• Nineteen •

Olympe

— Tu es sûre de ce que tu dis ?

Je lève mes yeux vers ceux de Ashton, qui me toise, un à moitié inquiet sur le visage.

— Je t'assure, je hoche la tête. Elle s'est effondrée au sol après me l'avoir avoué. Je n'aurais jamais cru la voir dans un état pareil.

Il fronce les sourcils, certainement sous l'incompréhension.

— Mais, tu es certaine que c'était lundi après les cours ?

Je hoche la tête.

— Je te jure. Je retournais chez moi et je l'ai vu assise contre un mur, un cigarette à la main.

Il passe une main dans ses cheveux et s'enfonce encore plus sur la chaise où il est assit, dans le réfectoire.

— C'est vraiment bizarre. Lorsqu'elle est rentrée, elle semblait parfaitement bien. J'avais entendu dire que Cameron s'était battu, et donc je lui ai demandé s'il allait bien. Elle m'a répondu que oui en souriant, comme si tout était normal.

Je hausse les sourcils, aussi étonnée que lui.

— Elle n'a peut-être pas voulu t'ennuyer avec ses histoires.

— Mais elle me l'aurait dit, normalement.

Je hausse les épaules.

— Elle a peut-être été plus affectée qu'elle ne l'aurait voulu. En tout cas, Cam est vraiment mal. Nash m'a dit qu'il demandait à sa mère de ne laisser personne entrer, et qu'il n'était pas sortit de chez lui depuis lundi, c'est-à-dire quatre jours. Il ne l'a eu qu'une seule fois au téléphone, et il avait l'air vraiment mal.

— Tu m'étonne, il dit en secouant la tête. J'arrive pas à croire qu'elle ai fait ça. Elle avait l'air tellement heureuse avec lui. Je ne comprend pas pourquoi elle l'a quitté.

— Cam a juste dit à Nash qu'elle l'avait quitté pour ne pas le mêler au merdier qu'est sa vie actuelle.

— Il lui a juste dit ça ?

Je hoche la tête alors qu'il fronce les sourcils.

— Si elle lui a dit ça, c'est qu'elle ne veut pas qu'il souffre.

Sa phrase reste en suspend quelques secondes avant qu'il n'ouvre grand les yeux.

— Elle ne veut plus qu'il voit Laze !

Il a tellement dit sa phrase fort que plusieurs élèves de tables voisines se tournent vers nous, des airs haineux sur le visage.

— Elle ne veut plus qu'il le voit, parce qu'elle croit certainement que ça lui fait du mal.

Il rit faussement avant de fermer les yeux comme, exaspéré.

— Je n'aurais jamais cru dire ça, mais, bon dieu, que Wilden est conne.

— Quoi ? Je demande, surprise.

— Si elle croit qu'avoir rompu avec Cameron signifie qu'il n'ira plus voit Blaze, elle se fourre le doigt dans l'oeil.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Cameron tient vraiment à Blaze, il est venu souvent chez nous, tu sais, et je voyais à la manière qu'il agissait, qu'il appréciait beaucoup Blaze. Et c'est réciproque, Laze adore Cameron, il était toujours super content quand il venait chez nous. Enfin bref, je sais très bien que dès qu'il en aura l'occasion, Cam ira voir Blaze. Avec ou sans l'accord de Wilden.

Je ne dis rien, ne sachant pas vraiment quoi dire, mais étant certaine qu'il avait raison.

Bon, je soupire avant de sourire. Assez parlé de Wilden, comment tu vas toi ?

— Moi ? Il me demande surprit et je hoche la tête. Bien, j'imagine.

— Tu imagines ? Je demande en pouffant. Ce n'est pas réellement convaincant.

Il rit aussi avant de hausser les épaules.

Je suis bien. Juste un peu déprimé, mais bien.

— Comment va Blaze ? Je demande, un air attristé sur le visage.

Je ne sais pas, il fronce les sourcils. Je ne comprend absolument rien lorsque les médecins parlent avec Wilden et Al.

— Et Cash et Ezekiel ? Ils vont venir ?

— Je pense, il grimace en soufflant. Je n'en suis pas sûr, mon frère m'a dit qu'ils avaient demandé la permission de venir voir un membre de la famille malade, mais leurs supérieurs n'ont pas l'air décidés à les laisser partir. Ils ont vraiment beaucoup de boulot, c'est pas forcément évident. J'imagine qu'il faudrait que Cash se prenne une balle pour qu'ils daignent accepter.

Il rit faussement avant de passer une main dans ses cheveux.

Je feigne un sourire et pose ma main sur la sienne.

Il lève les yeux vers moi, me fixant de ses grands yeux verts.

Il ne métrite pas ça.

Personne ne métrite ça. Et pourtant...

Il a l'air tellement mal, ça m'atteint aussi, j'vous assure.

Tu vas le voir, après les cours ?

Il hoche la tête en fronçant les sourcils.

Je serre sa main plus fort dans la mienne.

Tu veux que je t'accompagne ?

Il hoche une nouvelle fois la tête, ses yeux devenant humides.

Je lâche un gémissement et m'empresse de le prendre dans mes bras.

Je sais que Ashton à l'air d'un gros fragile et d'une tapette.

Mais perdez votre mère, votre père, ayant un grand frère atteint physiquement et psychologiquement, deux grands frères à l'armée que vous ne voyez quasiment jamais et ayez un petit frère souffrant du cancer, et après, on en reparle.

Je suis entrain de le prendre dans mes bras et de le consoler en plein milieu du réfectoire, où est rassemblée la presque totalité de l'école.

Honnêtement, je m'en fiche.

De nombreuses personnes nous jettent des regards étranges, se demandant certainement ce que nous faisons.

On joue au Scrabble, crétin, ça se voit pas ?!

Je m'écarte de lui et prend son visage entre mes mains, il ne lève même pas les yeux vers moi, se contentant de laisser les larmes couler le longs de ses joues.

Il a beaucoup trop pleuré ces temps-ci, c'est affreux à voir.

Je me lève et l'incite à faire de même.

Lorsqu'il est debout, je prend mon sac ainsi que le siens et le tire par la main hors de cette pièce bondée d'abrutis décérébrés.

Je le tire jusqu'à ce que nous arrivions au terrain de football.

Nous nous asseyons dans les gradins, face à face.

Il lève ses yeux rougis vers moi et tente de me sourire.

Je suis désolé de tout le temps pleurer. Je dois passer pour un gosse pleurnichard. Il rit en essuyant ses yeux avant de se stopper et de bégayer. M-mais tout s'accumule affreusement vite, et je-j'arrive pas à gérer. Les larmes reviennent abondamment. J'essaye d'être fort, tu sais, comme Jamie. Mais j'y arrive pas.

Je fronce les sourcils avant de poser une main sur sa joue.

Eeeh. Tu es fort, ok ? Ce n'est pas parce que tu as un petit coup de mou que tu ne l'es pas. De plus, je te ferais remarquer que Jamie a pleurer à l'hôpital, le premier jour.

— Mais il ne le montre pas ! Il s'écrie. Il s'efforce de rester calme et posé, de ne pas montrer ses faiblesses. Alors que moi, je suis un livre ouvert à n'importe qui voudrait me lire.

— Tu es fort, Ash. Tu ne pourras pas me dissuader là-dessus.

Il me sourit légèrement tandis que je tends les bras pour essuyer ses joues trempées.

Je sursaute lorsqu'un sac est balancé violemment à nos pieds et qu'un gros cul vient s'asseoir juste à cote de nous.

Salut.

Je tourne la tête et souris quelque peu à Hayes.

Salut Hayes, j'esquisse un rictus tandis qu'il pose ses lèvres sur ma joue.

Salut, murmure Ashton en gardant ses yeux baissés sur le banc où il est assit.

Qu'est-ce que tu fais là ? Je demande à mon petit ami qui regarde mon ami d'un drôle de regard.

J'ai plus cours cet aprem', alors je rentrais chez moi. Et j'vous ai vu, alors j'me demandais ce que vous faisiez.

— Oh, je dis avant de sourire. On parlait simplement. Hein Ash ?

Ce dernière acquiesce d'un mouvement de tête sans pour autant lever le menton vers nous.

Je le vois se raidir lorsque Hayes pose une main sur son épaule.

Comment tu te sens ?

Il lève la tête et le regarde incrédule. Se demandant réellement si "Hayes Grier" se souciait vraiment de lui.

Ça va.

— T'es sûr ?

Ashton tourne la tête vers moi et je lui souris, l'incitant à continuer la conversation.

Disons que j'me sens comme quelqu'un qui est entrain de perdre une personne importante pour lui.

Hayes hoche la tête en fronçant les sourcils, compréhensif.

Je te comprend, ma grand mère à subit la même chose que ton petit frère. C'est très dur, elle comptait vraiment pour moi.

Mon ami fronce les sourcils, se questionnant certainement sur cette confession soudaine.

Je-je suis désolé.

— T'inquiète, c'était il y a longtemps.

Il lui sourit franchement et lui donne un petite tape sur l'épaule.

Hayes m'embrasse chastement sur les lèvres avant de se lever.

J'y vais, sinon je vais rater mon bus. Il commence à marcher avant de nous faire signe de la main. À plus babe, à plus Ashton.

— À plus, on répond en même temps.

Une fois qu'il est sortit de notre champ de vision, Ashton s'empresse de se rapprocher de moi et de m'attraper par les épaules.

Tu lui as donné combien ?

— Quoi ? Je fronce les sourcils sous l'incompréhension.

Tu l'as payé combien pour qu'il soit comme ça avec moi ? Il me demande sérieusement.

Je soupire et dégage ses mains de mes épaules.

Je ne l'ai pas payé, il essayait simplement d'être gentil.

— Hayes n'est pas gentil.

— Tu ne le connais pas, je serre les dents, agacée. Il est très gentil quand il s'applique à l'être. Il s'est simplement inquiété pour toi. Il ne te déteste pas tant que ça, tu sais. Il m'a dit qu'il ne t'en voulait pas, que ce n'était pas de ta faute si tu étais amoureux de moi et que les sentiments, ça ne se contrôle pas. Il veut que vous soyez en bon terme pour moi, et toi tu ne fais pas d'efforts. Il t'a confié quelque chose de très douloureux pour lui dans le but de te faire comprendre qu'il te comprenait et que tu pourrais lui parler si l'envie de te faire comprendre te prenais. Il essayait juste de t'aider, Ashton.

Il baisse la tête suite à mon monologue et hoche la tête.

J'imagine que je pourrais faire un effort.

Je souris et lui embrasse la joue en riant.

Je grimace lorsque j'entends la sonnerie.

Nous sortons du terrain et nous rendons à notre cours de Géographie.

Il me sourit, mais je sais que ce n'est qu'une façade, et qu'il est décidément beaucoup plus fragile et brisé qu'il ne le laisse paraitre.

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