• Soirée mousse party •
Je sens que je vais briller, ce soir, je marche sur l'eau
J'ai l'impression de planer, regarder d'un hublot
Si tu me croises, fais un vœu
Si tu me parles, fais un vœu
Si tu me touches, fais un vœu
Car moi ce soir, je suis en feu
J'suis en feu, j'suis en feu...
___
Je me regarde dans le reflet du miroir et je soupire.
Deux heures que je tourne en rond dans ce mobil home alors que les autres sont partis à la soirée mousse.
Deux heures que je fais tout pour ne pas y aller. Si ça paraissait simple hier de ne pas aller en boîte avec eux, aujourd'hui c'est différent.
Pourquoi ?
Pourquoi j'ai mis ce jean et ce débardeur blanc ? Pourquoi j'hésite à les rejoindre ?
Je soupire encore, fait une grimace au reflet du miroir, avant de sortir de la salle de bain.
Je n'irais pas en débardeur, ma poitrine est trop voyante.
J'évite de sentir les pics d'angoisses qui surgissent en moi et retourne dans ma chambre. J'ouvre ma valise pour attraper mon long t-shirt bleu avec des étoiles jaunes.
Si je sors, j'y vais à l'aise, décontracté. Je n'y vais pas pour draguer, encore moins pour trouver un mec.
Mon cœur se tord. Je pose mes yeux sur mon portable qui gît sur la table de chevet. Le constat est clair : je n'ai envoyé qu'un seul message aujourd'hui à William. Ce matin à mon réveil.
Le reste de la journée, je l'ai...oublié ?
Bon dieu mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?
De mauvaise humeur, fâchée contre toutes les émotions contradictoires qui frappent mon coeur, je saisis rageusement la clé du mobil home et sort.
Ma tortue souffre dans la poche de mon jean tellement je suis stressée. C'est qu'une simple soirée. J'en ai fait tellement avec William ces deux dernières années.
Oui mais voilà, ce soir il n'est pas là.
En arrivant à la piscine, la musique est forte, très forte, et il y a du monde partout. À part les spots flashy du bar, l'endroit est étrangement sombre, plus sombre que je le pensais.
J'avance timidement à travers la foule qui rigole fort, qui danse et se pousse dans tous les sens, et je prie pour que je retrouve vite ma meilleure amie.
Je contourne la piscine plusieurs fois, fixe tous les visages des personnes assises sur les transats en train de boire.
Une voix annonce à l'haut-parleur que la mousse va être déversée dans trente minutes.
Je soupire encore, plusieurs fois, en me demandant si Anna est vraiment venue ici avec son copain, ou s'ils sont plutôt aller se peloter dans un coin du camping.
Il fait si sombre que ça ne m'étonnerais même pas qu'il y ait plusieurs couples là-bas derrière les arbres, en train de faire des choses cochonnes.
Lassée, je décide d'aller vers le bar. Je me fais encore bousculer, quand je vois enfin une tête familière. Debout au milieu des personnes qui dansent, Clay fume une cigarette pendant que Cindy se trémousse devant lui de manière sensuelle. Très sensuelle. Elle le frotte tellement que je capte plusieurs regards d'hommes qui observent ses fesses rebondies qui n'arrêtent pas de remuer d'avant vers l'arrière contre le bassin de Clay.
Il écrase sa cigarette, et la barbie s'empare aussitôt de ses lèvres. Elle l'embrasse à pleine bouche comme affamée. Clay glisse ses mains sur son postérieur. Sous le coup de l'excitation qui me parvient jusqu'ici, il la tripote vulgairement.
J'en ai assez vu.
Une boule amère remonte dans ma gorge, je crois qu'il est temps que je quitte cette soirée.
—Salut.
Une voix timide me fait tourner la tête.
Noa se tient au bar juste à côté de moi. Il me fait un petit sourire que je lui rends.
—Salut Noa. Tu vas bien ?
Pendant qu'il hoche la tête, je détaille sa chemise blanche qui met en valeur son grain métisse. Ses cheveux frisés brillent par du gel.
—T'es seule ?
—Non avec des amis...
Je tourne la tête pour regarder autour de moi, avant de soupirer :
—Mais je ne les trouve pas.
Il prend son verre de martini pour en boire une gorgée. Quand il le repose sur le bar, je constate qu'il porte toujours son bracelet noir au poignet. Le bracelet de l'amitié, qu'il avait échangé avec William juste avant qu'il parte.
Troublée, je détourne le regard pour couper court au malaise que je ressens.
Noa aussi n'a plus de nouvelles de William. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé.
—Si c'est Anna que tu cherches, dit-il d'un air aussi triste que le mien. Je l'ai vue partir du côté de la plage avec Djibril.
—Mais pourquoi tu veux aller au bar alors que je t'ai dis que j'ai pas soif ? s'énerve une voix féminine derrière nous.
Le regard de Noa change. Il devient nerveux.
À peine le temps de reconnaître la voix de Cindy, qu'un bras encercle mes épaules.
Noa écarquille les yeux exactement comme cette après-midi. Il prend son verre, bredouille des excuses, avant de baisser la tête pour partir précipitamment de l'autre côté.
Mais une Cindy furieuse vient prendre sa place.
Postée en face de moi, elle pose les poings sur ses hanches volumineuses, alors que mes yeux atterissent sur son énorme décolleté rose bonbon.
—Qu'est-ce que tu fous là toi ? Tu ne peux pas aller te pendre ?
Clay qui a toujours son bras enroulé autour de mes épaules, ricane.
Ricane ?
Non mais à quoi il joue là ?
Je me dégage de son bras et me retourne pour le fusiller du regard.
Un grand sourire s'affiche sur son visage, une petite boucle brune tombe sur son front.
Ses yeux sont injectés de sang.
—Tu trouve ça marrant ? je grogne.
—Hum hum, acquiesce-t-il. J'adore voir la tigresse en toi.
—Non mais chou, ne lui parle pas. Elle n'en vaut pas la peine.
Elle le rejoint pour coller sa grosse poitrine contre lui, et lui caresse sensuellement le torse. Clay rigole encore une fois, avant de lui donner une claque sur les fesses.
Mes yeux s'horrifient.
Je crois que j'en ai assez vu.
Si hier il prenait ma défense, ce soir il n'en a plus rien à cirer. Il est complètement bourré et laisse son plan cul me traiter comme de la merde.
Je les fixe méchamment tous les deux, mais face à leurs yeux défoncés, je ravale les mots qui allaient jaillir de ma bouche. Exacerbée, je les bouscule pour partir.
—Hey, ne le prend pas comme ça ! braille Clay de sa voix pâteuse. On rigolait !
Une larme coule sur ma joue, je ne comprends pas pourquoi. Je savais très bien que c'était qu'un pauvre con qui voulait m'attirer dans son lit.
Alors pourquoi je suis déçu qu'il n'ait pas pris ma défense ce soir ?
—Hey tête de mule, tu vas où comme ça ?
Je marche encore plus vite, pousse les gens devant moi, mais un torrent de mousse s'abat soudain sur ma tête. Un flot de mousse blanche qui brouille ma vue.
Une main saisit mon bras pour m'arrêter.
—Lâche-moi ! j'hurle à Clay.
Il m'attire vers lui pour me plaquer contre son torse en rigolant.
—Ne me fuis pas, chaton. Je suis désolé pour avant. Je crois que j'ai trop bu.
Des cris euphoriques s'éveillent autour de nous alors que la musique devient dix fois trop forte. Les gens crient, sautent partout et cette putain de mousse n'arrête pas de tomber.
Furieuse, je tape le torse de Clay pour qu'il me lache, mais il baisse sa tête sur la mienne pour nous protéger de la mousse qui nous aveugle.
J'en ai partout c'est horrible. Je n'arrive même plus à respirer tellement le parfum est toxique. La foule nous bouscule à droite à gauche, je crois que je vais vomir.
Clay pose ses mains sur mes fesses pour me faire comprendre de me cramponner à lui, et naturellement j'enroule mes jambes autour de sa taille pour qu'il me sorte de cet enfer.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top