Chapitre 3

Le média n'est malheureusement pas de moi :')

(PdvN)
Mr Lincoln s'assit derrière son bureau et prit la parole:
-Je n'irai pas par quatre chemins: Antonio va être embauché ici. Il a un grand potentiel qui mérite d'être exploité, mais aussi une énergie mal utilisée.
- Je sais bien que je ne suis pas en droit de donner mon avis, mais de un, je m'oppose à sa présence ici, et de deux, je ne voie pas en quoi cela me concerne, fis je.
-C'est bien simple, lâcha Lincoln, Antonio Clarkson est embauché et vous faîtes équipe ensemble.
-QUOI?!
Lincoln continua, imperturbable :
-Natasha Ivanoffsky vous apprendra à former une jeune recrue et vous lui ferez part de votre expérience dans l'armée, dit il en s'adressant à Antonio.
-Mais il hors de question que je fasse équipe avec lui! , m'écriai je, furieuse.
Clarkson, si tel était son nom, allait renchérir mais Lincoln le coupa, catégorique :
-Ceci n'est pas négociable. Si vous refusez Clarkson, vous ne serez pas embauché ici. Et je vous souhaite bonne chance pour trouver à nouveau du travail. Natasha, vous serez payée la moitié du salaire moyen ici. Ce qui correspond au quart de vos revenus actuels, vu que vous demandez deux fois plus qu'un agent normal.
De surprise, je me rassis sur mon siège et ne pipai mot. Comment pouvait il m'imposer cela? J'avais besoin de cet argent! Mais l'idée même de faire équipe avec ce type me dégoûtait.
-Si vous acceptez, et vous le ferez, revenez me voir cet après midi, séparément.
Il n'ajouta rien d'autre et fit signe que que le débat était clos. Je me levai rapidement et, une fois dans le couloir, je me dirigeai vers mon bureau où, hagarde, je m'affalai dans mon fauteuil.
Trop de questions revenaient sans cesse dans ma tête mais, par dessus tout, par dessus tout, il fallait que je fasse un choix. Alors je pris sur moi et réfléchis.

(PdvA)
À 15h00 pile, j'étais devant la porte de Lincoln, résigné. Oui, résigné. Cela ne me ressemblait pas, je sais. Mais j'en avais marre de devoir changer, changer de chez moi, changer de métier: changer de vie. Alors, quitte à devoir travailler avec elle, j'avais décidé de rester. Et puis, notre duo ne serait que temporaire, non? Je ne pouvais que l'espérer, car je ne la détestais pas moins. Je repensai à la conversation de ce matin, plus particulièrement au moment où Lincoln l'avait menacée de diviser son salaire. Elle avait eu l'air tellement troublée... Cette fille était donc une de ces personnes cupides qui veulent toujours gagner plus, sans se contenter de ce qu'ils ont déjà, ce qui la rendait encore plus méprisable.
Après avoir tocqué, j'entrai dans le bureau de celui qui serait maintenant mon supérieur.

Mis à part quelques formalités à signer, j'étais embauché. Avant que je ne parte, il me donna un dossier bleu en me conseillant de le lire attentivement. Une fois dehors, j'y jetai un coup d'oeil et vis que c'était des informations que possédait l'Agence sur Natasha Ivanoffsky.
Je rentrai chez moi, un appartement loué en vitesse quand, il y a une semaine, j'ai su que quelqu'un de l'Agence acceptait de me recevoir. En m'installant sur le canapé blanc en face de la grande baie vitrée, un café à la main, je me dis qu'il n'était pas si mal ( l'appartement, pas le café, parce que ceux que je faisais ont toujours eu un goût de jus de chaussettes ). Une fois arrangé à ma façon, il serait même parfait. Puis, je commançai ma lecture.
Nous avions donc:
IVANOFFSKY Natasha, 23 ans
1 an de moins que moi.   
-D'origine russe -je le savais !
-Fille unique, famille aisée.
-Elle quitte le nid familial à Moscou à ses 18 ans pour s'installer à Paris, puis 1 an plus tard, ici, à New York.
-Elle fait sa formation dans cette agence, 2 ans au lieu de 3 -tiens je ne savais qu'il formaient directement.
-Elle est donc formatrice à 50% auprès  d'une jeune recrue, Akinata Yoshioka, et le reste du temps, elle exécute des missions. Elle n'a jamais échoué sur aucune de ses missions, sauf O'Connor. Hum...
Sans surprise, je lus qu'elle prenait le double du salaire moyen d'un agent ici, qui était déjà conséquent.
-Elle parle donc l'anglais, le russe ainsi que le français et à des bases de chinois.
-Possède un appartement à New York, en loue un à Paris et un autre à Hong Kong...
Caramba! Je suis tombée sur une petite russkof bourgeoise en manque d'aventure comme il faut...

(PdvN)
Mon appartement, 03h14
Allongée sur mon lit, je n'arrivai pas à fermer l'œil. Je repensais à ma décision, à ce que j'aurais pu ou du faire pour que ça n'arrive pas. Puis, dans un soupir, j'allumai la lampe de chevet pour attraper mon téléphone. Et je le vis, posé sur mon bureau, sage et pas encore ouvert. Le dossier Clarkson.
Je voulais discuter avec Josh car je savais qu'il était encore debout à cette heure là, mais la pochette rouge m'appelait et, poussée par la curiosité, j'ai commencé à le lire dans mon lit. Sa vie allait être tellement ennuyante à lire qu'au moins, cela m'aiderait à dormir.
CLARKSON Antonio, 24 ans, d'origine mexicaine.
-Fils unique, a grandi à Mexico avec son oncle jusqu'à ce qu'il s'engage dans l'armée à 19 ans.
-Son oncle étant ancien colonel, il a pu rentrer facilement et y monter rapidement en grade. Jusqu'au jour où il se fait renvoyer pour faute grave inconnue- bien fait pour toi sale gringo !
Ensuite, il se reconvertit en mercenaire, garde du corps et tueur à gages pour 16 -! - particuliers et agences différentes. Il reçoit le surnom de "Sang chaud" pour sa tendance à réagir au quart de tour, et de manière exagérée. C'est d'ailleurs pour ça qu'il se fait renvoyer rapidement.
Il a remporté quelques prix à des championnats de tir mais il a arrêté.
-Il parle l'anglais, l'espagnol, et le français.
-A un permis moto.
Et cela s'arrêtait là.
Heureusement, car mes yeux se fermaient tout seuls.

Fatiguée de la veille, je m'étais levée en retard et, sans prendre le temps de déjeuner, je me précipitai vers la station de métro la plus proche. D'habitude, je faisais le trajet à pied, mais là, je n'avais vraiment pas le temps.
En arrivant, je vis que Clarkson m'attendait déjà devant la porte de mon bureau. Lorsqu'il me vit débouler, il eut un haussement de sourcils hautain qui me fit maugréer. J'ouvris la porte en me maudissant pour ce manque de rigueur. Sans un mot, nous entrâmes et je me préparais un café pendant qu'il parcourait ma bibliothèque du regard. Puis, j'ai commencé à lui expliquer en quoi consistait la formation d' Akinata. Je lui parlai aussi de ma façon d'enseigner ainsi, bien sûr, de ce que nous devions lui apprendre. Je ponctuai mon discours par des schémas dessinés sur mon tableau effaçable.
Clarkson restait debout, les bras croisés, sans rien dire. J'avais l'impression qu'il ne portait qu'une attention superficielle à ce que je baragouinais, ce qui m'énervait un peu. Il avait déjà de la chance que je lui explique le minimum !

(PdvA)
Lorsqu'elle eût enfin fini son monologue interminable, elle me fit une visite rapide des locaux. Au 10ème étage, elle s'arrêta devant une porte munie d'un digicode. Je la suivis à l'intérieur et vis qu'elle m'avait conduit dans une salle de tir. La pièce, spacieuse et bien éclairée, était divisée en deux parties: l'une se composait de deux tables entourées de chaises et d'une étagère qui recouvrait tout le mur du fond. 80% de cette étagère était recouvert par des armes à feu et leurs munitions. L'autre partie était plus grande et plus en longueur. Il y avait de vieux mannequins et cibles en métal défraichis par l'usure.
-Tu m'a amené dans une salle pour débutant, constatai-je.
-Commençons simple, répondit-elle.
Je m'approchai de l'étagère et hésitai. Ma main glissait le long de la plaque métallique lorsque je m'arrêtai sur un Sig Sauer 9 mm. Je le pris et le soupesai, silencieux. Je m'emparai de quelques cartouches et vint vient me placer dans la zone de tir. Ma "co-équipière" resta à ma gauche, derrière la vitre pare-balle. Chochotte va!
Mécaniquement, j'enclenchai la sécurité, me campai sur mes jambes et... J'en oubliai les bouchons d'oreilles! En extérieur, ils ne m'étaient pas nécessaire, mais dans une salle aussi détonnante, j'avais du mal à supporter les déflagrations. Une fois bien équipé, je me concentrai de nouveau sur la cible en face de moi, à 10 mètres. Le coup partit tout seul et d'autres suivirent presque immédiatement. J'enchainai les cartouches les unes après les autres, en changeant de victime. Je m'entrainai aussi avec une seule main et en bougeant latéralement, en me permettant même une petite roulade juste parce que bon, à 10 mètres de distance, c'est pas très amusant. À force de crapahuter de long en large dans la pièce, j'étais en sueur, et j'enlevai mon pull. Il ne me restait plus qu'une cartouche. La fête serait bientôt finie.
Avec un léger regret, je déposait le bijou de feu sur l'étagère métallique, jetai les bouchons d'oreilles. Puis je vins me placer devant la russkof, attendant son verdict.
-Ce n'était qu'un exercice pour les petits, lâcha-t-elle, et elle s'en alla.
Resté seul, je me dirigeai vers le réfectoire qu'elle m'avait indiqué plus tôt.

(Pdv N)
Lorsqu'il entra dans le réfectoire, il eut quelques secondes de flottement entre moi et Josh, puis, fidèle à son habitude, celui-ci continua de parler.
Je restai impartiale tandis que mon ami, en face de moi, le suivait du regard.
-Arrête, c'est gênant, dis-je.
-Je ne suis pas le seul à le regarder, répondit-il, et il nous tourne le dos, il s'est mis à côté de la fenêtre.
Je me raidis légèrement car c'était la place que j'octroyais tout le temps avant de rencontrer Josh.
-Tu sais que c'est à cause de lui que j'ai raté l'OMO ( NDA: OMO= mission homicide) de O'Connor ?, lançai-je.
Josh me regarda avec des yeux de merlan frit puis ricana:
-Soit le monde est vraiment petit, soit il est vraiment très fort...
-Tu parles, maugréai-je, mais c'est vrai qu'il est plutôt doué au tir. J'ai lu qu'il avait remporté quelques championnats.
-Parce-que tu as déjà fait des recherches sur lui ?, fit-il avec un clin d'œil.
-Mais noon, c'est Lincoln qui m'a passé son dossier.
Josh s'immobilisa pendant quelques microsecondes puis fit comme si de rien n'était. Mais pas assez rapidement pour que je ne le remarque pas.
-Qu'est ce qu'il y a ?, m'inquiétai-je.
-Oh rien, je viens de me souvenir que j'ai une montagne de paperasse à terminer, soupira-t-il.
Je souriai , en pensant que, décidément mon ami était bien lunatique.
Nous finîmes de manger rapidement et, en sortant, je vis Clarkson nous suivre du regard. Vu que je n'avais pas grand chose à faire, j'accompagnai Josh dans son bureau pour l'aider. Techniquement, je n'avais pas le droit de le faire car une bonne moitié des rapports de missions et autres comptes rendus étaient confidentiels. Seuls les coordinateurs comme Lincoln (et en l'occurrence Josh, son assistant-chef) et la haute hiérarchie pouvaient accéder à ces données. Cela permettait d'éviter les fuites. Mais je m'en fichais un peu car j'étais surtout là pour tenir compagnie à Josh dans cet océan de papier, de chiffres et de photos.

-–-–-–-–-–-–-–-–-–-–
Comment va ?
Bon, chapitre plutôt long (1900 mots) et je me demande si je ne vais pas le couper en deux... Des avis ?
À +++,
M.
 

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