Chapitre 21
Prof : Donc, que choisis-tu (T/p) ?
Ben, qui ne m'avait toujours pas lâché le poignet, se mit à me le serrer très fort me faisant raidir de douleur comme pour me menacer. Je ne sais pas quoi répondre, si je dis non, personne ne pourra me venir en aide mais si je dis oui, il me le fera regretter et j'aurais probablement la boule à zéro durant la pause. Non ! Je ne me laisserai pas faire ! J'en ai marre de passer pour la victime ! Si je ne dis rien, c'est sûr, je cours à ma perte !
Moi : J'aimerai être au premier rang, monsieur.
Ben me regarde, surpris avec une once de colère dans ces yeux mais je l'ignore et me lève. Soudain, il me tire brutalement mon poignet qu'il n'avait pas lâché depuis vers lui et me prends l'arrière de la tête pour me chuchoter froidement à l'oreille :
- Tu vas souffrir, toi.
Il me repoussa ensuite salement en arrière me faisant tomber parterre et faisant rire la galerie. Je me relève de moi-même et me met à la place d'un élève qui s'enleva en pestant dans son coin mais je m'en fichais. J'ai pris une place au premier comme ça le prof verrait si quelqu'un m'embête ou me balance des boulettes de papier. Le reste du cours se passa calmement, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps et franchement ça fait du bien ! Cependant, je sentais un regard permanent et malsain sur moi, je me retourna discrètement et vis Ben me regarder d'un air meurtrier et malsain.
Quand il vit que je le regardais, il sorti sa fameuse paire de ciseaux de sa poche et passa cette dernière lentement sur sa gorge en tirant la langue comme pour dire que je suis morte. Je me retourna vers le tableau, non rassurée, et sentis un frison parcourir ma colonne vertébrale, je me rappela ce qui était arrivé à Sophie que Jane avait tué il y a de ça quelques mois maintenant, est-ce que...Ben aurait lui aussi tué des gens auparavant ?! Je me rappelle qu'il n'avait pas eu peur en voyant le cadavre de Sophie.
Non...Est-ce que ce serait...La bande entière qui serait des tueurs ?!! Le souvenirs de la viande qu'il y avait dans l'assiette de E.J. me revint et un seul et unique mot me vient en tête : Cannibale. Non, je dois me faire des films, c'est bien trop tiré par les cheveux mon histoire ! Les cannibales n'existent pas ! Et sinon Jane aurait bouffée Sophie ! Ou alors...E.J. est le seul cannibale...Il y a vraiment quelque chose qui cloche dans cette bande...Quelque chose de dangereux et de malsain... J'ai peur, j'ai peur que Ben fasse plus que de me faire souffrir à la pause, qu'il va plus loin dans la douleur, que je finisse par ne pas me remettre de ces coups...
Je soupire. J'en ai marre. Marre d'éviter les problèmes sans succès, marre de fuir les gens, marre de vivre ainsi. je m'étais promise de ne pas baisser les bras, de tenir tête face à Ben, mais je dois m'avouer que je n'ai plus la force pour. Je m'imagine souvent loin d'ici, quelque part, n'importe où, mais juste un endroit où je serais tranquille, en paix. Avant, cet endroit était le placard à balai, mais maintenant, ce n'est plus rien.
Je sens mon âme partir, quitter petit à petit ce monde, ne laissant bientôt que ce corps qui meurt lentement mais surement. La sonnerie retentie et je vais voir le prof comme il me l'avait dit en début de cour après que tout le monde soit parti. Je vois Ben attendre impatiemment dans l'entre de la porte que le prof ferme avant de dire à ce dernier de ne pas rester dans les couloirs. Enfin seuls, je m'assois calmement à son bureau, je compte bien tout lui dire et rester ici le maximum du temps de la pause avec lui pour ne pas que Ben ne me fasse du mal.
Prof : Alors, explique-moi tout.
Je ne dis rien et me tourne lentement vers la porte de la salle maintenant fermée, je ne sais pas comment mais je sens qu'il n'a pas écouté le prof et qu'il attend impatiemment derrière. Je me retourne donc vers le prof, prends juste une feuille de brouillons sur son bureau et écrit :"Ben est derrière la porte et il a une très bonne oreille, donc j'aimerais qu'on ne se parle que par écrit sans rien dire à l'oral si cela ne vous dérange pas." et lui tends la feuille qu'il lit attentivement. Il écrit quelque chose en-dessous de mon petit texte avant de me repasser la feuille où je peux lire :"Très bien, comme tu voudras. A présent, explique-moi ce qu'il se passe depuis quelques mois maintenant." J'écris donc...
Moi :"Je me fais harceler par Benjamin Lawman et plein d'autres camarades du lycée, mais principalement par lui."
Prof :"En as-tu parler à des proches ?"
Moi :"Non, j'ai pas trop envie d'en parler et de les inquiéter avec ça..."
Prof :"Qu'est-ce que Benjamin t'as fait précisément ?"
Moi :"Humiliations en public, moqueries, coups, menaces de morts..."
Prof :"Coups ? Il t'a battu ?!"
Je regarde le prof et lui montre les quelque bleus et autres blessures que j'ai sur le corps. Il marque ensuite :
Prof :"Ne t'inquiète pas, il sera sévèrement puni pour ça, je te le promet. Et puis-je savoir quels genres de menaces il t'a fait ?"
Moi :"Pas plus tard qu'en début de cours, quand vous m'avait demandé de changer place et que j'ai accepté, vous avez vu qu'il m'avait tiré vers lui un moment..."
Prof :"Ce n'était pas pour te faire un câlin ?"
Moi :"Bien sur que non ! Car il m'a chuchoté à l'oreille que j'allais souffrir surement à la pause, voilà pourquoi il m'attends au pied de la porte !!! Il m'a aussi menacé de me couper les cheveux avec un ciseau à la pause voir de me refaire le boule à zéro si je ne venais pas en cours pour qu'il "s'amuse" avec moi ! Je vous en supplie, aidez-moi, je me sens de plus en plus mal chaque jour avec lui !!!!"
Prof :"T'es tu déjà mutilée ?"
Moi :"Non, et je sais que je ne le fera pas. Mais si un jour je me fais du mal, ce sera pour me suicider définitivement..."
Prof :"Tu as déjà eu des envie de suicides ?"
Moi :"Oui. Et pas qu'une fois. Sauvez-moi, je vous en prie !!! Je sens que je ne vais pas tenir longtemps sinon !"
Prof :"Je ferais le nécessaire, promis. J'amène cette feuille sur laquelle tu as écris de précieuses informations au directeur mais avant ça je vais parler avec Ben le temps de la pause pour essayer de régler ça et qu'il ne te fasse pas de mal. Soit tranquille, il ne t'arrivera plus rien à présent. Merci de t'être confier à moi, tu as bien fait."
Moi :"Merci beaucoup. Vous me sauvez la vie !"
Prof :"De rien, tu n'es pas la première qui veut se suicider à cause de Benjamin, tu sais. Limite, ça devient une triste habitude ici..."
Je sourie au prof, me lève silencieusement et avance vers la porte pour sortir, j'ouvre cette dernière et Ben semble vraiment en colère contre moi, je dis d'une petite voix en détournant le regard, les jambes tremblantes :
- Le prof veut te voir...
Ben serre la mâchoire et passe à coté de moi en chuchotant à voix extrêmement basse :
- Tu vas vraiment souffrir, toi...
Il entra dans la pièce pendant que j'y sorti avant de claquer la porte violement après son passage. J'ai un mauvais pressentiment...Malgré que j'ai fait part de mes problèmes, je ne me sens toujours pas en sécurité. Où pourrais-je aller à présent, un endroit tranquille où je ne serais pas dérangée ? Sans parler que je ne peux plus aller dans le placard à balais vu que le verrou à été cassé par Ben. Je décide d'aller au C.D.I., certes, ce n'est pas un endroit si calme que ça mais il y a toujours des adultes ici donc Ben ne pourra pas me faire du mal. A la fin de la pause, je n'avais heureusement pas croisé mon harceleur ou encore le prof de tout à l'heure. J'avais encore des cours après mais je préféra fuir du lycée surement par peur. J'avais un très mauvais pressentiment...
J'étais à présent à une cinquantaine de mètres à peine de chez moi, je savais que j'allais enfin être seule car mes parents rentre tard le soir, voir ne rentre pas du tout ! Les rues était désertes, normal un mardi à 15h, tout le monde doit être au travail. Je vois alors Tristan, mon voisin, sortir de chez lui. Heureusement, il n'est pas dans le même lycée que moi et ne sait donc pas toutes les méchancetés qui s'y passent.
Lui et moi nous sommes connu il y a de ça 3 ans environ quand il a emménagé en face de chez nous avec ces parents qui ne sont même pas rester deux ans ici qu'ils sont parti à l'autre bout du pays pour leur retraite. Tristan garde donc la maison à lui tout, seul étant donné qu'il a 19 ans et du coup majeur. Pour ne pas qu'il se sente trop seul dans cette grande maison, je viens lui rendre visite de temps à autre, même si je ne le fais pas ces temps-ci avec tout ce qu'il se passe en ce moment. Nous sommes très amis et nos parents s'invitent régulièrement. Quand Tristan me vit, il me salut de la main que je lui rendis aussitôt avant de s'approcher de moi et dire :
- Hey ! Ca fait un bail, ça va ? Je savais pas que tu finissais à 15h le mardi.
Je me força à sourire pour cacher ma quiétude en disant :
- Et bien...Maintenant tu le sais ! Bon, je dois te laisser, il faut absolument que je rentre chez moi.
Tristan : Les devoirs, j'imagine.
Moi : T'imagine bien. Donc, on se voit une prochaine fois.
Tristan : Ouais, par contre, t'es sûre que tu vas bien ? T'es pâle comme un linge et les yeux rouges comme si t'avais p-
Je le coupe sèchement :
- C'est la fatigue. Et j'ai fais une petite insomnie hier soir. Bref, faut absolument que je te laisse, je suis très pressée...
Tristan : Ok, comme tu veux...Et si t'as le moindre problème, je suis toujours là, tu sais.
Moi : Oui, t'inquiète pas, je vais bien.
Tristan : Si tu le dis...Bon, je vais à la fac, à plus !!! Et passe le bonjour à tes parents de ma part !
Moi : Oui, à plus...
Je le regarda partir au loin d'un air triste jusqu'à que je ne puisse plus le voir à l'horizon. J'étais prête à reprendre ma route vers chez moi, un peu plus rassurée maintenant que j'ai vu Tristan. Mais soudain, j'entendis des pas derrière moi et sentis un regard malsain posé sur moi. C'est lui.
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