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Je m'appelle Mila, j'ai 19 ans, je suis au bord de la dépression. J'ai un petit boulot, mal payé. J'ai arrêter mes études tôt, trop tôt a cause de mes échecs répétés. J'avait pas la volonté. Pas d'amis, pas de famille, rien pour me soutenir. A part une personne. Je l'aime. Elle ne sait pas que j'existe, c'est ironique non ? Elle est grande, blonde avec de grand yeux bleu et un visage harmonieux. Moi je suis petite, rousse avec des yeux noirs et ternes, banale. Elle est en couple, je le sais. J'y peut rien. Elle travaille avec moi mais elle m'a jamais adressée la parole.
Oui, je suis le genre de personne a tomber amoureuse des gens que je ne connais pas. Je me déteste pour ça mais en même temps, personne le sait. Et puis j'aime bien inventer des milliers de scénarios, tard la nuit, quand mon téléphone ne suffit plus a me distraire. Alors je fixe le plafond, et imagine notre vie en attendant le sommeil qui ne vient jamais. Et chaque jour je la regarde, cachée dans un coin, me demandant comment lui avouer ses sentiments honteux que je ne compte de toute façon pas dévoiler.
Je pousse la porte de mon appartement, jette mes affaires sous la commode et prend une bière. Je suis fatiguée. Je suis toujours fatiguée, mais ce sentiment de vide m'accable ce soir, je me demande a quoi ça sert de faire des efforts, et je me dis que de toutes façon rien ne changera jamais, je ne deviendrais jamais la fille jolie, désirée que tout le monde connais, qui est brillante, qui a fait de longues études et qui peut se marier avec n'importe qui. Cette fille là, je ne la suis que dans mes rêves.
L'alcool ça fait oublier mais je me force a n'en prendre qu'un peu de temps en temps malgré l'envie d'en abuser. J'allume ma télé, un vieux poste que j'ai pu m'acheter avec mes petites économies. Je met les infos et regarde distraitement un documentaire. Je ne sais même pas de quoi ça parle. Je fixe ma bouteille, distraite. Mon attention est alors captivé par les lumières d'une ambulances, ces lumières qui annoncent toujours un drame, s'affichant soudain a l'écran. Un meurtre. Pas loin de mon travail. L'écran défile des images d'une ruelle mal famée, coincée entre deux immeubles et barrés par des bandes jaunes. Des traces sombres semblent tacher le sol. Du sang ? De l'alcool ? Ou juste les traces du passage du temps ? Le visage de la présentatrices apparait alors, m'arrachant a mes déductions. Son visage est fermé et elle commence a parler d'une voix austère. C'est une agression au couteau qui date d'il y a a peine quelque heures. L'attaquant se serait enfuit, abandonnant l'arme sur place, les empreintes retrouvées sur l'arme sont apparemment inconnues. Quand la victime a été retrouvée elle était d'en un état critique. Elle n'a pas survécut. La journaliste commence a dépeindre la victime. Une jeune fille de bonne famille, sans problèmes avec personnes qui venait de perdre sa mère il y a peu. Elle travaillait dans un magasin a proximité. Une photo se glisse sur l'écran. Un nom est écrit en dessous. Je fixe l'écran. La photo. Le nom. « Lila James ». J'entend plus que je ne vois ma bouteille s'écraser contre le sol et se briser en morceau. Mes mains se mettent a trembler tandis que j'assimile l'information. Elle ne me connaissait même pas. Je l'aimais. C'est incroyable qu'une quasi inconnue puisse devenir votre seule raison de vivre. Mais a quoi bon maintenant ? Certains trouveront que c'est une réaction exagéré, mais moi qui n'avais rien, qui est tout obtenu en la rencontrant, je me sent sombrer. Je revois ces doux cheveux blonds, ses beaux yeux bleus et le magnifique sourire qu'elle adressait a tout le monde sauf a moi. Titubante, je me lève, le regard vide. Je me laisse tomber contre le mur de la cuisine, a coté du pack de bière et bois, encore et encore, jusqu'a ce qu'en voulant me resservir a nouveau ma main se refermait sur le vide. En m'appuyant sur le mur je parviens avec difficulté a sortir de mon appartement. La porte claque violemment en se refermant.Monter les marches fut étonnamment facile.
J'arrive enfin sur le toit de l'immeuble. Le vent fort me griffe le visage de ses froides lames. Je ne ressens rien. Je m'approche lentement du bord. Les lumières en bas sont magnifiques. Je n'entend rien, juste le hurlement du vent autour de moi. C'est comme un instant figé dans le temps. Même les larmes gelées qui coulent sur mes joues me semblent agréables. Je n'ai qu'une certitude : Je veux mourir. A quoi sert une vie constituée seulement de misères ? Je n'ai aucun objectif, aucun rêve et de toute façon aucune chance d'en réaliser un. Je reste face au vide, admirant le sol et ses jolies lumières colorés. Je veux garder les yeux ouverts. Je me penche en avant, commence a tomber et... Deux mains puissantes m'attrapent en passant sous mes aisselles et m'éloignent du vide. Je m'entend pousser un cri hystérique tandis que je me débat. Je me sent alors pivoter et ressent immédiatement une vive douleur a la joue. Quelqu'un m'a gifler. Ça me calme aussitôt. Je lève doucement les yeux vers la personne en face de moi. Il est grand, ses mains sont toujours posés sur mes épaules. Il me fixe de ses yeux bleus, avec inquiétudes et colère. Ses cheveux bruns sont ébouriffés par le vent et lui volent dans les yeux mais il ne bouge pas. Je crois que c'est mon voisin. J'ai du lui parler quelque fois.
" Qu'est ce qui te prend Mila ?!, me cri-t'il, qu'est ce qu'il se serait passé si je ne t'avait pas vu monter, hein ? "
Je sais très bien ce qui se serait passé, et lui aussi. Mon corps serait tomber de plus en plus vite, entrainé par la gravité et se serait brisé en atteignant le sol dans une flaque de sang et dans un grand bruit. Comme la bouteille que j'ai lâchée. Les gens auraient hurler. On aurait cacher les yeux des enfants et tous le monde serait partit en courant. Quelqu'un aurait appeler les urgences qui auraient récupérer mon corps disloqué.
Je serait passé dans le journal et j'aurait vite été oublier. J'aurait eu un enterrement peut être, mais personne ne serait venu, personne ne l'aurait payé d'ailleurs. Mes parents n'aurait jamais été au courant, a moins qu'ils aient la télé au paradis.
Personne n'aurait déposé de fleurs sur ma tombe. Elle se serait recouverte peu a peu de mousse et de plante en tous genre. Je serait tombé dans l'oubli, comme les personnages inintéressant des contes, ceux qu'un enfant finit toujours par oublier.
Mais ce n'est pas le cas. Je suis vivante. Et je suis moi même étonnée de me sentir soulagée a cette pensée.
Lucas, mon voisin, me regarde toujours, attendant surement un signe de vie de ma part. Je me redresse, le regard dans le vide et essuie les poussières inexistante sur mes vêtements, dans un geste machinal. Je parle, d'une voix rauque et brisé qui s'entend a peine a cause du vent.
" merci... "
Je ne reconnais même plus ma voix. Je descend les escalier, sans faire attention a Lucas qui me dit de rester, de lui expliquer. L'effet de l'alcool c'est dissiper avec le surplus d'émotions. Je rentre dans mon appartement, observe les bouteilles abandonnés sur le sol. Je me passe de l'eau froide sur le visage, me déshabille et me glisse sous ma couette. A peine ma tête a t'elle touchée l'oreiller que je m'endort.
( La suite n'arrive pas tout de suite, je compte tout réécrire ça va prendre du temps désolé TwT )
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