Chapitre 1 - I'm Eden
La journée avait pourtant si bien commencée. Un jogging matinal à Central Park, une bonne baise avec ma sublime fiancé, une douche fraîche, un bon café colombien. Vraiment, j'étais de bonne humeur. Je l'étais. Il avait suffit que je mettes les pieds chez Scott Corporation pour que tout foire.
- Vous êtes tous des incompétents, bordel de merde !
Stupides secrétaires, stupides directeurs marketing, stupides actionnaires. Suis-je le seul individu capable de réfléchir dans cette entreprise ? Je me lève brusquement de mon fauteuil et dévisage la petite créature tremblante qui se trouve en face de moi. Lilas ou Liliana, ou je ne sais quoi. Je l'ai juste sauté une fois.
- J'aimerais que vous m'expliquiez en quoi organiser une réunion peut-être compliqué, lui demandais-je froidement.
Je l'entend respirer nerveusement, je sais parfaitement comment me montrer oppressant. Connard. Elle n'attend qu'une chose, que je la fiche hors de mon bureau pour pouvoir aller pleurer dans un coin.
Sauf que je ne lui ferais pas ce plaisir. Elle a gâché ma matinée, et me faire perdre mon temps. Le temps, c'est de l'argent. Dans le silence, je me tourne vers le miroir accroché dans mon bureau et ressert ma cravate Armani. Un présent d'Amber. D'après elle, ce petit bijou me rendrait affreusement sexy. Je ne peux pas le nier.
Je reporte un soupçon d'attention sur ma secrétaire. Sans la lâcher du regard, je m'assieds de nouveau dans mon fauteuil. Deux solutions s'offrent à moi : la renvoyer sur le champ, ou lui donner une dernière chance avant de la virer. Je pose mes paumes à plat sur la vitre de mon bureau, le regard sévère.
- Vous avez la journée pour trouver une solution. Si la réunion n'a pas lieu demain matin, ne vous donnez pas la peine de revenir, lâchais-je d'une voix blanche.
Ce meeting est essentiel pour Scott Corporation, et je refuse catégoriquement de voir un contrat me passer sous le nez à cause d'un personnel défaillant. Le petite hoche la tête, le regard visé au parquet, et s'enfuit. Mon cher Eden, tu es trop bon.
Le reste de la matinée se déroule sans plus d'encombres. J'aime le travail bien fait. J'ai été éduqué dans l'idée que seuls les leaders sont gagnants. "Tu es un Scott, comporte toi comme tel." C'est mon père qui est à la tête de notre entreprise familiale, mais bientôt, ça sera moi. Et je ne compte pas le décevoir.
A midi, je dois assister à la présentation du projet Sultan. Encore des émirs arabes qui ne savent plus quoi faire de leur argent, évidemment. Je dois tout de même avouer que cette ébauche est prometteuse, d'où l'honneur de ma présence ainsi que celle de mon père.
Deux heures plus tard, nous sortons de l'auditorium avec un contrat de deux millions de dollars signé. La routine. A ma droite, la sonnerie de mon unique supérieur retentit.
- Augustin Scott, répond-il.
Ni plus, ni moins. J'ai un grand respect pour cet homme. C'est un grand, un puissant. Après le décès de ma mère, je me suis refermé et mon père s'est assuré de faire de moi quelqu'un. Quelqu'un de fort et d'aussi ferme que lui. Cela a plutôt bien fonctionné. Je lui fais un signe et repart en direction de mon bureau, en pensant à la pile de dossiers qui m'y attend. Voilà une journée des plus ordinaires chez Scott Corporation.
La nuit est déjà tombée quand je franchis la porte d'entrée de mon appartement. Une odeur de poisson cru me parvient, et je plisse le nez. A peine ai-je atteins la cuisine que je lève les yeux au ciel. Kate, la gouvernante, émince la chair de l'animal d'un air stoïque. Encore des sushis. Amber prétend être en pleine crise alimentaire, et selon les délires aberrants de ma fiancé, le poisson cru aurait des vertus capables de l'aider. Je devrais définitivement l'empêcher de lire ces stupides magasines.
On ne peut pas dire que ma fiancé soit particulièrement maline, mais putain qu'est-ce qu'elle est belle. Je n'ai encore jamais rencontré une déesse pareille, et pourtant, j'en avais essayé plus d'une. Sa famille est l'une des plus friquée de Manhattan, il va s'en dire qu'elle fait un bon parti. Et puis, on s'éclate bien tout les deux.
- Oh mon chéri, tu es rentré ! s'écrit t-elle en me voyant.
Elle s'avance vers moi avec une moue plus qu'attirante et m'embrasse sans ménagement, et sans aucuns égares pour Kate. Quand elle a fini sa démonstration, Amber repart à ses occupations en roulant des fesses. Elle est vraiment bonne.
- Ton père et ton frère viennent dîner ce soir, m'informe t-elle. Tu devrais te débarbouiller un peu.
J'acquiesce distraitement et monte au premier. Une fois dans la chambre, je m'approche de la baie vitrée. La vue sur l'Upper East Side est imprenable. Tout simplement sublime. Un peu comme ce duplexe d'ailleurs. Je me détourne des lumières de la ville et me dirige vers la salle de bain. J'ai besoin d'une bonne douche.
L'eau chaude sur moi est une délivrance. J'adore mon travail, mais je ne supporte pas la médiocrité, et malheureusement, j'en suis entouré. Comme dit le proverbe, si l'on veut que quelque chose soit bien fait, il faut le faire soi-même.
Je suis entrain de m'habiller quand j'entends des voix dans le séjour. Ils sont arrivés. Je passe un simple pull blanc, un jean foncé et je descend. Mon père est encore en costume, il doit probablement sortir directement de l'entreprise.
- Kate ! Sers nous du champagne, et presse toi je te prie, lance Amber distraitement.
- Bien-sûr madame.
Cette femme est sûrement l'une des personnes les plus conciliantes que je connaisse. Je l'augmenterai bien, si j'en avais quelque chose à faire. Comme-ci il m'avait entendu penser, mon frère me fusille du regard. Je soupire, exaspéré. Que va t-il encore trouver à me reprocher cette fois ?
- Un soucis Matt ? soufflai-je.
Il soutient mon regard, et fini par s'éloigner vers la salle à manger. Bonne soirée en vue.
Le dîner se passe, animé par un monologue d'Augustin Scott. Nous l'écoutons, en silence. Ma famille n'est pas très axé sur la communication, pour ma part, je ne parle quasiment que de business avec mon père. Quant à mon frère, il entretient une distance avec ce milieu. Je ne le comprendrais jamais.
Alors que nous passons au dessert, mon cadet est mit à l'honneur.
- Dis moi Matt, comment se passe ton boulot dans ce garage miteux ? Tu sais que tu pourrais te joindre à ton frère et à moi, à Scott Corporation.
Je sais déjà comment cette conversation va se terminer. Avec un claquement de porte. Matt se pince l'arête du nez.
- Papa, on en a déjà parlé des dizaines de fois. J'aime mon travail et votre fric ne m'intéresse pas, répond-il agacé.
- J'espère que les journalistes n'apprendront pas cela. Quelle honte pour notre nom, ajoute mon père.
Je reste silencieux. Matt n'en fait qu'à sa tête, mais c'est son problème. Pourvu que j'hérite de l'entreprise, le reste m'importe peu. A croire qu'il lit véritablement dans mes pensées, mon frère me lance un remarque cinglante.
- Et toi ? Tu ne dis rien, bien-sûr.
Tout les regards sont tournés vers moi. Mon père me fixe d'un air sévère, Matt semble en colère et Amber, elle, ne sait plus où se mettre. Même Kate a déserté. J'hausse finalement les épaules.
- Que veux-tu que je dise ? J'ai vingt-cinq ans, je suis grand, beau et riche. Chacun ses priorités, Matt.
Augustin esquisse un sourire satisfait, et mon frère lui, ouvre les yeux grands comme des soucoupes. Comme prévu, il se lève et s'en va. La porte claque quelques secondes plus tard. Il peut me traiter de prétentieux, d'égocentrique, et même de connard. Je suis déjà au courant. Et le mieux dans tout cela ? J'adore ça. C'est tout moi. Eden Scott.
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Bonjour tout le monde ! Je suis super contente de vous poster le tout premier chapitre de ma nouvelle fiction, Blank Page ☺️ (merci à Yonawo pour cette magnifique couverture).
J'espère que ça vous plaira !
📍Que pensez-vous de ce nouvel univers ?
📍Alors, Eden, on adhère à son caractère ou pas ?
Je vous embrasse,
Tessy.
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