[Chapitre 19]
CHAPITRE 19
***
Je reste figée un moment, n'étant pas sûre qu'il se tienne vraiment devant moi. Il se lève de son siège, s'approche de moi et m'aide à réunir les dernières feuilles au sol. Je me relève lentement, par peur que si je sois trop rapide, il disparaisse. Aiden me sourit. Je me retiens de fondre aussitôt. Il ne peut pas me jeter comme ça et refaire surface aussi rapidement. Mon père se racle la gorge et je retourne aussitôt dans la réalité.
- Je pense que vous devez discuté. On va vous laisser, fait mon père.
Il fait signe à Cat et Raggae de le suivre et je les vois aller dans le cockpit. Mon père me sourit avant de refermer la porte derrière lui. Je sens un pic de stress se former sous ma cage thoracique. J'inspire profondément. Aiden n'a pas bougé non plus. Il me regarde et semble aussi stressé que moi. Je soupire aussitôt.
Je m'assois sur l'un des sièges et je regarde par le hublot. Le signal lumineux s'allume et j'attache aussitôt ma ceinture. Aiden s'en aperçois aussi et s'assoit face à moi. Je ne lui accorde aucun regard. Je suis bien trop rancunière pour avoir envie de lui parler.
L'avion commence à prendre de la vitesse sur la piste et je sens une légère secousse au moment où il décolle. Aiden n'a toujours pas parlé. Je sais qu'il m'observe mais je refuse de le regarder.
Je me suis fait violence pendant ses trois mois. À essayer de me convaincre que je n'étais pas amoureuse de lui, que ma vie serait bien plus simple sans lui et que c'était à cause de lui que j'avais perdu toute mon intégrité et ma loyauté envers l'Œil. Je sais que je me mens. Que c'est principalement à cause des mensonges de mon père mais Anderson avait tout de même une part de tort.
- Tu m'en veux ? j entends.
Je tourne la tête vers lui et le fusille du regard. Il a le culot de me demander si je lui en veux. Je sens ma rage s'intensifier au plus profond de moi.
- Oui, tu m'en veux, reprend t-il avec une pointe de déception.
Dans tes dents Anderson ! Moi aussi, j'étais déçue de toi quand j'ai pris la décision de me barrer...
- Je parlerais, ce n'est pas grave.
Grrr ! J'ai envie de te péter le nez Anderson. Ton petit nez si parfait...
- Pourquoi devrais-je entendre tes explications alors que tu ne t'es même pas donné la peine d'écouter les miennes ? Je crache d'un air hautain.
Un demi sourire s'affiche sur son visage. Il devait sûrement s'attendre à ma réponse. Il se penche en avant et pose ses coudes sur ses genoux.
- Je ne peux pas te reprocher quelque chose que je t'ai fais moi-même fais. Et crois moi, j'ai regretté de ne pas t'avoir écouté...
Merde ! Il est fort. Il arrive à retourner la situation. Je dois en rester maître.
- Casses toi, Anderson. Retournes à tes petites mannequins anorexiques venus tout droit de Russie ou je ne sais où...
Aiden explose de rire. Je le toise sévèrement. Il a le culot de se foutre de ma gueule en plus.
- Je ne rigole pas, Aiden. Retournes à ta petite vie de millionnaire fils à papa.
- J'en veux plus de cette vie...
- Ah ouais ? Pourtant, elle avait l'air de te convenir parfaitement d'après les magazines People...
- Je ne pensais pas que tu étais le genre de fille à lire ce type de magazines...
- Tu ne me connais pas Aiden. Tu me l'as dis toi-même...
Aiden me regarde et me sourit.
- J'en veux plus de cette vie... répète t-il
- Et donc tu as choisi une vie comme ça ? Tu ne sais pas ce que c'est de devoir mentir tout le temps...
- J'ai choisi cette vie car elle me semblait être la meilleure.
J'hausse un sourcil. Ce mec est dingue. Il avait tout. Une vie, un boulot, des amis, l'argent. Et surtout, pas de sang sur les mains. Et il quitte tout pour vivre ça... Je secoue la tête.
- Tu ne sais pas ce que c'est, je reprends. Tu penses que c'est pour de bonnes raisons mais permets moi de te dire que tu n'as...
- C'est pour une très bonne raison que j'ai fais ce choix, me coupe t-il.
- Pff ! Tu sais pourquoi les agents mènent cette vie ? Car ils n'ont pas de famille. On est des orphelins. Toi, tu as une famille. Tu as des amis. Tu as de l'argent. Tu as une notoriété...
- Je l'ai fais par amour...
Je me fige à sa remarque. Par amour ? J'ai envie de lui exploser de rire au visage.
- Donc on en revient au moment où je te lance de retourner avec tes pétasses...
- Je ne suis pas amoureux d'elles. Elles n'ont été qu'une couverture.
- Une couverture pour quoi ?
Il commence vraiment à m'agacer et je reste là uniquement car je sais que je suis dans un avion à trois mille pieds du sol. Sinon, j'aurais déjà écourtée cette conversation depuis longtemps.
- Randall m'a contacté il y a plusieurs mois, après ton opération. Il a su se montrer convaincant et m'a forcé à l'écouter. Il m'a tout déballé sur toi. C'est grâce à lui que je te connais. Que je connais Roxane. Ton père est venu me trouver plus tard. Pas celui que j'avais rencontré dans ton appartement mais ton vrai père, celui qui t'a élevé...
Je me rappelle de cet instant quand nous étions rentré de notre jogging, quand Wave m'attendait dans mon appartement. Je n'avais pas compris sur le coup pourquoi il y était et j'avais fais mine que c'était mon père, pour ne pas griller ma couverture. Ce jour là, j'avais trouvé le comportement de Wave bizarre. Je comprends mieux maintenant. Il devait se douter que je fouinais dans les dossiers.
- Il m'a proposé un poste. Randall avait déjà réussi à me convaincre que je devais te retrouver. Mais pour ne pas éveiller les soupçons de l'Œil, je devais continuer à agir comme Aiden Anderson. Le connard sans cœur qui prenait les filles pour des jouets. Toutes ses filles étaient là uniquement pour parfaire mon rôle...
- Tu parles comme un agent...je souffle.
- Car j'en suis un maintenant.
Je secoue la tête.
- Et toi aussi, tu en es un...
- Non, je ne le suis plus...
- Alors pourquoi es tu là ?
- Pour...
J'en sais rien, en faites. Sûrement car je suis aussi loyale envers Randall que lui l'est pour moi.
- Tu es Black Poison. Et tu es celle que j'aime.
- Non, tu es tombé amoureux de Taylor.
Aiden semble hésiter un instant. Il secoue la tête. J'aimerais que cette conversation se termine mais je sais qu'il ne me lâchera pas tant qu'il n'aura pas ce qu'il veut...
- Qu'est ce que tu veux de moi Aiden ?
Il me sourit.
- Que tu acceptes mes excuses...
- Je ne suis pas prête à les accepter...
Aiden sourit puis se lève rapidement.
- Randall m'a dit que tu dirais ça. Alors il m'a dit de te donner ça...
Il dépose sur la table une petite boite en carton et l'ouvre. Je fixe le donut un moment puis je le repousse.
- Ça, c'est un truc entre moi et lui...
- Il a dit ça aussi, rit il. Il m'a dit que tu étais très têtue et rancunière. Et que tu n'accepterais pas le donut aussi facilement.
- Randall est mon ami et il me connaît, lui...
Aiden sourit une nouvelle fois. Il se penche sur la table, prend le donut et le partage en deux. Il mord dans l'un des morceaux et il me sourit.
- Umh... Trop bon
Je souris malgré que j'ai envie de lui faire bouffer son donut par le nez.
- Je sais que tu n'es pas prête à me pardonner. Je comprends. Je te laisserai le temps. Mais en attendant, on doit travailler ensemble...
Il pousse la moitié du donut vers moi et me fixe. Je sais ce que ça veut dire. Que je dois lui pardonner suffisamment pour que l'on puisse travailler ensemble en toute confiance. Je souris puis secoue la tête et prend le donut avant de mordre dedans.
***
J'ai été me reposer dans l'arrière cabine après ma conversation indesirée que j'ai eu avec Aiden. Oh ! Pardon ! Black Wolf ! Tout ça est risible !
White Cat est venue me réveiller pour m'annoncer que nous étions presque arrivés. Elle m'a également dit que nous allions manger dans cinq minutes, ce qui m'a permis de me poser un instant devant le miroir de la cabine. Mon teint bronzé, dû à mes nombreuses heures passées sur la plage cet été, me va bien.
Je sors de la cabine et Cat m'apporte mon plateau déjeuner sur la table puis s'installe près de moi. Je n'ai pas vraiment faim mais j'attaque mon plateau tout de même. Je n'aime pas sauter les repas et je n'ai pas envie d'avoir quatre paires d'yeux braqués sur moi.
- Alors ? Comment on procède ? je fais
Autant entre dans le vif du sujet tout de suite. Mon père abaisse la fourchette qu'il s'apprêtait à mettre dans sa bouche.
- Avant que je commence à l'Œil, je travaillais pour une autre organisation.
- Oui, je le sais. Le KGB
- Pas tout à fait. J'ai quitté le KGB et j'ai rejoins la Ligue peu de temps après. Je n'y suis pas resté longtemps. Ta mère était une de mes premières missions.
- Euh....OK, je dis sans vraiment savoir où il veut en venir.
Mon père comprends que je ne pige rien.
- J'ai repris contact avec la Ligue.
- OK. Donc maintenant...
- On travaille pour eux.
- Euh... Vous travaillez pour eux. J'ai juste acceptez de vous aider mais une fois la mission terminée, je reprends ma vie...
Mon père me regarde un moment. Il paraît avoir changé depuis trois mois. Il paraît plus à l'écoute, plus calme. Randall lui, devient tout rouge. Il monte en pression, je le vois bien.
- Ta vie ? Parce que tu appelles ça, une vie ? Fais Randall.
Je le toise un instant. Pour qui se prend t-il à juger la façon dont je mène ma vie... Mon père le regarde mais ne dit rien. Cat baisse la tête et parait très intéressée par les pommes de terre de son assiette. Aiden, lui, me fixe sérieusement.
- Passer tes journées à aller à la plage, à faire les magasins, c'est une vie ? reprend Randall. Sans compter tes soirées à arnaquer les gens avec ton petit escroc...
- Je...
- Oh, oui ! Quelle vie excitante !
- Ta gueule Randall. Fermes ta gueule ! Je le coupe en hurlant. C'est ma vie, et je te permets pas de la juger...
Je me lève rapidement, retournant mon plateau sur la table et le fixe méchamment. Il a beau être mon ami, il sait ce qui m'a poussé à fuir New-York. Je tourne les talons et rejoins l'arrière cabine. Je fonce sur le lit et hurle dans l'oreiller.
***
- Roxane ? Roxane ?
Quelqu'un me secoue le bras et j'ouvre aussitôt les yeux. Aiden me regarde, d'un air grave.
- On arrive ?
J'hoche la tête alors qu'il retourne déjà dans la cabine. Je me lève, encore groggy de ma sieste et le suit. Les yeux de Randall se pose sur moi et je ne détourne pas le regard. Je m'assois près de Cat, qui me sourit timidement. Aiden me regarde à son tour.
- Bien dormie ? me demande Cat.
- Oui, merci Cat, je réponds plus par politesse. Euh... C'est quoi ton nom ?
Elle me regarde puis me sourit.
- Holly ?
- Holly je répète
Elle acquise de la tête en souriant. Randall pose son regard sur moi. Holly ? Comme la Holly que Randall m'a parler il y a quelques mois. Je souris puis me rappelle que je suis trop énervée après lui.
- Ça va ? me demande Aiden
Je râle intérieurement. Ils m'agacent tous. À part Holly, qui me semble sympathique.
- Qu'est ce que ça peut te foutre ? Je crache
Je le lève et fonce dans le cockpit. Mon père est debout, derrière Eagle. Les deux hommes rient ensemble. C'est rare d'entendre mon père rire mais je sais qu'Eagle et lui sont des amis de longues dates. Je m'assois à la place du co-pilote et Eagle me sourit.
- On arrive ma belle, m'annonce t-il
Devant moi, j'aperçois des hautes montagnes.
- Les Rocheuses ? Je demande, étonnée.
- Oui, ma belle. On est à environ quatre vingt kilomètres à l'ouest de Denver.
Super ! Le Colorado ! Il n'y a rien là haut à part des montagnes. Je peste intérieurement.
- Boucles ta ceinture, on va atterrir.
Je m'exécute aussitôt. Mon père fait de même et Eagle appuie sur plusieurs boutons de son tableau de bord. Il pousse les commandes de l'avion et le jet pique aussitôt du nez. Je fronce le front. Je n'ai jamais pilotė un avion mais je suis presque sûre qu'il est quasiment impossible d'atterrir dans ses montagnes. Je fronce le front. Les montagnes s'approchent dangereusement. Euh, c'est plutôt nous qui nous approchons dangereusement. Je sers l'accoudoir du siège et je vois Eagle esquisser un sourire.
- Euh... Eagle. Avec tout le respect que je te dois, tu es sûr de ton coup ?
- Pas de soucis ma belle...
Il active le micro de son casque..
- Eagle à Ligue. Je répète Eagle à Ligue. Nous sommes de retour de Black Poison. Demandons l'autorisation d'atterrir.
J'entends les grésillements d'un appareil électronique.
- Ligue à Eagle. Autorisation accepté. On vous ouvre la voie.
Devant moi, la montagne paraît se scindée en deux. Je suis presque obligée de plisser les yeux pour être sûre de bien voir. J'aperçois le bitume d'une piste d'atterrissage. Je suis aussitôt soulagée. Eagle pianote sur plusieurs boutons et le jet est presque à ras du sol. Je ressens les secousses des roues se posant sur l'asphalte. L'avion ralentir sa course progressivement pendant cinq bonnes minutes avant de s'immobiliser entièrement. Mon père pose sa main sur mon épaule, pour m'inviter à descendre de l'avion. Je m'exécute aussitôt et me lève du siège en même temps qu'Eagle.
Les marches du jet sont déjà abaissés quand mon père tourne l'immense manivelle de l'ouverture des portes. A l'extérieur, deux hommes nous attendent au garde à vous. Je sens la main d'Aiden dans le bas de mon dos pour m'encourager à avancer. Son contact m'électrise aussitôt. Son contact m'a manqué mais ma fierté me gifle intérieurement et j'ai aussitôt un geste de recul. Je descends les marches une à une et mon père est déjà en train de saluer les deux hommes.
- Bienvenue Black Poison, me fait le plus vieux des deux hommes. Je suis Manson. Robert Manson.
Je le salue en inclinant la tête.
- Ici, je suis l'agent R-016. Voici l'agent J-037, continue t-il en me désignant son collègue.
Le deuxième homme s'approche de moi en me rendant sa main.
- Je suis John Gibbs.
- Enchantée. Roxane Lewis.
L'homme me sourit puis salue mes collègues.
- On va vous attribuer vos quartiers, fait Manson.
Je suppose aussitôt qu'il doit être le plus gradé des deux. Il m'invite à le suivre et nous quittons la piste d'atterrissage. Nous empruntons une porte métallique et parcourons des tunnels souterrains. Le silence est fait durant tout le trajet. Seuls Manson et mon père discutent entre eux. Aiden, à côté de moi, affiche un air indéchiffrable.
Quand nous arrivons dans une immense arène, plusieurs personnes s'y trouvent. J'ai l'impression d'être dans la fourmilière, sauf que nous sommes dans un immense entrepôt militaire. Les regards se tournent vers nous et les centaines de personnes présentes se taisent aussitôt. Sympa l'accueil !
- Bienvenus au centre, fait Manson. Nos agents travaillent ici vingt quatre heures sur vingt quatre.
J'ose un coup d'œil vers Randall. Il paraît aussi surpris que moi. Je suppose que lui aussi vient ici pour la première fois. Gibbs nous fait signe de le suivre. Il nous attire vers de nouvelles galeries. Nous croisons plusieurs agents qui se retournent sous notre passage. Certains saluent Aiden. J'arque un sourcil.
- Je suis ici depuis deux mois environ, m'annonce Aiden
J'aurais dû m'en douter. Manson s'arrête devant une porte métallique et se tourne vers nous.
- Voici vos quartiers, dit il. Installez vous, le déjeuner sera servi dans moins d'une heure.
Il nous salue pour tourne les talons, suivis de Gibbs et de mon père. Aiden ouvre déjà la porte.
- Venez, nous dit-il.
Cinq portes se trouvent dans un couloir sans issue. Je m'avance doucement, l'air renfrogné. Mon appartement à Manhattan me manque terriblement. Sur chaque porte, une pancarte y est accrochée.
A-115
Aiden Anderson
Black Wolf
Original ! Je pense aussitôt.
- Voici ma cellule. Les vôtres sont justes à côté. Holly, tu es ici.
Il pointe la porte à l'autre bout du couloir puis tourne son doigt vers la porte d'en face.
- Randall, ça c 'est la tienne. Et Roxane...
- Laisse moi deviner, c'est celle là, je le coupe d'un air condescendant et supérieur.
Il ne dit rien et hoche simplement la tête. Je tourne la tête vers la porte de ma cellule.
R-078
Roxane Lewis
Black Poison
R-078 ? Mon nouveau nom de code ? Je souris tellement ça en est ridicule. J'ouvre la porte de ma cellule sans un regard vers les autres et y entre. La pièce est neutre, impersonnelle. Un lit, une armoire, une table et deux chaises meublent la pièce. Même les cellules d'un commissariat sont plus confortables. Je grimace aussitôt. Et elle est où la salle de bain ? Parce qu'il est hors de questions que je partage ma salle de bain avec des inconnus. Et encore moins les toilettes...
Je reste un moment à fixer cette petite pièce. Ouais, mon appartement me manque. Au moins, j'y avais une télé, un dressing et une connexion internet.
Je pense aussitôt à Gabriel. Il doit sûrement se demander pourquoi je ne suis pas encore rentré. Je vérifie ma montre. 17h07. Soit huit heures de décalage par rapport à la France. Oh, je suis perdue. Je n'ai jamais été très forte avec les fuseaux horaires. On frappe doucement à ma porte et je pries pour que ce soit Cat, la seule dont je supporterai la présence. Je l'ouvre aussitôt et Aiden se tient sur le seuil.
- Qu'est ce que tu veux ? Je demande
- Roxane, me sermonne t-il
Je le toise sévèrement puis va m'asseoir sur mon lit. Il entre dans ma chambre et regarde tout autour de lui.
- Ta chambre te plaît ? demande t-il.
- Tu es sérieux ?
- Euh, ouais... répond t-il en me souriant timidement..
- Mais je l'adore ma chambre, j'ironise. Je ne sais pas ce que je préfère. Le jacuzzi ou la douche italienne...
Aiden laisse échapper un rire.
- Ouais, c'est un peu primaire mais ne t'inquiètes pas. La Ligue t'équipera selon tes besoins...
- Elle est où la salle de bain ?
- Dans le couloir.
- Rassures moi et dis moi que j'ai ma propre salle de bain ?
Il me fixe puis se pince les lèvres d'un air désolé.
- Putain, je suis en enfer ! je dis en me laissant tomber sur mon matelas
- Ouais, ça change de Manhattan...
Je souris. Ouais, on a eu la même réflexion.
- Mais tu t'y habitueras.
- Arrête de dire ça, s'il te plait
Il me sourit.
- Robin me verrait, il rirait...
Robin ! Je n'ai pas pensé à lui depuis des semaines. Ni à Thomas d'ailleurs.
- Il va bien ? je demande en me relevant.
- Ouais, ça va pour lui.
- Et Thomas ?
- Bah, pour lui, ce n'est pas la joie.
- Tu m'expliques ?
Il me sourit puis tire une chaise et s'assoit dessus.
- Tu es au courant que Thomas a trompé Cassie
- Oui, il m'en avais parlé.
- Quand Cassie l'a su, elle a annulé le mariage
- Merde !
- Ouais. Et Cassie est très rancunière. Elle a couché avec Robin, du coup.
- Je croyais qu'elle se préservait pour le mariage
- Comme quoi ! Du coup, Thomas a pété les plombs. Il ne parle plus à Robin
- Tu m'étonnes...
- Ils me manquent...
- Ouais, moi aussi ils m'ont manqués.
- Et moi ? Je t'ai manqué ?
Je soupire puis je souris
- Oui. Il y a encore douze heures, tu me manquais.
- Plus maintenant ?
- Maintenant, tu es là...
Aiden sourit puis se lève. Il s'approche de mon lit puis s'allonge près de moi.
- Mais qu'est ce que...
- Toi aussi, tu m'as manquée...
- Aiden...
Il se tourne vers moi. Je n'ose tourner la tête, par peur que ses grands yeux gris m'hypnotisent. Sa main dégage une mèche de cheveux de mon visage. Ça me bloque aussitôt la respiration.
- Je suis dingue de toi, souffle t-il
Mon abdomen se contracte aussitôt. C'est dingue que je réagisse encore comme ça alors que je suis si en colère contre lui.
- Tu sais, j'ai voulu plusieurs fois te dire qui j'étais vraiment
- Je sais, Randall me la dit.
- Je ne pouvais pas. Ma couverture allait être grillée et j'avais peur de te perdre.
- Je sais, Roxane. Je n'ai pas compris au début mais maintenant, j'ai compris.
- Tu en as mis du temps, Anderson.
***
AIDEN ANDERSON - EN MEDIA
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top