Chapitre 41
Soudain, la sonnerie retentit, ayant anticipé le coup en rangeant mes affaires à l'avance, je suis la première à sortir de ma salle tandis que j'entends Ben crier derrière moi :
- (T/p) ! Reviens à la fin, m*rde !!!
Bien sûr, je ne l'écoute pas et continue ma course folle jusqu'à presque tomber dans les escaliers en descendant. Sauf quand arrivant dans la cour, les premières personnes que je croise et qui me remarquent sont Jane, Natalie, et Toby. Fait ch*é ! Je rebrousse chemin et cours donc dans les couloirs à en perdre haleine tandis qu'ils crient tous derrière moi, me poursuivant à leur tour :
- Hé (T/p) ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ?! Reviens !!!
Je m'engouffre de plus en plus dans les couloirs. Dans la précipitation, je ne cherche même plus à anticiper et tourne dans une direction au pif. Gauche, droite, droite, gauche, droite, tout droit, gauche, encore gauche, tout droit, droite, gauche, dr-M*RDE Y A BRIAN ET TIM !!! GAUCHE ! GAUCHE ! GAUCHE ! Je rebrousse aussitôt chemin mais pendant ce court temps d'arrêt dans ma course, Ben, Toby, Jane, Natalie et maintenant Brian et Tim ont eut le temps de se rapprocher de moi. C'est limite si j'entends leur respiration d'ici ! J'essaye de doubler voir de tripler de vitesse, je pense tellement à les semer que je n'entend plus tout ce qu'ils me disent. Droite, gauche, gauche, tout droit, gauche, droite, droite, tout d-M*RDE Y A LES FRÈRES WOODS !!!! DROITE ! DROITE ! DROITE ! Je tourne aussitôt à droite tandis que je les entends derrière moi se foutre de ma g*ule :
Jeff : Y COURT Y COURT LE FURET !!!
Toby : LE FURET DES BOIS JOLIS !!!
Sully : IL EST PASSÉ PAR ICI !!!
Natalie : IL REPASSERA PAR L-
Brian : Vos gu*les, p*tain !
Ben : (T/P) !!! FRANCHEMENT TU FAIS CH*É ! REVIENS M*RDE !!!!
Moi : LÂCHEZ MOI À LA FIN !!!!
Soudain, je me retrouve dans un cul de sac. Un couloir qui donne sur la porte d'une salle de classe, bien sûr fermée à clé. Je me retourne en vitesse, espérant avoir le temps de rebrousser chemin malheureusement la bande est déjà là et me barre le passage. C'est une blague ?! Ils ne semblent même pas essoufflés alors que moi à côté j'ai du mal à tenir sur mes deux jambes tremblantes d'adrénaline !
Tim : Bon, maintenant qu'on a coincé le bétail...
Ben : Ce dernier va nous dire tout de suite ce qui lui arrive !
Je regarde autour de moi et mes yeux s'arrêtent sur la porte de la salle de classe, cette dernière doit sûrement être vide vu que c'est la pause mais avec un peu de chance, il y a encore le ou la prof dedans. Je me tourne une dernière fois vers la bande et les menace :
- Laissez-moi tranquille sinon vous allez le regretter !
Ils se mettent tous à rire comme je m'y attendais et pendant ce manque d'attention de leur part, je me rus sur la porte et la tambourine en hurlant :
- AU SECOURS JE ME FAIS AGRESSER !!!!
La bande : ATTEND QUOI ?!!
Moi : À L'AIDE !!!! JE VAIS MOURIR SI VOUS VENEZ PAS ME S-HMPF ?!!
Jeff avait plaquer sa main sur ma bouche. Je me débattais alors de toutes mes forces en essayant de lui donner des coups de pieds par derrière mais Natalie arriva et me pris d'une main ferme les chevilles, me suspendant alors en l'air. Ben s'approcha de moi à son tour en me disant :
- Si tu promets de la fermer et on te lâche, ok ?
Je souffla du nez pour montrer mon mécontentement. Il continu :
- Donc tu promets ?
Je ne roula les yeux d'un air ennuyé. Il insista :
- Tu promets ?!
J'hocha finalement la tête de haut en bas et Jeff et Natalie me lâchèrent d'un coup ce qui me fit aussitôt tomber parterre sur les fesses. Je me releva aussitôt pour tenter de nouveau de fuir mais hélas, ils m'avaient déjà encerclé. Je soupire et croise les bras en détournant le regard, l'air boudeur. Toby dit alors :
- Qu'est-ce qu'on t'a fait pour que tu nous évites de la sorte ?
Liu : On fait pas peur pourtant.
Jeff : Si Sully t'entendais...
Ben : Bref, qu'est-ce qu'il t'arrive ? C'est à cause de ton père hier soir ?
Je me détendis quelque peu en répondant tristement, la tête basse :
- À ton avis...C'est normal aussi...Il a peur que je devienne...Comme vous...Enfin, avec votre réputation, quoi...Du coup mes parents m'ont interdit de vous côtoyer.
Jeff : Et tu vas les écouter ?
Moi : Et bien...Au début, je ne voulais pas mais...en y repensant, c'est peut-être mieux ainsi...On n'est pas du même monde vous et moi...C'est pas que je me sens mal en votre compagnie mais...J'ai peur de m'embarquer dans des problèmes en restant avec vous...J'ai peur que vous ayez une mauvaise influence sur moi...Vous comprenez ? Ce n'est pas contre vous, loin de là...Mais...J'ai comme un mauvais pressentiment pour l'avenir...S'il vous plaît, ne m'en voulez pas...Ce n'est pas de votre faute, ni de celle de mon père, ni de la mienne, mais juste celle de la vie...Pardon.
Puis, je partis sans rien ajouter, ils me cédèrent le passage mais après quelques pas, j'entendis derrière moi Ben me demander :
- La vie, hein ? Tu dis ça à des personnes qu'on subit mille et une souffrances avant de te rencontrer et tu nous parles de vie ?
Je m'arrête de marcher et réponds toujours dos à eux en soupirant comme désolée :
- ...Je ne peux pas rester avec vous. Vous avez tuer plus d'une fois et ça ne vous fait rien. Vous avez tous une force que j'estimerais de surhumaine. De plus, vous semblez...Je ne sais pas comment dire...étrange ? Oui, ce serait le mot. Vous semblez étrange à cacher des parties de votre visage, des secrets ou encore là où vous habitez...
Jeff : Ca te pose un problème qu'on ai une vie privée ?
Il avait dit cette phrase d'un ton sec et glaciale. Je soupire :
- Et comme d'habitude, vous vous refermez quand on part trop dans nos hypothèses et qu'on est entrain de comprendre que...
Je me tourne lentement vers eux en continuant, la voix tremblante mais les affrontant d'un regard noir :
- Quelque chose d'étrange cloche avec vous.
Il eut un long silence pesant, où l'on se fixait droit dans les yeux eux et moi avant que je casse ce silence en disant :
- Je ne chercherais pas à savoir ce que vous cachiez, je ne cherche plus depuis un bout de temps maintenant. Comme me l'a dit Ben un jour ; cette enquête me mènerait à ma perte. Je 'lai bien comprit. Je sais que vous cacher quelque chose, quelque chose de sérieux, quelque chose de grave, quelque chose qu'on ne peut oublier. Mais je ne sais pas si ce quelque chose est ce que je pense. Ca me parait encore trop flou et je ne chercherais pas à rendre cette chose nette. Je ne veux pas plonger dans votre monde. Hier, en vous voyant buter ces personnes qui m'ont fait du mal devant le cinéma, m'a fait comprendre que pour être ami avec vous, il faut obligatoirement plonger dans la criminalité. Ce que je ne veux pas. Comme dit le dicton : mieux vaut être seule que mal accompagné. Merci pour tout, mais tout s'arrête là.
Je tourne ensuite les talons et commence à partir quand j'entends Liu dire :
Liu : Donc tu cherches à fuir le potentiel danger qu'on peut te causer si je comprends bien ? Pour tout te dire, c'est à cause de Jeff que je me retrouve comme ça aujourd'hui...
Jeff : Pff...Et c'est reparti pour un tour...Tu vas me la faire encore longtemps cette morale ?
Liu : T'a gu*le c'est pas à toi que je cause ! Je disais, c'est Jeff qui m'a emmené dans ce monde "dangereux" mais comme toi, j'avais le choix entre ignorer mon frère ou au contraire me joindre à lui. Et comme toi, je savais que si je choisissais la deuxième option, j'allais forcément me mettre en danger et avoir des problèmes. Mais mes émotions contre Jeff étaient si fortes à ce moment-là que la question du bien ou du mal, du devoir ou du cœur, de la sûreté ou du danger, n'avait plus d'importance à mes yeux. Je voulais juste faire ce qui était juste pour moi et le faire seulement pour moi. Depuis, je ne regrette absolument pas mon choix. Donc (T/p), avant de définitivement nous tourner le dos, pose toi cette question : Qu'est-ce qui est juste pour toi ?
Je baisse la tête, songeuse. Je ne sais pas ce qui est juste. Le bien, le mal...Le devoir, le cœur...La sûreté, le danger...Qu'est-ce qui est juste pour moi...? Le bien voyons ! Le cœur bien sûr ! Mais la sûreté aussi. Mais... Est-ce que ce que Liu essaye de m'expliquer serait que, pour obtenir le bien et le cœur il faut absolument être en danger ? Je ne sais pas...Je ne sais plus...
Qu'est-ce que je dois faire ? D'un côté, j'ai un violent désir de rester avec eux...Pour tout dire, je ne me suis jamais sentie aussi bien dans leur groupe...Mais d'un autre, c'est dangereux de rester en leur compagnie, je le sais et j'en suis sûre...On n'arrête pas de me répéter que c'est mal de trainer avec ces gens-là...J'ai peur de faire le mauvais choix...Peur de le regretter plus tard...Mais il faut que je me rende à l'évidence...Ils ont beau me faire peur, ils ont beau être du côté du mal, je les aime, ce sont mes amis. Certes, depuis peu, mais je me suis tellement attaché à eux ! Je ne peux pas partir comme ça, je ne peux pas les ignorer du jour au lendemain, je ne peux pas revenir dans le royaume de solitude dont j'étais la reine incontestée ! Tout ça m'est impossible ! Tant pis si je le regrette plus tard, tant pis si il m'arrive des m*rde par la suite ! Je ne veux pas les abandonner ! Pas maintenant, pas comme ça, jamais.
Je ne m'étais même pas rendu compte que je pleurais. Je sèche rapidement mes larmes d'un revers de la main avant de me retourner vers eux et de foncer dans dans les bras de Ben qui se dernier fut d'abord surpris de mon geste avant de me rendre mon étreinte en disant à Liu :
- La prochaine fois, je t'appellerai pour faire des discours, Liu.
Jeff : Pff...Tu pouvais prendre une autre anecdote quand même !
Liu : Non, elle est parfaite celle-ci !
Jeff : Va te faire !
Liu : Je t'en prie, toi d'abord.
Toby se joigne brusquement à notre câlin à moi et Ben en disant :
- Ouais !!!! Le retour de la vendeuse de gaufres !!!!
Je ricana avant de m'écarter d'eux et dire à la bande :
- Par contre, on ne trine ensemble que au lycée ! Si mon père me voit avec vous...Ça va barder pour moi...
Ben : Ouais, t'inquiètes, on fera gaffe.
Jeff : De toute façon, on risque pas de croiser ton daron au lycée !
Moi : Ouais, mais oubliez tout ce qu'est sortie, cinéma, shopping, parc, etc...
Toby : Mais c'est nul !
Moi : C'est soit ça, soit rien !
Nina : Bah r-Aie !
Jeff venait de lui donner une petite tape derrière le crâne en lui disant :
- Ta gu*le, toi.
Lui : Du coup, faudra toujours qu'il y a ai au moins un de nous au lycée, si je comprends bien.
Jeff : Comptez pas sur moi !
Ben dit d'un ton froid à Jeff :
- Si (T/p) meurs, ce sera entièrement de ta faute.
Jeff : Ok, ok, je rigolais le nain, calme-toi.
Ben : Tu comptes vraiment me calmer en me traitant de nain ?!
Jeff : À voir ton air en mode "je vais te buter, tocard" je pense pas.
Ben : T'as 2 secondes pour courir. Loin.
Jeff : J'ai pas besoin de ta pitié, mec !
Et c'était reparti pour une baston. Oui, je l'ai peut-être pas précisé mais ils adorent se battre entre eux, bien qu'ils préfères battre plus faible qu'eux, mais ce n'est qu'un détail.
La fin de la journée arriva vite et ce fut le moment de nous quitter. Mais alors qu'on se dirigeait vers la sortie du lycée après les cours, Ben me demanda gentiment :
- Ça te dis d'aller chez nous.
Moi : Hein ? Ben, qu'est-ce que j'ai dis ce matin ?!
Ben : Ça va, ce serait juste une petite visite histoire de prendre un petit goûter, c'est tout. On a même pas à passer dans le centre-ville pour y aller et on connais plein de petites ruelles isolées par-ci par-là.
Toby : Heu...Ben, tu veux v-
Il le coupe :
- Oui, je pense qu'il est temps. Son père veut nous écarter d'elle, c'est la seule solution.
Je frissonne. J'ai un mauvais pressentiment. Ben ne parle pas comme d'habitude tandis que le reste de la bande le regarde semi inquiet.
Liu : Heu...Tu devrais peut-être attendre un peu Ben, on ne sait pas s-
Il le coupe sèchement :
- J'ai dis non.
Il se tourne vers moi et dit d'un air bienveillant. Trop bienveillant :
- Alors, ça te dis (T/p) ?
Je me mords la langue. J'ai un mauvais pressentiment. Quelque chose sonne faux dans son air bienveillant dont il me regarde ainsi que dans sa voix rassurante. Quelque chose cloche. J'ai un très mauvais pressentiment. Pourtant, heureuse qu'il me propose cela et inconsciente que je suis, je dis :
- Ouais, pourquoi pas !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top