Les premières vacances de l'année arrivèrent sans autre incident, mais toujours sans comprendre le comportement d'Elya.

Je fis rapidement ma valise pour passer les dix prochains jours avec mes parents et me retrouvai désœuvrée pour une demi-journée avant leur arrivée. Je pris rapidement la décision de la passer sous l'eau.

J'avais un peu de marche avant de rejoindre la toute petite plage discrète, de seulementquelques mètres carrés, que j'avais trouvée. Entourée de rochers et toujours déserte, car peu accessible, j'ylaissais mes affaires de temps de ma baignade.

Avant de plonger, je me souvins de justesse que j'avais promis à mon père de lui envoyer un message à chaque fois que je partais nager. Je tapai rapidement sur le clavier de mon nouveau téléphone (l'ancien avait rendu l'âme après le plongeon dans le port) :

« Je vais nager »

Puis je me glissai dans l'eau après avoir vérifié les alentours.

La tête sous la surface, le silence de l'océan m'enveloppa. Alors que j'avais trouvé cela un peu angoissant la toute première fois, cela avait un effet apaisant depuis. Mes écailles apparurent rapidement et mes jambes se transformèrent en longue queue que j'ondulai souplement pour avancer dans l'eau.

J'apprenais peu à peu à me servir également des nageoires latérales qui s'y trouvaient et servaient à changer plus facilement de direction. Je n'étais pas encore une experte et étais loin de me déplacer aussi agilement que mon père. Mais ça venait avec la pratique.

J'avais déjà exploré les fonds peu profonds à l'ouest et décidai d'aller un peu plus loin pour voir si la profondeur allait me déranger ou non.

Je commençais à avoirl'habitude. Mon père m'avait expliqué que nous avions une sorte de radar intérieur qui nous permettait de ne pas nous perdre, un peu comme le sixième sens chez les animaux. Dans l'océan immense, c'était nécessaire pour ne pas errer pendant des jours et des jours sans retrouver la côte. Je l'avais déjà expérimenté et je trouvais cela vraiment cool. Je ressentais tout simplement d'où je venais, et ne m'étais jamais trompée pour retourner à la plage.

Les récifs que je découvrais étaient vraiment magnifiques. En tant que sirène, ma vue perçante me permettait de voir comme en plein jour dans l'obscurité aquatique, ce qui était plutôt cool. Parmi les coraux et plantes colorées, de multiples poissons, que je n'avais pu observer que dans des aquariums, me fixaient de leurs yeux globuleux avant de continuer leur vie comme si j'étais des leurs. C'était vraiment magique.

Je ne savais pas que, pendant ce temps, mon téléphone marquait que mon message n'avait toujours pas été lu par mon père. Et que s'il l'avait fait, il m'aurait répondu rapidement de ne pas m'aventurer dans l'océan ce jour-là, parce que c'était la pleine lune...

Inconsciente du danger, je ne me faisais aucun souci. J'étais tellement bien, ici !

Après avoir passé un certain temps à jouer à cache-cache avec un poisson bleu strié de jaune, je remarquai que la barrière de corail se terminait, après quoi se trouvait un gouffre d'une noirceur un peu inquiétante.

J'étais partie plus loin que ce que j'avais pensée, emportée par le courant de la marée, duquel mon père m'aurait préservée s'il avait lu mon message, mais que je ne sentais pas. J'avais perdue toute notion de temps et de distance. Il était vraiment temps que je retourne d'où je venais.

Je jetai un dernier regard au gouffre, curieuse de savoir si le peuple des sirènes vivait encore loin... D'après mon père, les humains ne pouvaient pas y avoir accès. Ça ne devait pas être la porte à côté.

En faisant demi-tour, je me rendis compte que je commençais à ressentir une gêne au niveau de la poitrine. Peut-être que j'allais avoir besoin d'oxygène rapidement. Je n'étais jamais restée aussi longtemps sous l'eau sans respirer, et cela commença à m'inquiéter.

J'allais accélérer ma nage, lorsqu'une voix féminine dans ma tête me figea sur place.

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Hello !!! 😁

Est-ce que ça va se compliquer, mes p'tits poissons ? 🤔

Hum... à votre avis ? 😱