FRENCH VERSION


Tout était si simple. Tout allait si vite.

Pas une seconde pour s'égarer et briser la chaine du temps, infernale machine qui le séquestrait tous les soirs dans ce cauchemar. Il était là, seul, plongé dans la nuit avec pour seul ami le métronome infini qui résonnait à ses tympans.

Le couloir dans lequel il se trouvait était long, teinté d'ombres menaçantes qui s'étendaient sur des murs usés par le temps. Des objets jonchaient le sol, manquant de le faire trébucher sur le moindre stylo ou une poubelle renversée. Mais il tentait d'avancer ,malgré sa peur, malgré la douleur de son coeur et le bruit incessant qui lui torturait le cerveau. Il avait l'impression de se trouver là depuis un siècle mais une voix dans sa tête lui hurlait de fuir, l'adrénaline dans ses veines traduisant un moment bien plus réduit.

C'est ce qu'il essayait de faire. Fuir. Sans savoir quoi. Ni qui. Même si ses méninges habitués répétaient le même schéma, il ne pouvait se défaire de ses incertitudes: était-il pourchassé? Que se passerait-il s'il s'arrêtait d'avancer dans ce tunnel interminable ? Resterait-il en vie?

Il aurait voulu se stopper et attendre, pour confirmer ses doutes, mais son corps réagissait seul, pas après pas, cherchant sa propre survie. La sueur froide commençait à effleurer sa peau au moment où une porte battante apparue enfin, comme toujours, une vingtaine de mètres plus loin. Ses foulées s'accélérèrent, tentant de plus en plus de trouver un échappatoire à ce qu'il redoutait.

Il le savait, pourtant. Il connaissait les causes de son geste. Il ne pouvait plus les défaire. Il aurait dû rester là, à attendre le monstre de souvenirs qui l'abattrait certainement. Maintenant tout était fini, comme chaque nuit. Il ne lui restait plus que quelques pas à faire pour cesser d'exister.

Comme si la voix de sa tête mêlait l'acte à la parole silencieuse, un flash lumineux l'inonda subitement une fraction de seconde avant que son corps ne percute le pare-choc.

Le jeune homme se réveilla, pantelant et couvert d'une pellicule fine sur la peau. Sa peur se diffusait encore comme une aura fine autour de lui lorsque sa main tâtonna maladroitement vers sa table de chevet, à la recherche d'un verre d'eau. Délicatement, il sentit le matériau froid contre sa paume, le bruit de l'eau ne tardant pas à couler.

« Toujours la même chose, je suppose? Demanda une voix grave mais douce, pleine d'inquiétude. »

Il répondit simplement en hochant la tête avant de boire lentement, écoutant les battements de son coeur se calmer. Une fois fini, la main masculine rattrapa le contenant pour le reposer, avant de se rallonger à ses côtés. Ce fut seulement lorsqu'il fut à nouveau emmitouflé sous les couvertures, rassuré par la présence de son ami qui ne cessait de prendre soin de lui, qu'il parla d'une voix faible, pleine de tristesse:

« Chaque nuit, le même cauchemar. Si j'avais su, j'aurais préféré vivre de meilleurs instants avant cet accident. Ça aurait été plus agréable à vivre toutes les nuits. »

Un silence compatissant accueillit ses paroles et un bras fort se glissa autour de lui, pour le consoler.

« De toute façon, qu'est-ce que j'en sais. Je ne verrais plus jamais. »

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top