• One •

Olympe

Si elle continue à me regarder comme ça la vielle biquette, j'lui fou ma godasse dans la gueule.

-voici vos bagages, mademoiselle.

Je lance un faux sourire à l'hôtesse en attrapant la valise noire et grise et fais un doigt d'honneur très discret à la bonne femme derrière le comptoir.

Je pense qu'elle m'a vu, elle vient de me lancer un sale regard. Ouais ben si t'avais pas perdu ma valise, p't'être que j'aurais été gentille avec toi.

Je soupire et remets mes écouteurs dans mes oreilles en réajustant ma capuche sur ma tête.

Tout en tirant mon bagage, qui est, ma foi, très lourd, je chantonne les paroles de Castaway des 5SOS, aka ma vie, comme je l'ai fais avec leurs nombreuses autres chansons pendant presque deux heures tout en ayant déjà atterris.

Enfin bref, si j'suis encore là, c'est parce que je cherche pas particulièrement mon oncle. Pour être honnête, ça me dérangerais pas de rester camper ici au lieu d'aller chez cet homme que j'ai plus vu depuis que j'ai 6 ans.

Pourtant, je le reconnais presque immédiatement. Il est grand, plutôt costaud et basané, les cheveux bruns, un sourire blanc éclatant et la trentaine.

Ouais, ma mère a plus de cinquante ans, mais a un frère qui en a trente. Pour faire court, mes grands parents sont allés en voyage humanitaire à Tahiti, et arrivés là-bas, ils ont visité un orphelinat, où était mon oncle, ils l'ont adopté, l'ont ramené en Angleterre et tout est bien qui finit bien.

Il s'appelle, Wesley, si je me souviens bien. Un nom bizarre pour un mec bizarre. Le gars il s'est cru dans Harry Potter s't'eu plais.

Je lève les yeux au ciel et me dirige vers lui en traînant des pieds.

À peine arrivée en face de lui, un gamine d'environ 10 piges me saute dessus.

Wow, j'suis antisociale moi, j'aime pas les marques d'affections en publique.

C'est qui elle, déjà?

-Payton, lâche Olympe s'il te plais.

J'ouvre grand les yeux en toisant la petite fille aux cheveux bruns frisés me lâcher en me souriant grandement.

Putain c'est ma cousine.

La dernière fois que je l'ai vue c'était une sale morveuse de deux ans qui me cassait les couilles du matin au soir.

J'espère que ça va mieux dans sa tête, j'vais pas hésiter à la remettre à sa place sinon.

-Payton?, je demande, surprise. Eh ben, t'as grandis à mort.

-tu te souviens d'elle ?, me demande mon oncle en souriant.

-ouais, elle arrêtait pas de m'embêter à longueur de temps.

Il rit et hoche la tête.

Il a quoi à rire lui?

Moi j'rigole pas, c'est pas drôle. Elle m'emmerdait vraiment.

-en tout cas, il dit en frappant dans ses mains. Je suis vraiment heureux de te revoir, ça fait quoi, 4 ou 5 ans qu'on s'est pas vu ?

Je le regarde, blasée, avant de croiser mes bras sur ma poitrine.

-9 ans, je le corrige. Ça fait 9 ans, mais ça va encore, t'étais proche.

Il prend une grande inspiration avant de se remettre à sourire.

Il a vraiment l'air crispé, j'me demande s'il doit pas aller au toilettes.

Il prend ma valise, que je lui lance presque à la gueule parce que j'en ai marre de la porter, et nous nous dirigeons vers la sortie de l'aéroport.

Dans la voiture, il m'explique sa vie.

Qui s'en fou ?

-Pay et moi habitons dans un appartement dans le centre de la ville, il est à proximité d'un centre commercial et de ton nouveau lycée, tu pourras y aller à pieds comme ça.

Super, j'en crève déjà d'envie.

-il est aussi tout près d'un skatepark, ta mère m'a dit que tu adorais faire du skate.

Je hoche vaguement la tête, ça fait plusieurs années que j'ai arrêté d'en faire, j'ai cassé la dernière planche que j'ai eu et j'ai eu la flemme d'en racheter. Voilà le résultat.

-elle m'a dit aussi que tu aimais le football.

Je lève le regard vers lui, de ma place passager, et hoche la tête.

-j'étais le Quarterback de mon lycée.

-vraiment ?, il me questionne, étonné.

-oui, tu crois que je pourrais entrer dans l'équipe de mon nouveau lycée ?

-si tu l'as été en Angleterre, et Quarterback en plus, je pense que c'est possible que tu le sois ici.

-qu'est que tu en sais ?, je fronce les sourcils.

-j'ai mes sources.

Je hausse un sourcils mais n'ajoute rien avant d'appuyer ma tête contre la vitre.

Il fait hyper chaud ici. Moi j'suis en pull, tranquilles.

En même temps, on est qu'en janvier, et il fait déjà 20 degrés, non mais sérieux, en Angleterre il fait moins 10 !

Lorsque nous arrivons devant un grand et haut bâtiment assez moderne, je fronce les sourcils. C'est une blague.

-euh...t'es sur que tu t'es pas trompé d'endroit, oncle Wes ?

Je l'entends rire, me faisant tourner la tête vers lui.

-non, c'est bien ici.

Il s'arrête en plein milieu du trottoir et sort de la voiture, m'indiquant de faire de même alors que ma cousine était déjà sortie.

Il sort la valise du coffre et la pose par terre avant de lancer ses clés à un mec bizarre en uniforme.

-nan mais pourquoi tu lui donnes tes clés toi ? Tu veux qu'il te pique ta bagnole ?

Il rit encore une fois.

Putain mais il m'énerve à rire tout le temps lui.

-c'est un voiturier Oly, il est là pour ça. Il va mettre ma voiture dans ma place de parking personnelle.

J'ai une mouvement de recul.

C'est une superstar ou quoi ce gars?

Il me fait signe de le suivre tandis que Payton était déjà à l'intérieure entrain de taper la causette au portier.

Il y a un portier s'te plais!

On passe devant eux et nous rendons à l'ascenseur.

Il appuie sur le bouton 16, et une fois que les portes sont refermées je me tourne vers lui.

-et tu laisses ta gosse là ? T'as pas peur qu'on te la kidnappe ?

Il hausse les épaules.

-Elle habite ici depuis qu'elle est née. Elle est habituée à rester toute la journée en bas.

Je hoche la tête, pas très convaincue.

Après que nous soyons arrivés au bon étage, il me tire vers la porte de son appartement, avec l'inscription "168" marquée dessus.

C'est un immeuble gigantesque et c'est l'appartement 168, il doit être minuscule.

Il entre, ouvrant grand la porte, avant de me laisser passer.

Putain de merde, c'est quoi ce bordel ?

Il est immense!

La première pièce juste en face de l'entrée est un grand salon avec un énorme divan ainsi qu'une grande télé.

Elle donne sur une cuisine suréquipée, avec frigo américain, table super grande et tout le reste.

Il y a une grande baie vitrée qui donne sur une terrasse ouverte avec un petit salon aménagé dessus.

Eh ben, j'm'attendais pas à ça.

Il doit avoir un boulot de dingue pour pouvoir se payer un appart comme celui-là.

-viens, il me tire de mes pensées. Je vais te montrer ta chambre.

Je le suis en traînant des pieds, il grogne, me faisant comprendre qu'il n'aime pas ça. Je souris grandement et le fais encore plus.

Arrivée devant une porte en bois noire, il se retire et se met sur le côté pour me la montrer de la main.

Je hausse un sourcils, vu comment il me la montre, on dirait que je vais découvrir Disneyland derrière la porte.

Je hausse les épaules et pose ma main sur la clenche avant de la pousser et d'entrer.

Elle est plutôt grande et bordel, le lit est magnifique.

Un lit king size beaucoup plus grand que la moyenne, avec des draps noirs et le logo de Nirvana dessus.

Je plisse les yeux et me tourne vers lui.

-t'essayes de m'acheter toi.

Il hausse les sourcils et lève les mains des deux côtés de sa tête.

-moi ? Nooon! Par contre, je tiens à te dire que la bibliothèque dans le coin contient déjà des livres, comme l'intégrale de Game Of Thrones.

Je plisse encore plus les yeux.

J'ai toujours voulu les lires, mais j'avais pas la foi de tous les acheter.

-et on a un abonnement à Netflix, je t'ai noté l'identifiant et le mot de passe sur le papier à côté des posters de groupes de rock sur ta commode, à côté de la porte menant à ta salle de bain.

Je reste silencieuse et me retiens le petit cris de joie que la grosse geek que je suis crève d'envie de pousser.

-et après ça, tu oses me dire que t'essayes pas de m'acheter ?

-c'est raté ?, il me demande.

-nan, ce sont de bons choix.

Il rit et hoche la tête.

-tu peux continuer à explorer, je serais dans le salon si tu as besoin de moi.

Je hoche la tête alors qu'il sort en fermant la porte.

Je souris grandement, pas mécontente de tout ça.

Je me tourne pour observer l'autre côté de la chambre et vois une grande baie vitrée semblable à celle située dans le salon.

Je me dirige vers elle et l'ouvre en grand.

Je sors pour arriver également sur une terrasse un peu plus petite que l'autre, mais personnelle, ce qui n'est pas plus mal.

Je vais m'appuyer au mur en pierre m'empêchant de tomber dans le vide et observe la ville.

Je suis à Los Angeles, j'arrive pas encore à réaliser.

Mes parents mon envoyés ici, croyant que ça m'aiderait, mais ça ne changera rien, si vous voulez mon avis, car aussitôt que je rentrerais, je me remettrais avec Hayes.

Hayes...

Il me manque déjà terriblement et je suis partie depuis uniquement 14 heures.

Sa lettre m'a plus touchée que je ne l'aurais cru.

Je porte ma main à mon collier et serre la pierre dans ma main.

Pourquoi a-t-il fallut que l'on se réconcilie la veille de mon départ ?

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