.11. CLAY

2 ANS plus tôt

- CLAY a 16 ans -

J'ai coupé mes cheveux que j'avais l'habitude d'attacher en queue de cheval.
J'ai maigris.
Et cette année je laisse pousser la barbe.

Un an que j'ai quitté les États-Unis pour aller vivre avec mon frère en Irlande chez ma tante. Un an que j'essaie de digérer l'événement qui a brisé notre famille.

Un an est passé et me revoici sur le chemin de mon ancien Lycée.

Le casque sur mes oreilles, j'écoute du zouk.
La seule musique qui me permet de m'évader dans le souvenir d'Elisabeth.
Les rythmes lents et sensuels me réunissent toujours à la bouche d'Elisabeth. À elle et ses cheveux d'or, ses yeux verts hypnotisants.

Une fiat mini blanche roule dans notre rue, je reconnais la femme du supermarché.

Aussitôt je m'immobilise pour la voir se garer devant notre allée.
Elle porte toujours le même tailleur noir mais avec des talons marrons aujourd'hui.

La mère d'Elisabeth.

La femme qui a mit au monde la plus belle fille sur Terre.
Elle n'est donc pas partie.
Elle habite toujours ici.

La mère sort de la voiture pour aller frapper à ma porte. Ma porte. Ma mère et elle se connaissent ?

Elle rentre sans frapper chez moi, pendant que je me dépêche d'aller au Lycée.

Je suis revenu, Elisabeth. Attends-moi.

Mes pensées sont envahies d'Elisabeth.
J'ai envie de revoir Elisabeth.
J'ai envie de respirer Elisabeth.
J'ai envie de revoir ses joues rougir.

Après avoir couru comme un fou au Lycée, je me retrouve au milieu du couloir, face à elle. Elisabeth est blottie dans les bras d'un garçon roux, en train de l'embrasser.

Mon cœur cesse de battre.

Je m'approche pour vérifier que c'est bien elle. Elle l'embrasse plus fort.
Il caresse les cheveux dont j'ai tant rêvé toucher.
Il goûte ces lèvres dont j'ai tant rêvé goûter.
Il la tient contre lui car c'est lui qu'elle a choisit.

Je frappe le casier, retenant mes larmes.

Tu ne m'as pas attendu, Elisabeth.
Un an est passé et tu m'as déjà oublié.

__

Les mois passent.
Je souffre en embrassant d'autres lèvres qui ne sont pas les siennes. Je suffoque en respirant ce parfum qui n'est pas le sien. Je suis anéanti en touchant cette peau qui ne sera jamais la sienne.

Elisabeth aime ce roux.
Elisabeth n'a pas eu le temps de tomber amoureuse de moi.

J'ai envie de crier pendant qu'une fille m'embrasse. J'ai envie d'hurler pendant qu'une autre fille s'offre à moi.

Mon corps pleure, mon coeur est : BRISÉ.

C'est tellement douloureux. Je n'aurais jamais cru qu'un coeur pouvait être c.a.s.s.é.

Je dois t'oublier Elisabeth, en m'enfonçant dans chaque corps qui ne sera jamais le tien.

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