Chapitre 8
Shelby se trouvait sous la douche, étant rentré depuis peu avec sa meilleure amie. Il était vingt heures passé et elle comptait passer sa soirée dans sa chambre, sous la couette. Pendant que Katy, elle, s'exciterait sur la console. C'était ainsi le samedi soir lorsqu'elles n'allaient pas rejoindre les autres au « Blue's ».
La jeune fille laissait couler l'eau chaude sur son corps qui se réchauffait sous cette buée de chaleur. Autant elle avait angoissé pour cette sortie, autant elle avait fini par l'apprécier. Sauf lorsqu'elle s'était retrouvée dans l'eau, la peur l'étreignant. Pas une seule fois, Matys ne l'avait lâché, comme il le lui avait promis. Et pourtant, elle s'était agrippée à son cou comme si elle allait l'étrangler. Le jeune homme n'avait rien dit, ne s'était pas énervé, ne s'était pas moqué d'elle, et ce, même après lui avoir dit qu'elle avait peur. Il l'avait simplement gardée serrée dans ses bras et l'avait rassurée. Rares étaient les garçons ainsi, Shelby en était persuadée.
Elle ne savait pas encore comment décrire ce qu'elle ressentait pour ce garçon qui lui avait fait si peur une semaine plus tôt. Il l'intimidait et en même temps il la rassurait. Il était sans gêne, insistant, il l'embrassait quand il en avait envie, la prenait dans ses bras sans son accord et la touchait. Mais elle devait bien avouer que sa présence avait un petit quelque chose de chaleureux. À sa manière, il la poussait dans ses retranchements. Elle n'appréciait pas trop, mais ne se refermait pas totalement non plus. Shelby ne comprenait pas ce qui se passait. Elle qui était si réservée, qui gardait tout pour elle... Son cercle d'amis se fissurait pour laisser place à ce garçon au regard marron et hypnotisant.
Au rez-de-chaussée, Katy avait branché sa console, prête à passer sa soirée à jouer. Elle adorait cela, ça l'aidait à déstresser. Mais un sourire béat ornait également ses lèvres. Elle avait agréablement apprécié passer l'après-midi avec Seth. Elle trouvait ce garçon sans gêne et aussi fou qu'elle. Et elle kiffait ça. De plus, elle le trouvait mignon et complètement débile. Elle pouvait faire ce qu'elle voulait avec lui et elle devait avouer qu'elle aimait bien cela. Il prenait tout à la rigolade, ce qui amplifiait leurs petits jeux et l'humour qu'ils dégageaient.
Généralement, les garçons qu'elle ne connaissait pas ne l'abordaient pas comme lui, l'avait fait. On la trouvait folle, impétueuse, avec un sale caractère. Katy n'était pas du genre à se laisser faire. Elle disait ce qu'elle pensait, quand elle le pensait et de la manière dont elle le voulait. Et tant pis si ça ne plaisait pas à son interlocuteur. Elle possédait une personnalité et une voix forte. Elle ne mâchait pas ses mots, de ce fait, elle ne se faisait pas souvent draguer. Mais finalement, elle intéressait un garçon et elle était déjà sous le charme de celui-ci.
Affalée sur le canapé, un plat de chips sur la table, ses pieds nus dessus, une manette en main, son portable se mit à sonner, la coupant dans sa concentration. Elle le sortit de la poche arrière de son jean et se mit à lire le texto après avoir mis son jeu sur pause. Voyant qui le lui envoyait, un fin sourire étira ses lèvres.
« Ça te dit soirée pizza ma belle ? »
Elle était tentée, mais elle ne voulait en aucun cas laisser Shelby seule. Même si cette dernière allait encore rester cloîtrée dans sa chambre.
« La proposition est tentante, mais je ne veux pas laisser Shelby toute seule. »
« J'amène Matys avec moi, on ne fait rien ce soir. »
« Ça fera un peu trop s'il n'y a que vous deux, il y aura un malaise. Une prochaine fois peut-être.»
C'était dommage. Katy était sûre qu'elle aurait pu passer une bonne soirée avec Seth. Mais le bien-être de sa meilleure amie passait avant toute chose, avant son bonheur à elle. Il ne fallait pas trop tirer Shelby au-delà de ses limites, même si elle l'avait bien remarqué. Matys lui faisait un bien fou. Mais trop la bousculer pouvait la braquer, et ça, elle ne le voulait en aucun cas.
« Je contact Matys et je te redis quoi ma belle »
Katy arqua un sourcil. Il était quand même têtu ce garçon ! Même si Matys acceptait de venir, il n'en était pas question. Shelby allait finir par perdre les pédales à force d'être entourée de garçons. Surtout qu'elle avait affronté l'une de ces plus terribles peurs aujourd'hui.
« Si on amène une fille en plus, c'est ok ? »
Les lèvres de Katy s'étirèrent à nouveau dans un fin sourire. C'était qu'il voulait vraiment se pointer celui-là ! Pourquoi pas en fin de compte ? Avec une fille de plus, peut-être que Shelby se sentirait plus à l'aise.
« Ok, amène ta gonzesse alors. »
« Ma gonzesse, ce n'est pas elle, mais toi. C'est une fille de notre bande, elle est un peu folle, mais chouette »
« Je ne suis pas ta gonzesse, fou va ! »
« Bientôt »
Katy éclata de rire. C'était qu'il était persistant en plus ! Mais il la faisait rire. Elle aimait bien son tempérament. Maintenant, le tout était d'annoncer la soirée à sa meilleure amie. Ce qui allait être une autre paire de manches.
***
Les cheveux secs, vêtue d'un training et d'un large tee-shirt, Shelby se retrouvait sous sa couette. Elle entendait un boucan monstre au rez-de-chaussée. Sa meilleure amie s'activait, mais elle ne voulait pas descendre. Elle désirait seulement rester sous sa couette, emmitouflée dedans pour rester au chaud. Ce qui n'était pas chose facile puisqu'elle avait déjà froid aux mains.
La sonnette d'entrée retentit et un long frisson s'échoua le long de sa colonne vertébrale. Elle se demandait qui pouvait bien venir. Il n'était pas prévu qu'ils aient de la visite et Katy comptait normalement passer sa soirée à jouer à la console. Mais Shelby ne bougea pas pour autant. Elle voulait rester dans son cocon où elle se sentait bien.
Quelques minutes plus tard, on frappa contre sa porte. Son cœur s'emballa. Elle tourna la tête vers ladite porte qui s'ouvrit et elle fut étonnée d'apercevoir Matys. Ce dernier lui offrait d'ailleurs un petit sourire.
— Tu comptes rester dans ton lit ?
— Qu'est-ce... que tu fais là ?
Le jeune homme entra dans la chambre et referma la porte derrière lui. Il ne portait pas sa veste, l'ayant laissé en bas. Il s'approcha de la demoiselle et s'installa au bord du lit. Shelby se recroquevilla sous sa couette, n'osant le regarder.
— Tu descends avec moi ?
Shelby agita sa tête négativement. Elle ne voulait pas descendre et quitter sa couette. Elle voulait rester là, dans son lit, seule. Un sursaut la saisit lorsqu'elle sentit la main chaude de Matys sur sa joue. Elle leva les yeux vers lui avec une certaine appréhension dans les yeux. Voyant cela, ceux du jeune homme s'assombrirent. Il avait beau faire, elle continuait d'avoir peur de lui.
— Que dois-je faire pour que tu arrêtes d'avoir peur de moi ?
— Je...
— Dis-le-moi Shelby.
Cette dernière ferma les paupières. Ses yeux la brûlaient, c'était le signe qu'elle allait encore se mettre à pleurer. Elle détestait se sentir si faible, si mal. Mais elle ne le connaissait pas, elle ne pouvait pas lui dire ce qui la hantait et ce qui la faisait souffrir. Elle ne savait pas si elle pouvait lui faire confiance. Il avait été si brusque avec elle au départ...
Matys se pencha vers elle et lui embrassa chaque paupière qui tremblait. Elle les ouvrit ensuit, le cœur pulsant dans sa poitrine. Elle ne s'était vraiment pas attendue à ce qu'il fasse cela ! Il la collait presque, leurs regards se perdaient l'un dans l'autre et elle sentait ses joues chauffer. Matys constata que ce soir, elle était chamboulée, encore plus sensible et à deux doigts de pleurer.
— Dis-moi si j'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas. Parle-moi pour que je comprenne.
— Tu n'as rien fait..., chuchota la jeune fille.
— Alors dis-moi pourquoi tu es sur le point de pleurer si je n'ai rien fait ?
Shelby voulut se reculer, mettre le plus de distance possible entre elle et ce garçon qui la troublait tellement. Elle se recula donc ver le mur, mais Matys l'arrêta en glissant sa main sur sa joue. Les yeux de la demoiselle s'agrandir et son cœur battit encore plus vite. Le jeune homme ne comprenait pas son comportement, surtout que cette après-midi elle s'était accrochée à lui comme si sa vie en dépendait.
Shelby posa sa tête sur la couette pour cacher son visage. Le jeune homme retira sa main de sa joue et se leva. Il s'installa à côté d'elle et il la prit dans ses bras. Il posa sa main à l'arrière de sa tête et la plaça dans son cou. De son autre main, il lui caressa le dos pour la rassurer. Elle se laissa faire et serra la chemise de Matys entre ses doigts. Son corps était tendu à l'extrême et elle résistait aux larmes qui menaçaient de couler. Il fallait qu'elle se contrôle, qu'elle arrête d'être une fille peureuse et pleurnicharde, même si c'était dur pour elle.
Ça ne dérangeait pas le jeune homme d'être tendre, câlin et compréhensif. Il avait déjà connu ça avec son ex. Cette fille avait été quelqu'un qui avait eu besoin constamment d'amour, de câlin, de sexe, de baisers et caresses. Il lui avait tout donné. Tout l'amour et la tendresse qu'il pouvait en tant qu'homme amoureux. Il avait été un peu rude avec Shelby au départ, mais sa tendresse pour elle venait d'instinct. Il ne savait pas comment l'expliquer, mais c'était ainsi. S'il fallait qu'il lui donne toute la tendresse dont il était capable, il le ferait sans hésiter. Il s'était déjà attaché à elle, même avec le peu qu'il connaissait d'elle et le mystère qui l'entourait. Il la trouvait attendrissante, belle, sensible et touchante. Il s'était attaché à elle sans qu'il ne s'en rende compte. En à peine une semaine, elle avait chamboulé sa vie.
Il l'avait réalisé le jour où elle s'était interposée entre Alan et lui. Son cœur avait manqué un battement à ce moment-là et il s'était arrêté pour ne pas la frapper. Il n'avait encore jamais frappé une fille et ce n'était pas maintenant que ça allait commencer. Mais il pouvait être brusque, rude, acerbe et glacial. Chose qu'il ne pouvait plus être envers cette adorable jeune fille. Elle le fascinait, l'attendrissait. Il ne pensait plus au pari sauf quand Spencer avait la bonne idée de le lui rappeler. Il espérait que ça ne vienne jamais aux oreilles de Shelby. Sensible comme elle l'était, ça risquait de lui faire très mal et il ne voulait pas la faire souffrir.
Il ne pensait pas à coucher avec elle, du moins, pas pour l'instant. Pourtant, l'envie était bel et bien là. Surtout durant l'après-midi lorsqu'il l'avait vu dans son magnifique bikini. Elle possédait un corps de rêve, un ventre plat, une belle peau laiteuse et quand il l'avait serré tout contre lui, que leurs peaux s'étaient collé, il avait cru déchanter. Ça avait été une sensation très agréable. Il ne pourrait pas l'oublier de sitôt.
Il serra le corps de Shelby un peu plus contre le sien. Il savait que si elle devait pleurer, c'était maintenant. Il n'aimait pas généralement les filles godiches qui pleuraient à longueur de temps. Il n'avait jamais aimé voir une fille pleurer et celles qui ne faisaient que cela, ça l'énervait plus qu'autre chose. Mais après avoir passé un peu de temps avec Shelby, il savait que ça faisait partie d'elle, de ce qui lui était arrivé. Elle ne parlait pas beaucoup et il aimerait tant qu'elle se confie à lui. Malheureusement, il faudrait du temps, il en était bien conscient. Il finit par poser sa tête sur la sienne, elle sursauta, toujours accrochée à lui.
— Vas-y Shelby, ne te retiens pas.
Les yeux de la jeune fille se mirent à lui brûler bien plus. Durement, elle luttait. C'était ainsi depuis deux ans. Elle pleurait vite, ne pouvant s'empêcher de penser au passé, au manque désormais qu'elle ressentait en l'absence de l'homme qui avait été tout pour elle et à sa trahison. Constamment, elle avait peur. Une boule s'était logée dans sa gorge et ne se diluait jamais. C'est dans sa chambre, seule dans son cocon, qu'elle laissait libre court à ses larmes qui se tarissaient souvent difficilement. Mais la venue de Matys avait tout bousculé ce soir. Elle avait envie de pleurer, mais n'osait pas à cause de sa présence.
Malheureusement, les larmes eurent raison d'elle et elle finit par les verser. Matys sentait ses perles salées s'échouer le long de son cou. Il resserra sa prise, toujours sa tête sur celle de la jeune fille et il la laissa pleurer sans un mot.
Shelby avait le cœur gros, les larmes se déversaient sur ses joues sans qu'elle ne puisse les arrêter. Elle ne pouvait cesser ses légers tremblements et elle ne comprenait pas pourquoi le jeune homme la gardait dans ses bras, serré contre lui et qu'il ne dise rien alors qu'elle pleurait.
La porte de la chambre s'ouvrit doucement. Matys tourna sa tête vers celle-ci, il vit la tête de Katy passer, mais elle repartit aussitôt, refermant derrière elle. Shelby n'avait pas relevé la tête, elle ne savait donc pas que sa meilleure amie était venue voir ce qui se passait. Cette dernière s'adossa à la porte. Elle était venue voir pourquoi Matys mettait autant de temps pour redescendre avec son amie. Elle savait que celle-ci pleurait, mais toutefois, un petit sourire ornait ses lèvres. Elle pleurait, oui, mais dans les bras du jeune homme. Et ça, c'était un bon pas en avant.
Finalement, elle allait peut-être pouvoir donner sa confiance à ce garçon qu'elle connaissait à peine. C'était une première ça de voir sa meilleure amie pleurer dans les bras d'un inconnu. Il fallait qu'elle en parle à Alan, car si Shelby se laissait faire par Matys, c'était bien pour une bonne raison. Elle redescendit ensuite, le cœur un peu plus léger pour aller emmerder Seth et rigoler avec cette rousse qui semblait posséder un caractère bien trempé.
Dans la chambre, les larmes de Shelby se tarissaient tout doucement. Elle s'était même lovée dans les bras du jeune homme, la tête dans son cou où la chaleur de ce dernier se répandait en elle, la réchauffant quelque peu. La chemise de Matys était légèrement mouillée, mais il s'en foutait. Du moment que Shelby se sentait mieux, c'était le principal.
Cette dernière finit quand même par se redresser légèrement, réalisant qu'elle était dans les bras du jeune homme, ce qu'elle ne devait pas faire. Elle baissa la tête et se frotta les yeux pour enlever toute trace de larmes. Mais Matys posa ses mains chaudes sur ses joues humides et frotta le reste de ses larmes de ses pouces tout en la regardant. Les yeux de Shelby étaient tristes, et sans qu'il comprenne pourquoi, ça lui en serra le cœur. Une vue pareille, il ne le supporta pas, même s'il n'en montrait rien.
— Tu peux me parler ma belle, dis-moi ce qui ne va pas, lui dit-il de sa voix la plus douce.
Shelby était de plus en plus surprise. Chaque fois qu'ils se voyaient, il devenait de plus en plus gentil, doux et tendre. Ce qui la déconcertait. Elle agita doucement la tête en signe de négation tout en fermant des paupières. Matys lui caressa les joues et elle rouvrit les yeux.
— Tu peux me faire confiance, tu sais.
— Je ne sais pas... pourquoi ?
Les lèvres du jeune homme s'étirèrent dans un fin sourire. Elle n'en avait peut-être pas conscience, mais c'était à son tour de poser une question. Il allait lui répondre, mais avant tout, il devait bien peser ses mots.
— Ta question, c'est pourquoi tu peux me faire confiance ?
Shelby sursauta légèrement. Elle n'avait pas réfléchi et se sentit tout d'un coup gênée. Elle baissa donc les yeux tout en rougissant. Une vision que Matys apprécia. S'il avait bonne mémoire, c'était la première fois qu'il la voyait rougir. De ses doigts, il lui releva le menton pour plonger dans ses yeux.
— Je vais te répondre, c'était à ton tour de me poser une question.
— Je n'ai... pas fait exprès...
— Je sais, mais je vais te répondre quand même.
Matys vit une fois de plus passer de la peur dans ses beaux yeux si tristes. Il lui caressa la joue pour ensuite poser son front contre le sien. Ce qui eut pour effet de les rapprocher encore plus.
— Tu peux avoir confiance en moi tout simplement parce que je ne suis pas le genre de personne à juger quelqu'un ni à me moquer. J'ai vécu certaines choses, j'en ai fait certaines et je suis le plus amène de comprendre certains états d'âme. J'ai toujours été à l'écoute, sans préjugé ni d'a priori. Alors oui, tu peux me faire confiance, tu peux me dire ce qui se passe dans ta tête, pourquoi tu as constamment peur, pourquoi tu n'as qu'une envie, c'est de te recroqueviller sur toi-même et pleurer toutes les larmes de ton corps. Tu peux te reposer sur moi, me parler de ce que tu ne peux parler avec tes amis pour ne pas les inquiéter. Je ne te ferai jamais de mal, au contraire, je te soutiendrais du mieux que je peux.
Sous son monologue, Shelby entrouvrit la bouche. En une fois, il avait tellement parlé, dit des choses que jamais personne ne lui avaient encore dites. Ses paroles étaient si touchantes, sa proximité si troublante qu'elle ne savait pas trop quoi faire. Pouvait-elle lui faire confiance ? Être proche de lui sans contrainte ? N'avait-il donc rien derrière la tête ? Pouvait-elle lui dire ce qu'elle ne pouvait dire à ses proches ?
Elle se posait tellement de questions, doutait. Elle ne savait plus trop où elle en était à vrai dire. Elle pouvait sentir son souffle tout près de ses lèvres, ce qui était encore plus déconcertant. Allait-il l'embrasser ? Rien que d'y penser, en long frisson lui parcourut l'échine.
Matys avait vraiment envie qu'elle lui accorde sa confiance, qu'elle se confie à lui pour qu'il puisse l'aider au maximum. Cette fille l'attendrissait, l'inquiétait par son état. Il n'était pas normal qu'elle réagisse ainsi. Il n'était pas logique qu'elle ait peur comme ça.
Toutefois, la tentation de se saisir de ses lèvres si proches des siennes était bien trop grande. Doucement, il se décolla de son front et rapprocha sa bouche de la sienne. Il la lui effleura pour ne pas la braquer. Il désirait lui donner le plus de douceur possible, le plus de tendresse qu'il pouvait lui offrir et il en avait à revendre. Il l'avait déjà fait avec une autre, une fille qui lui avait brisé le cœur, qui l'avait rendu amer. Mais Shelby réussissait de le vider de cette amertume pour lui redonner toute une tendresse et une douceur qu'il ne se croyait plus capable de donner.
Mais au moment où il allait se saisir de sa bouche, la porte de la chambre s'ouvrit en grand. La jeune fille sursauta, Matys se retourna. Devant eux, à l'embrasure de la porte se tenait Alan, les yeux froids et furibonds.
— Toi, tu t'écartes d'elle et tu dégages en bas, balança-t-il acerbe.
Un soupir franchit les lèvres de Matys. Il fallait vraiment que celui-là débarque à un tel moment.
— Maintenant ! Avant que je ne t'en colle une.
— Alan..., souffla Shelby.
Lentement, Matys se leva. Il était irrité et agacé que cet abruti d'Alan soit intervenu alors qu'il sentait qu'enfin, il allait de l'avait avec la jeune fille. Il était toujours là, derrière elle, l'empêchant de faire quoi que ce soit, couvant un peu trop son amie qui à cause de ça, ne pouvait aller mieux. Katy arriva derrière lui, le retenant par son haut.
— Alan, tu ne m'as pas écoutée !
— Si justement. Je cautionne qu'il reste ici ce soir parce que c'est ton invité, mais certainement pas dans la chambre de Shelby, balança-t-il sans quitter des yeux Matys.
Kary poussa un soupir. Matys passa à côté d'eux, regardant d'abord Alan droit dans les yeux et dans un soupir, il quitta la chambre. Katy le regarda s'éloigner tristement. Elle commençait à l'apprécier celui-là. Mais elle fut quand même surprise qu'aucune bagarre n'ait éclaté. Elle posa ensuite ses yeux sur son ami et le regarda sévèrement.
— Pourquoi t'es si buté, hein ? lui dit-elle sur un ton de reproche.
— Laisse-nous, je dois parler avec Shelby.
Un autre soupir franchit ses lèvres et elle partit. Shelby avait baissé la tête. Alors referma la porte et se dirigea vers le lit de cette dernière. Il s'y plaça au bord tout en soupirant, relâchant un peu ses nerfs. Il avait vu rouge en bas lorsque Katy lui avait annoncé que Matys était à l'étage avec Shelby et qu'étrangement, ils étaient plus ou moins proches. Il n'avait pas voulu entendre la suite et était monté comme un dingue, prêt à expulser ce mec et l'éloigner de son amie. Il se passa la main sur le visage, ne comprenant plus du tout la situation alors qu'il y avait encore une semaine, Shelby avait dit avoir peur de Matys.
— Explique-moi Bibi, pourquoi tu le laisses t'approcher ?
— Il est gentil, répondit-elle, la tête baissée.
— C'est un garçon, il veut forcément quelque chose. Tu es bien trop inconsciente.
— Pardon...
Alan la regarda. Il devait bien l'admettre, c'était bien le premier garçon depuis deux ans qui l'approchait et à qui elle adressait la parole. Il poussa un nouveau soupir.
— Tu veux que je lui donne le bénéfice du doute, c'est ça ?
Shelby releva la tête, surprise de ce qu'Alan venait de dire. Lui qui semblait détester Matys. La jeune fille ne put s'empêcher de sourire timidement et Alan comprit.
— Très bien, je vais faire un effort. Mais je le garde à l'œil, je te préviens.
Shelby se jeta à son cou pour le gratifier de sa compréhension et il la serra dans ses bras. Pourtant, il avait peur que Matys lui fasse lui aussi du mal. Ça la briserait, il le savait, car elle commençait à lui accorder sa confiance. Dans le cas contraire, jamais elle n'aurait accepté qu'il l'approche. Elle aurait fait appel à lui pour qu'il la protège. Mais Matys avait du succès, il le savait. Alors pourquoi avait-il jeté son dévolu sur Shelby ? Une fille parmi tant d'autres, mais qui se faisait transparente aux yeux de tous. Il ne comprenait décidément pas, mais il était certain que tout allait mal fini malheureusement. Et il serait encore pour la ramasser à la petite cuillère...
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Bonsoir mes petits chats, vous allez bien? Voici la suite de cette histoire, j'espère qu'elle vous plaît toujours autant. Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le nom de "Trevor" car je l'utilise pour une autre histoire. C'est donc "Matys" dès à présent.
Des bisous!
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