Chapitre 14
Ben : j'aime juste pas qu'on touche à ma (T/p). C'est tout.
Il eut ensuite un long blanc avant qu'un élève de ma classe s'approche du prof pour lui demander :
- Monsieur, on peut passer aux compétitions là, on s'ennuie !
Le prof soupira en disant :
- Ouais allez, les gugusses m'ont assez embêtés comme ça !
Les "gugusses" affichèrent un air blasé avant que le prof siffle dans son sifflet (qui nous cassa les oreilles au passage, surtout à Ben bizarrement qui avait l'air de souffrir plus que nous) avant de crier aux autres de la classe :
- BON ARRETEZ LES ENTRAINEMENTS ON PASSE AUX COMPETITIONS LA !!!! JE VOUS LAISSE FORMER QUATRE EQUIPE DE...Heu...Attends, 30 divisé par 4...Heu...BON QUI FAIT SPÉ MATHS DANS LA CLASSE ?!
On voit que c'est un prof de sport.
Mathieu : Ca fait 7,5 monsieur !
Prof : Ha...Heu...
Ben : Qui on tranche en deux ? Je peux m'en occuper monsieur si ça vous dégoute ! J'avais déjà pensé à (T/p) mais...
Je lui lança un regard noir tandis qu'il ricana légèrement. Le prof soupira une énième fois, ne relevant pas l'intervention de Ben et continu :
- Bon...Qui veut faire l'arbitre ?
Hors de question que je me prenne des millier de balle dans la tronche ! Je m'empresse de lever la main en disant :
- Moi mons-HMPF ?!!
Une main se mets brusquement sur ma bouche tandis qu'un bras attrape ma main levée avant de s'enrouler autour de ma hanche. J'essaye de me débattre mais on m'écrase alors le pied. Le prof, qui ne voit pas Ben m'empêchant de parler à cause des camarades de classe devant nous, demande, confus :
- Quelqu'un à parlé ?
Ben : Ouais, je crois que c'était Mathieu, là-bas.
Mathieu : Hein...Heu...
Les deux garçons se lancèrent un regard complice en voyant Ben lutter à me retenir contre lui et m'empêchant de m'exprimer avant que Mathieu dise au prof :
- Ha, oui c'est moi, bien sûr ! En plus, je suis dispensé donc faut bien que je m'occupe.
Je te hais Ben, mais je te hais ! Ce dernier me chuchota doucement à l'oreille :
- Quoi ? Tu pensais tout de même pas que j'allais te laisser filer comme ça, si ?
Il finit enfin par me lâcher, je lui lança un regard noir qui le fit ricaner. Quatre élèves de la classe, qui allaient donc être les chefs de quatre équipes, furent choisis par le prof. Ils firent ensuite un pierre-feuille-ciseau pour savoir quel chef pourrait choisir en premier un membre de son équipe dans ma classe. Au premier tour, les élèves finirent tous les quatre ex-aequo (Nda : Des fois, faudrait vraiment que j'arrête de faire ma pub...) avant qu'un mec du nom de Paul l'emporte au deuxième.
Ce Paul faisait parti de la bande a Mathieu, eux qui m'harcèlent presque autant que Ben. Pour son premier joueur, Paul choisit sans hésiter et sans étonnement Ben. Normal, c'est le plus fort de la classe entière ! À lui seul, il gagne tous les matchs !
Les personnes partirent dans une équipe ou l'autre les uns après les autres tandis que moi je restais là debout, à attendre péniblement qu'on me désigne. Plus les gens partaient, plus j'avais envie de m'enterrer sous terre. Une cheffe d'équipe du nom de Rachelle finit enfin par dire :
- Heu...Pff...Bah (T/p), du coup.
Logique, j'étais la dernière qui était encore sans équipe.
Je rejoignis donc mon équipe la tête basse, honteuse. Qu'est-ce que je déteste être la dernière de la classe, aussi bien dans les notes qu'en sport.
Prof : Donc, pour se premier match, ce sera l'équipe Verte contre l'équipe Violette, les 2 autres équipes, entraînez-vous sur le côté tandis que Mathieu vient faire l'arbitre pour le match entre l'équipe Jaune et l'équipe Violette !
J'ai compté en tout cinq fois le mot "équipe" dans sa phrase. Quel génie ce prof.
Tout le monde s'exécuta. Comme je faisais partie de l'équipe de Rachelle qui était l'équipe Jaune, je ne jouais pas, de même pour Ben qui était dans l'équipe Rouge. Comme nos deux équipes avaient la flemme de s'entraîner, Benjamin vint me voir en disant :
- Pas trop deg de ne pas être dans mon équipe ?
Je menti :
- Non, j'ai pas besoin de toi pour gagner.
Ben : Sûr ???
Moi : Je sais me débrouiller seule.
"Contrairement à toi" j'avais envie de rajouter. Ben ricana avant de dire en partant rejoindre son équipe qui avait finalement décidé de s'entraîner :
- C'est ce qu'on verra, c'est ce qu'on verra...
Après quelques minutes, quand l'équipe Verte et l'équipe Violette avaient finit leur match, c'était le tour de mon équipe contre celle de Ben. Génial, je sens que je vais me prendre des balles par centaine dans la face !
On se mirent tous en position, Rachelle, la cheffe de mon équipe, m'a ordonné de me mettre au fond à droite du terrain, je lui ai alors demandé :
- Mais au volley on change tout le temps de place, non ?
Rachelle : Oui mais...Tu seras plus utile en commençant à cette place là, t'inquiètes.
Avant d'afficher un faux sourire sur son visage. Que de faux-cul dans cette classe. Surtout que cette Rachelle fait elle aussi partie de la bande à Mathieu et à Paul, le chef de l'équipe Rouge, donc de Ben contre qui on va se battre dans quelques instants. Je sais pertinemment que Rachelle veut me mettre à cette place là en particulier car c'est celle où tu as le moins de travail à faire vu que tu es entouré de joueurs de devant et à côté de toi. En gros, tu sers à rien sur le terrain.
Au fil du match, je voyais que Ben faisait toujours en sorte de me viser en revoyant la balle droit dans ma direction mais celle-ci était vite contrée par les membres de mon équipe, ce qui nous faisait perdre énormément de point inutilement.
Au final, à la pause séparant la deuxième manche sur les trois, Rachelle vint me voir pour me dire d'un ton irrité :
- Est-ce que tu peux aller aux toilettes pour ne pas faire la troisième manche avec nous s'te plaît. On dira au prof que tu te sentais pas bien.
Moi : Heu...M-
Elle me coupe froidement :
- S'te plaît, tu vois bien que tu nous fait perdre, là.
Moi : ...
Rachelle : Donc vas aux chiottes maintenant, je m'occupe du prof.
Moi : ... D'accord...
Rachelle : Merci !!! Mais t'inquiètes, c'est pas contre toi, hein.
Je resta silencieuse et tourna les talons pour partir en direction des toilettes, la tête basse, morte de honte et de tristesse. Voilà ce que je suis pour le monde, un fardeau.
Arrivée aux toilettes, je pose mes mains d'un geste las sur le lavabo et regarde la miroir en face de moi, j'ai une sale tête. C'est limite si je vais pas fondre en larmes à tout moment. C'est dans ces moments comme ça que j'ai l'impression que personne ne m'aime. Que je suis seule.
Faite que l'année se finisse vite, que cette période de ma vie prenne bientôt fin. J'aimerais juste savoir si quelqu'un m'aime encore, si je suis encore encrée dans le cœur d'une personne, n'importe laquelle. Savoir que je ne suis pas seule...
Puis, sans savoir pourquoi, des vertiges s'emparent de mon esprit et de ma vision. Cette dernière toujours posée sur mon reflet dans le miroir, devint de plus en plus trouble. Des idées noires entrèrent dans ma tête comme une araignée tissant soigneusement ces toiles. Ma respiration était saccadée, heureusement que j'étais seule dans les toilettes à ce moment-là. Les idées se mélangeaient dans ma tête, j'avais l'impression de perdre la raison, c'était comme l'effet d'une crise d'angoisse mais en bien plus glauque et plus poussé ! Cette pensée n'arrangeait pas mon cas. Qu'est-ce que je dois faire ?! J'ai envie de crier à l'aide mais mes poumons sont bien trop préoccupées à essayer de retrouver leur rythme habituel.
L'angoisse me submergée entièrement et je voyais la déformation de mon visage sur le reflet du miroir. Je faisais à moitié peur, c'était effrayant et monstrueux à la fois. Je sentais mes mains trembler sur le lavabo froid et blanc des toilettes. Une de ces deux mains se décolla du lavabo, se leva pour se mettre entre moi et mon reflet. Toute frêle, elle se referma sur elle-même, une force gigantesque s'empara d'elle à force que ces tremblements se faisait toujours plus fort. Puis, je perdis le contrôle. Je regarda une dernière fois mon reflet déformé par l'angoisse et ferma les yeux de peur de voir ce que mon poing s'apprêtait à faire.
...
Je sentais un liquide coulait le long de mes doigts que je n'osais plus bouger. J'avais mal à la main qui tremblait autrefois. Qu'est-ce que j'ai fais...?
Je rouvris timidement les yeux. La première chose que je vis était le lavabo froid mais maintenant rouge des toilettes. Au-dessus de ce dernier, le miroir. Je releva lentement la tête vers celui-ci. Ce n'était plus moi qui semblait déformée par la peur qui s'était depuis dissipée, mais le miroir lui-même par ma violence. Il était fissuré, brisé, cassé de partout mais particulièrement à l'endroit où devrait normalement apparaitre le reflet de mon visage. À la place se trouve un cercle à la glace brisée en plein de petit morceaux du miroir qui couvre l'entièreté de ma tête uniquement que l'on ne reconnait plus. Je remarqua aussi que sur quelques pointes surement tranchantes de certain bout du miroir brisé étaient tachés d'un liquide rouge étant probablement du sang qui dégoulinait le long de la surface pour venir se perdre dans le lavabo.
Je sentis alors des picotements venir de ma main, celle qui tremblait autrefois, plus précisément de la racine de mes doigt. J'hésita longuement entre lever la main ou au contraire baisser la tête pour la regarder. Je me suis alors dit qu'il serait plus astucieux de lever la main à mon regard plutôt que baisser le regard à ma main afin de mieux voir les nombreux dégâts que je viens de commettre. Je commence donc à lever prudemment la fameuse main qui me fait tant souffrir et je constata ce que je redoutais. Une magnifique main ensanglantée sur son lit de bouts de verre saisi dans sa tendre chair, ceci accompagné de son agréable coulis de sang rouge sucré s'écoulant, goutte après goutte, de la pointe des ongles pour se poser délicatement sur le sol vert kaki, pailleté de poussière et humide des toilettes du lycée. Beau chef d'œuvre, n'est-ce pas ?
Je regarde avec désolation l'état de ma pauvre main. Qu'est-ce que j'ai fais...?
Comment vais-je expliquer ça au prof maintenant ? Au moins maintenant c'est sûr, je ne ferais pas volley dans cet état. Il faudrait peut-être que j'aille au plus vite aux urgences, non ? Ça pourrait s'infecter. Mais pour ça il faudrait que je trouve une histoire bidon expliquant le comment et le pourquoi j'ai fais ça. Sauf que quand tu vois une fille devant un miroir cassé avec une main ensanglanté et des morceaux de miroir coincé dans la chair, tu en arrive qu'à une seule conclusion. Je soupire, il ne faudrait surtout pas que quelqu'un rentre dans les toilettes des filles mainten-
- Yo (T/p), qu'est-ce que tu fous ? On t'attend pour débuter la troisième manche là...(T/p) ?...T'es là ?
Je m'étais cachée de justesse dans une cabine, heureusement que la porte d'entrée des toilettes est grinssante qu'on l'ouvre sinon je n'aurais jamais entendu Ben rentrer.
Ben : (T/p), tu pourrais au moins me répondre. Y a qu'une seule cabine qu'est fermée à clé donc fait pas l'innoc-...Heu...C'est normal que le miroir des toilettes soit cassé ?
Je mentis à travers la cabine dans laquelle j'étais enfermée :
- Il était déjà comme ça avant.
Ben : ...
Pourquoi il dit rien ? C'est suspect...
Moi : ...Quoi ? Il y a un problème ?
Ben : ...J'aime pas qu'on me mentes, (T/p).
Son ton était sec.
Moi : ...Je dis la vérité...
À peine j'eus fini ma phrase qu'il donna un violent coup de pied dans ma cabine qui me fit sursauter de peur.
Ben : Ouvre cette porte. Tout de suite.
Je tente le bluff :
- Je...Je suis occupée, là ! Et...Et puis... t'as pas le droit de rentrer dans les toilettes des filles d'abord !
Ben ricana méchamment avant de dire :
- Rien à battre d'être ici ! Et menteuse ! Tu crois que j'ai pas entendu la porte de ta cabine se fermer violemment juste après que je sois rentré dans les toilettes ?! Donc, ouvre gentiment cette porte avant que je m'en occupe moi-même, (T/p) !
Sa dernière phrase avait été dite sur un ton froid et menaçant. Je regarde de nouveau ma main ensanglantée avant de retourner les yeux sur la porte de ma cabine où se tient Ben de l'autre côté. Non, je ne peux pas lui ouvrir ! Pas comme ça ! Je ne veux pas qu'il voit ma blessure ! Quelle va être sa réaction quand il va faire le lien entre ça et le miroir cassé ?!!
Ben : Bon, tu l'ouvres cette foutue porte ?!
Je soupire, je crois bien que je n'ai pas le choix...
C'est avec contre-coeur que je déverrouille la porte de ma cabine et la pousse d'un geste las vers l'extérieur.
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