Chapitre 8 - From the start

Coucou tout le monde, prenez le temps de bien rester jusqu'à la fin pour lire ma petite note ! Bonne lecture.

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Le vol avait duré plus de neuf heures, autant dire une éternité pour quelqu'un qui s'apprêtait à commencer une nouvelle vie, dans un endroit totalement inconnu. J'avais eu le temps d'y penser, de m'interroger. Et si j'avais fait une erreur ? De tout plaquer et de m'enfuir dans le premier pays venu. Il y avait sûrement de meilleures destinations, d'autres options que je n'avais pas prit le peine d'explorer mais ce qui était fait, était fait. Le destin avait décidé de m'amener ici, et c'est donc là que j'irais. Au Brésil.

Clairement, je n'y aurais pas pensé tout seul et je suis persuadé que le type exécrable que j'étais avant aurait volontiers troqué l'Amérique du Sud contre l'Europe et de jolies parisiennes. Les boutiques de luxes, les repas gastronomiques et les hôtels hors de prix. Bien que ma connaissance du Brésil était plus que limitée, ce pays m'inspirait plus que cela, un espèce de tourbillon de cultures dans lequel j'avais hâte de plonger.

Je me trouvais actuellement à l'aéroport de São Paulo, et malgré une certaine excitation, quelques inquiétudes me vinrent. Premièrement, qu'est-ce que j'étais sensé faire ? J'avais récupéré tous mes bagages, dont le sac contenant les cent milles dollars. Niveau fric, tout était bon. Pour l'heure, il fallait que je trouve un hôtel ou quelque part où passer les prochaines nuits, le temps de m'acclimater et de dénicher un quartier qui me plairait. Ensuite, il fallait me rendre à l'évidence. Je ne comprenais pas un traître mot de portugais.

Sans téléphone, je me sentais vraiment... con. Aucun traducteur sous la main, impossible de faire la moindre recherche. Super Eden, ça commence super. Je décidai d'arrêter de rester planté là comme un pigeon et de me bouger le cul. Je regardai ma montre. Il était deux heures du matin, bordel ! Tiens, il n'y a qu'une heure de décalage avec NY. Il n'y avait pas une minute de plus à perdre.

Je me dirige vers l'accueil de l'aéroport, en espérant que l'hôtesse puisse me renseigner. En anglais de préférence.

- Excusez moi, parlez-vous anglais ?

La jeune femme a de longs cheveux noirs, qui encadrent un visage délicat. Vraiment mignonne. Elle lève les yeux vers moi et me sourit poliment.

- Um pouquinho. Que puis-je faire pour vous ?

- Ah, parfait ! Pourriez-vous m'indiquer où je pourrais trouver un hôtel sûr, dans le coin ?

Elle me jette un drôle de regard et penche sa tête sur le côté. Cette femme est vraiment belle. Je ne sais pas pourquoi mes sens sont en alerte, mais cela me plaît. Je crois bien que la présence d'Amber dans ma vie et cette amnésie idiote m'ont fait oublier que je possédais un pénis.

- À cette heure, il n'y a pas beaucoup de choix mais je crois que le Bristol International Airport Hôtel pourrait vous dépanner, articule t-elle avec un accent prononcé.

- Je vous remercie. Puis-je ? demandai-je en indiquant le téléphone à sa droite.

Elle tapote quelque chose sur son clavier, compose un numéro et me tend le combiné.

- Vai lá, fit-elle avec un autre sourire.

Je lui rend son sourire. Après quelques minutes, le réceptionniste du Bistol me confirme que ma suite sera prête dans vingt minutes et me remercie chaleureusement pour les frais supplémentaires que j'ai gracieusement accepté de payer.

- Merci beaucoup, fais-je en m'adressant à l'hôtesse une fois mon coup de fil terminé.

Je lui fais un dernier geste de la main et m'éloigne. Il ne me reste qu'à prier pour trouver un taxi. Chance pour moi, je n'attend pas très longtemps avant d'en apercevoir un. J'espère que ça ne craint pas trop. Je vérifies que j'ai tout sur moi et embarque dans la voiture. Le chauffeur est silencieux mais pas inquiétant, ce qui est en soi plutôt encourageant. J'arrive vite devant l'hôtel.

Quand je m'écroule enfin sur le lit géant, je réalise à quel point je suis fatigué. Quelle journée. Je n'aurais jamais pu anticiper les derniers événements en me levant ce matin. Fuir New-York sur un coup de tête, quitter toute ma famille. Ma famille. Quelle drôle d'ironie.

Je me relève avant de m'endormir tout habillé, file sous la douche puis enfile un bas de pyjama. Oui, il n'y avait aucune chance que je puisse prédire cette journée, mais une chose était certaine : je ne regrettais rien. Au contraire. Cela faisait des semaines que je ne m'étais pas senti aussi bien.

**

Il me faut une voiture. Depuis mon départ de l'hôtel quelques heures plus tôt, j'avais pu croiser au moins cinq spécimens de chauffeurs de taxis différents. Et il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. Entre ceux qui entassaient quatre clients à l'arrière, ceux qui définissaient leurs tarifs en fonction de la montre à mon poignet, et ceux qui semblaient vouloir me kidnapper et me trucider dans une ruelle sombre, je n'étais pas au bout de mes peines.

Mon objectif de la journée était de dénicher un quartier sympa, et pourquoi pas un appartement. J'étais déjà passé dans un Apple Store pour m'acheter un nouveau téléphone et un ordinateur. Amen.

São Paulo est vraiment un endroit extraordinaire. Les rues sont bondées de monde, mais pas comme à New-York. Ici les gens sourient, et sautillent. De la musique résonne sur les trottoirs, comme un fond sonore permanent. La chaleur me consume mais le vent adoucît la brûlure. J'aime cet endroit. Pourtant, je ne peux pas passer à côté de la pauvreté environnante. La plupart des gens sont simplement vêtus, et il me serait impossible d'énumérer le nombre de sans-abris que j'ai pu croiser. Les façades des immeubles et des boutiques sont délavées, et mal entretenues mais la beauté vient de l'intérieur, des brésiliens.

Mon ventre commence à gargouiller. Ça va bientôt faire vingt-quatre heures que je n'ai rien avalé et je commence vraiment à avoir faim. J'accélère le pas et m'arrête dans le premier bistrot que je trouve. J'observe l'endroit et je me dis que ça ressemble plus à un bar qu'à autre chose, mais la pancarte dehors promet de merveilleux hamburgers. Cela fera largement l'affaire.

Le lieu est surprenant, contrastant complètement avec le ciel bleu et les rues blanches de dehors. Ici, l'atmosphère est feutrée, et orangée. Le bar est en bambou, ainsi que la plupart des autres meubles. De longues et larges feuilles vertes couvrent les tables en guise de nappes et les fenêtres comme des rideaux. C'est spectaculaire.

Je m'assieds au bar et attend que quelqu'un s'intéresse à moi. Alors que je contemple encore la décoration du bar, une voix chantante semble m'interpeller.

- O que posso fazer por você ?

Je me retourne, surpris et découvre une femme. Une femme tellement belle que j'en ai le souffle coupé. Une beauté différente, tellement différente de tout ce que j'ai pu connaître jusqu'ici. Rien à voir avec une bimbo, ou un mannequin. Devant moi, son visage expressif et ses yeux marrons en amandes me fixent. Mon attention se porte ensuite sur les longues nattes qu'elle porte et le piercing imposant qui se trouve sur son nez. Sa bouche est pleine et ses joues sont bombées. J'ai l'impression que sa peau matte scintille. Bon sang Eden. Je réalise que je la matte ouvertement quand elle répète sa phrase.

- O que posso fazer por você, cara ?

- Euh.. anglais ? English ? Inglês ? balbutiai-je.

Elle hausse son sourcil parfaitement dessiné, et me jette un mauvais coup d'œil. Super, elle doit me prendre pour un touriste paumé. Mais tu es un touriste paumé, Eden. Ah.

- J'aurais dû m'en douter, fini t-elle par répliquer. Que puis-je faire pour toi l'Américain ?

A ma plus grande surprise, son accent est très léger. C'est sexy. Merde.

- Je voudrais un hamburger et un jus d'ananas, répondis-je avec un peu plus d'aplomb. Comment sais-tu que je suis américain ?

Elle ricane en sortant un verre derrière son comptoir.

- C'est bien un truc de chez vous ça, débarquer chez les autres et imposer votre langue.

Elle me cloue le bec avec un sourire suffisant, dépose le jus devant moi et s'en va vers les cuisines. Ça alors ! Quelle insolente.  Je suis bouche bée. Je ne sais pas si je devrais la remettre à sa place ou l'applaudir pour son culot. La vérité est que cela fait un moment que personne ne m'a parlé de la sorte. Remets toi mon vieux.

Je sirote mon jus d'ananas pensif, en attendant son retour. Cette femme m'intrigue, je suis obligé de l'avouer. Elle m'a à peine adressé la parole mais quelque chose chez elle m'attire. Sa voix ? Sa beauté singulière ? Probablement. Elle revient environ dix minutes plus tard avec mon plat dans les mains.

- Tiens l'Américain, bom apetite, me lance t-elle.

- Obrigado, répliquai-je avec un sourire satisfait plaqué sur le visage. Je m'appelle Eden, au fait.

- C'est bien l'Américain.

Elle lève les yeux au ciel et s'éloigne de moi. Est-ce que j'ai un bouton sur le front ? Ou peut-être qu'elle est homosexuelle ? Je ne vois pas d'autres raisons qui pourraient justifier son comportement à mon égard. Je marmonne dans ma barbe et engloutie mon hamburger. Dieu que c'est bon. Je fini également mon jus, balance quelques billets sur le comptoir et me lève. Avant de partir, je me surprends à l'observer du coin de l'œil discuter joyeusement avec une autre fille. Rien à voir avec la tête qu'elle faisait quelques minutes plus tôt face à moi. Son sourire est éclatant, et son rire résonne dans toute la pièce. Comme-ci elle avait sentit mon regard trop insistant, elle tourne la tête et me prend en flagrant délit. Merde. Elle lève encore ses yeux en l'air et s'approche. Elle ramasse mes billets et s'adosse contre une table derrière elle, en m'observant d'un œil suspect, les deux poings sur les hanches.

- Alors l'Américain, qu'est-ce que tu fabriques à São Paulo, si loin de chez toi ?

J'ai envie de lui raconter. Vraiment. De tout lui expliquer à elle, une parfaite étrangère.
« Ils m'ont raconté que j'avais tout. Absolument tout.
L'argent, le pouvoir et l'amour.
Je sais. Ça paraît idyllique comme ça.
J'étais puissant. J'étais au sommet.
Mais je ne m'en souviens pas. Je ne m'en souviens plus.
J'ai tout oublié. »
Voilà. C'est exactement ce que je voudrais dire à ma belle inconnue. Mais je me contente d'un simple « J'ai fais un accident et j'ai décidé de changer d'air. »
Elle me fixe, comme-ci ce que je venais de lui dire ne lui était pas parvenu.

- Et alors ? fini t-elle par me demander froidement.

Pourquoi suis-je encore ici ? Je perds clairement mon temps avec cette femme. Pourtant, quelque chose chez elle retient mon attention, depuis le début. Je tourne finalement les talons et lui répond dans un murmure.

- Alors c'est la meilleure chose qui me soit arrivée.

•••

Salut tout le monde ! Oui oui vous ne rêvez pas, c'est moi. Plus de deux ans après. J'espère qu'il restera du monde pour lire ça ahah.

Je m'excuse sincèrement de vous avoir délaissé (abandonné, oublié, négligé) mais comme je vous l'avais déjà dis, j'étais en classe préparatoire scientifique et je n'avais tout simplement plus le temps d'écrire.

Aujourd'hui la prépa c'est terminado et je me sens enfin prête à reprendre Blank Page. On est donc repartit sur cette histoire qui me tient beaucoup à cœur.

Pour vous rassurer, sachez que j'ai déjà écrit d'autres chapitres, que je vous posterais chaque semaine à partir de maintenant, donc ça devrait me faire pardonner  😋

🌸 Que pensez-vous de ce chapitre, d'ailleurs ? Dites moi tout !

Des bisous,
Tessy

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