Chapitre 7

Alors que les retrouvailles entre Adriel et Gabriel Félix se font joyeuses, maman se tourne vers moi avec un air agacé :

- Blair. Ne me dis pas que tu as invité un deuxième homme ? Un seul est déjà suffisant.
- Maman c'est toi qui a dit au psy de dîner ici...
- Tais-toi et va mettre la table !
- Tu l'as déjà mise...
- Alors va au coin !
- J'ai plus cinq ans !

Je me tourne brusquement vers les deux hommes en leur demandant d'un coup :

- Et si vous m'expliquiez un peu comment vous vous connaissez ?
- C'est simple on était dans la même classe, répond Adriel. On était toujours fourrés ensemble.
- Je vois... Et ça aussi c'est une coïncidence que deux de mes connaissances sont en fait deux anciens amis qui vivent tout près de chez moi ? je demande, méfiante.
- Pas besoin de prendre cet air là Blair... soupire la mère.
- Excusez-moi de trouver cette situation étrange !
- C'est toi qui est étrange ma chérie, dit doucement maman. Tu ne deviendrais pas un peu parano ?
- Que faîtes-vous tous dans l'entrée ? nous interroge papa en arrivant vers nous avec un air surpris.
- On fait la rencontre du petit-ami de Blair, annonce maman.
- Ce n'est pas mon petit-ami...
-Enchanté dans ce cas ! s'exclame papa tout en souriant.

Tandis que tout le monde reste regroupé dans l'entrée de la maison, je décide de m'éclipser discrètement et partir dans ma chambre sur la pointe des pieds. Je refuse de me retrouver embarquer dans cette situation. Je suis sûre que c'est maman la responsable de la présence du Docteur Félix ici... Et puis maintenant j'apprends qu'Adriel et lui sont amis. Ce qui veut dire que si je sors avec Adriel je n'aurais pas d'autres choix que de côtoyer ce Gabriel Félix !

C'est une blague, c'est forcément une blague de ma mère. Je l'ai bien vu avec l'histoire du divorce de toute façon !

B.Two sort sa tête de mes draps et comme je suis assise il veut monter sur mes genoux. Je le repousse puis il saute du lit :

"Mais pourquoi tu es toujours dans mes pattes toi !?"

Je me lève brusquement et me dirige vers ma porte, je l'ouvre et voit Adriel prêt à toquer :

- Oh re-bonsoir ! fait-il avec un sourire niais.
- ... Que faîtes-vous ici ?
- Ah non j'ai dit qu'on se tutoyait !
- Ça ne répond pas à ma question...
- Je voulais te proposer d'aller boire un verre dans un bar.
- Je n'ai pas trop le moral à ça.
- Mais je te ferai rire tu verras ! Allez fais-moi confiance.
- ... Me faire rire ? Je pense plutôt qu'il sera le seul à rire et moi je serai en train de me bourrer. Bien sûr...
- Allez viens ! me supplie-t-il en me tendant la main gentiment."

J'observe celle-ci longtemps. Oui ou non ? Je ne sais pas lequel choisir.
Je soupire puis B.Two vient se frotter à mes jambes. Ce chat est sensé être mon double mais j'ai plutôt l'impression d'un deuxième Félix. En tant que psychologue que me conseillerait-il ? Bonne question.
Il me dirait sûrement d'accompagner Adriel. Et moi dans tout ça ? Cela reste quand même mon choix.

Je baisse la tête vers B.Two qui me regarde de ses beaux yeux verts, avant ils étaient bleus comme ceux du docteur.

"Tu lui ressembles beaucoup trop..."

Pour me rappeler qu'il est encore là, Adriel lâche un "Alors ?" plein d'espoir. Je relève la tête vers lui, le regarde dans les yeux et esquisse un léger sourire :

- Bon très bien mais juste un verre.

Il esquisse lui aussi un sourire, il baisse sa main en voyant que je n'ai pas l'intention de la prendre et nous partons vers l'entrée pour que je prenne ma veste afin d'aller dans un bar.
Maman arrive vers nous avec un air inquiet :

- Vous sortez à cette heure ?
-Il n'est même pas encore 21 heures maman. Et puis on fait ce qu'on veut.

Je me tourne vers la porte, l'ouvre et quitte la maison en compagnie d'Adriel.
Nous marchons dans la rue tranquillement, nous avançons vers un bar quelconque et nous nous y installons pour boire un coup.
Je n'ai pas spécialement envie d'alcool, je demande juste un soda comme Adriel.

Nous discutons tranquillement de notre vie passée. Je lui explique plus profondément mes études, s'il veut être avec moi il faut bien qu'il soit au courant de tout...
Il me pose des questions sur mes anciens petits-amis, puisqu'il n'a jamais été en couple auparavant je pense qu'il veut avoir l'avis d'une expérimentée...
Je me mets donc à parler de David, mon tout dernier amour. Nous nous amusions tellement à l'époque mais tout cela s'est terminé, mal pour le coup.

Retour au 25 Décembre 2013, trois ans plus tôt...

"David !
-Ouais ?
-J'ai oublié mon gilet dans ton appartement ! Et ici il ne fait pas très chaud... je souffle en tremblant légèrement."

Cela fait plusieurs mois que je suis avec David, c'est Noël et nous allons fêter ce jour avec des amis. Nous sommes chez Leia, la petite soeur de David. Elle vit dans un appartement près d'un canal, seulement son chauffage ne fonctionne plus aussi bien que le premier jour et il fait un froid de canard.
David s'approche de moi :

"Et moi j'ai rien à te passer... Bon je retourne à l'appart'. C'est ton gilet noir je crois non ?
-Oui.
-Je reviens dans dix minutes."

Je hoche la tête, il m'embrasse puis part vers la sortie de l'appartement pour rentrer dans sa petite voiture.
Leia vient vers moi en souriant avec un verre de champagne dans la main :

"Il est parti où David ?
-Il est reparti à l'appartement pour me ramener mon gilet.
-Ah ok."

Nous discutons pendant un bon moment des anciennes fêtes de Noël passées séparément.

Cela fait une heure que David est parti et il n'est toujours pas revenu, quand je l'appelle sur son téléphone il ne décroche pas.

"S'il me fait une blague ce n'est vraiment pas drôle..."

Soudain un cri résonne dans l'appartement, je cours avec les autres invités vers la chambre de Leia, assise par terre le téléphone à la main, les yeux écarquillés.
Je m'approche d'elle, m'accroupis face à son corps tremblant et pourtant paralysé. Je prends le téléphone, le colle à mon oreille et commence :

"Qui êtes-
-Blair ! C'est David ! Il a eu un accident ! répond la mère de David d'une voix paniquée.
-Comment ça !? Il est où ?
-Les urgences étaient en train de l'amener à l'hôpital... Mais il... Il est mort..." j'entends à peine alors que la voix de la mère s'étouffe dans des pleurs abondantes.

Je reste pétrifiée devant les autres, la voix muette. Ma vision commençant à se faire de plus en plus flou, de plus en plus noire, je sens mon corps se ramollir, je n'entends plus rien. Je sombre.

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