Chapitre 24 : Hope
« Bebe »
de Devito
?? : Que c'est mignon... mon coeur va fondre. Par contre je t'ai connu plus farouche ma belle.
Je respire calmement par le nez en fermant les yeux, dos à cette personne que je ne connais que trop bien.
Après m'être suffisamment calmée de façon à ne pas le tuer au premier coup d'œil, je me retourne.
Je retrouve ces même yeux que j'ai côtoyé peu de temps mais assez pour déclencher la chute de ma vie. Ceux qui ont par la suite détruit une partie de mon âme au passage. Ceux que j'ai haïs pendant bien longtemps.
Plus je le regarde, plus les souvenirs remontent. Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais entendu sa voix. C'est seulement grâce à son visage que je l'ai reconnu. Et en partie de ses yeux.. oh ses yeux ! Ils me suivront durant toute ma vie et bien après...
Jordan, c'est comme ça qu'il s'appelle. La première fois que je l'ai vu, c'était dans un centre commercial. J'ai d'abord connu son petit frère, Kevin. On était dans la même classe durant ma dernière année de lycée. C'était un mec plutôt mignon un tantinet arrogant, du genre à jouer dans l'équipe de basket. Mais du peu que je lui ai parlé, il a toujours été sympa avec moi.
Même si j'étais en avance de deux ans sur les autres, j'ai jamais voulu aller dans une école spécialisé pour surdoué donc j'ai suivi une scolarité avec des camarades normaux. Bref, j'avais parler quelques fois à Kevin mais sans plus. Une fois, au centre commercial, Kevin m'a reconnu et il est venue me parler. Sauf qu'il était accompagné de son grand frère de quelques années de plus. Jordan. Il ne m'a dit ni bonjour, ni au revoir, ni rien. Il m'a seulement fixé. J'avais vu dans ses yeux une lueur tellement malsaine alors je me suis promis de jamais le laisser m'approcher. Sauf que 2 mois plus tard, quelques jours avant que j'obtienne mon bac, je recroissais ça route. Enfin, il m'a plutôt barré la route. Au sens propre comme au figuré.
Le soleil commençait à se coucher. Je marchais dans la rue vers chez moi parce que j'avais raté le bus. Une voiture s'est garée devant moi sans que j'y fasse attention, malheureusement pour moi.
Très vite et sans même m'en rendre compte, je me suis retrouvé dans une voiture, les yeux bandés, les membres attachés, me débattant de toutes mes forces. À ce moment-là, je le savais pas encore mais j'étais en route vers l'enfer. Ce mec était simplement un pion chargé de trouver et amener des filles jeunes comme moi.
Et maintenant, je l'ai devant moi. La première chose que j'ai entendue en me réveillant c'était le bruit d'une porte qui se ferme. Puis je me suis souvenu de tout et je suis descendu en vitesse. Dès que je l'ai remarqué, j'ai su que je tenais quelque chose. Je connaissais pas sa voix et j'aurais aimé ne jamais l'entendre. Mais maintenant qu'il est là, je compte bien régler mes comptes, quitte à montrer la plus mauvaise partie de moi à tout le monde.
C'est pour ça que sans même me retenir, je fais la seule chose qui pourrait un tant soit peu me libérer pour le moment : je lui envoie une belle droite. Tellement puissante que j'ai le plaisir de savourer le bruit caractéristique d'un nez qui se casse.
Autour de moi, je sens les regards de toutes les personnes présent dans la pièce me scrutaient, y compris ceux de mon père qui a reculé dernier moi de quelques pas.
Lorsque Jordan reprend contenance pour me fixer de nouveau il sort les mots qui ont pour effet d'augmenter la tension dans la pièce :
Jordan : Espèce de petite salope.
Les respirations se font plus fortes. Pour autant personnes ne bougent. Je suppose que personne ne sait vraiment quoi faire. Mais moi, je sais une chose. Je sais que c'est à moi de lui régler son compte, et à personne d'autre. L'heure de la vengeance a sonné. Jordan tu seras le premier à en subir les conséquences...
C'est donc sûr de moi que je lance les hostilités. Avec un sourire narquois, je me baisse pour être plus proche de lui tout en restant un peu plus haut que lui, histoire de le dominer.
Moi : Eh bah alors, où sont passé les politesses ? Alors qu'il allait ouvrier la bouche pour parler je le coupe. Tututut, c'est moi qui parle. Puis je baisse la voix afin qu'il soit la seule à m'entendre. Que viens-tu faire ici ?
Jordan : Mais c'est qu'elle prend la confiance la petite, dit-il bien fort pour que tout le monde entende.
Anticipent le débit de conneries qui allait continuer à sortir de sa bouche, je l'attrape d'un mais brusque par les cheveux pour lui faire lever la tête bien vers moi.
Moi : Écoute-moi bien, déclaré-je doucement afin que personne ne puisse m'entendre de nouveau, ici tu n'as pas de pouvoir. C'est moi qui domine et toi qui obéis. D'après toi, tu es en position d'ouvrir ta bouche avec tous ses hommes autour de toi, prêt à te casser la gueule à mon feu vert ? Je vois sa mâchoire se contracter et ses yeux se dilater. Il se retient de répliquer malgré que je sente que ça le démange. Je commence à mieux le cerner. Ce n'est qu'une poule mouillée qui a trop peur de crever pour se l'ouvrir, quitte à en perdre sa dignité. Et là, je compte bien m'en servir pour le terrer plus bas que terre.
Que le jeu commence !
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