureuse. Sa nouvelle famille la comblait de bonheur. Mais, vers les 3 ans de son fils, les gardes la retrouvèrent. Forcée de fuir, elle se fit passer pour morte et retourna dans son monde d'origine, vivant en se cachant comme elle l'avait toujours fait. C'est ainsi que Joy devint Blues Melody. La séparation déchirante avec son mari et son fils lui coupa l'envie de rire. Elle passait ses journées au bord de la mer, peignant ou chantant un triste symphonie. Son coeur était devenu sec comme le désert. Son seul et unique amour dont elle était désormais séparée, elle n'eut plus envie de plaire à aucun autre homme que Jude. Elle cacha son corps sous des chemises très amples et des jeans trop grands. Parfois même elle peignait des masque colorés pour dissimuler son visage d'ange.

Puis elle le rencontra. Oh, mais il ne sera qu'un pion en plus sur son échiquier. L'amour est un jeu, et seule Joy connaissait les règles.


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