• Seventeen •

Cameron


— Il t'a bien visé, quand même.

Je grogne tandis qu'elle pose le coton imbibé d'alcool sur ma pommette.

Bon, après que j'ai eu finis de chialer comme une tapette dans les bras de Wilden, j'me suis fais embarquer par Ses Tartines, et autant vous dire qu'il était pas très content.

Il m'a gueulé dessus pendant au moins vingt minutes sur le fait qu'il était inadmissible que je me permette de frapper un camarade.

Je me suis bien retenu de lui cracher à la tronche que mon cher "camarade" avait insulté un petit garçon mourant ainsi qu'une femme décédée.

Il m'a laissé partir, avec à la poche deux semaines de renvois et 16 heures de colles accompagnées de travaux d'intérêts généraux. Autrement dit, j'vais devoir nettoyer les chiottes après les cours.

Wilden s'est prise 4 heures de colles, pour ne pas avoir réagit à temps. J'ai bien failli lui coller des baffes à ce directeur de merde, mais j'me suis retenu.

Est-il au courant de sa situation familiale ou est-il réellement con ?

D'après ce que m'a dit Wilden, puisqu'elle avait été chez le dirlo en même temps que lui, Dan*connard*iel, s'est tapé deux jours de renvois et 8 heures de colles pour l'avoir provoqué.

Nan mais c'est à se demander s'ils ont pas un arrangement.

Mais bon, c'est vrai qu'il est assez bien amoché, et honnêtement, j'suis fier de moi.

J'ai jamais vu un connard pareil, ça faisait un moment que mon point me démangeait.

Je suis assez fier de ce que j'ai fais, mais je crois que ma mère a eu une attaque en me voyant débarquer à peine une heure après être parti de la maison, la pommette en sang, et des excuses plein le slip.

Elle m'a criée dessus comme jamais, tandis que Wilden restait en retrait, la tête baissée et honteuse, se disant certainement que c'était de sa faute.

J'ai finis par expliquer la situation à ma mère, lui expliquant bien que je ne faisais que défendre ma petite amie.

Ça lui a tout de suite fait changer d'avis.

Elle n'a pas arrêté de me féliciter en disant que c'était comme ça qu'elle m'avait élevé et que ce «trou du cul de Danny-machin-chose» n'avait que ce qu'il méritait.

Ma mère est assez cool une fois qu'elle comprend bien les choses.

Nous sommes montés dans ma chambre et Wilden a insistée pour désinfecter ma légère plaie, bien que je lui ai assuré que j'étais habitué à le faire depuis longtemps à cause de mes cours de boxe.

Elle n'a rien voulu savoir, m'ordonnant de m'asseoir sur ma chaise de bureau.

J'ai une petite coupure sur le haut de ma joue, et j'imagine que j'aurais un bleu.

C'est le seul poing qu'il m'a mit.

— Heureusement, elle s'exclame en repoussant ses longs cheveux derrière son épaule. T'aurais été vachement moche sinon.

Je me contente d'esquisser un sourire tandis qu'elle rit joyeusement à sa remarque qui, selon moi, n'est pas très drôle.

Tu es sûre que ça va ? Je lui demande alors qu'elle applique un peu de pommade sur ma pommette.

Elle hoche la tête, concentrée.

Bien sur, pourquoi ?

— Un enculé de première catégorie vient juste d'insulter ton petit frère et ta mère. J'ai le droit de m'inquiéter de ton état émotionnel.

— Je vais bien, elle me sourit légèrement. Je t'assure.

Je hoche la tête tandis qu'elle pose de petits pansements sur ma coupure, qui ne nécessite pas de points de sutures.

Elle me sourit et pose avec précaution ses mains sur le bas de mon visage avant de m'embrasser.

Je ressens toute sa douleur, sa tristesse, sa colère et sa reconnaissance à travers ce baisé.

Je pose mes mains sur sa taille tandis qu'une de ses mains se pose sur mon épaule et que l'autre vient jouer avec les mèches de les cheveux.

Elle se recule et pose un bisou sur ma joue.

— Je t'aime, Cam.

Son ton employé est assez bizarre, me faisant froncer les sourcils.

— Moi aussi je t'aime Will. Pourquoi tu-

— Je suis désolée si je ne te le dis pas assez souvent, elle dit en se posant sur mes genoux. Je ne suis pas une petite amie parfaite, et le fait que tu ai du te battre pour moi aujourd'hui en est la preuve.

— Et tu crois que moi je suis parfais ?, je lui demande en riant, mais elle, reste sérieuse.

— Oui, elle hoche la tête. Tu es le mec dont toutes les filles rêvent, je ne comprends même pas ce que tu fais avec moi...

— Quoi ? Je fronce les sourcils, perdu. Qu'est-ce que tu racontes Wilden ?

— Je ne t'apporte que des problèmes, je ne suis pas une fille fréquentable. Ma vie est trop merdique et instable pour être partagée.

Elle se lève de mes genoux et je l'imite.

— Je te suis pas là.

Elle inspire un coup et ferme les yeux avant de planter ses iris sombres dans les miens.

— Je suis entrain de rompre avec toi, Cameron.

J'ouvre grand les yeux tandis que mon coeur se brise.

Dites moi que c'est une blague.

— Excuse-moi ?

— Je ne suis pas bonne pour toi, ok ? Ses yeux sont remplis de larmes et elle renifle. Je ne veux pas t'impliquer dans toutes ces merdes.

— Tu viens juste de me dire que tu m'aime. Je réplique en sentant mes yeux s'humidifer aussi.

— C'est parce que je t'aime que je fais ça, les larmes roulent sur ses joues, désormais.

— Tu n'as pas le droit de me faire ça, tu n'as pas le droit de foutre en l'air ce qu'on s'est cassé le cul à construire. Il m'a fallut des mois pour que tu daigne me parler comme si j'étais un être humain, et il m'a fallut des mois pour te convaincre de devenir ma copine.

Je m'approche à grands pas tandis qu'elle recule, finissant collée contre le mur derrière elle.

Je prend son visage entre mes mains et essuie ses larmes avec mes pouces, alors qu'elle ferme les yeux sous mon touché.

— Tu n'as pas le droit de m'enlever la seule fille dont j'ai été amoureux. Tu n'as pas le droit de m'enlever mon premier amour. Et tu n'as en aucun cas le droit de me briser le coeur, je te l'interdit. Je ne veux pas avoir le coeur brisé, et surtout pas par toi.

— Ne me dis pas des choses comme ça, elle renifle. Je fais ça dans ton intérêt.

— Mais à quel moment c'est dans mon intérêt ?! Je m'écrie en reculant, la faisant sursauter. Je ne veux pas que tu me quitte. Parce que si tu fais ça, je vais te perdre toi, mais aussi Blaze. Et Jamie. Et Al. Ils sont tous les deux mes amis, et ton petit frère compte pour moi autant que si c'était le mien. Tu n'as pas le droit de me les enlever.

— Je ne veux juste pas que tu sois puni par ma faute.

— Je me fiche complètement d'être puni ! Putain, Wilden ! Si j'ai frappé Dan, c'est parce que je le voulais, pas parce que tu m'as influencé. C'était mon choix de lui mettre une raclée, je n'ai pas eu besoin de toi pour m'en convaincre.

— Tu as pleuré, Cam. Elle s'exclame en passant ses mains dans ses cheveux. Putain, t'étais en larmes, dans mes bras. Tu crois vraiment que j'aime te voir comme ça ?! Tu te mets dans des états pareils à cause Blaze, et je ne veux pas que tu finisse par devenir comme moi. Froid avec tout le monde, désagréable et dépressif.

— T'es pas dépressive.

— J'en suis pas loin ! J'ai une putain de vie de merde Cam ! Je veux pas que-

Je n'attends pas une seconde et pose brusquement ma bouche sur la sienne.

J'en ai marre de l'écouter parler, j'en ai marre de l'écouter se justifier sur le fait qu'elle est entrain de me quitter.

Alors je me contente de l'embrasser comme si c'était la première fois, comme si c'était la dernière.

Je l'embrasse comme si elle était de l'oxygène et que je n'arrivais plus à respirer.

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