VII


Bon je devais poster ce chapitre que genre plus tard, mais je suis heureuse aujourd'hui.

J'ai eu mes billets pour aller voir DEAN le 22 à Paris fbrekjbfezlbf et puis bah j'enchaîne après pour un mois en Corée, que demande le peuple.

Nada de mas ! Aqui estoy ! 



- Ta mort sera ton seul salut. Ton unique échappatoire.

Cette dernière phrase prononcée me poignarde comme une lame s'enfonçant au plus profond de mon âme obscurcie et je m'écroule finalement sous le chagrin. Je le sais déjà ça. Depuis trop longtemps déjà. Pourtant j'ai peur.

Je suis terrifié à l'idée de quitter ce monde. De mettre fin à mes jours. D'enrouler une corde autour de mon cou ou de me gaver de médicaments. Je crains ne pas en être capable.

Non, je sais que je n'en suis pas capable.

Je suis un trouillard, une véritable lavette depuis que je suis gamin. Namjoon me le répète déjà bien assez et je crois qu'à force, je me suis mis à penser de la même manière que lui à ce niveau là. Seulement, me donner la mort est la seule chose que je puisse faire pour être enfin en paix. Cependant, je me dis aussi que mon dernier acte sur cette terre, aura été poussé uniquement par la folie de mon cerveau, et que, jusqu'au bout, j'aurai été manipulé comme une vulgaire poupée de chiffon.

De ma naissance jusqu'à ma mort, aucun de mes choix n'auront jamais été vraiment les miens.

Respirant bruyamment sur le béton froid, les ombres se rapprochent de moi. Tellement que je ne vois plus le paysage autour. S'accroupissant à mes côtés, elles m'observent toutes, comme si j'étais une bête de foire. Un sourire malveillant s'étirent sur leurs visages sans vie alors que leurs mains se tendent vers mon corps tremblant.

Elles vont me faire du mal.

Elles vont tenter de me tuer.

Désespérément, j'essaye d'appeler à l'aide. Murmurant quelques pauvres inaudibles sauf pour moi. Je vois des gens passer près de moi, mais ils ne ralentissent même pas la cadence. Ils ne s'arrêtent pas pour voir si j'ai un problème. Pourtant, je suis à moitié étendue sur le sol en train de pleurer.

Mais non. Pour eux je n'existe pas. Ils m'ignorent, comme ils m'ont toujours ignoré. Je ne fais pas partie de leur monde. Pour tout ces gens dans la rue, je dois être qu'un pauvre gamin à moitié bourré qui vient de fuir les ennuis et qui ne sait plus quoi faire.

De nos jours, les humains n'en ont plus rien à faire des autres. Et j'en ai déjà été témoin beaucoup trop de fois. Se contentant de s'écarter d'une personne qui va mal, la contournant et faisant comme s'ils n'avaient rien vu. Parce que s'ils ne voient rien, alors le problème n'existent pas.

Les gens deviennent aveugles. Fermant les yeux sur toutes les horreurs de la vie plutôt que de les affronter. Contournant une personne dans le besoin pour éviter de se rapprocher un peu plus du sol. Voilà ce qu'est devenu la race humaine.

Mes parents aussi ont été comme ça en apprenant pour ma maladie. Me rejetant parce que soit disant j'étais seulement en pleine crise d'adolescence et que je simulais.

Oui bien sur.

Je simulais mes crises de panique, je simulais les monstres que mon esprit créait, je simulais mes étouffements instantanés, je simulais les mutilations sur mes bras.

Je simulais tout ça.

C'était bien plus facile pour eux d'assumer que j'étais en crise d'adolescence plutôt que de se confronter à l'horreur qu'ils avaient tous les deux créés. Moi, un monstre, une personne malsaine d'esprit. Je n'ai jamais rien été de plus pour eux qu'un fardeau. Un fardeau qu'il tentait de cacher aux yeux du monde. Mais plutôt que de vivre cacher avec eux. J'ai préféré finir seul mais libre.

Oui, parce que même si je suis complètement fou, j'ai encore un minimum de dignité.

- Regarde, personne ne se soucie de quelqu'un comme toi.

Les remarques de Namjoon enfoncent encore un peu plus le couteau dans la plaie alors que la douleur sourde dans ma tête s'étend maintenant dans tout mon corps. Je suis paralysé sur le sol, complètement soumis aux intentions des ombres qui maintenant sont presque sur moi.

Le froid et la noirceur qu'elles dégagent sont comme des milliers d'aiguille se plantant au même instant dans ma chair à vif. La douleur est atroce, insupportable même. Pourtant, il n'y a plus rien que je puisse faire à part attendre qu'elles se lassent.

Cependant, alors que je croyais tout espoir envolé, je sens leur présence disparaître prématurément et j'entends Namjoon cracher une insulte à l'égard de quelqu'un que je ne vois pas encore, trop occupé à fixer le bitume sur lequel je suis étendue depuis quelques minutes déjà.

Oui pas encore, parce qu'au fur et à mesure que les ombres s'éloignent, je vois des pieds s'approcher en courant avant de s'arrêter devant moi pour finalement s'accroupir. Levant prudemment les yeux, je déglutis en redoutant de découvrir un visage familier.

Seulement non. Je ne connais pas cette personne. Je ne l'ai jamais vu.

Un jeune homme, sûrement un peu plus vieux que moi, les cheveux argentés, de petits yeux noirs remontant légèrement vers le haut comme ceux d'un chat, se tient devant moi et me sourit timidement en me tendant sa main.

- Est ce que ça va ?

Fixant attentivement son visage et ravalant mes larmes, je déglutis difficilement sans réussir à répondre quoi que ce soit. Tout simplement parce que je ne comprends pas ce qu'il vient de se passer. Je n'en reviens pas même.

Il vient de faire disparaître toutes les ombres. Il vient de faire disparaître Namjoon. En accourant vers moi, il a réussit à le faire disparaître d'un seul coup. Personne n'avait jamais réussit à faire ça.

Personne sauf Taehyung.

Pourtant, j'ai toujours cru que Taehyung aurait été le seul à réussir ce genre de chose. Qu'il était et resterait l'unique jusqu'à ce que mon esprit me détruise entièrement.

Mais non, cet inconnu aux cheveux gris vient de le faire aussi. Et je dois avouez ne pas comprendre pourquoi ni comment.

- Ça va ?

Sa voix calme se teinte d'inquiétude en constatant que je ne réponds pas. Et aussitôt, malgré l'incompréhension se lisant parfaitement dans mes pupilles je hoche la tête positivement pour le rassurer.

Il étire alors ses lèvres en un immense sourire laissant découvrir une partie de ses gencives et mon cœur rate immédiatement un battement. Ses doigts se tendent juste devant mon visage et il les remue légèrement en souriant de plus belle.

- Prends ma main.

Observant fixement sa main plantée devant moi, je reste interdit face à la situation qui fait remonter de nombreux souvenirs dans mon crâne.

C'est tellement étrange.

C'est comme si tout se passait comme lors de ma première rencontre avec Taehyung. Je ressens la même chose. Les mêmes sensations s'emparer de tout mon corps, la même sérénité envahissant enfin mon esprit, les mêmes frissons me picotant du bout des doigts jusqu'au fin fond de ma poitrine.

Je ne sais pas vraiment ce que je dois faire, ni de quelle manière réagir. Alors, je me contente de suivre mon instinct, entremêlant mes doigts dans les siens, je frissonne en sentant le toucher de sa peau froide contre la mienne avant de me relever finalement.

Les yeux rivés sur son visage, je prends soin de détailler chacun de ses traits, et plus je le regarde, plus les battements de mon cœur s'accélère. Malgré le brouhaha extérieur, j'ai l'impression que silence paisible règne autour de nous, et je ne dis rien par peur de le briser. Et finalement, c'est le jeune homme qui le fait à ma place, brisant l'échange visuel dans le même temps en regardant autour de nous tristement.

- Personne ne t'a aidé.

Si je n'étais pas aussi troublé par sa personne, je rirais jaune en lui répondant que définitivement ça ne m'étonnait même pas ce genre de comportement de la part de la plupart des gens. Mais, je peux à peine assembler mes pensées en ce moment, alors je ne pense pas que je puisse maîtriser aussi bien le sarcasme dans mon état. Mon souffle encore court, je me contente alors de hausser les épaules, en lançant dans le vide.

- C'est pas la première fois.

Aussitôt, une lueur d'inquiétude semble traverser le visage du garçon qui a l'air de se sentir immédiatement concerné.

- Ce n'est pas la première fois que tu t'écroules comme ça ?

Comme seule réponse à sa question je hoche négativement la tête, et ses sourcils se froncent de plus en plus alors que ses prunelles sombres captivent les miennes.

- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Tu veux aller à l'hôpital ?

Presque trop naturellement, sa main se pose alors sur mon poignet, et il s'apprête à m'entraîner avec lui pour m'emmener vois un médecin. Mais, je le stoppe aussitôt, posant ma main libre sur la sienne, avant de lui répondre d'une voix qui se veut rassurante.

- Non. C'est rien. Ne t'inquiète pas.

Ses sourcils se froncent de plus belle et j'ai l'impression qu'il va me dire que je m'en d'une seconde à l'autre. Pourtant, le résultat final est tout autre puisque sa poigne autour de mon poignet se desserre pour finir par se retirer complètement.

- À mes yeux, ça n'avait pas l'air d'être rien.

Mais bien évidemment, il n'est pas dupe. Je sais parfaitement que je ne suis pas crédible en cet instant. Mes yeux gonflés et rouges, mes lèvres tremblantes et les quelques larmes traînants encore sur mes joues ne jouent de toute façon définitivement pas en ma faveur. Cependant, je ne me vois pas parler de ça à quelqu'un.

En cinq ans, je n'en ai jamais parlé à la personne à qui je tenais le plus alors comment est ce que je pourrais déblatérer tout ça à un simple étranger qui n'a fait que m'aider dans la rue ?

Un silence gênant s'empare maintenant de l'ambiance qui régnait entre nous, et je baisse aussitôt la tête, tentant de fuir son regard et dans le même temps éviter cette conversation que je ne veux définitivement pas avoir.

Le regard face au sol, je déglutis difficilement attendant que l'étranger parle, ou décide tout simplement de s'en aller. Seulement, le jeune homme doit en avoir décidé autrement, puisqu'il me tend finalement sa main juste devant mon visage et me relève le menton avec son autre libre.

Aussitôt, nos yeux se croisent de nouveau et il me sourit.

- Je m'appelle Yoongi au fait.

Il vient de détourner la conversation, sans insister. C'est comme s'il avait parfaitement comprit que je ne voulais pas parler de ça. Comme s'il avait clairement vu que je cherchais à éviter le sujet. Sans chercher à me forcer de quoi que ce soit, il est seulement passé outre, en continuant de me parler normalement, comme pour me mettre à l'aise.

Partiellement rassuré, je prends finalement sa main, la serrant dans la mienne pour le saluer convenablement. Et, tentant de faire fis des nombreux frissons qui m'envahissent, je me présente aussi en souriant difficilement.

- Jungkook.

Puis mes doigts quittent les siens, à contrecœur, et c'est comme si un vide prenait place dans ma poitrine.

- Et tu fais quoi dans la vie Jungkook ?

- Je survis.

Haussant les épaules, je regarde alors dans le vide en répondant simplement ces deux petits mots. Seulement, je me rends aussitôt compte de la gaffe que je viens de faire en croisant de nouveau les yeux de Yoongi, où une lueur d'inquiétude est toujours présente. Je secoue alors mes mains devant mon visage et remanie mes propos aussi proprement que je le peux.

- Euh non, je voulais dire, c'est que je suis étudiant. Et c'est juste que mon année de cours est plutôt compliquée en ce moment. Alors, je survis quoi.

Une catastrophe monumentale, un vrai désastre, voilà en quoi pourrait être résumé ma justification hasardeuse. Pourtant, au fond de moi, j'espère qu'elle a fonctionné. Mais le léger ricanement de Yoongi retentissant dans mon crâne me fait clairement comprendre que non.

- T'es mauvais menteur.

- Non, je ...

Balbutiant difficilement, je ne sais plus quoi répondre à ça. Néanmoins, je n'ai pas le temps de réfléchir plus longtemps que le jeune homme reprend déjà la parole, coupant la mienne au passage.

- Bon, je dois y aller. Peut être à bientôt Jungkook.

Me souriant pleinement avant de finalement commencer à s'éloigner, je lui renvoie le signe de la main qu'il vient de me faire avant de l'observer partir. Seulement à quelques mètres du croisement, il se retourne une dernière fois. Lançant une ultime phrase, avant de reprendre rapidement sa marche sans se retourner et disparaître dans l'angle de la rue, aussi rapidement qu'il est apparu.

- Tu sais, je sais ce que ça fait Kook, parce que moi aussi je survis.

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