VIII
C'est sûrement le dernier post que je fais durant le mois de juillet. Je pars demain en Corée jusqu'au 31 du coup je vais pas pouvoir poster.
J'espère que cette pause va me permettre de retrouver l'inspiration parce que je ne l'ai plus du tout pour être honnête. J'ai plus beaucoup de choses en ce moment
Bref bonne vacances.
- Tu sais, je sais ce que ça fait Kook, parce que, moi aussi je survis.
Immobile dans la rue depuis bientôt une bonne dizaine de minutes, je continue de fixer sans comprendre pourquoi, le coin par lequel Yoongi a disparu.
J'attends.
Je ne sais même pas ce que j'attends mais j'attends quand même.
Une lueur d'espoir idiote au fond de mon cœur semble me pousser à rester un peu plus longtemps, espérant que le jeune homme revienne sur ses pas. Seulement, il semble avoir disparu pour de bon. Enfin, ça paraît logique. Pourquoi aurait il fait demi tour ? Il ne me connaît même pas de toute façon.
Baissant alors de nouveau ma tête vers le sol, je soupire avant de sourire légèrement. C'est étrange mais j'ai l'impression d'être un peu mieux maintenant. De me sentir un peu plus heureux. Juste parce que quelqu'un vient de faire attention à moi, et m'a traité comme une personne importante. C'est idiot, mais pourtant, ça me touche plus que ça ne le devrait.
Et puis, il a réussi à faire disparaître les voix. En cet instant, le silence règne dans mon esprit, et je crois que ça fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi paisible et serein. J'ai l'impression de découvrir enfin le calme, et de n'avoir que moi et moi seul dans mon esprit.
Rien ni personne d'autre.
Levant les yeux vers le ciel, je l'observe alors s'assombrir. Il fait presque noir. J'ai l'impression d'être parti de l'appartement il y a quelques minutes à peine pourtant, et il faisait encore jour. Seulement à en voir l'obscurité naissante de la voûte céleste, je crois que ma crise a duré plus longtemps que ce que je pensais.
Autour de moi la rue est complètement vide et silencieuse. Il n'y a plus un seul passant, plus de voitures qui passent. Seulement quelques lampadaires oscillant quelques mètres plus loin. Une bourrasque glacée vient s'écraser sur mon visage et je frissonne en resserrant mes bras autour de moi, inquiet.
Je ne comprends pas ce qu'il vient de se passer.
Je n'ai jamais fait ça.
Je n'ai jamais de sorte de black out, ou l'impression que le temps défile plus rapidement qu'il n'y paraît d'habitude.
Mes mains accrochées fermement à mes vêtements, je constate que j'ai du rester à terre un bon moment puisqu'une légère couche d'humidité s'est déjà formée sur mon pull. Glissant rapidement mes doigts dans mes poches, j'en extirpe mon cellulaire et constate aussitôt que j'ai bien déduit en regardant l'heure qui s'affiche sur l'écran lumineux. Ça fait presque quatre heures que je suis dehors.
Tournant les talons, je décide alors finalement de retourner à l'appartement immédiatement. J'ai une sorte de besoin inévitable de rentrer. Mes pieds traçant sur le trottoir, je retrouve rapidement le chemin de mon domicile. Seulement au lieu d'entrer comme prévu, je m'arrête net devant ma porte avant de tendre discrètement l'oreille. De nombreux bruits semblent provenir de l'intérieur. Comme s'il y avait des gens.
Ma main sur la poignée, j'hésite à l'abaisser pour entrer chez moi. À ce qu'il en paraît, Taehyung a sûrement du faire une petite fête improvisée, et il n'a clairement pas trouvé l'intérêt d'au moins me prévenir. Bien sûr que non. Pourquoi aurait il fait ça ? Je sais bien qu'il cherche à me faire chier. Alors pourquoi m'aurait il prévenu ?
C'est ridicule de ma part de penser comme ça.
Perdu dans mes déblatérations intérieures, je sursaute en sentant la poignée s'abaisser de l'autre côté du pan de bois, qui s'ouvre dans la seconde d'après. Aussitôt, je me retrouve nez à nez avec une fille que je ne connais ni d'Ève, ni d'Adam. Cette dernière, me regarde de haut en bas, un air dédaigneux affiché sur le visage et finit par lancer.
- Qu'est ce que tu fous ici ? C'est une fête privée.
Je fronce alors les sourcils en entendant son intonation et finit par rire jaune.
- Ouais, une fête privée qui se passe chez moi. Alors tu me feras le plaisir de te pousser pour que je puisse rentrer.
Sans alors prendre la peine d'entendre sa réponse, je la repousse assez violemment d'un coup de bras avant de pénétrer dans le salon. Des effluves de cigarettes et d'alcool me monte déjà aux narines et je grimace d'inconfort avant de me précipiter vers les fenêtres pour les ouvrir. Ces dernières ouvertes, je cherche alors aussitôt mon colocataire des yeux.
Une poussée d'adrénaline semble me forcer à vouloir lui tenir tête ce soir, et à ne pas m'écraser pour supporter sa petit sauterie entre potes qui va sûrement durer toute la nuit. Je ne suis pas faible. Ou du moins, je n'ai pas envie de paraître faible. Surtout devant Taehyung, sinon, je sais pertinemment qu'il va utiliser cela contre moi.
Lissant la pièce des yeux, je pose mes pupilles vides sur chacun des visage des individus se trouvant ici, et je finis par m'arrêter sur celui de la personne que je cherchais. Adossé contre le mur de la cuisine, Taehyung se tient là, une fille accrochée à son cou qui semble lui refaire les suçons qu'il avait tout à l'heure. Un rictus de dégoût mêlé à un chagrin clairement visible se dessine sur mon visage et je soupire tristement.
Alors je suppose que c'est elle Sunmi.
Mes pupilles se pose alors enfin sur elle. Et, en la regardant bien, je la trouve quelconque. Elle est loin d'être plus jolie qu'une autre, et n'a rien de vraiment spéciale. Après est ce que je dis ça parce que les fille ne me font strictement aucun effet, c'est possible. Seulement, et malgré mon attirance pour les hommes, il arrive néanmoins que mon regard se pose parfois sur des jeunes femmes que je trouve sincèrement belles.
Sauf qu'en l'occurrence, cette fille est banale à souhait.
Elle à les mêmes cheveux bruns et longs, porte les mêmes t shirt trois fois trop courts, les mêmes slims trop serrés, le même maquillage que toutes les autres filles qui suivent une tendance soit disant rebelle et rock and roll actuelle, alors que ce sont seulement en vérité des gamines qui cherchent un moyen de se faire remarquer parmi la foule en dévoilant toujours plus leur peau.
En soit, un cliché à elle toute seule
Roulant des yeux d'exaspération, et en tentant d'ignorer la douleur me tiraillant déjà le cœur, je m'avance d'un pas décidé vers le nouveau couple qui ne s'est clairement pas encore rendu compte de ma présence. Ce n'est qu'au moment où je pose ma main sur l'épaule de la soit disant Sunmi, que les deux individus se retournent finalement vers moi.
Le regard de Taehyung capte aussitôt le mien et ses sourcils se froncent immédiatement en m'apercevant. Ignorant clairement la fille, je ne fixe que mon colocataire et finit par esquissé un sourire moqueur en voyant sa réaction.
En temps normal, je n'aurais pas agis de cette manière. Je me serais sûrement précipité discrètement dans ma chambre pour y rester jusqu'à ce que les gens se tirent. Mais ce soir, c'est une autre histoire.
Pour être honnête. Je crois que je ne suis pas seul en ce moment. Enfin en moi je veux dire. Je sens l'influence de Namjoon m'envahir et me donner une sorte de courage violent et haineux. Et, même s'il n'a pas fait à proprement parlé d'apparition, je le sens toujours dans un coin de mon esprit. Attendant patiemment le moment où il refera surface et tentant de prendre un peu plus de terrain dans mon esprit défectueux.
C'est toujours comme ça de toute manière. Il est toujours là dans ce genre de moment.
C'est lui qui me permet en ce moment, de m'apprêter à faire face à Taehyung. Ou plutôt, c'est lui qui m'y pousse. Et en vérité, ça m'arrange. Je n'ai plus envie de passer pour le faible de service, et d'être écrasé comme un insecte à la moindre remarque.
En fait, je crois que je ne mérite pas la haine que mon colocataire me voue actuellement.
C'est alors que, d'une voix parfaitement calme et avant qu'il n'ai pu prendre la parole, je lance.
- Tu aurais pu me prévenir pour le bordel. C'est encore chez moi à ce que je sache.
Un sourire méprisant se forme sur ses lèvres alors que le mien se fane, et il s'approche légèrement de moi, le regard menaçant.
- Bah je fais une fête. Voilà t'es prévenu.
Puis il s'écarte rapidement, attirant de nouveau la pimbêche vers lui qui glousse en s'accrochant de nouveau à son corps.
Contrarié par l'ignorance à mon égard dont il fait preuve en se montrant ouvertement avec cette fille, mes poings se serrent immédiatement d'énervement. La gorge sèche, je m'apprête néanmoins à lui répondre, seulement, la lumière de ma chambre allumée finit par attirer mon attention et je tourne alors la tête, détachant mon regard du couple en état d'ébriété.
Et finalement, mes yeux s'ouvrent en grand en découvrant ce qu'il se passe dans mon espace de vie privée. Jimin, debout au pied de mon lit, les mains au niveau de son pantalon qu'il vient de défaire. Il est en train de pisser.
Jimin Park est en train de pisser sur mon lit. Un sourire béat et idiot affiché sur son visage de connard.
Aussitôt, je me précipite vers lui. Bousculant sans vergogne les personnes du salon m'obstruant le passage. Puis, j'arrive finalement dans ma chambre. Refermant la porte d'un coup sec, je fixe, immobile, le rouquin se rendre finalement compte qu'il vient de se faire remarquer.
Difficilement et les yeux complètement défoncés, il se tourne, et lève sa main libre vers moi.
- Salut la tapette.
Continuant de faire tranquillement ses affaires sur mon lit, il ne semble pas le moins du monde gêné par ce qu'il est en train de faire. Mon regard l'observe durement, et en constatant cela, Jimin se tourne légèrement dos à moi en gueulant plus fort.
- Regarde pas ma bite espèce de pd.
Immédiatement, je ris jaune. Comment est ce que je pourrais m'intéresser à lui et à sa bite de gnome ? Je suis peut être homo, mais je suis pas encore tombé dans la zoophilie. Relevant alors mes yeux vers les siens, je croise les bras en grognant.
- C'est mon lit Jimin.
Aussitôt, alors qu'il vient finalement de terminer son affaire, il se refroque plus ou moins convenablement avant de se tourner vers moi, et de hausser les épaules et répliquant de manière beaucoup trop ironique pour la situation.
- Oh, mince, je croyais que c'était les chiottes.
À ces mots puériles, la colère me gagne et mes poings se serrent douloureusement contre mes paumes. Une sensation, que je connais maintenant beaucoup trop, m'envahit rapidement. La haine et l'énervement s'insinuent de manière insidieuse dans mon esprit. D'une façon habituelle quand je suis vraiment contrarié.
Mes yeux dérivent alors du visage du rouquin à l'arrière plan derrière lui. Arrière plan où quelqu'un se trouve désormais adossé au mur. Quelqu'un ou quelque chose. Je ne sais pas vraiment comment le qualifier en fait.
Namjoon est finalement apparu, et il me sourit de façon malsaine. Ses pupilles passent de moi à Jimin, et je comprends immédiatement ce qu'il tente me dire silencieusement. Seulement, ce n'en ai pas assez pour lui, il a besoin de le dire. Alors il le fait. Calmement et sèchement, il prononce les deux mots qui tournaient dans ma tête depuis quelques secondes maintenant déjà.
- Frappe le.
Avançant de plusieurs pas, il se rapproche finalement, jusqu'à venir s'arrêter devant le rouquin.
- Regarde ce qu'il a fait.
Son doigt pointe alors mes draps à moitié jaunis par la pisse de Jimin et je grimace en constatant les dégâts.
- Fais lui du mal.
Namjoon finit par reprendre sa marche pour s'arrêter à côté de moi. Puis il se penche vers mon oreille avant de me cracher au visage.
- Il le mérite. Frappe le.
Seulement, et même si au fond de moi, je sais que j'en ai envie, je ne fais rien et reste immobile. Il faut que je tente de garder mon calme. Et il ne faut pas que je cède à la tentation. Il ne faut pas que Namjoon réussisse à me contrôler de cette manière là. C'est catégorique, je ne dois pas être faible contre lui non plus.
- Va y frappe le !
Sa voix grave et autoritaire résonne un peu plus dans mon crâne alors que la sensation de colère prend de plus en plus possession de mon corps.
- Fais lui du mal. Tu en as envie en plus.
C'est vrai.
C'est complètement vrai.
Namjoon a parfaitement raison, et je crois que c'est le pire.
J'en ai envie. J'ai envie de faire du mal à Jimin. J'ai envie de lui éclater la gueule pour avoir osé pisser sur mon lit.
- Eh pourquoi tu t'approches de moi, je suis pas gay, gros porc.
Surpris par l'intervention du rouquin, mes membres se crispent aussitôt, et je m'arrête. Je m'arrête alors que je ne savais même pas que je marchais. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais en train de m'avancer vers lui, les poings douloureusement serrés.
- Pourquoi tu t'arrêtes ? Fais lui du mal ou c'est moi qui t'en ferai.
À l'entente de cette menace, mon sang se glace et je me crispe encore plus. En gros, c'est ou Jimin. Ou moi.
Mes yeux se baissent vers le sol, puis remonte vers le rouquin.
Et finalement, ma décision est prise.
Je vais sûrement réagir de manière égoïste. C'est certain même. Mais, en cet instant, il est clair que je ne vois qu'un seul choix. Je préfère faire du mal à Jimin que de souffrir encore aujourd'hui.
Alors j'écoute Namjoon.
Je reprends ma marche vers le rouquin alors que ce dernier me regarde, une lueur d'inquiétude traversant ses pupilles. Je comprends immédiatement qu'il appréhende ma réaction et ça me fait sourire.
Oui.
Ça me donne même encore plus envie de lui faire du mal. Le simple fait de voir la peur s'insinuer en lui lentement alors que mon bras se tend finalement vers lui, me donne envie de continuer encore et encore.
Ma main trouve rapidement son cou, alors que l'autre s'abat durement sur sa joue. Aussitôt, son corps faible manque de s'écraser mais je le retiens en enserrant fermement sa gorge avec mes doigts.
- Jungkook, je... arrête.
Non.
Je n'arrêterais pas.
Ta supplication minable ne te servira plus à rien maintenant Jimin.
Je n'arrêterais pas avant que tu souffres autant que moi.
- Je... Jungk...
Sa voix se brise une nouvelle fois quand je lui assène un autre coup sur le visage. Un filet de sang coule de ses lèvres, alors que je serre encore plus son cou. Il est à la limite de l'étouffement. Je le vois bien. Je vois comme il peine à respirer.
Namjoon, à côté de moi, observe le spectacle, un sourire meurtrier sur les lèvres.
Il n'a jamais souris comme ça.
C'est la première fois.
Il est heureux.
Je le sens.
- T'es peut être pas aussi minable que ce que je croyais, Kook.
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