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OLA !

Bon ce chapitre est complètement complexe sans l'être en même. Faut lire entre les lignes de ouf. 


- Tae, qu'est ce que tu fous ?

La douce chaleur qui s'était instauré auparavant dans la pièce disparue dans l'instant. Se changeant en une sorte d'ambiance lourde et glaciale.

Les caresses de Taehyung le long de mon cou se transforment aussitôt, et ses doigts referment leur prise rapidement. Coupant court à ma respiration dans l'instant. L'obscurité malsaine de ses yeux réapparaît alors que mon souffle se stoppe immédiatement.

Tout ce qui avait disparu dans ses pupilles refait de nouveau surface. La colère. La haine. Le dégoût. Tout cela est de nouveau présent dans ses prunelles, alors que la jeune fille s'approche précipitamment de nous.

Mes mains sur celles de mon colocataire, tentant désespérément de lui faire lâcher prise, se fatiguent. Mon corps se fait de plus en plus lourd, alors que je sens l'air quitter peu à peu mes poumons.

Puis, c'est finalement au moment, où Sunmi s'arrête devant nous, qu'il me lâche. Me laissant m'écraser au sol sans aucune compassion, ni sans aucun remord. Ne prenant même pas la peine de poser ses yeux sur moi, il se contente de passer son bras autour de la nuque de sa copine en lui souriant.

Cette dernière, par contre, m'observe, elle. Avec un regard rempli de sous entendus. Et c'est finalement au moment où elle prend la parole que je me rends compte de l'étendue de sa stupidité.

- Tae, je t'ai déjà dit de pas avoir de contact avec lui.

Elle ressert alors son étreinte autour de mon colocataire, veillant à plaquer sa pathétique poitrine contre son bras. Puis, de sa main libre, elle me pointe du doigt, comme si je n'étais qu'un pauvre animal, en continuant.

- Je veux pas que tu deviennes...

Cherchant ses mots, elle fait une légère pause à la fin de sa phrase avant de reprendre, la voix teintée de dégoût et de jugement.

- ...comme ça.

Comme ça.

Ces deux ultimes mots résonnent en boucle dans ma tête, alors que Sunmi entraîne déjà Taehyung, qui est resté silencieux tout du long, vers sa chambre. La porte se claque, et je me retrouve seul dans le salon, à genoux par terre, ressassant la scène qui vient de se dérouler.

- Tu vas la laisser te traiter de cette manière ?

En entendant la voix résonner dans mon esprit, je me retourne instinctivement vers ma droite. Namjoon vient d'apparaître à mes côtés. Et je ne l'ai même pas senti arriver. Il est apparu comme par magie, sans que mes sentiments ne prennent le dessus sur ma raison. Sans que je m'énerve ou que je ne m'emporte.

D'habitude, ça n'arrive pas comme ça.

D'habitude, je sens quand il va venir.

Seulement, là, je n'ai rien ressenti.

Il est juste apparu à côté de moi.

Il est apparu et je n'ai eu strictement aucun contrôle.

C'est comme si je n'avais même plus de contrôle sur lui.

- Mais tu n'en as plus Kook.

Sa voix résonne de nouveau dans mon crâne et je m'agrippe la tête durement, tirant mes cheveux à m'en faire mal, alors que Namjoon vient se poster en face de moi, et continue, un sourire plaqué sur ses lèvres.

- Tu n'en as plus parce que maintenant, tu m'acceptes. Tout simplement.

Mes yeux embués se relèvent vers lui, et je déglutis difficilement. Ce qu'il dit n'a aucun sens. Pourtant, je sais pertinemment qu'il ne dit pas ça dans le vide. Ce ne sont pas des paroles en l'air. Il n'y a jamais de paroles en l'air avec lui. Seulement, le déni a raison de moi, et je bredouille quelques mots, qui ont, comme seul but, de me rassurer intérieurement.

- Je ne t'acceptes pas.

- Tu m'as accepté tout à l'heure avec Jimin.

Le passage d'il y a quelques heures repasse alors dans mon esprit en boucle. Et je me souviens. Je me souviens d'avoir laissé ma colère prendre le dessus.

D'avoir laissé la haine de Namjoon m'envahir.

D'avoir fait ressortir la plus sombre partie de mon être. Celle que j'essaye à tout prix de dissimuler sous une carapace de faiblesse.

Et en repensant à mes doigts enserrant le cou du rouquin, à la sensation de mon poing s'écrasant durement contre sa joue, au plaisir sincère que j'ai ressenti en le voyant souffrir sous mes coups, une vague de remords m'assiège aussitôt.

- C'était une connerie. J'ai fait une connerie.

Mon visage se baisse, et mes yeux retrouve le sol souillé de l'appartement. Seulement, mon regard n'a pas le temps de s'attarder sur le carrelage puisque la main de Namjoon vient de m'agripper les cheveux pour relever ma tête vers lui.

Puis, mes prunelles finalement ancrées dans les miennes, il reprend, de manière autoritaire.

- Non, ce n'était pas une connerie Kook. C'était toi. Le vrai toi. Celui dont tu as honte et pourtant celui que tu es. Celui que tu n'acceptes pas et que tu dois pourtant accepter.

Forcé de lui faire face alors que c'est pourtant la dernière chose dont j'ai envie, je laisse mes larmes rouler sur mes joues alors que sa mâchoire commence déjà à se contracter d'énervement.

Je sais qu'il déteste quand je pleure, où quand je suis faible en face de lui. Ça l'énerve au plus haut point.

Mais, je ne peux pas faire autrement face à ce qu'il est en train de me dire. Je refuse d'être comme lui. Je refuse de me dire qu'il est seulement l'invention de mon esprit. Qu'il est dans ma tête. Et que ma tête arrive à imaginer ce genre de personne.

Que mon propre subconscient veuille me faire souffrir à ce point en me mettant face à une réalité qui me fous les jetons.

Ne me laissant même pas le temps de répondre quoi que ce soit, il referme encore un peu plus sa prise autour de mes cheveux et grogne une nouvelle fois.

- Et tu vas m'accepter avec cette salope de Sunmi aussi.

Le visage de cette fille apparaît alors dans mon esprit et se superpose avec celui, meurtri, de Jimin et je me remets à sangloter. Je ne veux pas lui faire du mal. Je ne peux pas. Je n'ai pas le droit.

- Non, je veux pas Namjoon, je...

Seulement, avant d'avoir pu finir ma phrase, mon démon me coupe une nouvelle fois.

- T'as vu comment elle a parlé de toi ? Comment elle t'a traité ?

Un léger silence s'instaure avant qu'il ne reprenne.

- Ça. C'est ce que tu es pour elle. Ça. Pas une personne, non, tu es bien moins. Tu es seulement un pauvre qualificatif répugnant. Elle ne te considère même pas. Et pourtant, tu oses me dire ne pas vouloir lui faire de mal.

Sa grande main toujours dans ma tignasse me secoue de plus belle et je grimace douloureusement en tentant de m'échapper de son emprise pourtant inexistante.

- C'est ça Jungkook ? C'est ça que tu es en train de dire ?

- Non mais...

Cependant, c'est déjà trop tard. Au fond de moi, je sais qu'il a raison. Et je sais aussi que je suis seulement en train d'essayer de lutter et de me voiler la face.

- Ose me dire que ça ne t'énerve pas. Ose me dire que tu ne veux pas lui faire du mal.

D'un coup sec, il me redresse alors, m'obligeant à me rapprocher de la chambre de Taehyung où Sunmi se trouve aussi actuellement.

- Regarde. Elle est avec Taehyung en cet instant. C'est de sa faute à elle s'il t''a abandonné. Elle doit payer Jungkook. Elle doit payer pour tout ça. Elle le mérite.

Ses doigts lâchent enfin mes cheveux et son visage s'approche de mon oreille. Je sens sa bouche me frôler et sa respiration buter contre moi, et dans une souffle, il murmure finalement.

- Elle t'a traité comme une merde. Va lui faire du mal.

Sa respiration se répercute une ultime fois contre ma tempe avant qu'il ne s'écarte finalement de moi. Se redressant calmement puis croisant ses bras, signe qu'il attend patiemment ma prochaine réaction.

Toujours prostré contre le sol, je reste interdit et immobile face à ce qu'il vient de me dire. Ressassant son argumentation en boucle dans un coin de mon crâne.

Et plus je me le répète, plus une interrogation honteuse vient assiéger mes pensées.

Pourquoi faut il qu'il ai raison ? Qu'il ai raison sur toute la ligne ?

Pourquoi réussit il a trouvé les bons mots pour faire pencher la balance de son côté ?

Pourquoi est ce qu'au fond de moi, je sais pertinemment que Sunmi mérite aussi de souffrir ?

Pourquoi faut il que ses idées et les miennes soient liées à un tel point que sa volonté réussisse à prendre le dessus sur la mienne ?

Mes pupilles quittent le sol pour venir se poser sur la porte de chambre de Taehyung, et un léger sourire se dessine sur la commissure de mes lèvres.

Comme avec Jimin je n'ai pas le droit de m'en vouloir.

Je n'ai pas à avoir de remords. Il n'y a pas de remords à avoir quand on se venge seulement d'une personne qui nous a cherché.

Machinalement, je me relève alors, l'esprit beaucoup plus sur et serein qu'il y a quelques secondes. Ma décision est prise. Je ne sais pas si c'est la mienne à proprement parlé mais elle est prise quand même.

Je vais écouter Namjoon. Le laisser prendre les rennes une nouvelle fois. Le laisser me dicter ma conduite et m'abandonner à sa volonté l'espace de quelques minutes. Laissant alors ma propre culpabilité de côté pour la remettre sur lui.

Dans ce genre de moment, c'est ce qui est le plus facile pour moi.

Pouvoir remettre les fautes sur ses épaules sans me dire que mes actes sont des choses que je veux faire de moi même. Je le veux sans le vouloir. C'est ce que je me dis. Qu'au final, je ne suis simplement qu'une victime à la solde de mes démons intérieurs.

Pourtant ce n'est pas ce que je suis.

Je suis le coupable. Je suis celui qui va faire du mal et qui souhaite le faire en pleine connaissance de cause. Je suis celui qui a créé Namjoon. Je suis le détendeur et le précurseur de cette haine que je tente de dissimuler.

Mes pas s'avancent vers le pan de bois. Mon démon reste à mes côtés. Observant avec une certaine fascination mes gestes et le temps que je prends pour chacun d'eux. Mes doigts se posent sur la poignée et je lâche un léger soupir en l'abaissant.

L'obscurité de la chambre de Taehyung se rompt lorsque la lumière du salon y pénètre légèrement. Refermant le morceau de bois derrière et avançant à pas de loup vers le lit, je m'arrête à quelques mètres du sommier.

Les deux individus, avachis sur le matelas, semblent clairement dormir à point fermé. Mon regard se pose premièrement sur le visage paisible et béat de mon colocataire, et je ne peux m'empêcher de sourire une nouvelle fois. Mais ce sourire se fane lorsque mes yeux se posent finalement sur la jeune fille qui dort à côté de lui.

Une expression mauvaise prend alors finalement place et je fronce les sourcils en contractant la mâchoire. Je me rapproche encore un peu, jusqu'à finalement m'arrêter juste devant elle, puis je m'accroupis à sa hauteur pour l'observer.

Et plus je la regarde, plus ça me met sur les nerfs. Ma tête me repasse en boucle ce moment de tout à l'heure. Celui où elle m'a traité de « ça »

Cette sale pute ose me juger alors qu'elle ne me connait même pas. Elle me qualifie comme une simple merde alors qu'elle n'est définitivement pas mieux. Je sais qu'elle ne connaît même pas Taehyung en plus. Elle n'a rien à faire avec lui. Elle ne le mérite pas. Elle est seulement un énorme poids accroché à sa cheville.

Un poids dont je dois me débarrasser.

Sans que je ne l'ai même remarqué, mes doigts sont venus attraper un coussin qui se trouvait par terre, pour le placer juste au dessus de son visage.

- Ils sont tous les deux bourrés. Ils ne verront rien.

La main de Namjoon se pose sur mon épaule et se veut rassurante, comme pour me dire d'enclencher mon action. Puis, il s'accroupit à ma hauteur. Le morceau de tissu s'approche de sa bouche, il la frôle même.

- Étouffe la.

Sa poigne sur mon épaule se resserre un peu et je grimace en posant finalement le coussin pleinement sur son visage. J'entends la respiration de Sunmi devenir plus bruyante et difficile. Je ne fais pas encore pression.

Mais ça ne saurait tarder.

Seulement, alors que je m'apprêtais à le faire, quelque chose que, ni Namjoon, ni moi, n'avions prévu se passe.

- Kook...

Mon prénom vient de retentir dans la pièce dans un doux murmure. Un doux murmure endormi de Taehyung qui le répète une nouvelle fois, les traits crispés par une certaine mélancolie.

- Kook...

Mes doigts se mettent aussitôt à trembler et le coussin retrouve le sol dans l'instant. Sa voix grave prononçant mon prénom comme une supplication me met le doute, et une vague de remords m'assaille.

Pris par les émotions, je tombe en arrière, mes mains me retenant au dernier moment. La panique se dessine peu à peu sur mon visage en constatant ce que je m'apprêtais à faire. Je m'apprêtais à tuer quelqu'un. À l'étouffer pendant son sommeil. À me venger de quelques mots avec la mort.

- Pourquoi tu t'arrêtes ?

Les mots interrogatifs et mêlés avec un certain début d'énervement outrepassent la barrière des lèvres de Namjoon qui vient de se relever pour m'observer méchamment. Mais moi, je ne le regarde pas. Mes yeux restent fixés sur mes mains qui s'apprêtaient à commettre l'irréparable.

- Continue !

Un ordre de mon démon retentit dans la chambre et je frissonne en sentant sa colère se répandre en moi. Mais, ma peur ne lui laisse pas le temps de continuer à déverser sa haine. La panique m'assiégeant, je me relève rapidement avant de sortir de la chambre sans aucune discrétion. Je sors aussi de l'appartement, butant contre le vent glacé dès que la porte s'ouvre.

Puis, je me mets à courir dans la nuit noir.

Fuyant les voix dans ma tête. Fuyant ce qu'il était en train de se passer dans cette chambre. Fuyant les pensées qui m'ont envahis l'esprit.

Fuyant la cruauté dont j'étais en train de faire preuve.

- Quand tu ne m'obéis pas Kook, c'est toi qui en paye le prix.

Namjoon m'a suivi. Namjoon est encore là. Namjoon est accroché à mon âme. Namjoon est affreusement en colère.

Sa silhouette n'apparaît pas. Seule sa voix est assez forte pour me chambouler. Mais je ne m'arrête toujours pas. Je continue à courir. À courir je ne sais pas où.

Mon instinct est mon seul guide. S'il me dicte de tourner à droite, alors je le fais, s'il me dicte de tourner à gauche, je le fais aussi. Et quand finalement, il semble vouloir s'arrêter, je le fais aussi. M'asseyant alors sur un banc en bois qui se loge juste à côté de moi, je reprends mon souffle difficilement, en observant le béton illuminé par un vieux lampadaire grésillant.

Le froid de l'obscurité me fait frissonner. Seulement, une douce chaleur semble prendre place à côté de moi alors que je relève le visage vers l'individu familier, pleinement souriant, qui vient de prendre place.

- Toi non plus tu n'arrives pas à dormir ?

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