Chapitre 7 ➸ Poursuite
N'hésitez pas à commenter au fil de votre lecture afin que je puisse connaître vos réactions face à certains passages ou dialogues :) ♡
Bonne lecture !
10ème JOUR
Cela fait plusieurs jours que je n'ai pas de nouvelles de Gabriel, comme s'il cherchait à m'éviter, sans avoir la moindre raison. C'est décidé, je déteste cette maison, elle renferme de mauvaises choses et dont je suis la seule à percevoir avec Caspian. Pauvre bonhomme... Il y a de quoi le traumatiser. La nuit, c'est un tout autre manoir, il me terrifie tandis qu'il resplendit la journée et donne l'envie d'explorer les moindres recoins.
Pour le moment, je me sens chanceuse de ne pas avoir dû refaire face à n'importe quel esprit habitant la demeure, je ne suis pas certaine de pouvoir le supporter une nouvelle fois sans devenir complètement folle. A ma place, des tas de gens quitteraient déjà les lieux et s'en iraient très loin pour oublier cet épisode douloureux, mais aucune solution ne s'offre à moi. Je dois rester pour terminer la rénovation de Littlewood Residence ; mes parents ne me croiront jamais si je leur avoue ce que j'ai vu et sans raison valable, je ne peux pas abandonner le projet. C'est une entreprise familiale, pas un moulin duquel on sort et revient dès que ça nous chante. La compagnie Sparrow est en plein essor, hors de question que je leur fasse un coup comme ça...
— Tu es toujours autant dans tes pensées, me fait remarquer Naomi.
Mon regard navigue jusqu'à elle, debout devant notre lit, coiffant sa longue crinière rose et caramel.
— En même temps, j'ai toutes mes raisons avec les événements qui occurrent, tu ne crois pas ?
La métisse m'offre un mince sourire et s'approche de moi pour me rejoindre sur le lit, posant une main sur mon épaule après avoir abandonné sa brosse à cheveux.
— Tu n'as toujours pas dit à tes parents que tu vois en couleur ?
Je fais mine de m'étouffer de rire, ironiquement avant de souffler.
— Comment pourrais-je ? Ils me poseraient un tas de questions qui me mettraient dans une situation délicate, sans issue et lorsque je leur dirais la vérité, ils me verraient comme la plus grande baratineuse du siècle. Ou alors, ils penseront que je suis cinglée !
— Tu peux toujours essayer, tente-t-elle d'une voix rassurante.
— En quoi est-ce crédible de dire que j'ai vu l'ange Gabriel dans un rêve, que je vois des fantômes et que désormais, j'ai la capacité de voir en couleur ? Plutôt mourir ! pesté-je avant de me laisser tomber en arrière, la tête sur l'oreiller.
Elle se fait silencieuse, s'allonge à mes côtés puis vient embrasser mon front d'un air protecteur. Je ne sais pas comment elle fait pour supporter ma mauvaise humeur en ce moment et même si cela se justifie, elle pourrait refuser de me croire sur parole, mais je suppose que les meilleures amies servent à ça... Encore une chance pour moi que son éducation et sa famille l'aient fait baigner dans ces croyances surnaturelles. Avant d'arriver dans ce manoir, je n'y croyais, je disais que cela révélait d'un fantasme chez les Hommes pour répondre à un besoin de peur afin de stimuler ses mécanismes de défense ou encore son adrénaline.
— Je sais que c'est difficile, mais voit le positif dans cette histoire... Tu n'as rien vu d'anormal ces derniers jours. Et si c'était enfin terminé ? positive-t-elle avec un petit sourire.
Je l'observe ramasser sa brosse à cheveux et la reposer sur sa table de chevet par flemme de retourner à la salle de bain. Elle s'allonge confortablement à côté de moi, sur son flanc droit pour me faire face alors que mon visage est tourné vers le plafond blanc maculé que mes yeux ne quittent pas.
— Et si ce n'était que le début ? Que cela revient en force ? murmuré-je, la gorge serrée.
Depuis ce matin, j'ai un mauvais pressentiment et quand bien même j'essaie de le ranger dans un coin de ma tête, de ne plus y penser, il revient toujours me frapper en pleine poire. Une fois le soleil couché, je redoute toujours ce qui se passera, tout le monde connaît bien cette phrase : « le calme avant la tempête ». Une vérité que j'appréhende entre les murs de Littlewood Residence.
— Ça fait des jours que tu ne dors que trois ou quatre heures par nuit. Fais une bonne nuit de sommeil, ça t'aidera, me conseille-t-elle.
Je ne peux qu'acquiescer, me tourner sur le côté pour lui faire face et fermer les yeux. Telle une enfant avec sa mère, notre proximité m'apaise, alors que je suis sur cette Terre depuis 23 ans... Dans un autre contexte, je ressentirais de la honte, mais mon cas m'excuse. Du moins, je suppose...
*
Sans que je ne sache pourquoi, je suis debout, au milieu dans cette pièce vide. La seule pièce non aménagée de la maison qui se situe derrière les chambres des enfants, mais aussi de celle de Mark, au-dessus de la salle d'art et de musique. Tout est si sombre, seule la lumière de la lune permet de me repérer dans l'obscurité. Ça recommence. Je le sens. Je le sais. Tout n'est que question de secondes. Je tente d'avancer, mais mes pieds refusent de m'obéir, comme si un aimant se cachait sous le plafond et un second sous les plantes de mes pieds. L'idée me dégoûte profondément, me provoquant des frissons.
C'est à ce moment-là que je l'aperçois, au fond du couloir qui mène jusqu'aux escaliers et plus loin encore, à l'étage de la bibliothèque. Je retiens mon souffle.
Toujours accompagnée de son ourson en piteux état, elle m'appelle par mon prénom. Chaque lettre qui le compose glisse sur ses lèvres avec aisance dans un ton innocent. Mon rythme cardiaque s'accélère. Je serre les poings et tente de prier Gabriel, sans succès. Dans mon esprit, aucune phrase ne se forme correctement, comme incapable de parler ma langue maternelle !
— Je t'en supplie, aide-moi ! Tu es la seule qui en est capable ! m'implore-t-elle en sanglotant.
Mon cœur se serre. Je n'ai jamais aimé voir les enfants pleurer, au contraire, et son état renforce cette envie de l'aider... À pas feutrés, lentement, je me dirige vers elle avant que l'on se retrouve nez à nez. Je m'abaisse à sa hauteur pour lui demander ce qui lui prend, mais je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche que ses frêles bras entourent ma taille et qu'elle se colle à moi. Sa peau n'est pas froide. Son toucher est tout ce qu'il y a de plus lambda. Est-elle vivante ?
Je doute.
Comment est-ce possible ?
J'hallucine. Encore.
— Protège-moi d' elle...
Je fronce les sourcils.
— Qui ça ?
— Elle ! s'exclame-t-elle en pointant du doigt quelque chose derrière moi.
Lorsque je me retourne, j'aperçois une femme à quelques mètres de moi. Celle-ci est vêtue d'anciens vêtements comme la petite fille, elle est relativement grande, de longs cheveux noir corbeau tombent en cascade sur ses épaules et ses yeux en amande brillent de malice alors qu'un sourire étire ses livres.
« J'étais au bord de la piscine et une dame est venue jouer avec, elle s'appelle Ada. Elle a dit que je devais apprendre à nager et devenir un homme ! Elle m'a poussé dans l'eau et m'a forcé à rester au fond ! »
« Même qu'elle était chinoise ! »
Les phrases de mon petit frère, Caspian, me reviennent au visage comme une claque. Il ne mentait pas. Ada se tient devant moi et ne prend pas la peine de cacher le sadisme qui l'habite...
— C'est elle qui t'a fait du mal ? murmuré-je en reculant de quelques pas avec Diana.
— Elle fait du mal à tout le monde, ici.
J'avale difficilement ma salive. Je devine aisément qu'elle s'en prend à tous ceux qui passent ici et qu'il y a probablement eu d'autres morts ici et par extension, plus de fantômes qui logent entre ces murs sinistres. Encore une fois, c'est une bonne raison pour que ma famille, Naomi et moi-même déguerpissions de cette maudite demeure !
Elle disparaît.
Elle apparaît.
Devant moi.
Nez à nez.
L'asiatique pousse un hurlement qui me déclenche un mal de crâne horrible. J'attrape la petite fille par la taille, glisse mes mains derrière son dos et elle enroule ses jambes autour de ma taille avant que je ne pique un sprint. Je n'ai aucune idée de l'endroit où je me rends. Je passe la porte de la bibliothèque, contourne ses rebords avant de prendre les escaliers en colimaçon qui me permettent d'accéder au rez-de-chaussée, toujours dans la salle des livres. Je continue ma course avant de me retrouver au centre de la maison, devant les escaliers principaux qui mènent à l'étage, l'enfant toujours en sécurité dans mes bras.
La respiration saccadée, je regrette de ne pas faire plus de sport dans ma vie. Comment aurais-je deviné que je serais un jour dans cette situation calamiteuse ?
Des talons claquent contre le parquet à une lenteur agonisante. Mon stresse monte en flèche. Ada joue avec mes nerfs. Tourmenter les habitants de Littlewood Residence l'amuse et tuer l'exalte. C'est alors qu'elle arrive en haut des escaliers, soulevant sa longue robe avec élégance alors qu'elle descend les marches.
Mon regard se porte sur l'objet brillant dans sa main droite. Un couteau. Des gouttes de sang glissent de la lame cramoisie et s'écrasent au sol. Mon cœur se serre. Quoi que je fasse, elle me rattrapera. J'ose à peine me demander à qui appartient ce sang... Une pensée pour ma famille et Naomi m'empêche de respirer correctement. Je suis au bord de la crise d'angoisse.
— Maple ! C'est qui ça ?
Je me fige et mes yeux remontent en haut des escaliers où se tient Holly. Je peux entendre la voix de Naomi l'appeler à son tour, signe qu'elle est proche de nous. Avant même que je leur crie de rebrousser leur chemin, l'asiatique se retourne et un rire satanique résonne. Elle se téléporte jusqu'à ma sœur, le bras en l'air, prête à faire couler du sang. Je lâche la petite fille et cours en sa direction, sautant sur la femme. Cette dernière s'écroule au sol et nous roulons dans les escaliers jusqu'à atterrir au pied des marches. Des douleurs lancinantes au niveau de mon crâne et de mon dos me font souffrir le martyre. Je pousse un grognement et tente de me relever, mais l'asiatique reprend vite le dessus. Elle m'attrape par les épaules et me plaque sur le dos. Une injure s'échappe de mes lèvres alors qu'elle approche dangereusement son arme blanche de mon visage. Du coin de l'œil, je découvre que Naomi a rejoint Holly, les deux accourent dans notre direction.
— N'approchez pas ! les avertis-je, le souffle court.
Lorsque Ada s'apprête à plonger le couteau au centre de mon visage, je lui envoie mon poing dans le nez. La lame glisse et pénètre dans ma chair. Coincée dans mon avant-bras, des flots de sang s'écoulent de ma plaie alors que je hurle de douleur. J'ose à peine regarder l'horreur et je n'ai pas non plus le courage d'attraper le manche pour l'extraire.
La femme a disparu, à ma plus grande surprise.
Je peux déjà entendre le reste de la famille déambuler pour nous rejoindre et découvrir ce qui se trame ici. Comment pourrais-je leur expliquer ce qui s'est produit ? Aucun mensonge ne justifiera le couteau planté dans mon avant-bras. Je suis prise de tremblement et l'odeur métallique du sang me donne la nausée. Si je regarde tout ce liquide rouge et chaud, je renverserais le contenu de mon estomac et je m'évanouirais sûrement.
— Dites-moi que je n'ai pas rêvé, que vous l'avez aussi vu... murmuré-je faiblement entre deux faibles couinements.
Désormais à ma gauche, ma meilleure amie retire sa longue et fine robe de chambre sous laquelle elle porte un débardeur et un short. Elle compresse le tissu contre ma plaie, autour de la lame, n'osant sûrement pas la retirer.
— Non, tu n'es pas folle... Nous avons toutes les deux vus cette femme...
Du coin de l'œil, j'aperçois tous les membres de familles qui courent et Holly, paralysée, bougeant à peine. Je n'ai pas le temps d'assister à leur réaction...
Le noir complet.
Hello ! ♡
Je reviens avec un nouveau chapitre avec... Pas mal de retour ! Je m'en excuse vraiment ! Je pensais pouvoir poster dans la semaine, mais je me suis retrouvée plus débordée que je le pensais. Je pensais aussi pouvoir le poster hier soir sauf que j'étais mal en point...
Néanmoins, voilà un peu d'action ! Que pensez-vous vous de chapitre ? De manière constructive si possible haha
Qu'imaginez-vous pour la suite ? :)
Quels conseils me donneriez-vous pour m'améliorer dans ma future réécriture de l'histoire ?
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Caroline
Mon insta d'auteure : CauseImHappinesss
Mon twitter : CauseImHappiness
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