2. LA DÉCISION

« Il y a quelque chose d'un peu fou à vouloir faire une épreuve dont le premier mec qui l'a réalisée en est mort ! »
Jonathan Lambert


« Cela a toujours été mon rêve de courir un marathon. Vous savez, en Ethiopie quand vous dites : 'J'ai gagné', on vous demande 'Tu as gagné un marathon ?' 'Non, un 5000 m.' 'Ah ouais c'est pas mal.' Ici, il y a le marathon et les autres courses. Vous n'êtes pas véritablement un champion si vous ne gagnez pas un marathon. »
Haile Gebrselassie


Le brouhaha est immense alors que vous êtes assis dans un bar de Paris. Alors qu'il ne reste qu'une journée d'épreuves, un grand nombre d'athlètes profitent de la fin de la quinzaine pour se relaxer. Visiter Paris, aller voir d'autres épreuves ou zoner dans le village en compagnie d'autres sportifs étant les activités favorites de tout le monde, tout comme se faire des restaurants entre proches. Tu sens la main glissée sur ta jambe appartenant à ton petit-ami. Tu te laisses d'ailleurs lentement tomber sur lui alors que la fatigue liée à ta course du matin s'installe petit à petit. 

Tu portes la boisson alcoolisée à tes lèvres. Après des mois sans toucher la moindre goutte d'alcool et à surveiller ton alimentation dans les moindres détails, tu es plus qu'heureuse de faire une impasse ce soir-là. Tu as passé une agréable soirée en sa compagnie et désormais, tu attends la seconde personne la plus importante dans ta vie, celle que tu avais découvert depuis une petite année et qui t'avait emmenée aux sommets. 

Une chaise racle le sol dans les deux sens non loin de toi et tu tournes la tête dans cette direction. Tes lèvres s'étirent d'un sourire alors que des doigts viennent se poser sur les tiens. 

C'était TROP bien ! Genre trop trop bien. T'aurais dû le faire t'as pas idée. 

Le moulin à paroles se met en marche et bientôt tu as le droit à tous les grands noms qui étaient présents à ce Marathon pour tous auquel tu ne t'étais pas sentie prête à participer après l'avoir toi-même couru un peu plus tôt. Et pourtant, c'était bien pour ce genre d'événements où tout le monde se mêlait que tu vivais. Les marathons olympiques étaient une chose, mais ceux dans les plus grandes villes une autre. Parce que c'était la seule épreuve où un inconnu débutant à peine la course à pied pouvait se retrouver à courir en même temps qu'un champion olympique. Tu sais encore qui avait remporté le premier auquel tu avais participé. C'était alors face au grand Haile Gebrselassie que tu t'étais confrontée à distance. 

Ta main est secouée d'excitation avant qu'un soupir que tu reconnaitrais entre mille s'élève quand une chaise claque doucement sur le sol et des verres tintent sur la table. Un léger rire s'élève et tu savais que cela allait se produire, tu ignorais juste quand elle serait rejointe par son compagnon. 

Et dire que je pensais qu'entre un marathon et un dix kilomètres, elle serait claquée, c'est pas le cas. 

Un léger silence s'installe entre eux alors que de la musique aux paroles en français continue de résonner dans le lieu. Tu reconnais sans mal la voix distinctive de celle ayant chanté lors de la cérémonie d'ouverture et dont tu ignorais jusque là qu'elle se produisait dans la langue de Molière.

T'es pas obligée de lever les yeux au ciel. 

Tu pouffes alors que tu aurais pu prédire que cette phrase s'élèverait comme c'était le cas à chaque fois que le compagnon de ta guide faisait une remarque lui déplaisant. Tes doigts jouent avec le tissu de ta veste, ils tracent les contours du blason l'ornant. Un qui avait une valeur inestimable à tes yeux parce que tu avais passé des jours entiers à tout faire pour avoir le droit de le porter. Tu portes ta boisson à tes lèvres alors qu'un léger silence s'installe entre vous quatre. Mais comme souvent, il ne dure pas bien longtemps. 

Bon, pour revenir au sujet avant que je me fasse méchamment couper, il faut absolument que tu participes s'ils en refont un à LA. Je t'y trainerai de force s'il le faut. 

La conviction de l'autre jeune femme te fait plaisir à attendre. Parce qu'elle sous-entend qu'elle ne t'oubliera pas d'ici quatre ans, que ce que vous aviez partagé vous liera à tout jamais. Et tu c'est que c'est le cas pour toi. Rien ne semble pouvoir t'éloigner de celle que tu considères désormais presque comme une sœur après avoir tant passé d'heures en sa compagnie. 

C'est vrai que l'idée donnait envie. Quand j'ai vu les informations sur ça dans le stade pendant la perche, j'ai presque regretté de pas en être.

Ta bouche s'entrouvre alors que c'est la voix de ton copain qui s'est élevée. Celle de celui qui n'aime pourtant pas courir. Tu n'en reviens pas des mots qu'il vient de prononcer.  

— Tu sais mon rêve, ce serait qu'on court un marathon ensemble.

Un léger murmure t'échappe, mais tu sens aux mouvements de ses doigts sur ta peau nue de ta cuisse qu'il l'a parfaitement entendu. 

— Moi ? Courir un marathon avec toi ?

Un petit rire franchit la barrière de tes lèvres. Tu ne vois vraiment pas pourquoi il ne s'en sent pas capable. Il avait toutes les raisons de réussir s'il le voulait réellement. Mais tu savais aussi qu'il n'aimait pas la course à pied. Il n'empêchait que c'était une chose à laquelle tu aspirais maintenant que tu avais obtenu tout ce que tu désirais. Courir avec lui, ce serait comme un aboutissement. Une chose à laquelle vous pourriez vous préparer à deux, un défi commun pour guider un petit bout de votre existence.

— Et pourquoi pas ?

Quand le d'accord tombe en réponse, tu manques de basculer de ta chaise tant tu ne t'attendais pas à une acceptation aussi rapide de sa part. Ta main cherche la sienne, s'y glisse et la pressant fermement. Son bras se pose ensuite sur ton épaule qu'il enveloppe avant de t'attirer à lui. Tu sais à ce geste qu'il le pense certainement vraiment. Mais tu vérifieras demain, quand l'euphorie et la joie seront redescendues en espérant que les mots aient été réellement pensés. Parce que parcourir ta distance préférée en compagnie de celui qui comptait tant dans ta vie était un rêve que tu ne croyais pas possible de voir être assouvi.


« C'est en général le genre de décision que l'on prend après un bon repas bien arrosé entre copains... »
Odile Lesage


T'as vu ça, tu veux pas y participer ?

Tu relèves la tête de son téléphone sur lequel t'étais perdu depuis quelques minutes à envoyer des nouvelles à tes proches à l'autre bout du monde pour tomber sur le regard clair fier et heureux d'András. Tu remarques rapidement qu'il tient une feuille à la main. Mais le blond l'agite trop rapidement pour que tu arrives à saisir les mots inscrits dessus. Tu finis par perdre patience et lui arracher des doigts. 

Hé ! 

Tu ne l'écoutes pas se plaindre et te concentres pour lire les quelques lignes présentes sur le flyer avant d'éclater de rire et de lui relancer la feuille au visage. Tu vois alors une adorable moue se dessiner sur ses traits toujours enjoués. 

T'en as autres des idées comme ça ?

Il hausse les épaules avant de se laisser lourdement tomber sur le fauteuil à côté du tien. Il lève haut ses bras au-dessus de sa tête s'étirant de tout son long sous le soleil de Tokyo, son dos se cambrant légèrement avant de se relâcher d'un seul coup. 

C'est pas interdit de mêler l'utile à l'agréable. Ici au moins les gens comprendront forcément ton mode de vie puisque c'est ce qui a posé souci dans toutes tes histoires avant.

Et en cet instant tu regrettes de l'avoir eu comme camarade de chambre bien trop d'années alors que vous étiez jeunes et par la suite en équipe nationale. Il savait beaucoup trop de choses sur toi et ta vie intime pour te laisser tranquille sans s'en mêler. S'il avait déjà la décence de n'en parler à personne, il avait le don de s'occuper de ce qui ne le regardait pas. Et aujourd'hui, alors que vous aviez un match crucial pour la qualification dans la suite du tournoi olympique, cela prenait la forme d'une invitation à participer au blinding date organisé au sein du village olympique. Qui organisait un blinding date en pleine quinzaine la plus importante des quatre dernières années pour tous les athlètes déjà ? À quel moment certains pensaient qu'il s'agissait d'une bonne idée ? 

Mais alors que tu reportes tes yeux sombres sur ton compère, tu vois que le fait que vous ayez une épreuve le lendemain contrairement à ceux en ayant déjà terminé avec les leurs semble être le cadet de ses soucis. Mais tu avais compris qu'il avait décidé de vivre pleinement l'expérience olympique quand il était revenu la veille dans votre chambre en tendant fièrement dans ta direction une boite de sushis qu'il avait lui-même confectionnés au cours d'un atelier culinaire. 

Je ne suis pas certain que ce soit vraiment le moment. 

Un soupir est poussé alors qu'il agite le papier devant ton regard. D'un geste vif tu saisis son poignet pour qu'il arrête. 

Oh c'est bon, c'est juste quelques heures. En plus c'est en fin d'après-midi, ça ne gênera ni les entrainements, ni notre sommeil si c'est ce qui t'inquiète. 

 Tu le laisses continuer de parler dans le vide alors qu'il semble avoir une bonne dizaine d'arguments en faveur de ce projet de rendez-vous à l'aveugle. Tu te demandes s'ils lui viennent comme ça au fur et à mesure ou s'il les avait préparés avant de te rejoindre dans l'espoir de te convaincre d'y participer. 

Oh Domi, tu m'écoutes là ou tu te perds dans tes pensées de poète trop romantique qui attend encore le coup de foudre ?! 

Rends-moi mon tel !

T'as la main qui se tend dans sa direction mais il éloigne habilement l'objet subtilisé de toi. 

Qu'est-ce que je viens de dire ? 

Un profond soupir de frustration s'élève. 

C'est bien ce qu'il me semblait, tu en as rien à faire de ce que je te raconte et que j'essaie de t'aider. Et puis de toute façon, un rendez-vous c'est dix minutes, on y va et au pire si ça nous plait pas on revient.

L'utilisation du pronom on te sort de tes pensées. Comment ça on ? Depuis quand András devait également participer ? Tu plonges immédiatement dans ses iris grisées quand tu te retournes vers lui pour l'observer.

Comment ça on ? T'es en couple.

Et alors ? J'ai toujours rêvé de participer à ce genre de trucs, je me suis toujours demandé ce que ça faisait quand on découvrait la personne après. Et c'est pas parce que je suis avec Eszter que je vais me priver de cette opportunité. C'est qu'un rendez-vous, ça n'engage à rien. Tu papotes dix minutes avec une sportive, tu la découvres sans voir son visage, c'est comme à la cantine avec nos voisins, mais dans le noir. C'est fun !

Tu l'observes avec des yeux ronds alors qu'il hausse les épaules avant de te redonner ton téléphone. 

Bon, on y va. 

Un seul rendez-vous, et tu fais pas de conneries. 

Me parle pas comme si t'étais mon père, t'es plus jeune que moi. Et d'accord, un seul rendez-vous. 

Et alors qu'il sautille à côté de toi dans les allées du village, tu te demandes dans quel mauvais plan il était encore en train de t'embarquer.


« C'est parti d'un challenge avec mon préparateur physique. Et rétrospectivement je sais pourquoi il a fait ça. Il s'est dit : elle arrête la compétition, elle va se laisser aller. Là, il m'a dit : 'T'arrêtes, d'accord, mais on fait un marathon et on le fait ensemble.' Ç'a été une manière de me mettre un objectif. C'est ainsi qu'un an après avoir arrêté le tennis, je disputais le marathon de New York. »
Amélie Mauresmo


Les lumières t'éblouissent alors que tu la rejoins dans la zone d'arrivée. Ses traits sont fatigués, mais elle parait une nouvelle fois heureuse. Lorsqu'elle t'avait dit vouloir participer au Marathon pour tous après avoir couru son propre marathon, tu l'avais prise pour une malade. Et puis elle t'avait dit que cela ne serait que le dix kilomètres auquel on lui proposait d'être capitaine de sas et cela t'avait rassuré. Tu ne voyais vraiment pas comment elle aurait fait pour enchainer deux fois la distance en si peu de temps. Alors qu'un dix kilomètres, ce n'était qu'un décrassage matinal pour celle que tu aimais. Une petite course tranquille si elle le faisait dans le temps qu'on lui avait proposé. 

Bon. J'ai quand même sacrément mal aux jambes.

Un rire t'échappe à cette remarque alors qu'elle est appuyée sur toi tandis qu'elle enlève ses chaussures de course. Tu viens ensuite la serrer une seconde contre toi, laissant tes lèvres effleurer ses mèches. Tout autour de vous, les jeux de lumières tournent et attaquent par moment tes rétines, t'éblouissant légèrement. Des personnes de tous âges, toutes origines et tous niveaux se mélangent alors que chacun récupère sa médaille de finisher et une collation bien méritée. 

Est-ce que je peux avoir une photo ?

Une petite voix résonne à côté de toi et tu tombes sur le visage d'une petite fille collée à sa mère. Tu comprends rapidement que ce n'est pas pour toi qu'elle est là au regard remplis d'étoiles qu'elle porte sur ta compagne. Et tu trouves ça magnifique, qu'elle puisse donner envie à des enfants de courir, de se dépasser. Après Paris, tu espères que les gens la verront différemment de la coureuse de marathon, verront aussi qu'il y a différentes façons de courir, que l'important reste de se dépasser même si on n'est pas à son zénith. Mais à voir ce pêle-mêle d'athlètes reconnus et d'inconnus, tu ne doutes pas que c'est le cas pour les deux fois vingt-mille et vingt-quatre personnes qui ont parcouru chacun à leur rythme les rues de la capitale française parée de ses plus belles lumières. 

Tu sais que de ton côté, tu as réussi ton défi, celui de donner envie aux enfants de faire de la gymnastique. Tu l'as compris quand ceux avec qui tu prenais des photos juste après les Jeux de Londres sont soudainement devenus tes coéquipiers. Et alors que tu raccrochais avec le sport qui avait bercé toute ton existence, tu avais le sentiment du devoir accompli. Parce que tu avais fait bien plus pour ta discipline que de lui ramener les premières médailles pour ton pays, tu avais posé les premières pierres permettant de bâtir un futur glorieux sereinement en faisant naître des vocations dans le cœur de milliers de petits garçons.

Tu regardes ta compagne signer quelques autographes et en fait de même pendant quelques minutes avant qu'elle se glisse quelques secondes dans ta bras.

T'as eu de leurs nouvelles ? 

Il n'y a même pas besoin qu'elle en dise plus pour que tu saches pertinemment de qui elle parle. 

Oui, ils nous attendent dans un bar pas loin on les rejoint ?

 La tête est hochée dans le creux de ton cou et ta main se pose sur sa hanche alors que vous quittez l'esplanade des Invalides brillant de mille feux. Dans la rue, de tous côtés, supporters se mêlent aux participants de la course. Certains quittent comme vous les lieux. D'autres attendent encore patiemment leurs proches encore sur le parcours. Tu te demandes alors ce que voulait dire un place dans un classement quand en cet instant certains étaient en train de réaliser le rêve ou l'objectif de leur vie. Un loin de la gloire mais pour lequel ils avaient certainement également beaucoup sacrifié. Un qui comptait peut-être bien plus pour eux que ces dix kilomètres représentaient pour la mère de ton enfant. 

Vas-y, je te rejoins avec des boissons. 

Ta bouche se pose une seconde sur sa joue avant que vos chemins se séparent le temps de quelques minutes. Tu la vois rejoindre un coin du bar où des chansons aux paroles françaises que tu n'as jamais entendues s'élèvent des enceintes un peu trop fortement à ton goût. Celles-ci ne paraissent pas inconnues aux locaux qui les reprennent en cœur, des maillots bleus sur les épaules et maquillage tricolore sur les joues. De ton côté, tes pas te mènent au comptoir où tu commandes rapidement deux verres et une bouteille avant de rejoindre le reste du quatuor que vous allez former. Tu soupires alors que tu arrives les boissons à la main et que déjà la course semble en train d'être refaite devant deux spectateurs mi-amusés, mi-désabusés. Mais comme toi, ils avaient appris à la connaitre avec le temps. Alors tu ris de la situation que tu maitrises à la perfection. Parce que c'était certainement aussi pour cette amour qu'elle avait pour ce sport dont elle avait fait son métier, pour cette façon qu'elle avait d'en parler de façon si heureuse et passionnée que tu l'aimais. 

C'est sûr que c'est pas Max qui le courrait. 

Tu lances un regard outré à ta compagne qui vient de lâcher cette remarque alors que quelques secondes plus tôt, il était question de faire un marathon pour Dominik. Pourquoi est-ce que tu ne pourrais pas courir un marathon si t'en avais envie d'abord ? 

Et pourquoi je le ferai pas ?

Peut-être parce que tu es incapable de courir plus de dix minutes ? 

Eh ben, la confiance en moi règne ça fait plaisir. Je suis parfaitement capable de courir un marathon si je m'entraine merci bien. 

Tout est dans le 'si je m'entraine' chéri.

La voix est légèrement moqueuse et tu fusilles la mère de ta fille de tes prunelles avant de reclaquer un peu trop fortement ton verre de bière sur la table. Non mais franchement, qu'est-ce qu'il lui prenait ? Elle avait toujours été là à te soutenir et elle pensait que t'étais pas capable de courir pendant trois heures ? Bien sûr que si t'en étais capable ! 

Je vais le courir ton putain d'marathon et je peux t'assurer que dans quatre ans, tu vas t'excuser et me féliciter.

Mais je n'attends que ça !

Et quand la colère redescend aussi vite qu'elle est montée, tu le vois sur ses traits, pour une raison que tu ne comprends pas, il semble bien qu'en effet, elle n'attende que ça. 

 

« Enfant, chaque année, j'accompagnais mon père sur le marathon de Londres qu'il disputait. C'était un rituel, je le suivais en prenant le métro pour le retrouver à plusieurs endroits du parcours. En 1985, j'ai assisté à la victoire d'Ingrid Kristiansen qui établit la meilleure performance mondiale de tous les temps. Je me suis dit : un jour, je courrai un marathon... »
Paola Radcliffe


Tu t'écrases dans ton canapé alors que tu rentres de ta course matinale dans la banlieue londonienne. Tu enregistres machinalement les données gps liées à ce que tu viens de réaliser tout en te calant confortablement dans les coussins et laissent les rayons du soleil réchauffer ta peau alors qu'il faisait si froid à l'extérieur ce jour-là. Tu fermes les yeux alors que l'astre t'effleure doucement, les battements de ton cœur reprenant progressivement leur rythme régulier 

Ce sont des doigts trainant sur ton visage qui te réveillent et tu sursautes. Tu tombes sur les yeux sombres de ton compagnon t'observant avec un regard attendri tandis que tu te mets à battre des paupières pour en chasser ta fatigue. Tu es un peu perdue alors que tu ne te rappelles pas t'être endormie après ce qui était censé être une petite pause de quelques minutes dans les agréables coussins du meuble dans lequel vous aviez investi peu après avoir acheté votre chez-vous. 

Il est quelle heure ?

Tu te demandes combien d'heures tu as ainsi dormi. Parce que le brun rentrait toujours après le repas qu'il passait à manger avec ses anciens camarades d'entrainement. Cela voulait donc dire que tu t'étais assoupie pendant plusieurs heures. L'assise craque à côté alors qu'il te rejoint tandis que tu te redresses. Il dépose ses lèvres sur ta joue alors qu'il t'attire dans ses bras. Bientôt ses mains sont posées sur ton ventre commençant lentement à s'arrondir. Son nez joue avec tes mèches voletant alors qu'il te presse un peu plus contre son torse et que tu te détends dans son étreinte après t'être tendue lorsque tu avais compris que tu avais dormi bien plus longtemps que tu le voulais. 

Quinze heures. Je viens de finir l'entrainement, tu dormais depuis longtemps ?

Une moue se peint sur tes traits et tu vois au regard qu'il t'adresse que cela suffit pour qu'il comprenne. Ses doigts parcourent doucement ton abdomen te chatouillant légèrement et tu te débats lui arrachant un petit rire avant qu'il n'arrête de les déplacer.

Tu veux que je te prépare quelque chose à manger ?

Tu tournes la tête d'un quart de tour pour te retrouver avec tes prunelles plongeant dans les siennes. 

Oui je veux bien.

Ça marche, bouge pas d'ici j'arrive.

Il se déplace et réinstalle confortablement dans les coussins dans ton dos avant de planter une courte seconde sa bouche sur la tienne et de disparaitre dans la partie cuisine à l'autre bout de votre séjour. De ton spot tu peux le voir s'activer. Tu l'observes tandis qu'il se saisit d'une poêle dans laquelle il envoie rapidement quelques légumes, des œufs et des morceaux de viande correspondant à ton plan diététique qu'il connait sur le bout des ongles même s'il n'a pas tout à fait le même que le tien. C'est encore plus le cas depuis le début de ta grossesse qui a rabattu toute ton organisation et tes méthodes d'entrainement depuis quelques mois. 

Elle avait été un événement qui avait chamboulé toute votre existence même si c'était ce que vous vouliez tous les deux. Après vos victoires à Tokyo, les astres semblaient être alignés et tu t'étais dit que c'était le moment pour faire une pause dans ta carrière, pour entamer un nouveau rêve commun loin de celui olympique que vous aviez partagé pendant plusieurs années. Il s'arrêtait et si ce n'était pas ton cas, revenir après un enfant te paraissait un beau défi. Un que tu savais pouvoir se réaliser. 

Parce que si tu allais appartenir à une catégorie rare, tu savais que c'était possible. D'autres avaient montré la voie avant toi. Et avec celui qui revenait un bol rempli de ton plat à la main, tu savais que tu avais ton pilier sur lequel t'appuyer. Un pilier que peu de choses pouvaient ébranler mais que tu sentais parfois autant vaciller que toi. Un pilier que les doutes bien différents des tiens en ce moment était en train d'ébrécher et qui se raccrochait à ce qu'il pouvait. 

Et alors qu'il s'installe à tes côtés, tu sais qu'en cet instant, s'il fait tout pour t'aider et te rassurer à chacun de tes instants de questionnement quant au fait que ta carrière ne va pas se désagréger à cause de cette envie de bébé, ses propres démons sont en train de doucement le terrasser.

moi quand j'ai vu que mon chap était quasiment terminé hier soir : 😯😳🤯🤣

bon jeux para à tous :) l'instant de rappeler que si vous avez jamais regardé rising phoenix (comme des phénix en français) sur netflix il est grand temps de réparer cette erreur. également valable pour à corps perdus dispo sur france tv !

y en a qui vont voir des épreuves parmi vous ? 

vous avez au moins d'où est tiré un des prénoms de mes demoiselles : paola radcliffe :) - noms & prénoms ont des inspi de sportifs à vous de trouver les autres !

(tous les gens des citations seront pas forcément des sportifs, dans le bouquin y a aussi des "inconnus" & sur ce chap comment elles collent biiiien - on dirait qu'elles ont été faites pour être associées aux personnages - la ref à Gebrselassie était écrite avant que je me penche sur les citations c'est dire !).

moment pub pour dire que si vous voulez des histoires dans le thème de la dizaine de jours qui viennent tout de suite, j'ai la demoiselle & supergirl ❤

et sinon si vous voyez des phrases à la 3è du singulier hésitez pas à me les faire remarquer, parfois je me surprends à commencer mes paragraphes comme ça donc il se peut qu'il en traine par ci par là.

andrás c'est andrás schäfer, le milieu du 1. fc union berlin pour la team foot sûre :) - vous pensiez quand même pas que ma bundesliga sûre serait pas présente j'espère haha (encore plus avec un joueur qui y a fait un passage - on va oublier où pour le bien de ce compte watty). 
et pour ma team pas foot (mais aussi la team foot qui sait pas forcément), l'union c'est le seul club d'ancienne allemagne de l'est dans la plus haute division de football allemand. ça donne un ordre d'idée de l'échec de la réunification :/


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