4 : La vengeance est un plat qui se mange froid, voire glacé
Rappel :
→ en gras et italique → coréen
→ en gras → en anglais (qui sera directement écrit en anglais et traduit dans les commentaires)
→ en italique → description à l'intérieur du dialogue qui est également mise entre parenthèses (ou réplique d'une personne qui est à l'autre bout du fil téléphonique)
Les '***' en plein milieu de l'histoire indique des ellipses temporelles, en gros, il s'écoule du temps entre le paragraphe d'avant et celui d'après (le temps écoulé est variable).
Bonne lecture !
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Après avoir réussi à convaincre momentanément Chang-Bin que Felix ne lui en voudrait pas, ils se mirent à éplucher les dossiers de leurs enquêtes réalisées au sein de l'unité internationale, mais aucune erreur de la part de leur collègue n'était suffisamment importante pour avoir entraîné indirectement la mort d'une personne innocente.
Ils partirent également du principe que la personne ayant enlevé Felix n'était pas la plus objective sur la situation ou qu'elle pourrait ignorer des éléments n'ayant pas été révélés à la presse. Pour autant, ils ne trouvèrent rien de plus intéressant à creuser.
Ensuite, ils passèrent aux dossiers des enquêtes que Chang-Bin avait effectué seul en parallèle de ses activités au sein de l'unité internationale, commençant par les plus récentes. Ils mirent de côté une dizaine de dossiers et, en les étudiant plus en profondeur, aucun d'eux n'avait eu de telles conséquences.
Pendant ce temps, Chang-Bin avait recommencé à se lamenter et s'insulter mentalement de tous les noms, car le fait de ressortir toutes les erreurs qu'il avait pu faire ne l'aidait pas à se rassurer que son meilleur ami, étant l'une des personnes les moins rancunières du monde, lui pardonnerait d'avoir été enlevé par sa faute.
Les autres hésitaient entre se moquer de lui et le réconforter, car c'était assez rare de le voir aussi peu sûr de lui. Cependant, ils optèrent tous pour la deuxième option, comprenant que ce n'était pas le moment d'avoir un autre membre de l'équipe ne pouvant pas travailler.
D'autant plus qu'il s'agissait de la personne concernée et que Chang-Bin avait une bonne mémoire, donc pouvait leur donner plus de détails sur des choses qui ne figuraient pas dans le dossier. Ces détails pouvaient porter sur le comportement de certains suspects ou de certaines victimes comme sur des événements arrivés pendant ou juste après l'enquête officielle.
Chang-Bin était l'un des rares à vivre quasiment uniquement pour son métier tellement il aimait aider les autres. Il gardait contact avec les familles des victimes, mais également avec les criminels – du moins ceux qui avaient accepté son aide. Cela empiétait sur ses jours fériés et, en dehors de ses heures à la salle de musculation, il n'avait aucune activité autre. Mais il était loin de le regretter et donnait tout son temps à aider les civils dont la vie tranquille avait été bousculée par un crime.
Contrairement à ses autres collègues qui essayaient de s'impliquer personnellement le moins possible, Chang-Bin ne mettait pas son côté empathique à part et l'embrassait même pleinement tout en restant professionnel. Cela lui avait valu de nombreuses réprimandes de la part de ses supérieurs avant Chan, qui l'avait choisi pour cette spécificité ainsi que sa ténacité et sa loyauté.
Après plus de sept heures de lecture de dossiers, ils finirent enfin de trier toutes les affaires ayant eu lieu après la création de l'unité internationale de la police de Séoul. Malheureusement, même dans les affaires faisant part de fautes de la part de Chang-Bin, aucune ne s'avéra comme ayant pu, même partiellement, avoir entraîné une telle situation.
Entre temps, l'officier avait creusé dans sa mémoire pour essayer de se remémorer des erreurs qu'il avait pu faire au long de sa carrière et une s'était immédiatement imposée. Cependant, il l'estima peu pertinente vu qu'elle ne concernait en aucun cas un innocent et qu'elle datait de quasiment neuf ans. Il n'avait donc pas fait passer cette information à ses collègues, les aidant à lire tous les dossiers.
Les policiers s'arrêtèrent quelques minutes le temps de souffler un peu, car certains commençaient à saturer. En effet, presque la moitié des membres de l'équipe n'avait pas eu les heures nécessaires de sommeil depuis près de deux semaines.
Chan décida alors de donner de nouvelles directives à ses subordonnés, estimant qu'ils étaient loin d'être réellement efficaces.
« Bon ! Je sais que Felix est dans un lieu inconnu et retenu par on ne sait qui, mais on ne va pas réellement avancer plus vu que certains d'entre nous n'ont pas dormi depuis plus de deux jours. Donc ceux qui ont pu profiter de quelques heures de sommeil, vous êtes manifestement encore en état de continuer les recherches. Par contre, Byul-Yi, tu es en train de somnoler sur place depuis une demi-heure. Min-Ho et Ji-Sung, vous êtes à deux doigts de vous effondrer et vous n'êtes clairement pas en état de quoi que ce soit... (Les deux interpelés le regardèrent sans réellement voir ce qu'il voulait dire, ce qui l'incita à s'expliquer) ... Min-Ho est sur les genoux de Ji-Sung depuis une heure au moins. Vous ne vous en êtes même pas rendu compte... C'est bien la preuve que vous n'êtes pas en état pour le moment. Sinon, Whee-In, tu dors littéralement sur place depuis à peu près autant de temps. Donc, profitez des banquettes et faites une sieste d'une heure au moins. Je ne veux pas vous voir bosser avant que vous vous soyez réellement reposés. »
Il termina sa tirade d'un ton sans appel qui entraîna les quatre mentionnés à obéir. Les deux inspecteurs – Min-Ho et Ji-Sung – se dirigèrent vers leur bureau où ils pouvaient dormir l'un contre l'autre sur un canapé sans être remarqués par les collègues des autres unités. Les deux autres prirent place sur les banquettes présentes dans la pièce principale du département, s'endormant presque instantanément.
Alors qu'ils s'exécutaient, la voix de Chang-Bin interpela Chan à son tour d'un ton très sérieux et légèrement inquiet.
« Hyung, tu es toi-même concerné par cela. Tu as beau être insomniaque, tu as quand-même besoin de dormir. Donc tu vas faire pareil qu'eux. On avance pendant ce temps et je te réveillerais si on a quelque chose.
– Mais...
– Hyung, t'es pas beaucoup plus efficace toi-même... Tu t'es endormi sur le dossier pendant quelques minutes. Va te reposer un peu. On peut quand-même avancer sans vous, on est encore six, donc ça devrait aller. »
Le supérieur le dévisagea, légèrement inquiet avant de se plier lui-même aux recommandations de son cadet, trop épuisé pour réellement le contredire ou continuer à lire les dossiers dont les mots se mélangeaient en un ensemble incohérent rendant difficile sa compréhension.
Pendant près de deux heures – les six autres avaient décidé de les laisser se réveiller seuls afin d'être sûr qu'ils soient suffisamment en forme pour continuer –, ils commencèrent à trier les dossiers de Chang-Bin datant d'avant la création de l'unité internationale. Ils couvraient une période légèrement plus courte, mais il s'agissait tout de même de plusieurs années.
De plus, ils se retrouvèrent face à un problème de taille, c'est qu'une partie des dossiers de Chang-Bin n'avaient pas été archivés sur le site, mais existaient seulement en papier. Il s'agissait de la période pendant laquelle il avait été envoyé dans un petit commissariat de secteur dans une petite commune à la bordure de Séoul. Le policier y était resté presque deux ans avant de se faire muter à nouveau dans le commissariat principal de Séoul afin de le récompenser de son bon travail.
Ils durent donc faire une demande de consultation de dossiers à l'unité chargée de l'archivage des dossiers des enquêtes de police. Cependant, leur mail resta sans réponse immédiate, car les services d'archivages étaient l'un des services les plus chargés vu toutes les demandes qui leur parvenaient.
En attendant, ils creusèrent les quelques dossiers qui pouvaient les intéresser, mais se retrouvèrent à nouveau face à une impasse et se retrouvèrent à devoir attendre sans rien pouvoir faire. À chaque fois que Chang-Bin recevait un mail, chacun fonçait sur l'ordinateur de celui-ci, mais aucune nouvelle du service des archives.
Yong-Sun, étant la plus âgée, fut celle choisie pour aller réveiller Chan qui n'oserait pas l'envoyer bouler puisqu'elle avait bien cinq ans de plus que lui, donc il la respectait un minimum, même si son rang au sein de la police était inférieur au sien.
Elle toqua à la porte du bureau de Chan, puis l'ouvrit et passa la tête dans l'entrebâillement avant de s'adresser au policier endormi.
« Mr. Bang, ça fait deux heures que tu dors et on aurait bien besoin de ton aide.
– Hm... Later...
– Parle coréen, je comprends pas l'anglais. »
Il ne bougea pas plus, donc elle décida d'utiliser la seule technique qui avait pour effet de le réveiller immédiatement.
« Tu as reçu un message de ton mari, il est agacé que tu sois parti sans le réveiller pour le prévenir. Je crois qu'il te fera dormir sur le canapé quand tu seras rentré. En plus, il t'en veut de ne pas avoir protégé Felix, donc ce sera sans doute la douche froide quand tu rentreras. »
En moins de deux secondes, les yeux de Chan s'ouvrirent d'un coup et il se releva rapidement pour adresser un regard abasourdi à sa collègue. Cette dernière éclata de rire avant le rassurer d'une voix amusée.
« Ne t'inquiète pas, il t'a juste envoyé un message pour t'encourager comme d'hab.
– Me fais pas peur comme ça ! En plus, c'est déjà arrivé et j'ai même pas pu m'excuser tout de suite parce qu'on était en pleine enquête...
– T'inquiète pas, vous avez réussi à faire fonctionner votre relation pour qu'elle soit saine. Il comprend très bien tes obligations maintenant. S'il y a un problème, il t'en parle tout de suite et vous échangez dessus dès que tu es libre. Donc je doute qu'il te fasse la tête sans te dire ce qui ne va pas. »
Le plus jeune des deux acquiesça doucement avant de reprendre l'air sérieux qu'il avait lorsqu'ils travaillaient.
« Comment votre recherche avance ?
– Bah... On s'est retrouvé bloqué dans notre recherche...
– Ah... Ah ! Oui, c'est vrai que Chang-Bin a été muté pendant quelque temps dans la campagne. (Il soupira) Je suppose que les services des archives n'ont pas encore répondu... »
La trentenaire hocha la tête et il se leva du lit de camp qu'il replia juste après. Il sortit ensuite de son bureau en suivant Yong-Sun pour rejoindre les cinq autres. Il les écouta faire un semblant de rapport pour se mettre au moins partiellement à jour sur ce qui avait été fait durant ces deux heures – le rapport complet sera fait par les autres lorsque leurs collègues seraient réveillés.
Chan réveilla ensuite, lui-même, les deux endormis sur les banquettes qui râlèrent, mais s'exécutèrent sans rien dire de plus, puis il se tourna vers les six autres afin de les questionner.
« Min-Ho et Ji-Sung ne sont toujours pas réveillés ?
– Nope, on ne les a pas revus depuis qu'ils ont fermé la porte de leur bureau.
– Parce qu'ils sont allés dormir dans leur bureau ? (Les autres acquiescèrent) Je devrais être franchement pas réveillé pour les avoir laissés ensemble... »
Ses collègues le dévisagèrent, peu sûrs de comprendre où il voulait en venir. En effet, malgré le fait que leur couple soit un fait connu de toute l'unité, peu étaient ceux qui les avaient vu être réellement affectueux entre eux autrement que lorsqu'au moins l'un des deux était ivre. Les deux étaient des personnes assez privées et aimaient assez peu montrer de l'affection au travail ou en public.
Le supérieur soupira avant de penser à voix haute comme pour se rassurer lui-même, ce qui étonna ses collègues qui voyaient une énième fois la différence de traitement entre eux, de simples collègues de travail, et les deux autres, également amis de Chan.
« Ils sont dans leur bureau, donc même fatigués ils ont dû rester un minimum professionnels, non ? Et puis, Ji-Sung est avec lui, donc Min-Ho ne devrait pas trop m'assassiner de l'avoir réveillé... »
Il toqua à la porte du bureau des deux inspecteurs, puis entra dans la pièce à contre-cœur pendant que les autres découvraient une autre facette du couple. Au plus grand désespoir de Chan, les deux étaient enlacés, Min-Ho avait la tête sur le torse de son copain et Ji-Sung avait enroulé ses bras autour de la taille du plus vieux.
Pour les huit autres, il s'agissait d'une vision presque improbable, même s'ils savaient parfaitement que les deux endormis étaient en couple depuis près de quatre ans. Ils étaient tellement étonnés de leur proximité et du fait qu'ils avaient, pour une fois, l'air d'être un couple marié, qu'ils en avaient oublié la raison pour laquelle il fallait les réveiller.
Pendant ce temps, Chan essaya de les tirer du sommeil en secouant doucement l'épaule du plus jeune des deux, ne voulant pas réveiller lui-même Min-Ho. Mais il dut s'y soustraire, car Ji-Sung était quasiment impossible à extirper des bras de Morphée quand il était endormi à poing fermé.
Le plus vieux des inspecteurs finit par ouvrir un œil afin de jeter un regard assassin à son supérieur et meilleur ami. Puis, en remarquant les regards insistants de ce dernier, il se souvint tout à coup de l'endroit où il était et prit la parole d'une voix endormie et légèrement menaçante.
« Hyung, sors et referme cette porte. Je vais réveiller Sungie moi-même, mais j'aimerais bien que nos très chers collègues ne voient pas cela. Je m'excuserai après, quand je serai un peu plus réveillé. (Il parla moins fort de telle sorte à ce que seul Chan l'entende) Merci, hyung... »
L'aîné adressa un sourire bienveillant à Min-Ho avant de s'exécuter, sachant parfaitement que la seule manière de réveiller le plus jeune était un peu trop intime pour qu'il y ait des spectateurs – bien qu'il ne s'agisse absolument pas de quelque chose de sexuel. De plus, Ji-Sung ne leur adresserait pas la parole pendant plusieurs jours s'il se réveillait en étant regardé par ses collègues un peu trop curieux.
Les deux avaient une relation très fusionnelle depuis le début, mais un œil extérieur aurait du mal, à première vue, à y voir un couple amoureux. Leur volonté de séparer le privé et le travail était un concept qui intriguait énormément leurs collègues et qui avait, du coup, soulevé un grand nombre de questions de leur part.
Pour autant, même après plusieurs années à vivre ensemble, ils n'étaient jamais réellement tactiles au travail et leur vie de couple restait un véritable mystère pour tous ceux qui n'étaient pas leurs amis proches. Bien évidemment, ils avaient des gestes affectueux envers l'autre, mais ceux-ci étaient tellement imperceptibles que leurs collègues ne les remarquaient jamais.
Chan profita de leurs airs ébahis pour faire chauffer de l'eau chaude afin de réveiller ceux émergeant du sommeil et de tenir éveillé les autres. Quand la bouilloire fut chaude, il prépara trois tasses de café et retourna dans le bureau des deux inspecteurs, tout en prévenant les huit autres que l'eau était prête. Il toqua à la porte et, après avoir entendu de la part de Min-Ho une autorisation d'entrer, il ouvrit la porte et leur déposa le plateau – sur lequel étaient les tasses – sur la table. Il prit la sienne et referma la porte une dernière fois.
Les autres continuèrent à le dévisager sans comprendre, ils savaient que Chan devait connaître Min-Ho mieux qu'eux, mais ils étaient assez loin de s'attendre à ce que soit également le cas de Ji-Sung. Ce dernier était très secret, mais sa personnalité enjouée et amicale rendait ce fait très difficile à remarquer. Donc, à chaque fois que ce fait apparaissait clairement, ils étaient toujours un peu surpris, même s'ils l'avaient découvert quelques années auparavant.
Une demi-heure plus tard, les deux inspecteurs sortirent de leur bureau et Ji-Sung apostropha son supérieur d'un ton amusé et reconnaissant.
« Thanks for the coffee, hyung, but it's still disgusting when it's not some iced coffee. I forgive you this time, but you still owe me one for making me drink a cup of coffee without sugar. Lix owes me one with a cheesecake for obvious reasons.
– You're lucky that I even gave you a cup of coffee. But you're welcome.
– Sorry for that... »
Chan secoua négativement la tête avec un sourire bienveillant, mais, avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, la voix de Chang-Bin retentit dans la pièce, interpellant tous les autres.
« J'ai reçu l'autorisation du service des archives pour aller consulter les dossiers. Ils nous laissent trois heures par contre... C'est assez peu, mais bon... On fait quoi, Chan-hyung ? »
L'intéressé réfléchit quelques instants avant de donner les directives à suivre.
« Byul-Yi, Whee-In, Min-Ho et Ji-Sung, comme vous avez un peu dormi, vous allez être un peu plus efficaces que les autres. Puis Min-Ho et Ji-Sung sont plus efficaces en général, donc c'est vous qui vous occupez des deux ans de dossiers. Sinon, tous les autres, vous êtes chargés des premiers dossiers. Je vais aller aux archives, comme mon niveau d'autorisation est plus élevé que le vôtre, ce sera toujours utile. »
Chacun s'exécuta et les cinq concernés descendirent jusqu'au sous-sol où étaient gardées les archives dans une pièce fermée par un verrou ultra sophistiqué dont seuls les membres de l'unité concernée avaient la clé. C'était l'une des raisons pour laquelle il fallait effectuer une demande de consultation des dossiers archivés pour pouvoir accéder à ceux-ci. Il était même interdit de les sortir de la pièce de consultation pour des raisons de confidentialité et de sécurité.
Les autres raisons ayant motivé la création d'un formulaire de demande de consultations étaient tout aussi précises. Seuls les membres de l'unité d'archivage avaient le droit de rentrer dans la pièce où étaient classés les dossiers et les pièces à conviction. De plus, il était nécessaire que les personnes venant consulter les dossiers soient surveillées afin de s'assurer que ces derniers restent complets et ne sortent pas de la pièce de consultation. Enfin, comme il n'y avait qu'une seule salle de consultation, il fallait la réserver, car il était interdit d'avoir des membres de plus d'une unité – sauf exception en cas d'enquêtes groupées – pour des raisons, encore une fois, de confidentialité.
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Pendant les trois heures accordées, Ji-Sung et Min-Ho trièrent les dossiers en écartant ceux n'ayant aucun intérêt à première vue, puis confiaient la lecture plus en profondeur à leurs deux collègues. Ces derniers triaient ensuite ceux à approfondir avec des recherches extérieures au dossier et passaient ceux-ci à leur supérieur qui se chargeait de faire les recherches utilisant son niveau d'autorisation pour avoir accès au plus de documents et d'informations possibles.
Les deux inspecteurs étaient tous deux des lecteurs très rapides et n'avaient pas besoin d'énormément de temps avant d'estimer si un dossier pouvait les intéresser ou non. C'était pour cela que Chan les avait nommés comme les plus efficaces de l'unité pour ce genre de chose.
De plus, si Chan s'occupait des recherches supplémentaires, ce n'était pas uniquement pour son niveau d'autorisation plus élevé que celui de ses subordonnés, mais également parce qu'il avait un grand nombre de connaissances qui pouvait lui donner les renseignements qu'il voulait rapidement. C'était quelque chose qui leur permit, malgré tout, de ne pas dépasser le temps qui leur était accordé et de ne pas se faire expulser de la pièce de consultation.
Après avoir usé du temps accordé et lu les dossiers s'étalant sur deux ans, ils remontèrent jusqu'à leur département et firent un résumé rapide de ce qu'ils avaient trouvé : rien comme pour les années précédentes.
À cette annonce, Chang-Bin lâcha une exclamation et son regard croisa celui de son supérieur qui sembla comprendre sa réaction. L'instant d'après, il se leva en prenant son manteau et partit en trombe de la pièce. Quelques secondes plus tard, il passa sa tête dans l'entrebâillement de la porte pour s'adresser aux deux inspecteurs.
« Min-Ho hyung et Ji-Sung, venez avec moi. Yong-Sun noona, est-ce que tu peux faire un résumé de ce qu'on a lu dans les dossiers de ma première année en tant que flic ? »
La trentenaire acquiesça pendant que les deux autres interpellés suivirent leur collègue, légèrement intrigués par ses actions.
Alors qu'ils marchaient dans les couloirs du commissariat, le policier questionna son aîné, d'une voix suppliante.
« Hyung, je peux conduire ta voiture ?
– Pardon ? Et en quel honneur ?
– Hyung... Je suis le seul à connaître l'endroit où je veux vous amener... »
Min-Ho le dévisagea avec un air suspicieux jusqu'à ce qu'ils arrivent devant sa voiture, puis il confia les clés de celle-ci d'un geste hésitant à son cadet.
« T'as intérêt à conduire prudemment, sinon, tu iras dire bonjour à Satan de ma part.
– Déjà, je conduis bien et je fais toujours attention vu que je conduis toujours une voiture qui n'est pas la mienne. J'ai pas envie de devoir payer la réparation d'une voiture alors que j'ai même pas les moyens de m'en acheter une. Ensuite, pourquoi est-ce que tu invoques l'Enfer et le Paradis quand ça t'arrange alors que t'es athée ?
– On sait jamais... Sinon, c'est justement parce que je suis athée que je peux les invoquer quand ça m'arrange. Je me mets sur le siège passager pour surveiller que tu ne fais pas de bêtises avec ma voiture. Bon, on y va ? »
Avant de rentrer dans la voiture, Chang-Bin questionna à nouveau le plus vieux, comme pour essayer de comprendre ce qu'il pouvait se passer dans la tête de celui-ci.
« Dis-moi, hyung, si tu sous-entends qu'on va aller en Enfer tous les deux, c'est pas parce qu'on est attiré par un mec quand-même ?
– Non, loin de là, ce serait trop facile sinon. C'est juste parce que, si je te tue, tu aurais fait la faute grave de ne jamais t'être déclaré à Felix. C'est digne d'un péché.
– Exagère pas quand-même. J'ai juste pas envie de détruire notre amitié en lui dévoilant mes sentiments. Yong-Bok est incapable de faire comme si de rien n'était. Je préfère qu'on soit proche plutôt qu'il le sache et qu'on s'éloigne. »
Il sembla réfléchir un instant avant de reprendre en marmonnant tout en rentrant dans la voiture, rejoignant ses collègues déjà attachés.
« Enfin bon, je doute qu'actuellement il veuille encore ne serait-ce que me parler...
– Au pire, Chang-Bin hyung, si tu penses que votre amitié est déjà foutue à cause de son enlèvement, tu n'auras qu'à lui déclarer tes sentiments, comme ça tu ne regretteras pas de ne pas lui avoir dit si vous n'êtes plus proches.
– Pardon ? Ji-Sung, je t'aime bien, mais tu as réellement des idées tordues. Je préfère nettement essayer de me faire pardonner plutôt qu'il s'éloigne et refuse de me parler à nouveau. (Il finit dans sa barbe, empêchant les deux autres de comprendre ce qu'il disait) J'aurais du mal à le supporter s'il ne veut plus jamais me voir... »
Les inspecteurs échangèrent un regard tout en haussant les épaules suite à sa réponse. Au même moment, l'officier de police s'attacha – vérifiant d'un regard que ses collègues avaient bien fait de même –, puis, au moment où il démarra, l'aîné l'interrogea à son tour.
« Donc, on va où ?
– Ah ah ! (Il fit un sourire empli de mystère) Vous verrez quand on y sera. Je sais même que vous ne devinerez jamais de quel endroit il s'agit. »
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Bien le bonjour, bien le bonsoir ! (^_^)
Aujourd'hui, c'était un chapitre avec un peu moins d'action (je vous avoue qu'à la base, ce n'était pas censé faire un chapitre, mais juste une partie d'un chapitre... et toute la partie sur le minsung est une petite fantaisie de ma part parce que j'adore la relation entre ces deux personnages ^_^').
Sinon, où pensez-vous que Chang-Bin va emmener le minsung ? Et avez vous une théorie sur ce qu'il cache ?
Je vous laisse sur ces interrogations jusqu'à lundi. Bonne fin de journée ! (^_^)
Umi
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