Chapitre 11

Docteur chat et moi, marchons côte à côte silencieusement. Il est marrant lui, cela fait une heure qu'on cherche un bar à 3h45 heures du matin ! De plus, cela m'étonnerait que, si par "chance" on parvient à trouver un endroit où boire, B.Two puisse rentrer. Au pire, je demanderai un bol d'eau pour lui. Apparemment, le lait n'est pas bon pour les chats. Pour une fois, je vais éviter de l'empoisonner.

- Alors, commence le psy avec un calme olympien, qu'est-ce qu'il s'est passé avec Adriel ?
- Je doute que vous aimeriez le savoir.
- Je suis sous secret professionnel, vous savez mademoiselle.
- Je sais mais je n'ai pas envie d'en parler.
- Très bien.

De nouveau un silence. Génial. En plus, il fait froid, je râle intérieurement mais cela doit se voir sur mon visage, puisque M. Matou me propose d'aller chez lui pour boire un coup. J'accepte en roulant des yeux, préférant retourner chez moi. Mais j'ai trop dormi, donc je n'ai même pas sommeil. Ça m'énerve. Je me tourne pour vérifier si B.Two nous suit encore, mais apparemment, non. Il est peut-être rentré à la maison.

*****

- Hiro est revenu vers vous !? lâche le psy soudainement.
- C'est ça et il m'a demandé en mariage, continué-je devant mon chocolat chaud.
- Et vous avez accepté ?
- Bien sûr que non. Au collège, je l'aimais. Et encore, je me demande si c'était vraiment de l'amour. Quand il est reparti au Japon, j'étais triste mais pas plus.
- Tout de même...
- Mais le pire, c'est ma mère ! Elle a appelé Hiro pour lui dire que je n'étais pas bien ! Je suis sûre que c'est elle qui l'a incité à me demander en mariage.

M. Félix me fixe, silencieux. Il n'a pas l'air très bien, comme si ce que je viens de lui dire, le touche au plus profond de son être.

"C'est suspect..." pensé-je avec un air intéressé.

Il sait quelque chose, c'est sûr et certain. Je croise les bras et m'enfonce dans le canapé en le triturant du regard. J'ouvre la bouche pour lui demander :

- Et vous ? Que pensez-vous ? Ma mère est innocente dans cette histoire ou pas ?
- Cela ne dépend que de vous, pas de moi...
- Vous êtes là pour m'aider, n'est-ce pas ? Alors ?
- C'est exact ! Et je vous conseillerai je retourner vers Adriel, il se sent très mal depuis...
- Depuis quoi ? Je le savais ! Vous savez quelque chose !
- Que devrais-je savoir ?
- Oh ne jouez pas à ça avec moi, je suis sûre que vous, Adriel, maman et Hiro, vous êtes complices ou un truc du genre ! Mais je ne sais pas encore pourquoi !
- Je ne connais pas Hiro !
- Mais vous connaissez Adriel et ma mère ! Il aurait suffit que votre plan tombe à l'eau pour que maman contacte Hiro pour faire je-ne-sais-quoi !

Le psy, alias Gabriel Félix, devient alors tout blanc. Je n'ai jamais vu quelqu'un pâlir aussi vite ! J'esquisse un sourire, fière de mon coup. Cette fois, je veux la vérité. J'ai l'impression d'être manipulée partout où je vais. En plus ! Croiser Adriel dans le parc, pour qu'il me dise qu'on ne se verra peut-être plus jamais, m'a laissé quelque peu perplexe.

- En vrai... Vous ne connaissez pas Adriel ? Vous n'avez jamais été amis... n'est-ce pas ?
- Tout ce que vous me racontez là est d'une absurdité... marmonne le psychologue. Je vous vois bien croire en la Théorie du Complot...
- C'est un complot. Pas l'un de ces complots pour me tuer ou quelque chose dans le genre, mais bien un complot pour me caser avec quelqu'un ! Ma mère vous paye combien ?
- Comment !? Vous osez insinuer que-
- C'est bon Gabriel, lâcha une voix derrière nous. Elle nous a eu.

Je me tourne alors vers la provenance de cette voix masculine, c'est Adriel. Je fronce les sourcils, il a l'air d'aller bien ce bougre. J'ai bien fait de mettre fin à notre relation, je déteste les menteurs.
Il me regarde un instant, puis se tourne vers le psychologue qui avait les yeux plissés et les bras croisés.

- Bon, on m'explique ou il faut que j'aille voir ma mère pour avoir mes informations !?
- D'accord d'accord, ricane Adriel. Excuse-nous. En réalité, je suis comédien.
- Pardon !? Mais tu ne travaillais pas dans un supermarché ou quelque chose comme ça !?
- Si bien sûr que si mais... Tu vois, le métier de comédien ne paye beaucoup... Donc je travaille dans un supermarché mais j'offre aussi mes services de comédien à ceux qui en ont besoin.
- Ma mère t'a donc contacté et tu as accepté de jouer le faux amoureux.
- On peut dire ça comme ça...
- Et vous M. Félix ? Vous êtes psy ou comédien ? Ou peut-être les deux, tant qu'on y est...
- Psychologue tout simplement. Votre mère m'a contacté et expliqué la situation en me proposant une certaine somme. Je ne gagne pas bien ma vie, je n'ai pas beaucoup de patients et comme je travaille à mon compte...
- Vous avez accepté, vous aussi. Mais Hiro dans tout ça ?
- Hiro ? m'interroge Adriel. Lui, la seule récompense qu'il veut, c'est toi. Apparemment il t'aime vraiment.
- Mais moi, je ne suis pas amoureuse de lui ! Je vais voir maman sur le champs ! Je vais mettre fin à tous ses plans, elle va voir !

Je tourne les talons pour quitter l'appartement du psychologue, mais une main me retient l'épaule. C'est Adriel qui me fixe avec un sourire plaqué sur le visage.

- Non, j'ai une meilleure idée.
- Hein ?
- On va lui faire cracher le morceau, dit-il en se tournant vers le psychologue Félix.
- Pourquoi tu me regardes... ? lâche l'épié avec un ton sec.
- Bon... Ecoutez-moi bien...

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