0 | Le premier jour de mai
Hello !
Tout d'abord : un joyeux réveillon de Noël à vous !
Ensuite voici ma toute première fanfiction *rire nerveux*
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ^^
___
La douleur dans ses épaules devient insupportable. Il tente un léger mouvement mais immédiatement ses muscles atrophiés le rappellent à l'ordre.
Très bien.
Il est condamné à attendre sa fin sans rien faire.
Très bien.
Il aurait bien fini par mourir un jour. Alors tôt ou tard, cela ne change rien.
Il attend en simple spectateur le dénouement de sa vie.
Il ne sait pas ce qu'il fait ici, pourquoi il est ici. Tout ce que son cerveau embrouillé arrive à comprendre, c'est que les derniers événements le dépassent.
Il a reçu un coup sur la tête : on l'a pris par surprise, en même temps. Il sent un liquide poisseux couler sur sa nuque ; il a peur de savoir à quoi cela correspond.
Il voudrait tâter son cou, mais il se souvient qu'il ne peut pas bouger.
Tant pis.
Une douleur lancinante pulse à ses tempes ; et il ne peut rien faire pour atténuer la douleur.
Tant pis.
— Il y a quelqu'un ?
Quand il entend sa voix, il ne reconnaît pas ce timbre grave et cassé qui est le sien. Il se racle la gorge avant de recommencer.
— S'il vous plaît ? Quelqu'un ?
Évidemment, personne ne lui répond.
Tant pis.
Il tire encore une fois sur ses chaînes, mais il dispose d'autant de force qu'un petit oiseau venant de naître.
C'est à peine si les bras de métal qui le retiennent bougent.
Une ombre mouvante attire son œil. Depuis tout ce temps, il n'était donc pas seul ?
— Goodnight !
Son interlocuteur restant soigneusement dans l'ombre, s'incline.
— Je suis vraiment navré de ne pas avoir réagi plus tôt mais je m'étais endormi !
Un rire gêné ponctue sa dernière phrase.
Il ne connait ni d'Eve ni d'Adam cet énergumène. Alors que peut-il bien lui vouloir ?
— J'aimerai faire plus amplement connaissance mais je crains que le temps me file entre les doigts. Tu sais que tu ne nous as pas facilité le transport ?
La personne en face de lui agite vaguement sa main.
— Peu importe, tu es le fou qu'il manquait ! Était-ce bien le fou ? Oh, je ne sais plus ! Peu importe, peu importe !
Ce déluge de parole aggrave le tourni qu'il ressent depuis une bonne dizaine de minutes. Il voudrait bien ordonner à l'autre imbécile de se taire, mais sa langue n'est pas de cet avis.
L'ombre s'éloigne de quelques pas, mais elle reste suffisamment proche pour qu'il puisse entendre le bruit des outils qui s'entrechoquent.
Un frisson remonte le long de sa colonne vertébrale.
Non, pas comme ça.
Quand son interlocuteur se rapproche une nouvelle fois de lui, ses muscles réagissent avant son cerveau. Dans le dernier sursaut d'un homme condamné à mort, il lève sa jambe et l'assène au hasard, sur les ombres environnantes.
Un juron s'élève : il a réussi à toucher son opposant.
Mais ses poignets sont toujours retenus ensemble par une chaine reliée au mur. Il a beau tirer dessus frénétiquement mais cela n'a pas d'effet.
Malgré tout, il ne tient pas à mourir si vite, au final.
Un rire s'élève dans la pièce. L'ombre s'avance à pas lents vers lui. Il ferme les yeux : le dénouement de sa vie est proche.
Il a conscience de la lame de métal posée contre sa jugulaire et qui descend vers son épaule.
Il ferme les yeux un peu plus fort.
Résignation.
Il attend, il attend la douleur. Mais elle ne vient pas; il n'entend plus l'ombre se mouver. Et il ne sait pas si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle.
Il ouvre un œil, et ce n'est pas la pénombre qui l'accueille.
Un raie de lumière tombe sur lui, l'éblouissant totalement. Une silhouette masculine qui s'avance lentement vers lui, s'en découpe.
À ses côtés, l'ombre n'est plus qu'un tas informe.
L'homme est maintenant en face de lui, le visage auréolé de lumière blanche. Il écarquille les yeux tandis que les battements effrénés de son cœur se calment.
Une tranquillité douce l'envahit ; il en oublie presque le lieux où il se trouve.
Sa main gauche se tend vers cet inconnu, et en réponse l'attache de la chaîne dans le bois cède.
Aucun parole n'a encore été échangée mais il sait.
Il sait qu'il vient de trouver son monde.
~
S'ils l'attrapent, c'en est fini.
Ils l'ont déjà eu une fois, mais pas deux : elle ne se laissera pas maîtriser aussi facilement cette fois-ci.
Promis.
Ses pas résonnent contre les pavés de la rue, et elle ralentit au détriment de son allure soutenue, mais en faveur de sa discrétion.
Quand elle lève la tête, le ciel est en train de se parer des couleurs bleu rosé de l'aube.
Elle est donc restée toute la nuit captive. Quoiqu'elle ne sait plus vraiment : sa mémoire lui fait défaut à partir du moment où on l'a droguée.
Enfin, elle suppose que c'est de la drogue.
D'autres bruits de pas retentissent non loin de là : en un instant, elle a disparu dans l'ombre.
Ce n'est qu'une patrouille qui la dépasse sans la voir.
Elle identifie facilement la Garde, reconnaissable par ses membres abordant le symbole de la rose sur leurs écussons et portant fièrement leurs équipements tridimensionnels.
Elle a eu de la chance sur ce coup ci ; les battements de son cœur s'apaisent.
Si cela avait été son bourreau, elle aurait eu beaucoup moins de chance.
De la chair à canon.
C'est tout ce qui serait resté d'elle.
Elle se secoue mentalement : interdiction de laisser cette peur paralysante reprendre le contrôle.
Elle doit être forte.
Et c'est beaucoup plus dûr qu'elle ne l'avait imaginé.
Elle s'accorde encore quelques instant pour profiter du soleil des premiers jours de mai qui annoncent l'arrivée de l'été.
Elle voudrait bien rester éternellement dans cette pose, mais pourtant, elle force ses jambes à reprendre la route.
Son regard se pose sur les étalages de journaux déjà installés, prêts à être vendu. Même de loin, elle peut deviner le titre de la une :
《 La famille royale Fitzgerald est tombée ! 》
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