Chapitre 8 : Hope

Un énième cauchemar me tir de mon sommeil. À la différence de d'habitude, je me trouve dans un lit et dans une chambre totalement inconnue. J'essaie donc de me souvenir des événements de la veille.
Petit à petit, tout se remet en place dans ma tête. Lulu, le bar, l'attaque, le faux plafond et... Scott. Je suis perdue. Je crois me souvenir être tombé dans les pommes. Le revoir à dû me faire un sacré choque.
Je vous explique. J'ai dû vous parler d'un colocataire quand j'étais séquestré à la cave. Eh bien c'est lui, mon Scotty. D'habitude, les gens me trouvent bizarre ou gênante donc ils me fréquentent un temps et, quand je les mettent dans des positions délicates, ils s'éloignent. Pourtant, avec Scott, le courant est passé très vite et nous avons eu une bonne complicité, malgré la situation de notre rencontre. Je me rappelle encore la dernière fois que l'on s'est vue.

Quand j'ai vu l'homme sortir de derrière la porte pour se diriger vers nous, je n'est pas réfléchi et je l'ai mis à terre le plus vite possible. Ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'il sorte un couteau de je ne sais où pour me le planter en plein dans le ventre.
J'avais déjà du mal à tenir debout. Puis je me rappelle la présence de Scott derrière moi.
Scott : Qu'est-ce que tu fais Princesse ? Vite il faut y aller sinon il v...
Il s'interrompt dans sa phrase dès que je lui fais face. Je me laisse tomber le long du mur, sachant que mes jambes devenaient de plus en plus fragiles.
Scott : Non non non, Princesse tu vas te redresser, on va partir, loin très loin, tu n'a pas le droit de me faire ça donc tu...
Moi : Je te ralentirais, je vais bientôt tomber dans les vapes et probablement mourrir vu ma blessure donc toi écoute moi. Pars, s'il te plaît, je t'aime plus que tout. Ta étais la plus belle chose qu'il m'est arrivé ici. Je veux pas que tu meures avec moi en te faisant prendre donc pars, lui dis-je en le regardant droit dans les yeux pour qu'il comprenne, maintenant.
Scott : Non, je te la...
Moi : J'ai dit PART, hurlé-je. Même si lui dire ça me brise le cœur, je sens déjà que je pars plus les minutes passent.
Scott : Je... balbutie-il.
Moi : S'il te plaît, je t'en supplie, murmuré-je les yeux aux bord des larmes, ce qui est en soi, un exploit. Des pas se rapprochent alors que je continue à le regarder. Même si me laisser ici doit être une chose infaisable pour lui, j'ai conscience que s'il m'amène avec lui, ma blessure nous ralentirais. De plus nous n'aurions pas d'aide médicale avant des heures dans cette forêt. Alors oui, je décide de le supplier de partir car autrement nous serions deux à se faire attraper et je serai probablement déjà morte. Cependant, là, il a la chance de se sauver pour retrouver sa liberté, certes sans moi, mais une vie l'attend dehors. Mes yeux se ferment dangereusement donc je continue. Pars, pour moi. Je vois le combat silencieux qui s'impose dans sa tête, malgré tout, il finit par dire en versant quelques larmes :
Scott : Je.. je t'aime Princesse, pour toujours...
Moi : ... et à jamais, fini-je.
Puis il se lève, et part. Je n'arrive déjà plus à voir correctement. Des points noirs viennent troubler ma vision pour englober totalement mon monde. La seule chose que je parviens à assimiler, c'est un coup de feu. Un seul et unique coup de feu.

Quelques jours plus tard, alors que je pensais déjà avoir rejoint ma mère, j'ai ouvert les yeux avec une migraine horrible. Je croyais qu'il aller me laisser mourir mais non. Il a ordonné à ce que l'on me prenne en main. Alors j'ai pu être soigné à temps. Au final, être en vie ou ne pas l'être, n'a pas changé grand-chose. Avec eux j'ai perdu une grande partie de moi-même qu'il me restait après la mort de ma mère. Le plus difficile a été le souvenir de Scott. Le coup de feu m'a énormément affecté parce que je n'ai jamais su ce qu'il s'est passer après ma perte de connaissance. À chacune des questions que j'ai posées, j'avais droit à un châtiment alors j'ai fini par me faire une raison et j'ai tenté d'oublier.

Bref, comme vous l'aviez vu, rien que le nom de Scott me remémore beaucoup trop de choses. Et j'ai un plus gros problème à régler en ce moment même.
Je me lève et constate que je suis toujours habillé de la même façon que la veille. Seuls mes talons ont étaient enlevé. J'en suis d'ailleurs très reconnaissante à la personne qui l'a fait. J'ouvre une porte, et vois qu'il s'agit d'une salle de bain assez moderne. Je vais seulement devant le lavabo et vois avec horreur ma tête. J'essaye de dompter ma chevelure en y passant les doigts entre, pour les démêlés. Bon, ça a l'air de plutôt bien marcher. Ensuite je passe à mon visage. Le peu de maquillage que j'avais à couler alors je me passe de l'eau pour redevenir enfin une personne apte à sortir de cette chambre.
Dès que je croise mes yeux dans le reflet du miroir, je vois beaucoup d'émotions. Pour ne pas m'éterniser, je décide de sortir de la chambre et de chercher quelqu'un.
J'ouvre et fais face à un couloir avec plusieurs portes. Je m'avance donc, puis tombe sur un escalier. Plus je descends, plus j'entends des voix. Arriver en bas des escaliers, je découvre un salon assez grand avec un grand canapé et surtout un écran plat, plus ou moins imposant. La salle joliment décorée est assez masculine ce qui me laisse croire que la maison, ou plutôt la villa, est habitée par des hommes. À ma droite une porte entrouverte m'indique que les voix viennent de là.
J'ouvre la porte et m'avance à pas de loup, enfin j'essaye puisque à peine ai-je fais deux pas que je me ramasse par terre et m'étale de tout mon corps sur le sol. Aussitôt le silence résonne dans la pièce. Puis je vois deux pieds se placer devant moi. Je me redresse pour découvrir celui dont je ne croyais plus revoir, tendre une main vers moi.
Scott : Toujours aussi maladroite à ce que je vois, Princesse, rigole l'abruti devant moi.
Moi : Toujours aussi con à ce que je vois, dis-je en prenant sa main, j'aurais cru que tu t'aurais fait greffer un cerveau depuis le temps, lui fais-je alors qu'il continue de rire.
Une fois debout je le regarde. Mon Scotty. Il a pris du poids évidemment mais surtout des muscles. Pendant qu'il me regarde, je prends son visage en coupe dans mes mains et l'observe attentivement comme s'il allait disparaître. Ses cheveux bruns qui étaient à l'époque plus longs, sont maintenant coupés court laissant cependant, quelques mèches lui retomber sur le front. Je descends mon regard vers son nez droit et sa mâchoire plus marquée qu'auparavant. Sa barbe est implacablement rasée, ce qui lui donne encore plus de charismes. En revanche, il est toujours aussi grand car il me dépasse d'un peu plus d'une tête.
Alors que j'étais concentrée sur son visage, je m'aperçois qu'il me sourit comme s'il venait de voir le père Noël. Je le regarde alors dans ses yeux bleus et y vois beaucoup d'amour, ne vous méprenez pas hein c'est de l'amour uniquement fraternel, avec une touche d'amusement puis aussi du soulagement. Quant à mon tour je lui souris, il me tire le bras  pour me prendre dans ses bras. Je le sers à mon tour pendant qu'il pose sa tête sur le haut de la mienne.
Je ferme les yeux pour profiter le plus possible de sa présence. Scott est le deuxième homme que j'aime le plus au monde. Vu que j'étais très attaché à lui, après notre tentative d'évasion, j'ai vite eu comme un trou dans ma poitrine qui, à présent, est comblée.
Moi : Tu m'as manqué, murmuré-je.
Scott : Toi aussi, si tu savais combien je m'en veux de t'avoir laissé là-bas, répond-il sur le même ton.
Moi : Bon, tu me présentes les personnes derrière toi ? proposé-je.
Scott : Depuis quand tu donnes de l'intérêt à des personnes ?
Moi : Depuis jamais, seulement, si c'est tes amis, je n'ai pas envie qu'il pense que je suis avec un abruti dans ton genre, le taquiné-je.
Il rigole mais se tourne quand même vers ses amis.
Scott : Les gars, je vous présente Hope, elle est comme une petite sœur pour moi. Hope, je te présente Cole, Travis, Kyle, et en face tu a Pierce et Mason, me dit-il en me les désignant du doigt. Dans notre groupe il y a aussi Dave mais il est parti pour quelques jours.
Dès qu'il finit son monologue, je leur souris tout en parlant.
Moi : Salut les mecs, puis je me retourne vers Scott, bon maintenant que les présentations sont finis, on peut manger ?
Scott : Bien sûr Princesse, installes-toi, dit-il en s'installant sur la chaise à côté de Mason en face de Kyle. Je décide de me poser sur la chaise au bout de table entre Cole et Pierce. Sur la table se trouve plusieurs bols de fruits, du pain avec de la confiture, des céréales, du jus de fruit, du café et des œufs brouillés dans un grand bol. Les gars décident d'engager la conversation pendant que je me sers :
Cole : Tu viens d'où ?
Moi : Du sud des États-Unis, repondé-je en restant vagues.
Mason : Ta quel âge ?
Moi : J'ai eu 22 ans, il y a un mois et vous ?
Pierce : J'ai 26 ans comme Cole, Travis 25 et Kyle 27 ans.
Mason : Et moi je suis le plus jeune de tous, j'en ai 24. Sinon tu vis où ? On t'a jamais croisé jusqu'ici, demande Mason, visiblement curieux.
Moi : Pour l'instant, je loge à l'hôtel à deux rues d'ici, en attendant de trouver un studio.
Scott : Et ça fait longtemps ?
Moi : Non, je viens d'arriver Lundi. J'ai déjà récupéré quelques affiches de propriétaires. Et vous vous vivez tous ici ?
Cole : Ouais, avec d'autres membres du club.
Moi : Donc je me suis pas trompé, dans le bar d'hier il y avait majoritairement des bikers. C'est cool.
Mason : Tu vas vraiment manger tout ça ? en regardant mon assiette pleine, puis moi comme si je n'étais pas humaine.
Moi : Bah oui, pourquoi ?
Mason : C'est juste que... tu le mets où tout ça ? sa question me fait rire, alors je lui réponds tout sourire :
Moi : Je le dépense dans le sport. J'en fais beaucoup.
On continue de parler mais sur des sujets plus vastes. L'ambiance se détend.
Moi : Bon les gars, je pourrais continuer de parler avec vous, mais j'aimerais bien prendre une douche, leur dis-je.
Scott : Vas dans ma salle de bain, et prend un de mes t-shirts dans l'armoire si tu veux, pour ton jean et tes talons je peux rien te prêter.
Moi : Pas grave, par contre après je rentre à l'hôtel, j'ai des choses à faire.
Effectivement, je dois contacter les propriétaires des studios pour qu'ils me fassent visiter. Et je dois aussi voir Lulu, elle est resté toute seule dans la chambre. Heureusement que j'ai mis pas mal de nourriture et d'eau hier en sortant.
Scott : Ok, mais avant j'ai à te parler, je te rejoindrais dans ma chambre avant que tu partes.
Moi : D'accord, je vais donc vers la porte pour rejoindre la chambre. Puis subitement je me souviens d'une chose. Alors que j'arrivais à la porte, je me stoppe. Je me retourne et vois que Scott est debout avec son assiette vide dans les mains. Les autres discutent encore autour de la table. Je me dirige vers mon Scotty. Arrivée devant lui, je prends et pose son assiette sur la table, sous son regard interrogatif ainsi que des autres, qui se sont tues.
Moi : Ça, c'est pour toute la peine que j'ai eue la dernière fois, tu sais quand t'a pris du temps à te décider devant la porte.
Scott : De quoi tu p... il n'a pas le temps de finir sa phrase que mon poing se loge dans sa mâchoire. Je lui tends des serviettes posées sur la table que j'attrape, pour qu'il le mette sur son nez qui commence à couler.
Ayant enfin ce poids qui me libère, je reprends ma route sous le regard choqué de ses amis. Derrière moi, il demande :
Scott : Je... pourquoi t'a fais ça ? sa voix est remplie d'incompréhension et d'un peu de colère. On ne s'est jamais vraiment disputé, car dès le début notre relation a été fondé sur la communication. Puis, étant enfermé on n'en a pas eu beaucoup l'occasion. Alors pour que vous compreniez, quand une chose nous déplaît ou nous énerve, on discute calmement jusqu'à trouver une solution ou que l'autre comprenne le problème. Je le vois comme mon grand frère, mais vraiment, je me suis jamais autant attaché à une personne comme avec lui. Cependant, la plupart du temps, quand une chose me touche je n'hésite pas à lui faire comprendre clairement puis je passe à autre chose. Pourtant je ne l'es jamais frappé. Ça prouve juste à quel point je lui en voulais, car oui je ne lui en veux plus puisque je me suis libéré. Vous voyez ? Bref quand j'arrive à la porte je me retourne et lui parle sur une voix émue.
Moi : Le coup de feu, t'avais pas d'arme... j'hausse les épaules en détournant le regard car le regarder me ferait monter les larmes, après quelques secondes, je redirige mon regard dans le sien alors qu'il se pince le nez, je te croyais mort.
Sans le laisser parler, je continue mon chemin, sachant qu'il est le seul à avoir compris.
Maintenant, seule une douche me fera le plus grand bien.

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