Chapitre 1
(Point de vue Antonio)
"Eh, merde merde merde!!! " Il aurait fallu que je le tue. Tout de suite. Mais en venant, je pensais avoir plus de temps, aussi n'avais-je pas mis le silencieux sur mon Beretta. Je ne pouvais pas me permettre de tirer deux coups de feu dans un immeuble aussi habité.
-Qu'est ce que vous faites chez moi?, répéta l'homme, inquiet.
Je me relevai en époussetant ma veste et l'observai. L'homme était vêtu d'un peignoir bleu et les rares cheveux qui restaient sur son crâne étaient roux. Sa main droite tremblotait sur l'interrupteur tandis que la gauche portait une vieille carabine. Je me forçai à rester calme et dis:
-Bonsoir Mr O'Connor, je nous présente: agents Winterfield et Annecy. Nous sommes gardes du corps et nous sommes venus vous proposer nos services.
-Ne vous fichez pas de moi jeune homme!, répliqua le mafieux, et dites moi plutôt ce que vous faites ici ou j'appelle la police !
J'émis un petit rire cynique et dis:
-Le chef de la mafia de Chicago, qui invite la police chez lui? Laissez moi rire!
Pendant que je parlais, j'avais doucement glissé ma main armée dans mon dos, pris le silencieux et...
-Qu'est ce que vous faites? Montrez moi vos mains! ,s'écria O'Connor.
Je levai les mains en me disant que le quinquagénaire serait difficile à gérer.
Pendant ce temps, la fille s'était levée, et avait eu le bon sens de cacher son couteau.
Elle me lança un regard qui signifiait: "Ton idée est complètement stupide mais c'est la seule solution que j'ai dans l'immédiat pour me sauver la peau du cul." Je ne pense pas qu'elle aie sincèrement pensé ceci mais je l'ai compris de cette manière.
Je hochai la tête et la laissa parler à Chester O'Connor. Elle débitait un discours foireux comme quoi nous venions de l'agence Security, et tout un tas d'autres mensonges.
Pour la première fois, je pris le temps de vraiment l'observer. Elle était grande mais plus petite que moi. Un corps athlétique habillé tout en noir assorti avec un visage fin aux pommettes hautes. Elle avait des yeux bleus clairs en amande. Ses cheveux, blonds ou châtain clair, étaient coupés dans un carré aux boucles désordonnées.
Quelque chose d'étranger filtrait de chez elle et je me rendis compte que c'était son accent: elle avait un accent chantant, peut-être italien ou russe. Soudain, une sirène hurla et, quelques secondes plus tard, des "vrais" gardes du corps déboulèrent.
O'Connor rigola et lança :
-Vous vous êtes fait avoir comme des débutants, bande d'amateurs!
Après avoir hésité, la fille fit tout ce qu'il y avait de plus sensé dans une telle situation : elle prit la fuite.
Elle enfila son harnais, ouvrit la fenêtre et sauta.
Je me sentais dépassé, pourquoi et comment cela avait-il tourné à ce point au vinaigre? Je décidai de "partir" moi aussi, mais en passant par là où j'étais entré. O'Connor souriait largement, trop sûr de lui. Malgré les cinq armes pointées sur moi, je forçai le passage et courus dans l'escalier de secours. J'entendis les cris de surprise, les vociférations de O'Connor et les pas de mes poursuivants. Au vu de leur capacité à nous avoir laissé filer, elle et moi, je devinai qu'il serait facile de les semer.
Tandis que je dévalai les escaliers à toute allure, je réflechissai à ma situation professionnelle. Je cherchais quelle agence allait bien pouvoir accepter mes services. Au pire je pourrai trouver du boulot en tant que prof de tir ou garde du corps de quelque milliardaire excentrique. Une milliardaire, si possible, car les pourboires tombent facilement quand on réconforte une femme délaissée.
Mais je n'arrivais jamais à être stable dans ce métier, j'avais besoin d'action, besoin de sang, besoin de m'amuser un peu. J'eut un rire sadique et je déboulai dans le hall de l'immeuble. Celui-ci était vide, à l'exception d'un réceptionniste chauve qui ne me prêta même pas attention. Je sortis à l'extérieur, le froid me surprit et un nuage de buée se forma lorsque j'expirai. Je tournai à l'angle de la rue, vérifiai -inutilement- si j'étais suivi et hélai le premier taxi qui passa. J'entrai en grelottant dedans; je préférerais toujours la chaleur à ce froid de canard. Cela m'amena à rêvasser du Mexique, ma terrre natale. Le soleil mexicain me manquait. Beaucoup. Mais je savais que je ne pourrai pas y retourner pour l'affronter, lui et son regard.
Arrivé devant l'hôtel, je payai le chauffeur et filai directement dans ma chambre. Je savais très bien que j'étais renvoyé d'office et, malgré l'heure tardive, j'envoyai un mail à une agence pour leur annoncer ma venue. Je me rendrai dans quelques jours à leur annexe à Chicago, puis si j'étais accepté, à leur base new-yorkaise. Mon métier consistait à ça : accomplir diverses tâches -plus ou moins ingrates- pour des agences qui revendaient mes renseignements ou mes services (les meurtres restaient tout de même rares) à d'autres. Le tout sans poser de questions bien-sûr. Ces derniers temps, j'avais du mal à rester fixé avec la même agence, ce qui faisait de moi un "agent roue libre", comme j'aimais bien me surnommer.
"Ouais ben c'est plutôt agent chômage là" me fit ma petite voix, tandis que j'éteignai mon ordinateur.
Dire qu'avant, je n'aurais même pas songé à avoir ce genre de problèmes, avant, quand j'étais dans l'armée...
Ce fut avec le cœur lourd que j'allai me coucher. Je me repassai le film qu'avait été cette soirée et la haine m'envahit quand je repensai à elle. Pourquoi ne pas l'avoir tuée dès le départ?
(Pdv Natasha )
Humiliée. Totalement humiliée. Le premier échec de ma carrière, et uniquement parce que je m'étais faite grillée! Ça n'était même pas spectaculaire, pas de blessures, pas de sang! C'était juste frustrant. Très frustrant. Et surtout ridicule!
Je me dirigeai vers mon hôtel d'un pas décidé, marmonnant pour moi même. Je me résignai déjà à être sévèrement réprimandée par mon patron, l'échec n'étant pas une solution envisageable pour lui. J'entrai dans la salle de réception et allai chercher les clefs de ma chambre sans un mot pour le vieux pervers de l'accueil.
Une fois dans mon lit, je me remémorai le fiasco qu'avait été cette mission. Je repensai à cet homme, qui nous avait fait passé pour des gardes du corps -Winterfield & Annecy, hein?
Totalement débile.
Il était grand, et d'après sa carrure, musclé. Il avait la peau couleur café, des cheveux brun foncé mais dorés par le soleil dans une coupe style "de base j'ai les cheveux courts tu vois, mais la j'ai vraiment pas le temps de les couper". Là, il les avait ramené en arrière, sûrement pour ne pas qu'ils le gênent et il était habillé tout en noir. Ses yeux étaient grands et olive ou marron. Sa machoire carrée comportait un grain de beauté sur la pommette droite.
Je le détestai profondément. Dommage que je n'ai pas pu lui trancher la carotide et répandre son sang sur la moquette de O'Connor.
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Bon, comme vous avez pu le remarquer, l'image n'est pas de moi. Mais bon, comme j'ai moins le temps de dessiner sur tablette graphique en ce moment bah je remplace.
Aussi, petite précision : je fais des chapitres plutôt longs ( au moins 900/ 1000 mots). Est-ce que c'est mieux comme ça étant donné que je ne poste pas souvent ou bien il vaudrait mieux que je découpe ?
M.
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