Chapitre 33

Le prof se leva alors de sa chaise sur laquelle il était assis depuis toujours et marcha pas à pas, sans chercher à être discret, vers la porte, il avait un mauvais pressentiment. Silencieux, il se positionna juste devant celle-ci, le regard ferme, la mâchoire crispé, ne montrant aucune émotion faciale. Les élèves et moi avions envie de lui demander ce qu'il faisait mais personne n'osait prendre la parole au risque de mourir aussitôt le son sorti de la gorge.

Soudain, la lumière de la pièce plongée dans le noir s'alluma soudainement, nous faisant sursauter au passage. Je me cacha un peu plus sous ma table comme si la lumière était devenue un laser ou une sorte de caméra. Puis, les ampoules au plafond éclatèrent toutes en même temps brutalement, faisant crier de surprise certain d'entre nous. Mais l'horreur ne s'arrêtait pas là...

Dans l'obscurité, les gens couraient partout et essayaient de sortir soudainement de la pièce, mais qu'est-ce qui leurs prend tout à coup ? Je compris alors en voyant non loin de la porte de la classe, le corp du prof de techno au sol, avec du liquide l'entourant entièrement. Il était mort. Les élèves de ma classe se massèrent en troupe devant la porte pour essayer de sortir mais trois obstacles les en empêchaient. Le premier était le corps gisant au sol de notre prof qui était juste devant la sortie et qui donnait la nausée à certain. La deuxième était les tables et chaises empilées devant la porte pour boucher le passage mais en ce moment ça bouché les élèves. Enfin, le troisième était le fait que la porte était verrouillée et que le prof avait rangé la clé dans sa poche.

Mes camarades de classe n'eurent malheureusement pas le temps de se décider où même d'enlever un des obstacles qui trônaient devant la sortie que je vis une ombre dont les yeux rouges sangs brillaient de tous leurs éclats dans le noir tuer mes camarades un par un sans mal en tordant certain membres de leurs corps ou en les...électrisant ?! Comment est-ce possible ?! Il a pourtant l'air de faire ça à la main sans avoir de pistolet à impulsion électrique ou quoique ce soit de ce style ! Dans tous les cas, j'ai bien fait de rester cacher là où je suis, si j'avais fait comme tous mes autres camarades sans exception, je serais surement déjà morte à l'heure qu'il est.

En seulement quelques minutes, j'étais passé de moi, la classe et le fou à moi et le fou seulement. Je respirais à présent le strict minimum pour ne pas suffoquer ni pour me faire repérer par le tueur, les mains entourant ma bouche et mon nez. Faite qu'il parte vite, que je puisse être en paix à présent ! Malheureusement, il ne bougea pas, il resta là, silencieux. Je n'entendais pas ces pas mais j'imagine qu'il doit être à coté de ces crimes qu'il vient de commettre. Qu'est-ce qu'il attend alors ?! Pour lui, il a tué tout le monde, non ? Il peut se casser maintenant, m*rde ! Je l'entends alors dire d'un ton moqueur et joueur :

- J'entends encore une respiration dans la pièce !!! Tout le monde se moque de mes grandes oreilles mais s'ils savaient comment c'est pratique dans des situations comme celle-ci ! Allez, qui est l'heureux ou l'heureuse gagnante de ce jeu ?!!

Je sursauta à sa voix qui semblait être proche de ma cachette qui est juste une table au fond de la salle de classe sous laquelle je suis actuellement, recroquevillée sur moi-même, entrain de pleurer à chaudes larmes et essayant de retenir ma respiration le plus possible. Mais comment peut-il être aussi proche de ma cachette alors que je ne vois même pas ces jambes de ma cachette. On aurait dit que sa voix venait de...en haut ? Au-dessus de la table où je suis cachée ?! Mais ce n'est pas possible ?! Je l'aurais forcément entendu si il s'était mis sur cette dernière ! l'inconnu continua son petit monologue :

- Allez, n'ai pas peur, sors de ta cachette. Je te promets que je te laisserais un peu plus longtemps en vie que tes chers petits camarades et ton cher professeur !!!

Je le vois alors entrain de...voler ?! Mais...Qu'est-ce que c'est que ça encore ?!! Il vole au-dessus des tables rangées n'importe comment dans la salle et balaye ses yeux rouges sang à travers la classe. C'est un jeune garçon avec ce qui semble être un long bonnet sur sa tête ainsi que des yeux rouges brillant dans l'obscurité. Je peux apercevoir aussi deux pointes de chaque coté de sa tête, surement ces grandes oreilles dont il a parlé un peu plus tôt. Mais...Ce ne serait pas...Ben Drowned ?! Je me rappelle qu'à la toute fin de l'histoire que j'avais lue sur lui il y avait un dessin fait par Sophie de lui ayant les même caractéristiques que ce que je vois en ce moment ! Il faut que je change de cachette et vite, sinon il va finir par me voir un moment ou un autre ! Mais comment faire ?! Il n'a pas l'air de se déplacer à l'aveugle, ces yeux doivent lui permettre de voir dans le noir et j'ai peur de faire le moindre geste sachant qu'il peut déjà entendre ma faible respiration. Ou alors, je prends le risque de fuir soudainement de la pièce malgré les tables, les nombreux cadavres et les chaises sur mon passage qui bloquent les deux sorties de la salle ? Non, ce serait du suicide !

Soudain, alors que tout semblait foutu pour moi, la porte de la salle s'ouvrit dans un énorme fracas qui résonna dans toute la salle malgré les tables et chaises qui la bloquait. Je vis enfin la lumière du couloir émanait dans la pièce telle de l'espoir dans ma vie. Il m'apparut comme mon sauveur devant la pièce, Benjamin Lawman. Je ne le voyais que de profil mais il m'apparaissait comme un Dieu.

Mon ami vit aussitôt Ben Drowned qui le regardait comme confus, de même pour Benjamin juste après. Il eut alors un long silence entre les deux hommes qui se dévisagés silencieusement. Qu'est-ce qu'il se passe, ils se connaissent ?! Ben Drowned, que je voyais maintenant bien distinctement avec la lumière du couloir entrant dans la pièce ressemblait étrangement à Benjamin et inversement. On aurait dit des jumeaux, même traits de visage, même gabaries, même expression de visage, ça en devenait vite troublant, surtout pour eux je présume. Benjamin crispa soudainement son visage de douleur avant de se frotter l'œil droit, celui que je ne voyais pas car il était de profil. Je le vis alors enlever ce qui semblait être une lentille de couleur bleu de son œil où du sang commença à s'écouler sur sa joue. J'avais une étrange impression de déjà vu. Ben Drowned demanda alors d'un ton confus :

- Qui es tu ?

Benjamin arrêta de frotter son œil droit que je ne voyais toujours pas pour répondre à la Creepypasta :

- Je te retourne la question.

Ben : Je suis Ben Drowned voyons ! Et toi ?

Benjamin : Benjamin Lawman mais...Il y a quelque chose qui cloche entre nous...

Ben : On est bien d'accord...Ca parait évident, non ?

Benjamin : Oui, clairement. Ca saute aux yeux...

Il se tournèrent brusquement tout deux en même temps vers moi, me fixant d'un air froid droit dans les yeux en disant sèchement d'une seule voix :

- Pas vrai, (T/p).

Je sursauta de peur quand je vis que l'œil droit de Benjamin qui était caché depuis tout ce temps était devenu l'œil de Ben Drowned. Un rouge couleur sang, la sclérotique devenue noire comme charbon, c'était effrayant. Il avait d'un coté son œil bleu qui me regardait avec innocence et de l'autre, celui de l'horreur qui me fixait d'un air meurtrier. Je senti tout mon corps trembler, qu'est-ce qu'il se passe, ils se ressemblent tellement, je...Non, ce n'est pas possible...Je...

Une voix résonna alors dans mon esprit...

- Tu as fait le lien ? Comprends-tu à présent ce que j'ai découvert peu de temps avant de mourir ? Tu as toutes les armes en mains maintenant pour éviter ce que tu vas vivre dans quelques mois si tu ne fais rien...Bonne chance, (T/p). Et je t'en prie, cesse d'être aveugle..."

...

Je me leva en sursaut, les larmes aux yeux. Où suis-je ?!! Mon lit ? Ma chambre ? Chez moi ? Seule ? Vivante ? Vivante...Je me touchais le visage pour le certifier, presque émue. Oui, je suis vivante, bien vivante ! Ce n'était qu'un rêve, un simple rêve...Mon dieu, j'ai eu si peur...

Après de longues minutes à reprendre difficilement mes émotions, je songea plus calmement à ce rêve. Il semblait si réel...La voix à la fin de mon rêve, je la reconnais maintenant, c'était Sophie...Mais alors...Ben Drowned et Benjamin Lawman sont...C'est du moins ce qu'a essayé de me faire comprendre Sophie. Non...Je ne veux pas y croire, je ne veux pas croire que mon seul ami, mon seul proche dans ce monde soit en réalité celui qui va me tuer à la fin de l'année !

Il...Il ne m'aurais pas empêcher de me suicider sinon ! Il ne m'aurais pas non plus demandé d'être mon amie ! Il ne prendrait pas aussi bien soin de moi ! Ce...Oui, ça n'a pas de sens ! Ces gestes sont totalement contradictoires avec ce que prétend Sophie ! Non, je refuse de le croire ! Comme pour me persuader que j'ai raison, je prends le livre de ma camarade de classe décédée et arrache, page par page le pauvre bouquin en criant haut et fort dans ma chambre :

- Tu vois comme moi Sophie ! Ce n'est pas réel ! Les Creepypastas n'existent pas et n'existeront jamais ! Pourquoi cherches-tu à me faire culpabiliser de devenir ami avec Benjamin, hein ?! Tu cherches à m'éloigner de lui, c'est ça ?!! Pourquoi tu me hantes moi, Sophie ?! Pourquoi ?!! Je ne t'ai jamais rien fait alors laisse-moi tranquille à présent ! Je resterais proche de Ben et c'est tout ! C'est un gars ordinaire, rien de plus ! Il a des lentilles de couleur par pur esthétique, il ne contrôle pas l'électricité comme dans les films, il saute haut car c'est dans ses cordes, il est bizarre car c'est il est unique, il cache des choses car tous le monde a ces secrets ! Tout ce que j'ai vu ne sont que de simples coïncidences, m*rde !!!! Alors arrête de m'harceler comme tu le fait ! Tu m'entends ?! Arrête !!!! Je ne te croirais jamais, jamais ! JAMAIS !!! JAMAIS !!!!...Jamais ! C'est comprit ?!! Alors pars dans l'au-delà et ne revient pas !

J'entendis alors des pas se ruer vers ma chambre, ouvrant la porte de celle-ci dans un grand fracas. C'était mes parents, morts d'inquiétude. Papa commença à dire, l'air inquiet :

- (T/p)...Qu'est-ce qui t'es arrivée ? On...On t'entendait crier toute seule dans ta chambre à l'instant...Tout va bien ?

Maman enchaina avec :

- Et qu'est-ce que c'est que toutes ces pages déchirées autour de toi ? Qu'est-ce qui t'as pris ?

Je tourne lentement la tête vers eux, le visage pâle et les larmes coulant à flots sur mes joues. Il eut un long silence avant que je demande d'une voix à peine audible et tremblante :

- ...Ils...Ils existent pas...Hein ?...

Ils me regardèrent confus avant que maman s'approche de moi pour me prendre tendrement dans mes bras en disant doucement :

- Chut...Calme toi, (T/p)...Tu as dû faire un cauchemar. Mais c'est fini maintenant alors détends-toi...

Papa s'accroupi pour prendre une des feuilles arrachées du livre et lis vaguement ce qu'il y a décris avant de dire :

- Ce sont des histoires d'horreurs écrites à la main on dirait. Mais ce n'est pas l'écriture de (T/p).

Maman me demanda alors :

- C'est parce que tu as fait des cauchemars sur ces histoires que tu as déchiré le livre ? C'est qui qui l'a écrit d'ailleurs ? On te l'a prêté ?

Je fonds alors en larmes et dis entre deux sanglots :

- C'est Sophie...

Papa : Sophie ? Tu veux dire ta camarade de classe décédée ?

Moi : Oui...C'est elle...C'est elle qui a écrit ça...Et c'est surement elle qui les a inventé car je les retrouve pas sur Internet...J'en peux plus papa, maman...Elle hante mon esprit...Je la vois dans mes rêves, elle chercher à me convaincre que ces choses existent et que je les côtois tous les jours au lycée...

Maman : Mais qu'est-ce que tu racontes ?

Moi : C'est vrai...Ca doit être son fantôme ou son âme qui est venu me hanter, j'en sais rien !...Mais je la vois dans mes rêves, elle me fait faire des cauchemars toujours plus horribles les uns que les autres où elle dit que ces créatures bizarres vont tous nous tuer à la fin de l'année...Je veux pas la croire...Je refuse de la croire...Je veux arrêter cette stupide enquête et qu'elle me fiche la paix !

Ma mère me frotte doucement le dos en disant d'un ton doux et rassurant :

- (T/p), ce n'est qu'un simple cauchemar, d'accord ? Tu paniques juste à cause des nombreux meurtres dans la ville mais ne t'en fait pas, c'est normal. Je te promets qu'il ne t'arrivera rien tant que nous serons là, papa et moi, pour te protéger. Tu peux nous faire confiance. Alors respire un bon coup et détend-toi. Il est tard et demain tu as cours, oublie ce foutu cauchemar et ne lis plus jamais d'histoires d'horreurs avant de t'endormir, hein ? Tout le monde sait que c'est la pire chose à faire avant de dormir.

Sa dernière phrase avait été dite dans un petit ricanant rassurant afin de m'aider à me calmer et ça marchait. Petit à petit, je réussi à reprendre mes esprits et ma mère me guida à mon lit avant de me faire une bise sur le front et partir en me saluant gentiment de la main tandis que mon père prit le livre déchiré et les feuilles volantes de ce dernier afin de les poser sur mon bureau en me disant d'un ton bienveillant :

- Tu devrais jeter ce bouquin rempli de sottises à la poubelle. Mais après tout, tu souhaites peut-être le garder comme hommage à Sophie, bien que tu l'ai abimée à cause d'un fichu cauchemar. Bref, je te le laisse ici, tu en feras ce que tu veux demain, d'accord ?

J'hoche la tête et il pars lui aussi de ma chambre en refermant la porte après son passage et me souhaitant bonne nuit.

Après qu'il soient tous deux loin de ma chambre, je ricana très faiblement, les larmes encore aux yeux. J'ai l'impression de devenir folle... Je respira un bon coup avant de regarder l'heure sur mon réveil : 4h37. Mieux vaut que je me rendorme si je veux être d'attaque demain pour devenir pote avec la bande de Ben. De toute façon, qu'est-ce que je crains ? Ce sont des humains comme tout le monde. Des pouvoirs magiques, des psychopathes assoiffés d'horreurs, ça n'existe que dans les films ce genre de choses ! Qu'est-ce que je suis bête d'y avoir cru, sérieux ! Si on m'avait dit que les rêves pouvaient te monter contre les autres, je me serais méfier plus tôt ! Comme on dit, "les rêves ne sont pas la réalité", ce proverbe plutôt pessimiste me rassura grandement. J'eus quelque mal à me rendormir au début mais en me changeant les idées et rigolant doucement de mon rêve en le dédramatisant, je pus retrouver un sommeil tranquille. En m'endormant, j'ai pris une décision radicale : j'oublis l'enquête pour un temps indéterminé si ce n'est pas pour toujours. Le fantôme de Sophie devrait me lâcher les basques comme ça.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top