Affalée dans le bateau à moteur loué par mon père, je fixai quelques minutes en silence la lune ronde et blanche au-dessus de ma tête.

Après une nage aussi longue et aussi rapide, j'étais épuisée et totalement inerte. Seule ma poitrine qui s'emplissait goulument d'oxygène trahissant la vie qui courait encore dans mes veines. Un moment de répit fort apprécié après ma mésaventure aquatique, mais qui fut interrompu par un cri retentissant à quelques centimètres de ma tête.

― Qu'est-ce que tous ces goélands font ici ? demandai-je à mon père en remarquant d'où provenait le bruit stridant.

― Il y a un très gros poisson dans le bateau, peut-être qu'ils ont faim... ? dit-il en attrapant une pile de serviette derrière lui.

Je me redressai sur mes coudes pour chercher le poisson dont il parlait, jusqu'à ce que je remarque son sourire en coin.

― Ah. Ah. Ah. Très drôle. Viens m'aider à m'essuyer, au lieu de dire des bêtises, répondis-je en montrant ma longue queue qui débordait du bateau.

Plusieurs goélands essayaient de se poser sur la barre du gouvernail, mais furent chassés par un oiseau bien plus gros qui pris toute la place.

― C'est un goéland, ça aussi ? m'enquis-je tout en commençant à essuyer mes écailles luisantes.

― Aucune idée. Je ne suis pas un spécialiste, répondit mon père en haussant les épaules avant d'allumer le moteur du bateau. Mais il est peut-être assez gros pour t'emporter, tu devrais faire attention.

Ouais... Mon père était visiblement de bonne humeur... !

Tandis que je sentais peu à peu mon corps reprendre sa forme humaine, je fis un geste brusque dans la direction de l'animal pour le faire partir.

― Allez, ouste ! Gros plein de plumes ! Il n'y a rien à manger ici !

L'imposant volatile s'envola enfin et disparut parmi ses congénères.

Le retour fut long et mon corps refusait de s'endormir malgré les vêtements secs et la couverture bien chaude dans laquelle mon père m'avait enveloppée. Le souvenir du serpent mental envahissant mon esprit ne voulait pas me laisser tranquille. D'après mon père, je finis par m'assoupir, mais d'un sommeil agité.

Prévenue par téléphone, ma mère nous attendait et se précipita pour m'accueillir lorsque nous accostâmes. Sous ma couette quelques minutes plus tard, je fis le tour du cadrant avant de sortir en nage d'un sommeil plein de cauchemars.

Les jours suivants furent assez difficiles. J'avais tout raconté à mon père, mais n'avais pour l'instant pas la force de lui poser plus de questions. Je n'avais qu'une envie : penser à autre chose qu'à ce froid visqueux dans ma tête.

Ma mère avait pu prendre des jours de vacances, et m'aida à me changer les idées pendant les miennes. Comme je n'avais pas d'amis par ici, nous sortîmes toutes les deux pour des séances interminables de shopping, de manicure et de soins capillaires. Mon père nous rejoignit lorsqu'il sentait qu'il ne s'ennuierait pas trop, pour aller au cinéma, au restaurant, et pour de nombreuses balades dans la campagne voisine sous un soleil encore bien présent pour ce début d'automne.

Les cauchemars s'estompèrent peu à peu au fil de la semaine, me laissant en meilleure forme pour la rentrée.

Moi qui avais rêvé toute mon adolescence de cette vie de sirène, jamais je ne m'étais imaginée vivre de tels mésaventures...

Je ne le savais pas encore, mais je n'étais pas au bout de mes peines, ni de mes surprises !

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Hello mes petits poissons de lecteurs ! Comment ça va ? 🐟

On ne dirait peut-être pas, mais ce petit chapitre qui paraît inutile a son importance ! 

Je ne vous en dis pas plus, vous saurez très vite de quoi il s'agit en lisant la suite qui est publiée ! 😊❤️

N'oubliez pas de voter et de commenter, ça m'aide beaucoup de savoir ce que vous pensez de l'histoire, ça m'encourage, et ça met un peu plus en avant mon roman qui se perd dans les méandres infinis de Wattpad. 😜