Chapitre 5
Je rentre à la maison, fatiguée de la journée. Cet homme était vraiment collant, n'avait-il rien d'autre à faire plutôt que me poursuivre ?
Je laisse échapper un soupir, dans toutes mes relations je n'avais jamais vu d'hommes aussi tenaces.
Je remarque que le chat attend devant la porte de la cuisine fermée, je m'approche et ouvre pour le laisser entrer. J'entre derrière B.Two et part vers la poubelle, je l'ouvre et sur le point de jeter la petite carte que ce fameux Adriel m'a donné, je me retient et décide d'appeler M. Félix avant de faire une bêtise que je pourrai peut-être regretter plus tard.
Je prends mon téléphone, cherche dans mes contacts le numéro du psychologue et l'appelle.
Il décroche :
"Docteur Félix à l'appareil, bonjour.
- Docteur ? C'est Blair...
- Ah mademoiselle Blair, me coupe-t-il. Vous voulez prendre un autre rendez-vous ?
- Non ce n'est pas ça et nous en avons déjà prit un pour la semaine prochaine. Enfin bref. Je vous appelle pour vous demander conseil...
- Allez-y, je suis tout ouïe.
- Mais vous n'avez pas rendez-vous avec un autre patient ?
- Non là j'étais sur le point de quitter mon bureau.
- Ah désolée...
- Ce n'est pas grave. Mais allez-y, racontez, que vous arrive-t-il ?
- Un homme m'a donné son numéro... Et je ne sais pas quoi en faire, là j'étais sur le point de le jeter...
- Mais c'est une très bonne nouvelle ! Cette relation pourrait vous permettre de prendre un nouveau départ !
- Mais s'il me ment et qu'il fait ça seulement pour s'amuser...
- Écoutez, ne soyez pas aussi peu sûre de vous. Prenez rendez-vous avec lui et vous verrez bien. Vous avez vécu beaucoup de relations, vous arriverez certainement à lire la volonté de cet homme.
- Je n'en suis pas si sûre...
- Bien... Mais dîtes-moi... Vous comptiez vraiment jeter son numéro ?
- Oui pourquoi ?
- Auriez-vous aimé que l'homme que vous aimez jette votre numéro à la poubelle ?
- ... Non pas vraiment...
- Alors vous savez ce que vous devez faire.
-Oui... Je vais lui téléphoner.
- Je ne vous force en rien.
- Vraiment ? je l'interroge en riant légèrement.
- Je vous le jure !
- Si vous le dîtes... Bon je vais l'appeler, merci encore. Au revoir, bonne journée.
- Bonne journée à vous aussi, au revoir !"
Quand il raccroche je lâche un autre soupir, je regarde le petit bout de papier plastifié se trouvant dans ma main et je compose le numéro pour appeler Monsieur Adriel Maud.
Quand il décroche, ma respiration s'arrête. Ce n'est pas un homme qui décroche mais une femme :
"Allô ? ... Allô ? Si c'est une blague ce n'est franchement pas drôle alors répondez !
- B-Bonjour, je souffle. Je m'appelle Blair et j'aimerai parler à Adriel Maud...
- Que voulez-vous à mon fils ?
- Ce que moi je veux ? C'est lui qui m'a donné son numéro à ce que je sache... Nous nous sommes rencontrés aujourd'hui et il voulait que je le rappelle."
Soudain de l'autre côté du fil, j'entends un "Arrête de répondre à mon téléphone maman !" Puis l'interlocuteur change de voix, je me retrouve avec le vrai Adriel cette fois-ci :
"Mademoiselle Harriz ? Vous m'avez vraiment appelé ? fait-il d'un ton enjoué.
- Oui je vous ai appelé...
- Voulez-vous qu'on se revoit ? Un restaurant ça vous dit ?
- Que... trop rapide... Très bien si vous voulez...
- D'accord ! Vous êtes libre demain midi ?
- Je travaille le matin jusqu'à 12h30. Alors oui je suis libre après.
- Ok je viendrai vous chercher !
- D'accord, je vous attendrai.
- Alors au revoir, à demain !
- Hein ? A-Au revoir !"
Quand il raccroche je reste plantée debout en plein milieu de la cuisine comme une cloche. Cet appel était vraiment bizarre, rapide et incompréhensible.
Je secoue ma tête et range mon portable dans ma poche puis je monte dans ma chambre.
*****
Le lendemain midi :
Je sors du bar pour me rendre devant la terrasse extérieure. J'aperçois mon harceleur de la veille et me rend vers sa voiture, il en sort et me tend la main. Je fais de même, nous nous serrons la main puis il me propose de m'installer dans sa Peugeot pour aller dans un restaurant chinois, peu réputé dans cette ville mais délicieux d'après mon conducteur.
Dans la voiture nous parlons peu, et comme me l'a dit Monsieur Félix, ce n'est pas forcément de ma faute mais aussi de la sienne. Mais je préfère ne pas imaginer si Adriel aussi pense cela...
Je soupire et commence alors :
- Vous vivez chez votre mère ?
- En fait c'est plutôt l'inverse, c'est elle qui vit chez moi. Mon père est décédé il y a un an, et je ne voulais pas la laisser seule. Du coup je lui ai proposé de venir chez moi en attendant qu'on trouve une autre solution.
- La maison de retraite ?
- C'est trop cher. Mais bref et vous ? Vous habitez seule ?
- Pourquoi faut-il toujours qu'on me pose cette question... ? Non je vis chez mes parents. Je ne travaille au bar que depuis quelques semaines, avant je ne travaillais pas.
- Vous ne trouviez pas d'emploi ou vous n'en cherchiez pas ?
- Au début je ne trouvais pas, puis au fur et à mesure j'ai arrêté d'en chercher.
Nous arrivons au restaurant, enfin cette discussion lamentable allait être stoppée. Je descends de la voiture et me dirige vers le restaurant chinois, la structure rouge est vraiment très jolie et très grande.
Impressionné j'en oublie même d'entrer dans le restaurant, c'est Adriel qui me pousse gentiment pour que je pénètre à l'intérieur.
La table étant réservée nous n'avons qu'à nous installer et attendre qu'un serveur nous tende les cartes pour ensuite choisir et commander les plats.
D'ailleurs en parlant du loup, un homme typé asiatique s'approche de notre table avec deux grands cahiers de couloir noire, qu'il nous tend après nous avoir salué le sourire aux lèvres.
Nous le saluons à notre tour et nous prenons les cartes en main pour choisir un menu qui nous conviendrait.
Je choisis enfin au bout de plusieurs minutes de longues réflexions, je demande à Adriel :
- Vous avez choisi ?
- Oui mais s'il-vous-plaît, tutoyez-moi. Moi aussi je le ferai.
- Euh... Très bien... Ça va me faire drôle... Tu prends quoi... ?
- Le menu à 15. Et toi ?
- Pareil.
Le serveur revient vers nous, nous fait passer la commande puis repart en cuisine.
*****
A la fin du repas, délicieux je dois l'avouer, nous quittons le restaurant après avoir longuement parlé de nous.
J'ai appris beaucoup de choses sur Adriel, il a 25 ans, n'a jamais eu de petite-amie, sa mère est toujours sur son dos, il travaille dans un supermarché, il aime tous les styles de musiques, il adore voyager... enfin bref il n'a pas arrêté de parler.
Mais c'est peut-être normal, on vient de se rencontrer alors il fallait bien qu'il se présente.
Moi aussi j'ai parlé de moi, mais c'est lui qui a usé des trois quarts de la conversation...
Mais pour un premier rendez-vous, cela c'est très bien déroulé.
Je vérifie si j'ai encore sa carte et la range dans ma poche très précieusement. Ce n'était pas une mauvaise idée d'avoir écouté le psychologue, encore une fois.
Il me propose de me ramener chez moi, j'accepte. Il sourit et nous montons dans sa voiture.
La route a plutôt été rapide puisque le restaurant et la maison ne sont pas si éloignés que je le pensais avant.
Il s'approche de moi pour me faire la bise, je le laisse faire, les joues roses, et je quitte en vitesse sa voiture en lui disant au revoir puis je pars en courant vers la porte de ma maison.
Je me retourne une dernière fois vers lui et je le vois en train de rire.
- Il se moque de moi ou je rêve ?
Je souris puis j'ouvre la porte pour entrer à l'intérieur de ma maison en m'étirant.
Je m'approche du salon, j'entends des voix. Je penche la tête sur le côté en fronçant les sourcils. Il y a trois voix, mon père, ma mère, et... ?
Je passe la tête dans l'antre de la porte et remarque que l'invité surprise, c'est le psy.
*****
Salut tout le monde ! Je suis en train d'écrire la fin de l'histoire, en attendant je continue de poster les chapitres.
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