XV
Putain en vrai depuis début novembre, y'a 1 million de comebacks de ouf. Je suis faible.
Mais clairement, je suis raide dingue de celui de Block B, et ce malgré les bordels capillaires. Je les aime de ouf. (Kyung love u)
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J'aime bien ce chapitre. J'espère qu'il va vous plaire du coup.
- Ça c'est pour la dernière fois fils de pute.
Je manque de m'écraser au sol au moment où Jimin me lance une nouvelle fois son poing au visage. Le choc est violent. Rapide. Je ne vois rien venir, mais je peux encore rester à peu près stable. Seulement, je ne peux rien faire que de m'écrouler lorsque c'est dans mon ventre qu'il frappe.
Une fois. Deux fois. Trois fois. Et je ne compte plus les coups alors que ma respiration se bloque.
Tout s'est passé tellement rapidement, que je n'ai même pas eu le temps de comprendre quoi que ce soit.
Je viens de perdre la notion du temps, je crois. Et puis, je suis trop épuisé pour l'avoir. Je ne sais même pas depuis combien de temps Hoseok vient de le rejoindre lui aussi. Lançant des coups de pieds presque au hasard sur mon corps recroquevillé.
Je ne sens même plus la douleur pour être honnête.
Le manque d'oxygène dans mon cerveau me fout le vertige. Tout tangue, et je vois légèrement flou, alors que des picotements apparaissent dans les extrémités de mes membres.
Je ne peux rien faire. Trop tétanisé par la surprise et l'appréhension.
Alors j'attends, observant le sol, un filet de sang coulant le long de mon menton.
Je ne pleure pas. Je reste immobile, ne bougeant que parce que mon corps se retrouve projeter par leurs coups.
Je ne peux plus pleurer.
J'ai l'impression d'être une coquille vide.
Leurs insultes fusent pourtant. Ainsi que la violence de leurs gestes.
Mais tout me passe au dessus.
J'ai mal sans avoir mal.
Comme résigné, j'attends que ça passe.
Puis, sans comprendre pourquoi, je lève les yeux. Et je regrette aussitôt en croisant le regard de la troisième personne.
En croisant le regard de Taehyung.
Tous mes sens reviennent. Tous mes ressentis.
Comme si son regard venait de m'insuffler la vie. Je souffre de nouveau, alors qu'aussitôt, des larmes perlent le long de mes joues. Et j'ai mal. J'ai mal partout. Mon corps me fait mal. Mais mon esprit aussi.
Parce que je regarde Taehyung.
Et que Taehyung me regarde.
Mais, Taehyung ne fait rien.
Taehyung m'observe.
Les yeux vides.
Il observe tout simplement.
Puis, au moment où Hoseok et Jimin semblent fatigués de s'acharner, au moment où les deux décident de prendre la porte et de partir, il se contente de m'enjamber, sans me lancer un seul regard.
Comme si je n'étais rien.
Comme si je n'avais jamais rien été.
Rien de plus qu'un obstacle au travers de sa route.
Puis, comme attendu, la porte se referme. Et le silence s'abat aussitôt sur la pièce alors que la scène qui vient de se dérouler se met à repasser en boucle dans mon esprit.
Ce qu'il vient de se passer, tout a été tellement rapide. Tellement rapide que je n'ai rien pu faire. Rien pu comprendre. Trop pris de court par l'enchaînement des événements. Je n'ai rien fait.
Je n'ai rien pu faire.
Trop loin de tout pour ne serait ce qu'agir. Dire quelque chose. Me défendre.
Je n'ai rien fait de tout ça.
Je les ai juste laissé faire.
Et je déteste me rendre compte de ça.
Pendant plusieurs minutes, je reste au sol. Trop humilié pour me relever. Ce n'est plus la douleur à cet instant. C'est seulement la honte. La honte d'être faible. La honte d'être traité de cette manière. La honte d'être considéré comme une merde. Un moins que rien. Un monstre.
C'est cette condition qui me paralyse. Cette situation qui me pousse à rester à terre. Sans bouger. Sans pleurer. Sans gémir.
Essayant seulement de comprendre.
Essayant seulement de répondre à cette question.
Pourquoi moi ?
Qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça ?
Pourquoi est ce que sur cette putain de planète, ça doit être moi ?
Mais cette question n'aura jamais de réponse. Parce qu'elle n'en a jamais eu. C'est comme ça. Et ça a toujours été comme ça. C'est tout. Tu arrives sur cette terre, et tout est une question de destin. Dès le début, tout est écrit. Tout est prédestiné. Ce moment l'était. Mon humiliation l'était. Ma situation l'était. Ma faiblesse l'était.
Et je ne pourrais jamais rien y changer.
Alors, machinalement, et résigné, je me relève, tel un robot, pour avancer vers la salle de bain, et essayer de rendre mon visage un peu plus présentable. Je sens le sang encore couler dans ma bouche, et le long de mon menton.
Je n'imagine même pas la tronche que je dois avoir en cet instant. Mon corps me tiraille de partout. Ils n'y sont pas allés de main mortes. Au contraire, ils s'y sont donnés à cœur joie.
Seulement, quelques pas plus loin, juste avant d'atteindre la salle de bain, une nouvelle fois, je ne peux plus avancer. Une nouvelle fois je me retrouve stoppé.
Mais cette fois, il n'y a qu'une personne.
Qu'une seule ombre.
Une ombre qui brise le silence au moment où nos regards se croisent.
- Je t'ai manqué Kook ?
Sa tête à quelques centimètres de la mienne, je sens son souffle glacé se répercuter contre mon visage. Aussitôt, la crainte traverse de nouveau mes veines et c'est comme si tout ce qu'il venait de se passer était complètement infime par rapport à ce qu'il allait arriver maintenant. Son regard n'annonce rien de bon. Comme d'habitude. Ni l'air qu'il affiche sur son visage. Puis, lentement, trop lentement, ses lèvres s'étirent en un sourire qui me fait frissonner d'effroi.
Ce sourire je le connais. Je le connais presque trop. Ce genre de sourire de satisfaction en voyant que je cède déjà à la panique rien qu'en l'apercevant. En cet instant précis, il se sent puissant. Extrêmement puissant. Et il aime ça.
Surtout en me voyant comme ça. Le visage meurtri, les yeux pleins de larmes, l'esprit faible et à découvert.
Il se délecte de cette sensation. De savoir qu'il a un total contrôle de la situation et qu'il peut me briser en quelques secondes. Surtout lorsque je suis faible comme ça. La pression que les voix exerce sur moi est mille fois plus forte que d'habitude. J'ai l'impression qu'en un seul claquement de doigt, Namjoon pourrait prendre possession de mon âme et que, je ne pourrais strictement rien y faire.
Tout est plus intense. Tout est plus noir. Tout est plus sombre. Parce que je sombre. Je sombre dans l'insanité de mon esprit. Parce que cette nuit, je suis en train de tout remettre en question.
Instinctivement, je plaque mes mains contre mes oreilles, comme pour couvrir le bruit. Éloigner sa voix. Éloigner sa présence. Mais sa présence est dans ma tête. Tous mes gestes sont vides de sens. Alors je m'écroule. Faisant choquer mes genoux contre le sol, je tombe, encore, tremblant.
Et aussitôt, Namjoon s'accroupit. Se mettant à ma hauteur. Avant de poser son doigt sous mon menton, pour relever mon visage, enlevant au passage, avec son pouce, la traînée de sang qui coule toujours depuis tout à l'heure. Tout ça, pour faire croiser son regard avec le mien. Et avec un sérieux que je ne lui ai jamais vu, il reprend la parole.
- Tu te rappelles ce dont on a parlé la dernière fois Kook ?
Je déglutis, ne comprenant pas de suite de quoi il veut parler, encore trop troublé par ce qu'il vient de m'arriver. Puis, peu à peu, je ressasse, au fond de mon esprit, notre dernière conversation. Celle d'il y a quelques heures à peine. Celle dont je ne veux pas me rappeler. Celle qui m'a fait hésiter, le temps de quelques brèves secondes sur mon avenir.
Sur ce que je devais vraiment faire.
Sur mon rôle à jouer sur cette terre.
Mon regard, toujours vers le sol se relève peu à peu vers mon ombre qui me regarde calmement. Attendant une réponse. Et il sait ce qu'il va se passer.
Il sait que je viens de me souvenir.
Il sait que ma raison tangue à ce propos.
Et il sait aussi qu'il n'a pas besoin de parler en cet instant. Parce que je vais le faire à sa place.
- Rendre la monnaie de sa pièce à ce monde ?
Tel un pantin que l'on peut manipuler aisément, je viens de répéter sa phrase. Cette phrase qu'il me répète incessamment depuis des années déjà. Cette phrase qui se crée, jour après jour, une place dans mon crâne.
- Rendre la monnaie de sa pièce à ce monde. Oui.
Toujours aussi posément, il répète ce que je viens de dire. Je peux clairement entendre la satisfaction dans sa voix.
Oui, il est satisfait.
Plus que ça même.
Parce qu'il sait ce qu'il est en train de se passer. Il sait que la balance dans ma tête est en train de pencher. De pencher de son côté.
Il voit sa réussite. Au bout de ses doigts, elle se dessine un peu plus chaque jour.
Alors, il ne va pas arrêter son discours. Celui qu'il avait gardé depuis longtemps en stock. Il attendait le bon moment.
Ce moment de faiblesse.
Ce bon moment.
Celui où je me hais autant que je hais cette terre.
Celui où il pourra dire ce qu'il voudra, rien ne sera aussi douloureux que ce que mon cœur me fait subir en cet instant.
- Ce monde qui te déteste.
Parce qu'il sait quoi dire. Parce qu'il utilise les bons mots.
- Ce monde qui t'isole.
La vérité sort de sa bouche. La vérité dure et froide qui me fout les jetons. La vérité dure et froide que j'essaye désespérément d'éviter depuis trop longtemps.
- Ce monde qui veut ta perte.
Mais je suis fatigué. Fatigué de lutter. Fatigué d'être faible.
- Ce monde que tu dois détruire.
Et puis Namjoon est trop fort maintenant. Il est trop fort parce que je suis trop faible. Il est trop fort parce que je l'ai laissé l'être, en pleine connaissance de cause.
Je n'ai pas pu le repousser parce qu'au fond, je crois que je ne le voulais pas entièrement.
Et puis maintenant, c'est peine perdue.
- Détruis Jungkook. Détruis tout. Détruis ceux qui t'ont fait du mal. Détruis ceux qui n'ont jamais été là.
C'est peine perdue parce qu'il a raison. Il a raison sur toute la ligne.
- Fais les souffrir comme toi tu souffres. Fais les souffrir comme moi je te fais souffrir. Et alors, là, tu ne souffriras plus.
Pourquoi devrais je épargner ceux qui m'ont fait du mal ? En quoi le méritent ils ? Pourquoi devrais je souffrir alors que les autres sont heureux ?
J'ai le droit d'être heureux.
J'ai le droit de ne plus avoir peur.
De ne plus avoir peur quand je suis seul. De ne plus avoir peur de ces voix dans ma tête. De ne plus avoir peur de Namjoon.
Et pour ça, j'ai juste à l'accepter.
À accepter sa vérité et à la faire devenir mienne.
- Ne sois plus la victime Jungkook. Lâche ce rôle que tu portes comme un fardeau depuis trop longtemps. Deviens le tortionnaire. Deviens le bourreau de ce monde à la dérive.
Sous cette dernière phrase, je le regarde alors droit dans les yeux. Comme je ne l'ai jamais regardé. Ce n'est pas un regard de peur. Ce n'est un regard de dominé à dominant.
C'est un regard d'égal à égal.
Puis, comme lui est en train de le faire, je souris alors moi aussi à mon ombre. Et dans ce sourire. Dans ce simple geste. Je lui cède mon corps. Je lui cède mon être. Je lui cède mon esprit. Je lui cède ma conscience et mes états d'âmes.
Je lui cède tout.
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