Chapitre 5
J'ai trouvé la perle rare ! Ce dessin se rapproche le plus de tout ce que j'ai pu trouver de ressemblant à Natasha. Malheureusement, il n'est pas de moi et je ne connais pas l'artiste.
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(Pdv N)
Cela faisait maintenant 3 semaines que Clarkson m'assistait auprès d'Akinata. Plus le temps passait, et plus il multipliait les piques à mon égard. Je savais qu'il faisait cela pour me tester, et fidèle aux conseils que m'avait prodigué Mary Ann, je restai sourde à ses provocations mais je devais avouer que ma fierté en prenait un coup.
D'ailleurs, j'avais rendez-vous avec lui et Akinata pour "consolider ses bases en combat rapproché", avait-il dit. Pff, n'importe quoi, elle était déjà ceinture bleue en jiu-jitsu... Mais Akinata avait accepté, trop heureuse -à mon goût- de "consolider ses bases" avec Antonio.
Je n'aimais pas trop la façon dont ces deux là se rapprochaient, mais je soupirai en me disant que ça devait être ma paranoïa habituelle.
En arrivant dans la salle de sport, j'entendis des éclats de voix. La salle était presque vide, et Clarkson prenait apparemment grand plaisir à raconter quelque chose:
- Natasha, rater une mission ? Non, cela ne lui ressemble pas, lançait Akinata lorsque je passai l'entrée.
- Mais si ! Et le pire, c'est que lorsque les gardes du corps de O'Connor arrivent, elle prend son baudrier et elle se casse !
Akinata se tenait au milieu du ring, ébahie devant Clarkson qui jubilait, notamment parcequ'il devait voir ma tête défaite.
-Lincoln m'a demandé de retourner finir O'Connor, il y a une semaine, continua-t-il. Je te raconte pas la galère pour retrouver le vieux qui se cachait dans sa maison secondaire au Canada, avec d'autant plus de gardes du corps !
QUOI ?!! Non mais attendez, déjà il a pas le droit de parler de ses missions, c'est ultra confidentiel, et en plus, d'où il parle de moi comme ça à Akinata ? Oh, et j'oubliais: pourquoi Lincoln l'a choisi lui et pas moi ?
Je me dirigeai rapidement vers eux, en apostrophant Clarkson:
- Non mais tu fais quoi là ?, lui demandai-je.
Akinata s'écarta, sentant qu'elle n'était pas sensée écouter ce que j'allais dire.
Clarkson me regarda et lança:
- Bah quoi ? T'as peur que je lui dise la vérité ? Oui, parceque c'est fou comme ta place est remise en question quand on entend ma version de l'histoire.
"Voilà: ce genre de piques là. Mais il faut rester calme et maître. de . soi. Ne pas mordre à l'hameçon..."
- Enfait, je crois bien qu'elle commence à s'attacher à moi, la petite, continua-t-il, détendu. Je crois bien que je pourrais lui apprendre deux ou trois trucs en dehors du cadre professionnel, ricana-t-il.
La claque partit toute seule.
- Ne t'avises pas à t'approcher d'elle, grinçai-je. Et, entre nous Antonio, que dirais ton oncle s'il t'entendait parler ainsi d'une femme ?
Un voile passa dans ses yeux, si brièvement que je crus avoir rêvé. Puis, ils s'assombrirent, ses sourcils se froncèrent et brusquement, il s'empara de mon poignet. Il le tordit d'un coup sec, et, lâchant un petit cri de douleur, je réussis à me libérer. Je mis alors ma garde, et Akinata, jusque là silencieuse, lança un "Arrêtez ! ". En vain. Clarson me lançait déjà un coup de pied que j'esquivais en venant me placer derrière lui. Akinata tenta de nous séparer, mais elle tomba à la renverse, bousculée par Clarkson qui s'était retourné.
Celui-ci, déstabilisé, ne vit pas venir le coup de coude que je lui assénais dans la nuque. Profitant qu'il soit à quatre pattes, je le martelais de coups de pieds à la tête et dans les côtes. Colère. Colère ! COLÈRE. Le sang coule sur le sol.
- Arrête !, s'écria de nouveau Akinata, suppliante. Je relevai la tête vers elle, et vis de l'incompréhension dans son regard.
"Elle ne se rend pas compte de ce qu'il est, ni de ce qu'elle représente pour lui. Un vulgaire jouet, destiné à attiser ma haine. Pauvre fille." Et je n'eus pas l'occasion d'aller plus loin, car Clarkson se releva et me fit une clef de bras, brisant mon poignet déjà fragilisé.
2 minutes plus tôt:
(Pdv Lincoln)
L'après midi touchait à sa fin lorsque je passais à côté de la salle de sport et que j'entendis la voix de Akinata, suppliante. Curieux, je me frayai un passage parmi les quelques personnes rassemblées pour voir le spectacle : Ivanoffsky se faisait tordre le bras par Clarkson, sous le regard perdu d'Akinata. Devant moi se tenait mon jeune assistant, qui les yeux rivés sur le ring, lança:
- Je parie 200 $ sur Natasha ! , avant de se retourner et de me voir.
Je lui lançai un regard noir et l'attrapant par le col, je criai:
- Ça suffit! Clarkson, Ivanoffsky, dans mon bureau!, puis m'adressant à Josh, va les séparer.
Le jeune homme s'interposa entre les deux sombres d'idiots mais ceux-ci n'opposèrent peu de résistance: l'une tenait son bras droit en serrant les dents tandis que l'autre se tenait le visage, couvert de sang.
***
Maintenant assis et plus ou moins calmés en face de moi, les deux phénomène faisaient pitié à voir. Mon assistant se tenait dans un coin, silencieux. Je ne me retins alors pas de les engueuler, crachant sur leur manque de responsabilité envers leur élève. Les épaules de Natasha s'affaissaient petit à petit, jusqu'au moment où elle se redressa et évoqua O'Connor. Mais même si Clarkson n'aurait pas dû en parler devant Akinata, elle savait très bien que ce n'était pas un motif valable pour s'en prendre à lui. De plus, elle savait pertinemment que les reproches lui étaient majoritairement adressées, pour la perte de son sang froid et les espoirs que j'avais placé chez elle malgré son jeune âge. Quant à Clarkson, lui, il se démenait lamentablement pour essayer de stopper les saignements. Au bout d'un moment, lassé, je fis sortir Ivanoffsky et Clarkson de mon bureau, avec ordre de ne plus revenir tant chacun d'entre eux s'était soigné.
Je fis alors entrer la jeune Akinata qui attendait devant mon bureau depuis le début.
2 semaines plus tard...
(Pdv A)
J'ouvris les yeux avec difficulté, et tournait la tête vers mon réveil qui affichait 8h34. Je plissais les yeux, à cause des rayons de soleil qui s'infiltrait à travers les rideaux gris de ma chambre. Celle-ci était simple, avec un grand lit aux draps blancs, un bureau en bois clair et donnait sur un dressing. La seule décoration constituait en cette immense fresque qui couvrait tout le mur auquel son lit son lit jouxtait ; elle représentait un magnifique jardin aux couleurs flamboyantes, et la peinture était vraiment belle -peut-être un peu too much. La peinture n'était pas signée, étant probablement l'oeuvre de l'ancien propriétaire. Je me relevais alors, pas trop vite car je sentais le sang battre dans mes tempes. La russkof m'avait fait assez mal en fin de compte : des points de suture à l'arcade sourcilière, une lèvre bien enflée et une côte fêlée. Je me traînais à la cuisine, qui était l'atout qui m'avait fait acheter cet appartement : toute neuve, elle était très design et je l'adorais, pour la simple et bonne raison que j'aimais beaucoup cuisiner.
Pourtant la vue de ma nouvelle cuisine ne vint pas illuminer mes pensées, qui se dirigeaient vers ce que m'avait dit Ivanoffsky avant que je ne le frappe. Elle avait évoqué mon oncle... Comment avait-elle su ? Que savait-elle d'autre ? Et si... Et si elle était au courant ? Et si... Non, il fallait que je me calme, personne n'était au courant de ça. Puis je repensai au dossier que Lincoln m'avait donné sur elle, et conclut qu'il avait du faire la même chose pour elle. Pourtant, le doute planait encore, réveillent en moi des émotions que j'avais cru enfouies depuis bien longtemps.
Ma deuxième pensée fut pour Akinata, et je songeai à la baffe que je m'étais prise. Décidément, je l'avais pas volé celle-là ! Je ne savais pas ce qui m'avait pris, ou bien si, puisque j'avais vu que ça énervait Natasha. Mais en aucun cas je n'avais compté réaliser ce que je disais... Je décidai alors de m'excuser auprès de la russkof car j'avais bien vu que j'avais dépassé les bornes, et puis je n'avais pas envie de me la mettre à dos si elle savait quoi que ce soit par rapport à son oncle et au reste -autant jouer double-jeu, si elle veut bien accepter mes excuses.
À 10h, je pris mon blouson de moto, mon casque et mes clefs, me dirigeai vers le parking de l'immeuble et reportai l'adresse sur le GPS de mon téléphone. J'enfourchai ma Honda CB 650, un petit bijou, et me dirigeai vers la sortie dans un vrombissement qui me fit sourire.
En zigzaguant rapidement dans le trafic new yorkais, je fis le trajet en moins de vingt minutes et sonnai à la porte du 7B 2 minutes plus tard. De l'autre côté de la porte, j'entendis un son léger de piano qui semblait avoir couvert le bruit de la sonnette . Je sonnai de nouveau, fis un petit coucou à la caméra au dessus de la porte qui me fixait de son oeil de verre et entendis des bruits de pas légers. La porte s'ouvrit, d'abord légèrement puis en grand et je vis qu' Ivanoffsky pointait un Glock chargé sur ma poitrine. Elle avait les cheveux ébouriffés, comme si elle sortait du lit, et ses yeux de glace me dardaient, me faisant bien comprendre que je n'étais pas le bienvenu ici.
- Qu'est ce que tu veux ?, me demanda-t-elle, soupçonneuse.
- Déjà, bonjour. Tu ne veux pas baisser ce truc, qu'on puisse bien parler, dis-je en en appuyant sur le pistolet pour l'abaisser.
Elle le releva d'un coup sec, ce qui lui arracha une grimace: son bras droit était posé dans une écharpe qui lui entourait le cou.
- Qu'est ce que tu veux ?, répéta-t-elle.
- Bon écoute, je sais que je me suis mal comporté... tu sais, avant qu'on se batte...
Natasha souffla en levant les yeux aux ciel.
- Je voulais juste savoir à qui j'avais affaire, c'est compréhensible, non ? Je viens m'excuser. C'est tout. Et puis au sujet d'Akinata, sache que je suis également désolé, je ne la vois pas du tout comme ça. Elle est sympa, mais pas trop mon style, dis-je en me grattant les cheveux.
Elle me regarda, l'air d'attendre une suite.
- C'est tout ? Non mais tu te rends compte de ce que tu as fait ? J'ai failli perdre mon job, et j'ai le bras presque cassé ! C'est pas avec tes excuses à la con que ça va passer...
Après un moment de silence, elle soupira et rangea son arme à l'arrière de son pantalon, puis reprit :
- Néanmoins, je dois toujours continuer de travailler avec toi alors du moment que tu m'emmerdes pas, je te laisse tranquille.
-...
- Mais ce n'est pas tout, car il reste une personne à qui tu dois vraiment des excuses, car elle est concernée : Akinata. Elle a entendue ce que tu m'as dit à propos d'elle, et pourtant, elle m'a demandé d'arrêter de me battre. Alors si tu ne pensais pas vraiment ce que tu as dit, ce n'est pas à moi qu'il faut s'adresser.
- OK, compris. Ou plutôt " ponimal ", c'est comme ça qu'on dit ??
Elle grogna :
- N'abuse pas Clarkson... Tu es du mauvais côté du pistolet je te rappelle.
Et elle claqua la porte.
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