Chapitre 53 : Nekomata

C'était comme un de ces rêves dans lesquels on marche pour toujours dans un vide blanc sans fin. Sasuke marchait en avant, semblant ne couvrir aucun terrain et pourtant continuant sur des kilomètres. C'était un rêve pour Sasuke - rien ne lui semblait hors de l'ordinaire. Le fait qu'il y a quelques secondes Yugito avait été enveloppé dans un étrange chakra avait complètement disparu de son esprit. Il était dans un état de rêve en ce moment, et comme toutes les choses qui n'avaient guère de sens dans le monde éveillé, c'était parfaitement normal dans le rêve.

Ce fut au bout d'un moment qu'il put voir au loin une maison flottant dans le vide - une maison flottant dans une étendue infinie de blanc était tout à fait normal. Il avait l'air vieux, car il était construit dans le style traditionnel et le bois était un peu patiné. Les fenêtres recouvertes de papier étaient toutes fermées, et de la mousse et des algues traînaient entre les tuiles du toit. Se rapprochant de la structure, il réalisa que c'était sa maison. Il rentrait chez lui, pensa-t-il vaguement - c'était logique, supposait-il.

Il franchit la porte d'entrée, au lieu de la porte arrière, et ôta ses chaussures, les plaçant soigneusement de côté avant d'entrer dans les couloirs. Personne n'était à la maison, semblait-il. Sakura devait faire du shopping ou quelque chose comme ça, et n'y pensait plus. Il entra dans le salon et un panneau coulissant qui n'était normalement pas là était ouvert sur l'arrière-cour, et assis au bord de la véranda, il y avait une femme. Sasuke s'arrêta dans son élan - ça ne pouvait pas être... elle.

De longs cheveux bruns foncés lui coulaient dans le dos et elle était assise dans une posture très familière. Elle portait un kimono en soie que Sasuke n'avait vu cette personne porter que lors d'occasions formelles, mais c'était si familier. Debout là où il était, il sursauta lorsqu'un chat passa devant lui. Il s'arrêta et le regarda avec deux yeux jaune-vert distincts, les pupilles verticales se contractant de manière analytique. La fourrure était de la couleur du thé qui avait été diluée avec beaucoup de lait, et une minuscule cloche pendait à l'oreille gauche comme une boucle d'oreille. La cloche tinta alors qu'elle se dirigeait vers la femme et s'étirait luxueusement, deux queues battant nonchalamment.

La femme se retourna alors, regardant par-dessus son épaule, et un sourire se dessina sur son visage. Sasuke le regarda avec incrédulité alors qu'il observait les mêmes yeux de forme, la même forme de bouche et le même visage de forme que lui-même. Il n'y avait aucun doute que cette femme était sa mère. Mais sa mère était morte depuis des années.

"Bienvenu, Sasuke," dit-elle chaleureusement en lui tendant les bras.

Il ne savait pas comment c'était possible, mais il s'en fichait ; sa mère était là, et sans hésitation il se précipita dans ses bras ouverts. Elle l'entoura d'une chaleureuse étreinte, comme elle l'avait fait quand il était enfant. Il s'accrocha fermement à elle, se rappelant comment elle le tiendrait après qu'il se soit écorché un genou ou se soit coupé le kunai par erreur. De petites choses comme ça reflétaient son amour pour son enfant.

Elle le relâcha et étudia son visage, une lueur de fierté sur son visage, "Tu as tellement grandi - tu m'as manqué."

«Maman...» murmura-t-il. Chaque caractéristique était claire et distincte pour lui, et pour la première fois depuis qu'il était arrivé dans cet endroit, il commença à se demander s'il s'agissait en fait d'un rêve.

"Tu ressembles à ton père quand il avait ton âge," dit-elle en souriant, mais son visage devint inquiet. "Mais quand je te regarde dans les yeux, je ressens une tristesse si accablante - ils sont ternes et sans vie. Les étincelles qui était autrefois s'est estompée et a presque disparu. "

Sasuke la regarda et vit une lueur vitreuse dans ses yeux, "Ne pleure pas, maman."

"Tu as tellement souffert. Je veille sur toi depuis si longtemps, et j'ai pleuré pour toi, espérant que par un miracle tu arrêterais de souffrir si inutilement", lui dit-elle tendrement, en joignant ses mains, en le regardant d'un air significatif, "J'ai peut-être été tué, mais je n'ai jamais cessé de veiller sur toi."

« Tu me surveilles ?" il a demandé lentement, "Mais ce n'est qu'un rêve, non ? Je rêve que tu es là, n'est-ce pas ?"

Elle secoua la tête vers lui, "Non, Sasuke, ce n'est pas un rêve, c'est bien plus que ça."

Le chat qu'il avait vu plus tôt était allongé à côté de sa mère, et à ce moment-là de leur conversation, il se leva et, après s'être étiré à nouveau, sauta sur les épaules de sa mère et s'y drapa. Cela ressemblait à une étole marron laiteuse ornée autour du cou de sa mère, ses deux queues se balançant d'avant en arrière. Il lui vint alors à l'esprit qu'ils n'avaient jamais possédé de chat, encore moins un chat à deux queues. Il secoua son oreille, le fixant intensément, la petite cloche tintant musicalement.

"Que veux-tu dire par " plus qu'un rêve » ?" demanda-t-il à sa mère alors que le chat continuait à le regarder sans ciller, les queues bruissant.

"Je veille sur toi depuis tant d'années, Sasuke," répéta-t-elle, et il ne comprit pas, "Et finalement, j'ai eu l'opportunité de te rencontrer une dernière fois."

"Que veux-tu dire par « opportunité » ?" Sasuke commençait à sentir que c'était de moins en moins un rêve. Il était toujours sceptique malgré ce qu'on lui avait dit. Qui a entendu parler de personnes décédées en visitant les vivants ?

"Je suis partie du pays des vivants depuis de nombreuses années, mais pendant que les autres sont décédés, je vous ai regardé," répondit-elle tendrement, tendant la main et traçant une ligne sur le côté de son visage avec affection, "Je suis ravie de te revoir, mais je ne suis ici que pour vous parler. C'est un grand honneur pour Nekomata de permettre aux morts de parler une dernière fois aux vivants. "

«Nekomata ?"

Le chat sur les épaules de sa mère miaula. Sa mère tendit la main, grattant tendrement le menton du chat, et il ronronna bruyamment en réponse : "Nekomata est un démon dont le pouvoir règne sur les morts. Il y a plusieurs siècles, son âme n'était pas liée à un humain et elle vivait sous forme corporelle dans la Forêt de la mort. Quand son corps hôte est entré dans la forêt avec vous, je l'ai suppliée de me laisser vous parler, et elle a consenti. "

Il regarda le chat - le visage étroit, les grands yeux verts, les moustaches et la minuscule cloche. Les deux queues suggéraient celle d'un Bijuu, mais alors qu'il regardait le chat relativement ordinaire, il avait du mal à le croire, mais c'était peut-être un rêve, auquel cas rien de tout cela n'était vrai.

«Pourquoi dans la forêt ? Pourquoi ne pas me parler à l'instant où j'ai rencontré Yugito ? » demanda-t-il alors, se demandant pourquoi il avait pris la peine de demander, si c'était un rêve.

"Étant piégée dans le corps des hôtes humains, sa force est inaccessible", expliqua sa mère, laissant tomber sa main, mais le chat continua de ronronner, "Le sceau placé sur elle l'empêche de s'échapper et d'utiliser ses capacités. Il n'y a que quelques endroits sur cette terre où elle peut vaincre le sceau. Dans cette forêt, où elle vivait autrefois sous forme corporelle, se trouvait un point focal de pouvoir, et elle a pu se connecter à vous. "

Il resta silencieux pendant une minute. Il n'avait jamais été superstitieux, mais il n'avait pas non plus nié l'existence du surnaturel. Il avait vu Orochimaru être capable de ressusciter des gens d'entre les morts, tant qu'il avait leurs corps d'origine. Cela n'a jamais duré longtemps, mais pourtant il avait pu se connecter de l'autre côté. Un démon dont le pouvoir se spécialiserait en cela expliquerait la possibilité de cela. Pour le moment, il ne le considérerait pas comme un rêve - s'il le pouvait.

«Qu'est-ce que tu voulais me dire, maman ? »

Sa mère soupira tristement, détournant le regard du chat, ses yeux bruns chaleureux rencontrant les siens.

"La haine pèse sur ton cœur - tu le portes tous les jours," dit tristement sa mère, "Pourquoi Sasuke ? Pourquoi toi accroches-toi si farouchement à ta haine ? Pourquoi méprises-tu ton frère?"

«Il t'as tué ! » Sasuke répondit avec colère, incrédule de ne pas savoir, "Il a tué papa et tout le clan !"

«Je sais,» répondit-elle tristement, «Et j'ai pleuré pour toi en te regardant trouver nos corps, écouter l'explication d'Itachi, et ressentir ton horreur alors qu'il te tourmentait avec le Mangekyou Sharingan. Je ne me souciais alors que de toi, pas de moi et ma mort. "

"Tu ne le détestes pas ?" demanda-t-il après un moment, le regard perspicace du chat commençant à le déranger un peu dans ce monde si réel et pourtant onirique.

"Non," répondit-elle uniformément, et il la dévisagea, perplexe. « Tu ne le détestez pas ? »

"Je dois lui enlever la vie - c'est le moins qu'il puisse payer en échange de voler tant de vies," insista Sasuke.

«Œil pour œil ? Lui retirer les yeux en échange des nôtres ?» sa mère demanda calmement, "Sasuke, si tout le monde était aussi vengeur que toi, le monde entier serait aveugle."

Sasuke fit une pause; les mots avaient touché une corde en lui. Il pouvait sentir sa mère le regarder, il savait qu'elle essayait de le faire réfléchir, de trouver une réponse en lui-même. Il ferma les yeux, la douleur de la tristesse pesant dans sa poitrine. Si le monde entier devenait aveugle, alors seulement seraient-ils capables de voir l'importance d'autres choses qu'ils auraient dû réaliser au départ, mais seulement pour les découvrir trop tard.

"Itachi est aussi mon fils. Une mère ne peut pas vraiment haïr son enfant, quoi qu'il ait fait", a poursuivi sa mère, et quand il a ouvert la bouche, elle a levé la main pour le faire taire, "Je suis mort, maintenant, Sasuke, et quoi qu'il arrive, il n'y a rien qui puisse être fait pour changer cela. Pourquoi devrais-je le haïr alors qu'en fin de compte cela ne sert à rien ? Cela ne me ramènera pas à la vie, mais malgré que tu saches car la vengeance reste forte ? Sais-tu pourquoi tu ressens un besoin de vengeance ? "

Il ne pouvait pas répondre à cette question. Dans le monde éveillé, cela avait un sens, un but. Il pouvait facilement répondre pourquoi il avait besoin de se venger, mais comme il y réfléchissait ici... Ici, en présence de sa mère, qui ne semblait pas en vouloir d'être tué, cela semblait inutile.

«Tu cherches à te venger dans l'espoir de trouver la paix en accomplissant quelque chose qui semble être un acte de justice», répondit doucement sa mère, «Tu cherches à venger le clan de ton propre désir égoïste de chercher des réponses à ce qui s'est passé. "

"Mais que s'est-il passé ? Pourquoi Itachi t'a-t-il tué ?" il se surprit à implorer contre sa volonté.

Elle secoua simplement la tête : "Je pourrais vous le dire, mais ce ne sont pas des réponses à donner. Tu dois demander à Itachi pourquoi il a fait ce qu'il a fait. La vérité est quelque chose que tu dois trouver toi-même. Sans vengeance, alors la vérité viendra facilement pour toi. "

Il baissa les yeux vers le sol, l'herbe verte de la pelouse à l'extérieur, le ciel le blanc austère du vide sans fin. Il ne voulait pas demander à Itachi, et il ne pouvait pas croiser le regard de sa mère. Elle semblait capable de lire à travers lui comme s'il était en verre, il ne voulait pas la contrarier en lui laissant voir les flammes éternelles de la haine pour son frère toujours là derrière ses yeux.

"Tu t'es blessé beaucoup plus que tu ne le réalises à cause de ta vengeance," dit-elle gentiment, tristement, sa douce voix tremblante, "Et je t'ai regardé, pleurant tout le temps alors que je voyais ta haine défaire la fibre de ton être, petit à petit. Cela ne satisfait pas l'âme de vivre pour se venger. "

La blancheur du paysage a soudainement changé et la cour a disparu. Au loin, il pouvait voir un autre endroit, se rapprochant. Lorsqu'il s'approcha suffisamment, il vit que c'était la Vallée de la Fin, où il avait failli tuer Naruto. En y regardant de plus près, il vit les images de lui et de Naruto, en train de se battre. Son visage était tordu de colère et de frustration, et il se souvenait vivement de son incapacité à comprendre pourquoi Naruto essayait si dur pour lui - pourquoi il ne le laissait pas partir. Il y avait une pointe de culpabilité dans sa poitrine alors qu'il observait son être de douze ans. Cette image de colère avait-elle vraiment été si clairement peinte sur son visage ?

"Votre meilleur ami," fit remarquer sa mère, indiquant Naruto dans sa tenue orange et bleu vif ; il acquiesça, « Tu as essayé de le tuer."

"Je sais," murmura-t-il doucement, le regret profondément ancré dans sa voix.

Les deux garçons se sont criés dessus, lui-même déterminé à assassiner, Naruto déterminé à le ramener à la maison. Pourquoi n'avait-il pas juste écouté ? Pourquoi devait-il être si stupide et inconscient ? Tout ce qui avait conduit à ce moment avait été de sa faute, et il en avait fait tellement de mal.

«Cela m'a profondément blessé de te regarder alors, parce que je savais que tu ne pouvais pas le tuer - tu étais incapable de le faire,» du coin de l'œil, il vit ses yeux devenir vitreux à nouveau avec des larmes, «Pas parce que tu étais physiquement incapable, mais parce qu'au fond, votre cœur ne le voulait pas. "

Il ne dit rien, mais continua à regarder la scène se dérouler devant lui. Il le regarda se tenir triomphalement, convaincu qu'il avait tué Naruto, quand un étrange chakra commença à l'entourer. Il ne savait pas ce que c'était alors, et son moi de douze ans est devenu rigide sous le choc ; mais maintenant il savait ce que c'était, il savait que c'était le chakra du Kyubi qui fuyait pour sauver son hôte. Le chat perché sur les épaules de sa mère regarda l'aura du renard démon et les deux queues devinrent un pinceau.

«J'ai commencé à pleurer alors», dit sa mère, pointant du doigt son moi de douze ans alors qu'il entrait dans le deuxième niveau du sceau maudit, «parce que je savais que ton humanité était lentement rongée de l'intérieur. Je savais que si tu continuais sur la route que tu prenais, tu mourrais. "

La scène changea pour le montrer s'éloignant de la forme inconsciente de Naruto, marchant dans l'obscurité de la forêt, loin de la lumière, dans les profondeurs de l'obscurité. Il se souvint alors de ses pensées et de ses sentiments - des pensées qu'il forçait à sortir de son esprit, mais elles poussaient toujours au bord de sa conscience. Il se souvenait de la lassitude, du désespoir, du manque de détermination, mais il continuait à avancer dans la même direction, malgré le sentiment que c'était en vain.

"Tu étais tombée," dit sa mère en lui mettant un bras protecteur autour de lui en le tenant comme si elle craignait qu'il ne s'échappe à ce moment-là, "Mais tu ne peux pas imaginer à quel point j'étais joyeuse quand tu l'as laissé en vie. Je savais qu'il y en avait encore une personne en toi. Je t'ai embrassé à ce moment-là, quand tu as décidé de le laisser vivre, même si tu ne pouvais pas me sentir là-bas. "

Encore une fois, le changement de scène, clignotant différentes scènes devant lui, impliquant son temps à Oto. S'entraînant avec Orochimaru, regardant silencieusement les gens être torturés, assis dans l'infirmerie en attendant d'être vus par Kabuto, tout en jetant des regards las sur les expériences humaines avec leurs yeux hantés. Il a vu sa propre horreur, son doute, sa solitude.

"Te regarder ici m'a déchiré," dit tristement sa mère, "je te regardais te perdre lentement face à la créature qui est née dans le chagrin que tu as ressenti quand tu es rentré à la maison cette nuit redoutée. Cette créature a été nourrie par la haine que tu as nourri, et j'avais peur que ton sort ait été décidé. "

La scène changea de nouveau pour se montrer dans sa chambre à Oto, un kunai à la main - le jour où il avait pris sa vue. La scène se déroula sous ses yeux, et il grimaça en regardant la lame passer sur son visage.

"Cela m'était inconnu à l'époque, mais c'est à ce moment-là que vous vous êtes créé de l'espoir," entendit-il sa mère dire, et il leva les yeux vers elle, voyant qu'elle souriait doucement. Le chat, quant à lui, s'était endormi.

"Mais vos yeux sont toujours fanés, ton cœur toujours lourd," lui dit-elle, la dernière scène se fanant une fois de plus en blancheur, "Tu avais prévu de ne jamais rentrer chez toi une fois que tu aurais réussi à tuer ton ennemi. Pourquoi ?"

La réponse était fade et amère dans sa bouche quand il a dit : "Ils ne m'auraient jamais accepté de nouveau."

"Tu as eu tort," répondit-elle, secouant la tête, laissant son bras protecteur lui glisser, "Ils auraient fait, et ils l'ont fait. Ils sont en ce moment."

Il regarda à nouveau dans la cour et vit un groupe de personnes se tenant là. C'étaient des villageois de Konoha, des gens qu'il avait rencontrés au passage, des gens à qui il avait parlé une ou deux fois. Mais il y en avait aussi d'autres. Il y avait des gens qu'il connaissait, comme Anko, Iruka, Kakashi, le cinquième Hokage, l'équipe huit, l'équipe dix, l'équipe Gai, et plus encore. Lentement, chacun commença à disparaître jusqu'à ce que seuls Naruto et Sakura restent, lui souriant avec acceptation.

«Ils t'acceptent et se soucient de toi. Et elle...»

Naruto s'évanouit pour laisser Sakura debout seule, un sourire chaleureux peint sur son visage. Il voulait la rejoindre, lui tenir la main, l'inviter à entrer, la présenter à sa mère. Il serait heureux s'il pouvait seulement faire ça, mais sa mère parla à nouveau avant qu'il ne puisse faire quelque chose.

«... Elle t'aime,» finit sa mère, «laisse ta haine et embrasse ceux qui t'aiment. Laisse-la entrer dans ton cœur, Sasuke, laisse-la rendre la lumière dans tes yeux, permets-lui de te donner vie.

«Mais le clan...»

"Le clan a cessé de se soucier du monde vivant à l'instant où ils sont morts", lui dit doucement sa mère, puis sourit un peu, "Presque tous. Seulement je suis resté, pour te dire de nous laisser aller ... nous ne sommes plus lié aux affaires des vivants. "

«Tu n'as aucun regret ? »

"Un seul," dit-elle en fermant les yeux, un sourire triste sur le visage, "Que je ne suis pas capable de libérer mon fils alors qu'il est enseveli dans sa haine."

«Maman...»

«Mais il y a quelqu'un qui réalise déjà mon souhait pour moi. Et elle t'aime tellement...»

Sa mère lui sourit, caressant lentement sa joue comme elle l'avait fait quand il était petit garçon. Les mots lui ont été perdus alors que des pensées de toutes les directions inondaient sa tête. Des souvenirs de son enfance, des morceaux de son passé, certains douloureux, certains heureux ; les pensées de Sakura vinrent aussi, la gentillesse et l'acceptation, sa patience avec lui, son amour inconditionnel pour lui. L'image de sa mère devint un peu floue et il ferma les yeux avant que l'humidité se formant dans ses yeux ne se transforme en larmes. La phrase suivante prononcée par sa mère le fit rouvrir les yeux.

"Sakura a raison - tu dois réapprendre à sourire."

Le chat sur les épaules de sa mère s'est réveillé et a sauté de son perchoir. Il s'est allongé paresseusement puis a rampé sur les genoux de sa mère, commençant à patauger au bout de ses longs cheveux bruns. Sa mère baissa les yeux sur le chat puis soupira.

"Je dois partir - la volonté de Nekomata de me permettre de te parler s'estompe," expliqua sa mère avec un sourire triste, "bien que je sois heureuse d'avoir pu vous parler une dernière fois avant de mourir."

"Ne pars pas," implora-t-il soudainement. Tout cela avait semblé être un rêve au début, mais maintenant que sa mère lui disait qu'elle devait partir, il sentit qu'il avait tort. Il ne la reverrait pas de son vivant, et il avait tellement envie de lui dire, de lui parler.

«Je dois le faire, Sasuke,» elle posa une main sur sa tête, lui souriant doucement, «Les pouvoirs de Nekomata sur cette zone se sont affaiblis depuis qu'elle a quitté il y a un millénaire. C'est grâce à sa gentillesse que j'ai pu vous voir une dernière fois. Mais il viendra un moment où nous nous reverrons. "

«Puis-je te demander quelque chose avant de partir ?" demanda-t-il rapidement.

Sa mère baissa les yeux sur le chat, qui se recroquevilla en boule sur ses genoux. Un œil était ouvert cependant, et dirigé sur sa mère, comme pour dire qu'il le pouvait, tant que la réponse n'était pas trop longue.

"Qu'est-ce que papa a dit de moi quand vous étiez seuls ensemble ?"

Un sourire vint sur son visage, et elle avait l'air fière de lui alors qu'elle répondit : «Il a parlé de ta résilience, de ta persévérance dans tout ce que te faisais même si tu étais souvent éclipsé par Itachi. Il savait que tu étais talentueux, et que tu étais différents d'Itachi, et le surpasseraient dans tes propres forces. Il voulait que tu sois le meilleur que tu puisses être. Il t'aimait autant qu'il aimait Itachi. "

Sasuke avait l'impression qu'une partie de lui avait été comblée en entendant la réponse. Quelque chose auquel il n'aurait jamais obtenu de réponse, il l'avait maintenant. Récupérer quelque chose qu'il pensait être trop tard pour jamais acquérir. L'image de sa mère s'est brouillée. Il se frotta les yeux avec fureur - il n'avait pas pleuré depuis des années, et il n'allait pas commencer maintenant, même pas dans un rêve.

"Ce n'est vraiment pas un rêve, n'est-ce pas ?" demanda-t-il en tendant la main et en lui donnant une accolade, sans tenir compte du chat qui était pratiquement écrasé entre eux. Il connaissait la réponse et sa mère savait qu'elle n'avait pas à répondre. Il ne voulait pas qu'elle parte - il voulait rester dans ce monde pour toujours, il ne voulait plus jamais que sa mère reparte. Le tintement de la cloche sur l'oreille du chat résonna alors que son oreille tremblait d'irritation.

«Je t'aime, maman,» dit-il désespérément alors qu'il commençait à sentir le monde des rêves s'éloigner de lui. Elle avait besoin de l'entendre le dire avant qu'il n'ait jamais eu la chance de le dire à nouveau, «Et papa aussi. »

"Nous le savons," l'entendit-il répondre, mais sa voix était faible. Il pouvait à peine la sentir le tenir dans ses bras. "Au revoir, Sasuke. Vis ta vie avec ceux qui t'aiment et ceux que tu aimes."

Il avait l'impression d'être branlé loin de sa mère et dans une dernière tentative désespérée de la rappeler, il lui cria.

«Maman! » Appela Sasuke, ouvrant brusquement les yeux et tendant la main vers la dernière image claire qu'il vit de sa mère. Mais ses mains ne tenaient pas les plis de soie lisses du kimono de sa mère, mais se refermaient sur le tissu grossier de la chemise de Sai. Il fallut une minute à Sasuke pour enregistrer la situation et le regard surpris sur le visage de Sai. Il lâcha précipitamment le tissu.

«Maman ? » Sai fit écho, "Je m'excuse, Uchiha-san, mais tu te trompes."

Sasuke sentit sa nuque devenir rouge, "Pourquoi es-tu accroupie à côté de moi comme ça ?"

"Je vérifiais ton état," répondit Sai, manquant le malaise dans la voix de Sasuke, "Yugito-san vient de se réveiller il n'y a pas si longtemps."

«Combien de temps sommes-nous sortis ? » demanda-t-il, s'asseyant lentement, commençant à se souvenir des choses qui s'étaient passées avant son rêve... ou était-ce une vision ? Pas trop loin, il vit Yugito accroupi près du feu, l'air désespéré, "Est-ce qu'elle va bien ?"

"Quatre heures," répondit Sai, "Quant à Yugito-san, il semble que ses crampes menstruelles soient passées."

Sasuke tomba intérieurement en sueur, mais extérieurement ne dit rien. Yugito n'avait pas du tout l'air de souffrir, ce qui était bien, mais c'était un revirement par rapport à ce qu'elle avait ressenti plus tôt. Sa mère avait dit dans le rêve - la vision ... la chose, que c'était là même où Nekomata vivait sous sa forme corporelle. Peut-être que la source de la douleur de Yugito était le fait qu'ils étaient si près du point de pouvoir du démon.

"C'est bien que tu sois réveillé," continua Sai, après avoir également détourné son regard de Yugito, "j'allais chercher une source d'eau fraîche, mais j'hésitais à la laisser veiller sur toi pendant que tu étais inconscient - considérant que ses crampes peuvent revenir. "

"Est-ce que tu seras bien par toi-même ?" Demanda Sasuke alors que l'artiste se levait pour partir.

Sai l'étudia avec ses yeux d'encre, "Je vais bien. Ce n'est pas la première fois que je passe l'examen, Uchiha-san."

Sai traversa la clairière, ramassant quelques cantines d'eau avant de disparaître entre les troncs emmêlés de certains des arbres qui les protégeaient. Sasuke ferma les yeux pendant une minute, voulant lui-même repousser le rêve de son esprit ; il avait beaucoup de questions à poser à Yugito mais il n'était pas sûr qu'elles recevraient une réponse positive. Soupirant intérieurement, il se souleva de son couvre-lit, une douleur fulgurante dans sa paume lui rappelant comment il l'avait déchiré plus tôt dans la nuit. Il regarda la main en question et vit qu'elle était maintenant liée et bandée. Sai a dû faire cela pendant que le sien était inconscient. Se levant, il erra lentement à travers le camp que Sai avait mis en place pour eux. Il s'assit à côté de Yugito, mais à une distance confortable. Il l'avait vue se raidir quand il s'était approché et il ne voulait pas qu'elle se sente plus intimidée qu'elle ne l'était déjà. Il y avait une longue pause.

"Je suis désolée," dit-elle après un moment, ne le regardant pas, mais fixant avec détermination le feu, "pour ce qui t'es arrivé. Je ne voulais pas dire ..."

Elle a refusé de le regarder. Elle s'assit, les genoux repliés sous son menton et serra ses jambes contre elle-même. Son menton reposait sur ses genoux et son visage était complètement vide alors qu'elle faisait face aux flammes dansantes, les reflétant dans ses yeux. Des yeux de la même couleur que ceux de Nekomata, réalisa Sasuke.

« Tu es un hôte," dit-il catégoriquement - ce n'était pas une accusation.

Yugito le regarda pour la première fois depuis qu'elle avait été submergée par le chakra du démon, un regard de choc absolu et de terreur inscrit sur son visage. Elle ouvrit la bouche mais la referma et lui lança un regard effrayé. Elle a essayé de retrouver son sang-froid, mais en a été incapable, et après un certain temps, elle a réussi à parler.

"Comment as-tu trouvé ?" demanda-t-elle d'une voix nerveuse.

«Elle m'a dit, indirectement, c'est-à-dire,» dit-il, pointant son ventre - à peu près l'endroit qui était au centre de sa signature de chakra extrêmement puissante.

Yugito le regarda, "Je ne voulais pas ! Je n'avais aucun contrôle sur ce qui s'était passé. Quand j'ai pris ta main, je ne pensais pas qu'il se passerait quoi que ce soit, je -"

"Mon meilleur ami est un hôte," la coupa Sasuke, "Je m'en fiche que tu sois l'hôte d'un démon."

La surprise a été lavée de son visage par le soulagement, puis elle a demandé, « Vraiment ?"

Sasuke hocha simplement la tête.

«Je savais que je n'étais pas la seule mais... je n'en ai jamais rencontré un autre» dit-elle calmement, «Quand nous sortirons de cette forêt sanglante, penses-tu que je pourrais le rencontrer ? »

Sasuke permit à un sourire narquois de tirer au coin de sa bouche, "Tu ne l'aimerais pas - il sourit tout le temps."

"Je m'en fiche," dit Yugito avec détermination, mais elle souriait un peu aussi, "je ne pensais pas que des gens comme nous pourraient être autorisés à sourire tout le temps."

Sasuke n'a rien dit à ce sujet. Il ne pouvait pas faire de commentaire - ce n'était pas sa place. Il n'avait jamais su ni se soucier pourquoi Naruto semblait être rejeté par la majorité du village quand il était enfant, mais maintenant qu'il savait que l'exubérant garçon vêtu d'orange était l'hôte du démon le plus puissant connu de l'homme, les choses faisaient un peu plus de sens. Naruto n'était pas dangereux, d'après l'expérience de Sasuke, mais pour ceux qui ne le connaissaient pas, il pouvait l'être pour tout ce qu'ils savaient. Yugito avait-il grandi dans une situation similaire, évité par tout le monde autour d'elle ? Personne pour appeler ses coéquipiers parce qu'elle était considérée comme trop dangereuse pour en avoir ? Rejeté par les parents et les frères et sœurs ? Pas d'amis ? Sasuke n'avait jamais été détesté et ignoré par tout le monde, même pas quand il avait été ramené au village, donc il savait qu'il n'y avait plus rien qu'il puisse dire à Yugito maintenant, seulement écouter.

Les yeux jaune-vert de Yugito revinrent vers le feu, serrant ses genoux plus près d'elle. «C'est pourquoi je n'ai jamais passé l'examen auparavant», confia-t-elle calmement, «C'est la première fois que le Raikage me laisse participer à l'examen. J'étais si heureuse, même si je serais jumelée à des inconnus pour m'aider. Des inconnus ne sauraient pas mon secret - je ne pouvais pas me juger - alors je voulais tellement m'assurer que personne ne découvre la vérité sur moi. Je ne voulais pas non plus que mes coéquipiers se méfient de la confiance de mes coéquipiers. Tu l'as découvert... alors, tellement pour ça."

"Ce n'était pas de ta faute," lui rappela Sasuke.

«Comment n'est-ce pas ma faute ? » lui demanda-t-elle, l'air maussade.

"Que voulez-vous dire? "

«À cause de moi, je nous ai rendus inconscients pendant quatre heures, ce qui a gêné notre équipe et pris un temps précieux», a-t-elle commencé à raconter, comptant sur ses doigts. «Maintenant, nous ne sommes plus loin de l'endroit où nous avions prévu de finir. J'ai dérangé Sai pour qu'il prenne soin de nous, peu importe à quel point il est socialement désemparé. J'aurais pu finir par te faire du mal quand Nekomata a agi. Comment peux-tu ne pas me détester ? "

«C'est le démon qui t'as fait souffrir, c'est le démon qui nous a assommés, c'est le démon qui a causé les désagréments à Sai, et je n'ai pas été blessé par ce qui s'est passé,» répondit raisonnablement Sasuke ; à ses propres oreilles, il ressemblait beaucoup à Sakura - peut-être qu'elle déteignait sur lui après avoir vécu ensemble pendant si longtemps, "Tu n'es pas le démon et le démon n'est pas toi."

«Cela ne te concerne pas que je ne puisse pas le contrôler ? » elle a insisté, "Tu ne penses pas que je suis dangereux ?"

Sasuke haussa les épaules, "Je peux me défendre."

"Contre un démon ?!"

Sasuke haussa de nouveau les épaules.

"Tu as un chat démon à deux queues résidant dans ton corps," dit-il calmement, "Ce ne sont pas mes affaires, alors pourquoi devrais-je être dérangé par ça ?"

«Alors pourquoi me le dire du tout que tu savais ? » Yugito a répondu vacant, "... Qu'as-tu vu ?"

"Quoi?"

«Nekomata t'as montré quelque chose, n'est-ce pas ? » Yugito dit lentement, "Elle t'as montré quelque chose et vous vouliez me demander ce que vous avez vu."

Une pause, "Oui. Cela signifie que ce n'était pas un rêve, n'est-ce pas ?"

«D'après ce que je sais du Bijuu - ce qui n'est pas grand-chose. - ils peuvent chacun contrôler certains éléments,» commença Yugito, «Le domaine de Nekomata est la mort. »

"Chakra de l'élément sombre."

Yugito hocha la tête, "Donc si elle vous montrait quelqu'un que tu savais être mort, alors tu parles probablement avec eux."

Sasuke resta silencieux. Ce n'était donc vraiment pas un rêve. Ses pensées vagabondaient sur tout ce que sa mère lui disait alors - contrairement aux rêves, chaque détail était clair et net. Elle l'avait désespérément supplié de renoncer à sa vengeance... Mais, abandonner sa vengeance ? C'était tout ce pour quoi il vivait. Ou c'était du moins le cas. Maintenant, il avait d'autres choses pour lesquelles vivre, réalisa-t-il, outre sa vengeance, comme ses amitiés, et rétablit des liens. Ils lui étaient précieux avec une importance différente de celle de sa vengeance. Mais il savait qu'il ne pouvait pas renoncer à sa vengeance.

Il leva les yeux à travers les branches enchevêtrées des arbres, capable à peine de voir le ciel, mais apercevant toujours quelques étoiles. Sa mère ne savait-elle pas que la vie d'Itachi était une menace pour le reste des choses pour lesquelles il vivait ? Il ne savait pas trop quoi faire, ni quoi penser. C'était le dernier souhait de sa mère pour lui de libérer la haine de son cœur... Mais pouvait-il le faire ?

"Tu sais," dit Yugito après que le silence eut été un peu trop épais, "Je ne sais pas pourquoi Nekomata a agi comme ça tout d'un coup. Ce n'est jamais arrivé auparavant. Je ne l'ai jamais connue désirer parler avec un mortel si catégoriquement. "

"Apparemment, elle vivait ici sous une forme corporelle il y a des siècles," répondit Sasuke sans tonalité, "C'est censé être une sorte de lieu de pouvoir pour elle."

Yugito se déroula lentement de sa balle et opta plutôt pour une position en tailleur sur le sol. Elle regarda son ventre. "Je ne savais pas ça," dit-elle en posant doucement la main dessus.

Il l'étudia, notant qu'elle n'avait pas... il ne pouvait pas tout à fait le décrire. C'était comme si elle était presque amicale en faisant le commentaire, mais en la réprimandant. Les mots ne lui étaient pas entièrement dirigés non plus.

"Tu lui parles ?" demanda-t-il, et Yugito eut l'air surpris.

«Ouais... parfois,» admit-elle à contrecœur, «Nekomata est à la fois mon amie et quelqu'un que je veux détester, mais je ne peux pas. De tous les Bijuu, je pense qu'elle est la plus bénigne - j'ai eu de la chance.

« Bénin ?"

«Comme n'importe quel démon, on ne peut pas lui faire confiance, mais elle est patiente et m'aide quand je demande, même si c'est un risque, parce que je sais qu'elle rate ses jours de liberté. C'est une chatte et elle se soucie de tout autant que les chats se soucient du monde qui les entoure, "dit prudemment Yugito," Les gens me détestent parce qu'ils savent pour elle, mais elle fait partie de moi et la seule que j'ai, puisque personne d'autre ne me laissera me rapprocher. Se lier d'amitié avec un démon ... quelle stupidité suis-je ?"

Sasuke haussa les épaules, il ne pouvait pas être le juge de cela, "Si tu veux mon avis, se lier d'amitié avec quelqu'un en qui tu sais que tu ne puisses pas faire confiance est acceptable - mais quand tu commençais à lui faire totalement confiance, même quand tu sais qu'il ne peut pas faire confiance, alors c'est de la stupidité. "

C'est à ce moment-là que Sasuke remarqua inconsciemment que la signature de Sai était de retour à portée et se rapprochait de leur position. Il ne savait pas pourquoi il parlait si ouvertement avec Yugito, d'autant plus qu'il se faisait un devoir d'éviter les problèmes des autres, mais il trouva que cela ne le dérangeait pas vraiment. Peut-être était-ce parce que cette étrange fille, et le démon qui était son ami, lui avaient permis quelque chose qu'il pensait ne jamais obtenir, ou peut-être parce qu'elle lui ressemblait beaucoup.

Habituellement.

...

Note de la traductrice : Chapitre 53 assez touchant ou l'on voit Sasuke avec sa mère, et chapitre qui montre qu'on arrive à la fin dans une vingtaine de chapitres !