Chapitre 12
C'est avec motivation et joie que tout ce soit arrangé avec Jadusable que j'allais d'un pas confiant au lycée le lendemain. Au fil de la journée, j'ai remarqué que Ben n'était pas là donc j'ai passé une matinée plutôt tranquille. Je dis bien "plutôt tranquille" car les autres élèves m'harcèlent aussi donc ce n'était pas entièrement rose. De plus je dis bien "matinée" car à l'aprèm, alors qu'on avait sport, je l'ai vu se mettre dans le rang. En croisant rapidement son regard, j'ai instantanément compris ; Je vais me faire défoncer.
En sport on fait volley ce qui à l'air bizarrement de faire plaisir à Ben. On va dire qu'à la dernière séance, la semaine dernière, un élève a fini aux urgences parce que Ben l'a littéralement mitraillé avec la balle ! Mais ce dernier s'en ai plutôt bien sorti en disant au prof, je cite :"C'est pas ma faute si je suis fort ! Et puis, des accidents en sport ça arrivent tout le temp." Je roule des yeux rien que d'y penser.
Mais passons, nous entrons donc chacun dans nos vestiaires respectifs (garçons et filles séparés bien sûr) mais pendant que je me change tranquillement, j'entends les filles en face de moi glousser et chuchoter des choses entre elle. Entrain d'enfiler mon legging, je tourne la tête vers elles, curieuse, et vois le dos d'un portable mit à la vertical droit dans ma direction avec les filles derrière, rigolant méchamment, un sourire mauvais aux lèvres. Je rêve ou elles sont entrain de me filmer alors que je me change ?!
Je prends aussitôt panique et fonce droit vers le portable pour essayer de leur arracher des mains en vain. La situation se retourne rapidement contre moi et l'une des filles me pousse brutalement sur le coté où je me cogne durement contre le mur à l'autre bout de la pièce pour finir à genoux sur le sol au carrelage blanc et froid.
A peine ai-je repris mes esprits qu'une masse d'eau tombe brutalement sur ma tête. J'étais pile sous une des douches des vestiaires et une fille l'avait enclenchée sans que je la remarque. Elles rigolèrent encore de longues secondes. L'objectif du portable été toujours dans ma direction, filmant mon pauvre corps mouillé et recouvert de bleus et de blessure. Je n'osais plus bouger, pétrifiée par la honte, essayant pitoyablement de cacher mon corps avec mes bras.
Au bout d'un long moment qui me semblait interminable, les filles partirent des vestiaires rejoindre les autres au stade. J'étais à présent seule, habillée seulement d'un legging et d'un soutif, les bras enroulant ma tête et mes genoux sous la douche qui n'arrêtait pas de verser ces misérables larmes sur moi. J'entends alors quelqu'un rentrer dans les vestiaires. Rien que l'idée de voir quelqu'un, qui que ce soit, me dégoute. À l'entente des pas se rapprochant, je me renferme un peu plus sur moi même. Les pas se stoppent à quelques centimètres tandis que je sens un regard posé sur moi. Puis, l'eau de la douche qui coulait en masse sur moi s'estompa vite. Il eut un silence de plusieurs secondes avant que j'entende une voix qui m'est bien familière dire :
- C'est bon The Grudge ? T'as fini de faire ta dépression ?
Je poussa un léger soufflement de nez. Il n'a pas honte de rentrer dans les vestiaires des filles comme ça ?! Vu que je ne répondais pas, je l'entendis soupirer avant que je sente ce qui ressembler à un vêtement tomber sur ma tête suivit de Ben disant :
- Enfile ça histoire que les pervers ne te tournent pas autour. Quoique ça m'étonnerait vu tes formes presque absentes mais au cas où !
Moi : ...Pourquoi tu fais ça ?
Il eut de nouveau un long silence avant que je sente une main prendre mon poignet frêle et me tirer brutalement en haut, m'obligeant à me lever. Je me retrouva vite face à Ben, à moitié dans ces bras. Il avait étrangement un sourire sincère sur les lèvres qui me perturba énormément. Il dit ensuite d'une voix douce et bienveillante :
- Peut-être parce que je n'aime pas voir des bestioles te tourner autour.
Je crois que depuis que je le connais, je ne l'ai jamais vu aussi...naturel. C'est du moins l'impression que j'avais. Il approcha alors doucement son visage joyeux du miens mais s'arrêta soudainement, un regard surpris fixant un point invisible. Son visage que je trouvais presque angélique redevint alors mesquin. Il me repoussa brusquement en arrière où je percuta de nouveau le mur pour retomber encore au sol. Je le regarde confuse tandis que son air moqueur au sourire mauvais était réapparue. Qu'est-ce que je m'imaginais aussi...
Ben : Bon, dépêche-toi de nous rejoindre, j'ai envie de me dépenser moi !
Puis, il parti sans rien ajouter. Je soupire. J'ai cru pendant un moment voir une lueur de bienveillance rayonner en lui mais je me suis faite de fausses idées. Au moins, il ne m'a pas maté ni quoi, c'est déjà ça. Je me lève pour de bon, enfile enfin mon haut bien que je sois trempée mais bon, c'est pas comme si j'avais emmenée une serviette avec moi vu que j'avais pas prévu de prendre un douche ici ! Je regarde un long moment le sweet vert foncé que Ben m'a jeté un peu plus tôt...
...
Mort.
En sortant des vestiaires, tout le monde tourne alors son regard vers moi. C'est vrai que mes cheveux mouillées ne doivent pas passer inaperçu. Ni mes habits trempés d'ailleurs. Ils me regardèrent tous longuement avant de retourner à leur occupation qui est de parler entre eux. Je remarque les filles plus loin dont celle qui m'a filmé tout à l'heure disant :
- Non mais c'est pas possible ?! J'étais pourtant sûre d'avoir envoyé ça à tout le monde en public !
- Pas grave, ça doit être un bug, t'as qu'à le refaire !
- Mais je peux pas justement ! J'ai perdu la vidéo, p*tain !
- Comment ça "perdu la vidéo" ? Tu l'avais bien enregistrée pourtant.
- Bah oui mais j'ai plus rien ! Que ce soit dans ma galerie photo, dans mes snaps, dans mes stories...Je l'ai perdu ! Il n'y a plus aucune trace de cette p*tain de vidéo, fais ch*é !
Qu'est-ce que j'entends ? Elles ont vraiment perdu la vidéo ?! Retenez-moi, je vais m'évanouir ! Mon Dieu, quel soulagement ! Merci le bug, merci le technologie de m*rde ! merci infiniment !!! Faite bugger mon portable, mon ordi, tout ce que vous voulez qui m'appartient, je vous en voudrez pas, c'est juste trop beau ce qui se passe ! Une des filles dit :
- Dommage, on aurait pu s'amuser pour une fois...
- Je suis trop deg !
- On aura qu'à recommencer la semaine prochaine au pire !
- Grave !
Je déglutie. J'ai intérêt à directe venir en tenu de sport la semaine prochaine, voir toutes les autres semaines de l'année !
- Je t'ai pas dit de mettre mon sweet, toi ?!
Je me retourne et vois Ben les bras croisés, tapotant du pied d'un air irrité. Je m'exclame :
- Je suis très bien comme ça !
Ben : Les seins à l'air ?
Moi : On voit rien je te signale !
Ben : Pour l'instant non, mais si ça pointe...
Moi : Tu peux pas t'occuper de tes affaires un peu ?!
Ben : Tu fais partie de mes affaires donc...
Il sorti alors son sweet vert qu'était depuis le début caché derrière lui et me l'enfila sans que je pus dire ou faire quoique ce soit devant tout le monde. Il me met ensuite face à lui, son visage très proche du miens, une main sur l'arrière de ma tête et dit d'un ton ferme :
- Ose l'enlever et j'te jure que j'te l'fais bouffé ce foutu sweet !
Avant de partir rejoindre le prof qui vient de nous appeler pour le rejoindre. Je roule des yeux et décide de ne pas insister en gardant son sweet sur moi. Je sens que ça va être pratique de faire du sport avec un sweet quelque peu trop grand !
Prof : Alors, on m'écoute là ?! Mathieu, arrête de faire le guignol en te balançant sur le panier de basket !
Tiens, Mathieu est de retour, j'avais même pas remarqué. Je le regarde du coin de l'oeil se balançant sur le pauvre panier de basket. Wow, c'est normal qu'il a plein de blessures comme ça sur lui ?! Je peux même voir des béquilles posées au sol non loin de lui. Je me rappelle que la dernière fois que je l'ai vu, c'est quand il m'a frappé avec sa bande avant de m'amener à Ben. Un souvenir refit surface dans mon esprit...
Flashback
Mais avant de fermer les yeux et de tomber définitivement dans les vapes, j'entendis Ben dire d'un ton froid et sévère :
- J'vous jure que si elle s'évanouit, vous allez prendre cher.
[...]
Moi : Et cette bande ? Elle est où ?
Ben sourit méchamment avant de dire d'une voix plein de sous-entendu, les yeux toujours rivé sur son portable :
- Hmm...Je sais pas...Quelque part...
J'ai un mauvais pressentiment, j'insiste donc :
- Tu ne leur à rien fais, j'espère !
Ben : Noooooooooooooon...
Moi : Ben, dis-moi la vérité !
Ben : Tu me connais depuis le temps, donc tu sais que je ne rate jamais une occasion de buter quelqu'un quand je le peux !
Fin du Flashback
Attend, ce serait Ben qui...Lui aurait fait ça...? Sans parler que Mathieu n'était pas là hier ni avant-hier donc cela voudrait dire qu'il a fini à... L'hôpital ? À cause de Ben ?
Je n'eut pas le temps de me poser plus de questions que le prof crie dans le gymnase :
- Alors, vous allez faire des équipes de deux ou trois e-
Mathieu, qui avait arrêté de se balancer au panier et reprit ses deux béquilles en main, le coupe :
- Ça s'appelle des binômes ou des trinômes m-
Le prof le coupe à son tour :
- Encore un mot et j'te vire de mon cour, Mathieu !
Ce dernier répondit :
- De toute façon je suis dispensé !
Le prof soupira avant de reprendre :
- Alors, vous vous mettrez par deux ou trois et vous vous ferez des passes hautes entre vous.
J'ai compté cinq "vous" dans sa phrase. Quel génie ce prof.
Une boule au ventre s'empare de moi. Je déteste faire équipe, surtout avec la classe que j'ai cette année.
Prof : Vous avez compris ?! Allez, faites vos équipes et commencer directement !!! Allez, allez, on se dépêche !!! Action, réaction, là !
Je fis exprès de me mettre dans un coin bien à l'écart le temps que les autres fassent leur binôme ou trinômes. Avec un peu de chance, tout le monde sera pris et je n'aurais pas le choix de me mettre seule. C'est bien aussi de se faire des passes à soi-même...Au pire je m'aiderais d'un mur et pis voilà !
Ben : Bah alors, on est seul ?
Et flûte.
Moi : Désolée m-
Il me coupe la parole :
- Nope, je me mets avec toi et t'as pas ton mot à dire !
Bah yes.
Un élève de notre classe s'approcha de nous en disant :
- Hey, je peux me mettre avec vous je suis s-
Ben me coupa d'un ton froid et sec :
- Bah t'as qu'à te mettre avec le mur !
Je me retins de rire. J'apprécie pas vraiment Ben mais des fois il tacle les gens comme ça et j'avoue que c'est assez drôle. Mais c'est bien la première fois qu'il se montre aussi distant avec un élève qui lui a rien fait. Ce dernier, bredouilla alors, surpris :
- Ha...Heu...O...Ok...Heu...Pas grave...Je...Je vais allez voir les autres...Héhé...
Avant de faire demi-tour et partir, non fier de lui. Je sentis alors des bras s'enrouler autour de ma taille et une tête se mettre dans le creux de mon cou avant de me regarder d'un air moqueur en disant :
- Hâte de voir ton niveau, pas toi ?
Je roule des yeux. Ce n'est pas notre première séance de volley. Ben est le plus fort dans ce sport, il arrive toujours à renvoyer la balle avec une rapidité déconcertante et chaque sauts qu'il fait c'est comme si...il était presque en lévitation au-dessus du sol. Ses sauts sont presque exécutés comme un ralenti assez stylé. Il paraît qu'un jour il a joué au basket avec Jeffrey dans la cour et il pouvait sauter jusqu'au panier de basket et atterrir sur ses deux pieds sans difficulté, c'était incroyable !
Or, moi à côté, je ne suis pas la plus douée. C'est tout le contraire pour vous dire. Si vous voulez, pour former des équipes dans n'importe quel sport confondus, pour moi ça revient au même : je suis toujours la dernière de la classe prise. Alors que Ben à côté, tout le monde se l'arrache pour qu'il soit dans ton équipe car tu sais qu'à lui seul, il gagnerait probablement tous les matchs.
Moi : Ben...Tu veux pas te mettre avec q-
Il me coupe en disant d'un ton tout joyeux et en s'écartant de moi :
- Nope ! Tu devrais être contente que je me mette de mon plein gré avec toi, je pourrais t'entraîner comme ça !
Je me retenu de pouffer de rire. Lui ? Entraîner quelqu'un ? Même le plus grand des menteurs ne sortirait pas un mensonge aussi grossier ! Je vais surtout me prendre masse de balle dans la tronche, oui !
Ben : Allez, ne fait pas cette tête non plus ! Bon, on commence à jouer ? Car c'est pas que t'es chiante mais tu m'ennuie un peu là !
Je soupire et hoche simplement la tête. On se met à cinq mètres d'écart l'un de l'autre et, vu que j'ai la balle dans mes mains, je commence à lui faire une passe hésitante, sachant d'avance comment je vais me la recevoir.
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